Another brick in the Wall
Depuis l’apparition de la bulle autour du système Corellien, les temps étaient troubles. La population locale était plus agitée que jamais, et chacun devait revoir ses plans pour trouver une activité viable. Il fallait faire barrage à la criminalité, il fallait faire barrage à l’ennui et à la peur. Jill, en tant que membre du Mouvement Citoyen et chef de son clan, avait des responsabilités à assumer. Elle donnait de sa personne en permanence pour aider à l’effort d’organisation et de répartition des ressources, qu’elles soient armées, denrées ou matériel.
Il y avait cependant une autre ressource qu’il ne fallait pas négliger : Celle qui forgeait la génération suivante, les individus qui auraient la galaxie entre leurs mains une fois leurs études finies. L’éducation était l’un des meilleurs moyens de combattre la criminalité selon Jill. La Mandalorienne trouvait ça bien plus préventif qu’une armée de chasseurs de primes, malgré ses origines et l’image qu’on pouvait s’en faire.
Elle avait donc contacté l’université de Coronet, se portant volontaire pour intervenir dans des classes pour faire découvrir des pans de sa culture aux étudiants locaux. Ils n’avaient pas forcément droit à ce genre de nouveautés tous les jours, et Jill serait ravie de leur en apprendre plus sur leur culture, mais aussi et surtout sur leur art qui était méconnu des masses. On était bavard lorsqu’il s’agissait des guerres Mandaloriennes et civiles, mais beaucoup moins lorsqu’il fallait évoquer le Cubisme Mandalorien qui critiquait les travers des guerres internes du peuple de combattants ! Il fallait comprendre qu’ils n’étaient pas que des muscles et faisaient preuve d’autocritique et de recul sur leur histoire et sur le futur qu’ils pouvaient s’offrir.
Il était bien plus naturel pour elle de venir en armure intégrale à l’université. Les étudiants voyaient son armure et son casque, et Jill leur expliquerait que c’était tout ce qu’ils avaient besoin de voir pour la connaître. Sa visière en T était son visage, et sa peinture son identité. Chez les Mandaloriens, le corps n’était pas toujours un synonyme d’intimité.
Seulement voilà, avant d’aller donner ses cours, elle devait rencontrer un professeur qui en donnait déjà ici. Elle avait pris le temps de discuter avec des étudiants et de rassurer la sécurité qui se faisait nerveuse en la voyant errer, casque sur la tête, dans les couloirs de l’établissement.
On lui avait indiqué le bureau du fameux professeur, où elle sonna et patienta sagement. S’il était aussi ouvert d’esprit et curieux que les étudi ants, les choses devraient bien se passer. Certains universitaires étaient coincés dans des idées rétrogrades et dangereuses pour le monde éducatif, et Jill espérait ne pas tomber sur l’un de ceux là.
Les plans de Darth Millenial étaient encore inconnus et par conséquent, chaque sith devait continuer à préserver sa couverture quoi qu’il arrive. Pour Zeon, la situation n’était pas bien différente de d’habitude et son poste de professeur à l’université ressemblait un peu à ce qu’il faisait déjà à l’Académie Sith. Bien sûr, il ne pouvait pas utiliser la force contre ses étudiants et devait se montrer patient avec eux, ce qui ne manquait pas de l’énerver intérieurement. Au final, la seule chose qui lui permettait de tenir était sa dévotion à l’Ordre Sith et au succès impératif de cette mission. Malgré cela, il ne se passait pas une nuit sans qu’il ne pense aux tortures qu’il pourrait infliger à certains élèves particulièrement stupides qui composaient parfois son auditoire.
