Voilà 4 semaines qu'Azra était revenue de l'enfer. C'était un enfer bel et bien réel qu'elle avait vécut. Elle revoyait encore l'explosion, son regard qui croisait celui de ses camarades d'escadron juste avant que la bombe explose. Il y avait ensuite eut la peur, la douleur et l'incompréhension. Pourquoi est-ce qu'elle avait survécut elle et pas les autres ? D'après un psychologue qu'elle avait vu, Azra souffrait de stress post-traumatique mais aussi du syndrome du survivant. Ca finirait peut-être par passer avec le temps mais surtout grâce à des séances avec un psychologue. Evidemment, la brune n'était pas retourné voir un psychologue depuis.
Aujourd'hui, c'était le grand jour. Le jour de la visite médicale pour savoir si elle allait de nouveau avoir son habilitation pour aller sur le terrain. Azra avait passé un bon moment à se bourrer d'anti-douleurs et autre médicament pour cacher les quelques problèmes qu'elle avait encore. Elle avait prit tellement de médicaments qu'elle ne sentait presque plus sa jambe blessée. Ce n'était pas un problème de toute façon, elle savait qu'elle allait bien. Elle savait qu'elle avait besoin de retourner sur le terrain. Pour allé mieux, elle devait retourner au travail et ça commençait par ça. Azra était donc assise dans la salle d'attente. Il y avait d'autres membres de la résistance autour d'elle. Ils attendaient tous la même chose qu'elle : Savoir si oui ou non ils seraient apte à retourner sur le terrain.

Quelques minutes passèrent durant lesquelles, les prunelles chocolats d'Azra étaient rivées sur le sol. La jeune femme attendait avec impatience le moment où on prononcerait son nom et lorsque se fut le cas, elle se leva d'un bond de sa chaise. Ou du moins, elle se leva aussi vite qu'elle le pu. La capitaine ne prêta pas vraiment attention à l'autre homme qui lui emboîta le pas. Elle savait que les entretiens étaient prévu deux par deux dans un soucis de gain de temps. Ils marchèrent quelques secondes avant de se diriger dans un bureau. Le médecin prit place derrière son bureau, il lança un regard en direction d'un dossier ouvert puis reporta son attention sur l'homme et la femme qui se tenaient plantés devant son bureau.

- Tak, ca va aller vite, tu rejoins les Steels, tu devras rencontrer ton commandant demain.

Azra lança un regard en biais à l'homme se trouvant à côté d'elle. Ce Tak, il semblait avoir eut de la chance. Finalement, le moment qu'elle attendait depuis des semaines était enfin là, elle allait enfin pouvoir retourner sur le terrain. Le médecin prononça son nom avec une pointe d'hésitation dans la voix. Les sourcils de la capitaine se froncèrent tandis qu'elle fit un pas vers le bureau.

- Capitaine, je suis navré mais vous n'êtes pas apte à retourner sur le terrain.
- Quoi ? Mais pourquoi ?! Je suis au moins aussi apte que lui !

Elle désigna d'un geste non-chalant le dénommé Tak. Le pauvre n'avait rien fait mais il était la seule autre personne présente dans la salle et elle était certaine qu'elle pouvait au moins aussi bien faire que lui. La brune s'approcha un peu plus du bureau et elle posa ses deux mains dessus de manière à se trouver un peu plus proche du médecin.

- Quand est-ce que je serais de nouveau apte ?!
- Ecoutez Capitaine Odai.. J'ai bien peur que vous ne serez plus jamais apte à retourner sur le terrain.
- Refaites moi passer les tests.
- Ce serait perdre du temps.
- Refaites moi passer les tests putain !
- Capitaine, j'ai d'autres patients à voir.

Un grognement de frustration échappa à Azra qui envoya valser les dossiers qui se trouvaient sur le bureau du médecin avant de tourner les talons et de se diriger vers la sortie. Ce médecin était un incompétent, elle irait en voir un autre. Un autre médecin lui donnerait forcément l'habilitation au terrain. Ils savaient tous à quel point elle était bonne à son métier, ils ne pouvaient pas la priver d'aller sur le terrain. Non, ce n'était pas fini et Azra était bien décidé à se battre pour pouvoir retourner sur le terrain.

Azra était sortit comme une furie du bureau du médecin. Elle marchait aussi vite que sa jambe handicapée le lui permettait, c'est à dire pas très vite. Heureusement, tout les médicaments qu'elle avait ingurgité avant de se rendre au rendez-vous l'aidaient grandement à ne pas ressentir la douleur que chaque pas provoquait chez elle. Alors qu'elle marchait d'un air furieux vers une destination qui lui était inconnue, une voix masculine l'interpella au loin. La capitaine ne prit même pas la peine de se retourner. Elle n'avait pas envie d'entendre ce que la personne en question avait à lui dire. Mais, au bout de quelques secondes, elle vit que Tak l'avait rattrapé. Elle ne savait pas vraiment qui était ce jeune homme mais voilà qu'il se mettait à lui parler de deuil ? Azra continuait de marcher tout en lui lançant un regard en biais.