Quoiqu’il en soit, le recteur de l’université semblait avoir une petite expérience culturelle à lui proposer et l’invita à recevoir une chef de clan mandalorienne afin qu’elle puisse parler de la culture de son peuple aux étudiants. Restant dans son rôle de professeur ouvert et particulièrement attentif à la qualité de l’enseignement prodigué à ses élèves, il accepta sans difficulté. C’était également une occasion éventuelle d’en apprendre plus sur ce qu’il se passait actuellement sur Mandalore et pourquoi pas, trouver une ouverture pour que l’Ordre Sith s’immisce dans le conflit actuel et y prenne une influence croissante. C’est donc dans son bureau qu’il patienta, corrigeant ses copies et préparant son prochain cours comme le ferait n’importe quel professeur. Le recteur ne lui en avait pas appris énormément sur la personne qui allait venir en dehors qu’il s’agissait d’une femme mais bon, les connaissances du sith lui permettait de savoir que dans leur culture le sexe n’avait aucune influence et seul le talent comptait.
Parfaitement à l’heure, un petit avertissement sonore retentit lorsque son invitée se présenta devant son bureau. Soupirant légèrement pour se maintenir dans son rôle, Zeon se leva et ouvrit la porte pour l’accueillir. Son regard exprima une certaine surprise en voyant une mandalorienne en armure devant lui. Assez petite par rapport à lui, il se demanda tout de suite si cette tenue de combat était un moyen de marquer l’esprit ou simplement un moyen de défense. Enfin bon, il afficha un sourire et invita la mandalorienne à s’asseoir.
« Bonjour. Le recteur m’a averti de votre visite. Je m’appelle Gregor Patako. Je suis donc professeur et je serai en charge de superviser vos interventions auprès des étudiants. Ne vous inquiétez pas, je suis opposé à la censure et la seule chose que je souhaite pour mes étudiants est une expérience enrichissante qui pourrait ouvrir leurs esprits à la diversité de la galaxie et des cultures. »
Calmement, le Sith s’approcha d’un petit meuble qui après ouverture était en fait une sorte de bar.
« Souhaitez-vous boire quelque chose ? J’avoue ne pas vraiment avoir d’alcool en dehors du Brandy Corellien. C’est que vu la situation, seules les productions locales restent abordables. Bien sûr, j’ai également des boissons non-alcoolisées si vous préférez, être devant un auditoire n’est pas toujours des plus simples lorsqu’on a pas l’habitude. »
Ponctuelle malgré tous les autres défauts qu’on pouvait lui attribuer, Jill était arrivée bien à l’heure devant le bureau du professeur qui serait son “guide” lors de son intervention. Elle s’imaginait qu’il était probablement là pour empêcher qu’elle ne se mette aux démonstrations physiques des arts martiaux de son peuple sur les étudiants. Ou quelque chose dans ce goût là.
A moins qu’il ne soit simplement là pour lui donner des conseils pratiques qu’elle accepterait avec grand plaisir.
La tête du professeur qui l’accueillit à son bureau ne lui disait rien. Gregor Patako ? Non, son nom de lui disait rien non plus, définitivement. Mais la Mandalorienne était toujours curieuse de faire de nouvelles rencontres et ne s’en plaindrait pas. Elle suivit d’ailleurs son invitation à s’asseoir et prit place sur le siège posé face au bureau. Songeant probablement que ce serait plus agréable pour son interlocuteur, elle ôta son casque et le posa sur ses genoux.
Les Mandaloriens avaient toujours un aspect intimidant, et il fallait avouer que Jill l’était beaucoup moins sans son casque. Entre eux, il n’y avait aucun problème à communiquer de casque à casque, ils savaient parfaitement interpréter leurs mots et leurs intonations, en plus de leur gestuelle. En tant que peuple qui ne dépendant pas d’une seule race, les expressions faciales pouvaient être si variées qu’elles étaient dépassées par d’autres méthodes d’interprétation et de communication. Ce qui n’empêchait personne d’être expressif de visage, mais sous le casque, c’était moins évident.
Quoi qu’il en soit, elle avait décidé de mettre son interlocuteur plus à l’aise. S’il souhaitait participer à cette session de partage culturel, elle aussi devait y mettre du sien en termes d’intégration.
“Jill Atin, enchantée. Vous en faites pas, nous avons les mêmes objectifs. Partager nos connaissances et nos cultures, éclairer des zones d’ombre.”
Elle-même était toujours avide d’apprendre, et fort heureusement puisqu’elle était certainement plus jeune que beaucoup d’étudiants qu’elle allait rencontrer aujourd’hui. Elle qui avait tout juste vingt-trois ans, ne finissait jamais son apprentissage de la vie. Chez les Mandaloriens, le passage à l’âge adulte se faisait à treize ans. De là, un Mandalorien devait être capable de survivre par ses propres moyens. Il y avait des épreuves à passer, et si la pratique pouvait sembler primitive à bien des égards, il n’était pourtant pas mal vu d’échouer autant de fois qu’il faudrait avant d’y parvenir. C’était une marque de persévérance. Les Mandaloriens préféraient voir les réussites du jour plutôt que les ratés du passé.
“Je dirais pas non pour un fond de Brandy. Pour l’expérience culturelle.”
Elle sourit, amusée, à la remarque du professeur. Elle n’était clairement pas le genre à avoir le trac.
“Parler devant des étudiants… C’est pas plus difficile que de parler devant le gouvernement Corellien. Quoi que les étudiants ont surement un peu plus de répondant.”
Fit Jill, sans se démonter une seule seconde. Elle avait exprimé bien des idées et des opinions lorsque le gouvernement avait poussé les représentants civils à se regrouper pour poser leurs questions et leurs idées aux yeux et aux oreilles de tous. Et le Gouvernement avait fait preuve d’une grande … mollesse. Ils n’avaient pas su répondre aux questions qui brûlaient les lèvres de tous, et exprimaient une certaine lenteur à coordonner leurs effectifs locaux avec ceux qui se trouvaient coincés ici avec la volonté de participer.
“Vous pouvez me parler un peu plus des étudiants ? J’aimerais bien trouver le meilleur angle pour aborder le sujet. Leur raconter une histoire, c’est bien, mais si ça les intéresse c’est quand même mieux. Suffit souvent de trouver le bon éclairage.”
Aussi elle était curieuse de découvrir quel genre de prof elle avait en face d’elle. Le genre imbu de lui même qui s’écoutait parler ? Celui qui cherchait la passion de ses élèves pour les élever ? Attentionné ou rigide ? Elle comptait bien s’en faire un petit profil.
Alors que la Mandalorienne entrait dans son bureau, Zeon se présenta et lui proposa un verre. Il ne se doutait évidemment pas de l’identité de la personne qui se trouvait sous cette armure et lorsqu’elle dévoila son visage et se présenta, les mouvements du Sith s’arrêtèrent une fraction de seconde. Le hasard voulait que la fille qu’il avait voulu tuer quelques mois plus tôt se retrouvait désormais devant lui. Sa présence était un réel danger pour les Siths vu que Cerberus était également sur Corellia. S’il avait été imprudent et qu’il était encore en contact avec cette mandalorienne, les choses pourraient se compliquer rapidement. Quoiqu’il en soit, Zeon fit mine de ne pas la connaître et la salua poliment, gardant un sourire sur le visage. On pouvait dire que le temps passé sur Corellia l’avait forcé à sourire plus longtemps que tout au long de sa vie.
Après lui avoir servi un verre de Brandy, le professeur lui donna le verre avant d’aller s’asseoir derrière son bureau. Il écouta avec attention les paroles de la jeune femme, se demandant comme une telle coïncidence pouvait avoir lieu et scrutant la possibilité que son ancienne adversaire ne soupçonne qui il était réellement. Il n’y avait techniquement aucune chance que cela arrive vu le peu d’informations qu’elle avait pu avoir lors de leur affrontement mais bon, il fallait toujours se montrer prudent. En tout cas, elle semblait assez sûre d’elle et le fait qu’elle évoqua une discussion avec le gouvernement de Corellia ne manqua pas de susciter la curiosité du Sith. S’il voulait de plus amples informations, il allait devoir être assez subtile que pour les obtenir.