- On a pas vraiment le temps pour ce genre de chose.

C'était qui déjà ce mec ? La brune continuait de marcher d'un air renfrogné. Elle était bien décidé à trouver une solution à tout ça. Elle irait voir d'autres médecins sur la base et si aucun médecin acceptaient de l'habilité, elle parlerait à Dashara. Oui, il y avait forcément un moyen de retourner sur le terrain. D'une manière ou d'une autre, elle arriverait à ses fins. Azra n'était pas décidé à abandonner comme ça. Alors qu'elle pensait que Tak avait lâché le morceau, il l'interpella à nouveau. Azra s'arrêta alors net avant de se retourner dans sa direction.

- QUOI ?!

Elle était peut-être un peu agressive, oui. Peut-être que ce malheureux Tak n'avait rien demandé mais Azra n'avait pas vraiment la patience d'écouter ce qu'il avait à lui dire.

Après l'avoir rattrapé le jeune homme du nom de Tak commença à parler. Il parla tellement d'un seul coup qu'Azra n'en écouta que la moitié. C'était qui ce type ? Elle était certaine que ce n'était pas un supérieur hiérarchique et si elle n'en jouait jamais, Azra avait bien envie de jouer de son grade pour se débarrasser de lui. Quand il eut enfin terminé, elle tourna les talons et recommença à marcher vers une direction inconnue. Tout en marchant, elle parlait assez fort pour se faire entendre du jeune homme.

- Je ne sais pas qui vous êtes exactement mais j'ai pas de leçon de moral à recevoir d'un inconnu !

C'est vrai ça. Il se prenait pour qui a essayé de lui donner des leçons de la sorte ? Azra ne doutait pas du fait qu'il avait probablement vécut des choses difficiles. Tout les résistants en avaient vécut d'une manière ou d'une autre. C'était la réalité du présent, la réalité de la guerre. Tout le monde voyait et vivait des choses qu'il était souvent préférable d'oublier. C'était d'ailleurs ce que voulait faire Azra. Elle voulait oublier ces visions qui hantaient ses rêves toutes les nuits. Toutes les nuits, elle revoyait la scène, ce moment, où la bombe avait explosé sous la tente de commandement à Naboo. Elle se revoyait encore comprendre trop tard ce qu'il se passait. La capitaine était fatiguée, fatiguée de revivre tout ça et fatiguée d'avoir fait tout ces efforts pour aller mieux. Efforts qui s'étaient avérés être inutile.

Si Azra essayait de le fuir, Tak ne semblait pas décidé à a laisser partir si vite. Soudain, le jeune homme apparut dans le champ de vision de la jeune femme et Azra s'arrêta net pour ne pas le percuter. Voilà qu'il recommençait à essayer de la raisonner. La capitaine se renfrogna tout en écoutant d'une oreille distraite ce qu'il disait. Pourquoi est-ce qu'il insistait autant ? Pourquoi est-ce qu'il essayait de la pousser à bout ou de lui faire comprendre que tout n'était pas terminé ? Est-ce que ce gars savait au moins de quoi il parlait ? Azra restait silencieuse tandis que les mots sortaient de la bouche de Tak.
A mesure que Tak progressait dans ses paroles, la colère montait chez Azra. Il était sérieusement entrain de parler de ses anciens compagnons ? Il essayait vraiment de lui dire ce qu'ils pourraient penser de tout ça ? Les poings de la capitaine se serrèrent tandis qu'elle relevait ses yeux vers le jeune homme pour le fusiller du regard. La dernière question de Tak fut celle de trop, comme la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Azra fit un pas vers lui pour l'attraper violemment par le col et le coller de toutes ses forces contre le mur du couloir.

- Je vous interdis de parler d'eux. Vous m'entendez ?! JE VOUS L'INTERDIT. C'EST UN ORDRE.

La jambe d'Azra la lançait terriblement et la violence de son geste n'allait pas arranger la douleur mais elle s'en fichait. Elle se fichait aussi de ce qu'il pouvait se passer si on la voyait là, entrain de brutaliser un membre de la résistance. Azra se fichait de tout, elle n'avait plus rien à perdre. Tout ce qui l'importait, c'était que son interlocuteur se taise et qu'il arrête d'essayer de faire remonter des choses chez elle. Tout ce qu'elle ressentait actuellement, c'était de la colère et elle n'était pas prête de se calmer. La capitaine tenait toujours fermement Tak par le col et elle le maintenait contre le mur.

- Qu'est-ce que vous me voulez bon sang ?! Vous êtes qui ?!