« Le gouvernement Corellien ? Je constate que je ne suis pas en présence de n’importe qui … Hahahaha !! »
Rigolant comme un gamin afin de minimiser l’importance de son questionnement sur la raison que le gouvernement Corellien avait pu décider d’accorder une entrevue à une Mandalorienne, il n’en essaya pas pour autant d’en rester là.
« Je suppose que ce n’était pas pour échanger sur la culture vu la situation dans laquelle nous nous trouvons tous. Enfin bon, je ne voudrais pas que vous ayez à me tuer si vous m’en disiez trop. »
Affichant un sourire sympathique sur le visage, le Sith cherchait simplement à gagner la confiance de Jill afin qu’elle lui révèle éventuellement l’une ou l’autre information. Quoiqu’il en soit, la jeune femme voulait également savoir à quoi s’en tenir avec les étudiants qu’elle allait rencontrer, histoire de trouver un bon angle d’approche pour rendre cet échange le plus efficace possible. Buvant une gorge de Brandy, le professeur ne manqua pas de la rassurer sur la nature de ses étudiants car il fallait admettre que face à des recrues siths imbues de leur personne et pensant toujours être les plus forts, les étudiants de l’université étaient des peluches toutes gentilles et malléables à souhait.
« Habituellement, mes étudiants sont particulièrement ouverts à toutes nouvelles connaissances. Je dois admettre que c’est une classe vive qui aime pouvoir rentrer totalement dans son sujet. Pour ma part, j’obtiens de très bon résultat avec des mises en situation qui leur exposent clairement les événements que l’on peut avoir à affronter et les conséquences de chaque décision qu’ils prendront. Je pense toujours qu’écouter quelqu’un parler pendant des heures, n’est pas attrayant pour eux. Il faut qu’ils puissent participer même si au début, ils ne savent pas toujours comment le faire. Pour ma part, je prépare toujours l’une ou l’autre question afin de les influencer à en poser également par la suite, à désirer d’en savoir plus que simplement la base que je viens de leur donner. Mais ne vous inquiétez pas, en dehors de quelques perturbateurs qui soyons honnête pourrez chercher à tenter une approche de séduction avec vous, les autres devraient être très réceptifs. »
Il est clair que la différence d’âge entre Jill et les étudiants rendrait la distance « intervenant – étudiants » compliquées à respecter surtout pour Hull Loperis et Khop Marr, les deux dragueurs invétérés de sa classe. A plusieurs reprises, le Sith avait failli perdre patience avec ces deux-là mais bon, dans son cas à lui, c’était aussi les groupies qui lui tournaient autour comme une nuée de mouches qui l’énervait davantage. Quoiqu’il en soit, si la Mandalorienne voulait capter leur attention, il fallait les faire participer et non par simplement faire un monologue sans fin.
« Peut-être puis-je vous donner quelques pistes afin de présenter votre sujet ? Bien sûr, pour cela j’aurai besoin d’en savoir un peu plus sur vous et sur ce que vous comptez expliquer à mes étudiants, si vous le voulez bien sûr. »
Si Jill était soucieuse de son devoir citoyen, elle supposait que le professeur de l’université avait simplement été trop occupé ou distrait pour être au fait de ce qu’avait organisé le gouvernement lui même dès le début de cette crise inhabituelle. Une réunion avec les citoyens, locaux comme étrangers, où chacun avait eu droit à la parole pour poser ses questions aux dirigeants Corelliens, mais également pour exprimer leurs doutes et faire entendre leurs demandes. Aussi, elle se contenta de résumer brièvement la situation :
“Rien de terrible, le Gouvernement avait organisé une assemblée ouverte à tous pour rassurer les citoyens et mettre en place des moyens de lutter contre la crise. J’y étais pour représenter mon Clan.”
Et le mouvement Citoyen également, mais elle n’y avait pas spécialement un rang d’importance, et sa voix ne portait donc pas plus loin que celle de n’importe quel autre membre du groupe.
Elle avait fait sa part et y travaillait encore. Sa présence ici était liée à tout ça d’ailleurs.
Jill profita de la tirade du professeur pour boire dans son verre. Elle n’était pas une fanatique de ce genre d’alcool, mais s’y pliait de bonne volonté. Toute son attention était tournée vers son interlocuteur qui lui donnait des informations primordiales quand à ce qui allait l’attendre lorsqu’elle serait face aux élèves. Rien de surprenant, et l’ouverture évoquée par le professeur était même un point que Jill avait bien prévu d’exploiter pour son intervention.
Quand aux plus téméraires qui essaieraient de l’approcher, ils réaliseraient probablement qu’une Mandalorienne n’est pas une cible idéale pour ce genre de comportements.
“Bien, de l’interactivité, je vois. Il faut pas leur faire un monologue de deux heures pendant qu’ils bavent sur leurs datapad. C’est normal.”
Chez elle, on ne songeait même pas à ce genre de méthodes tant elles étaient inefficaces et non adaptées à ce qu’on attendait de chaque individu. Chacun était différent, mais les jeunes Mandaloriens sont éduqués pour être actifs et maîtres de leur destin, et non pas passifs à hocher la tête docilement face à une hiérarchie incontestable et illogique. Si l’on venait à respecter et à obéir à un chef de clan, c’était pour son charisme et des actes avérés.
Enfin.
Elle acceptait volontiers les conseils et visions d’un professeur aguerri, et hocha la tête. Elle ne voyait pas de problème à lui exposer son petit programme, loin de là.
“Je pensais d’abord évaluer leurs connaissances vis à vis de la culture Mandalorienne. Souligner les points sur lesquels ils ont raison, puis approfondir sur tous les détails qui passent la plupart du temps sous silence. J’aurais plusieurs oeuvres d’art d’origine Mandalorienne à présenter, qu’ils pourront analyser avec moi et qui nous permettront de plonger dans la subtilité de notre culture et de notre histoire.”
Elle gardait toujours précieusement des oeuvres de toutes les époques sauvegardées sur son datapad. Des captures précieuses de leur culture, qu’elle ne souhaitait perdre sous aucun prétexte. Jill était consciente que les guerres civiles étaient propices à la destruction de beaucoup de ces travaux, et participait à en garder des images pour perpétuer la culture et le souvenir. Non seulement parce que c’était leur histoire, mais aussi pour les enseignements qu’ils portaient.
“Vous en pensez quoi ? Des idées, peut être ?”
Il est vrai que Zeon n’avait pas jugé utile de participer à cette réunion, sachant parfaitement bien que le gouvernement corellien n’allait pas dire grand-chose en dehors de quelques mots afin d’apaiser les angoisses de chacun. Bien sûr, cela aurait pu paraître étrange qu’un professeur ne fasse pas le déplacement et par conséquent, le sith avait trouvé une excuse parfaite pour contrer toute interrogation sur le sujet. Quoiqu’il en soit, Jill ne semblait donc pas avoir une relation plus étendue que cela avec le gouvernement vu qu’elle n’agissait que comme représentante de son clan et comme une des nombreuses captives.
« Ah oui, j’avais complètement oublié cette réunion. Je ne devrais pas vous le dire mais de nombreux professeurs ont été réquisitionnés afin de trouver une solution à cette crise. Je suis donc parfaitement au courant que pour le moment, rien n’a été trouvé et que cette réunion n’avait pour but que de calmer les esprits. N’étant pas du genre à m’inquiéter sans raison et devant surtout rassurer mes étudiants, aller à cette réunion n’aurait fait que me transmettre les peurs des gens présents. Si chacun reste confiant et continue à faire ce qu’il faut, notre société perdurera et nous trouverons la solution. Vous pouvez me voir comme un naïf optimiste mais bon, il en faut pour apaiser les esprits. »
Terminant sa réponse par un petit sourire amical, leur discussion continua avant de virer sur les moyens à disposition de la Mandalorienne pour captiver son auditoire. Elle sembla assez ouverte aux conseils du professeur, ce qui devait renforcer un peu la relative confiance qu’elle pouvait avoir dans un homme qu’elle venait de rencontrer. Son statut lui permettrait peut-être d’en apprendre plus sur le conflit mandalorien, mais également sur son lien avec Darth Cerberus. En effet, le Seigneur Sith n’avait pas oublié que c’était cet imbécile qui avait dévoilé des secrets sur les Siths à cette fille, simplement par complaisance ou haute estime de sa longue lignée familiale de Sith. C’était pour ce genre de chose que Zeon détestait les familles s’estimant Sith en s’appuyant sur leurs ancêtres et s’en vantant à tout va. Quoiqu’il en soit, il allait devoir être assez subtile pour ne pas éveiller ses soupçons.
Ils continuèrent donc en centrant leur discussion sur le prochain exposé de Jill, échangeant des idées tout en se montrant amical.
« Je pense qu’en effet, leur montrer leurs lacunes en matière de culture mandalorienne peut être une excellente idée. Beaucoup de monde pensent tout savoir sur les Mandaloriens simplement car il s’agit d’un peuple guerrier. Cependant, une civilisation ne se résume pas à ses guerres, mais aussi à ses accomplissements sociaux, artistiques et économiques. D’ailleurs, la guerre civile actuelle est une catastrophe pour Mandalor si vous voulez mon avis. Tant de trésors seront certainement perdus simplement pour épouser les querelles de la République ou du Premier Ordre, c’est triste. Enfin bon, c’est un autre sujet. Je pense que votre approche est excellente. Si vous le désirez, vous pouvez vous servir de mon accès pour que chaque étudiant ait accès à vos œuvres sur son datapad. Ca leur permettra de les analyser de façon plus personnelle pour ensuite voir ce qu’ils en ont relevé et entrer dans les explications plus détaillées. »
Evidemment, ce n’était pas sans intérêt de la part du Sith vu que dès qu’elle connecterait sa base de données au système, ce dernier créerait une copie complète qui restera en mémoire et que Zeon pourrait consulter à sa guise. A priori, elle n’avait certainement aucune donnée sensible mais bon qui sait. De plus, s’il pouvait trouver quelque chose pour parvenir à convaincre les mandaloriens de se joindre aux Siths et non à la République ou au Premier Ordre, ça serait encore mieux. Cette guerre civile pourrait certainement les servir à pousser Mandalor à l’indépendance partielle sous influence de l’Ordre Sith. Il fallait donc recueillir un peu plus d’information sur les idéologies qui s’opposaient actuellement.
« Nos étudiants se pensent cultivés, mais ne nous voilons pas la face, ils manquent cruellement d’ouverture d’esprit. Si vous parvenez à les choquer de prime abord, vous aurez immédiatement leur attention. Pour eux, les Mandaloriens sont des guerriers impitoyables qui ont participé à de nombreuses guerres et qui ne s’entendent même pas entre clans, sauf pour faire la guerre. Voilà ce qu’ils doivent penser actuellement. Pourquoi ne pas aller dans ce sens, les choquer par des passages durs et attendus de votre culture dès le début, les conforter dans leurs idées, juste avant de faire voler leurs certitudes en éclats ? Votre idée de voir ce qu’ils connaissent est excellente, mais pour un véritable électrochoc qui les fera être suspendu à vos lèvres, il faut un grand coup. Pourquoi ne pas présenter les pièces d’arts sans dire qu’elles sont mandaloriennes au départ, juste pour les faire réfléchir durant leur analyse ? Se tromper à ce point, éveillera peut-être un peu plus leur esprit qui sait. »
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