Deux inconnus que tout uni !

Zeon & Devon

Devon n’avait jamais mis les pieds sur Corellia, il ne connaissait rien de cette planète, ni de ce système. Enfin rien… Il avait fais en sorte d’occuper son temps lorsqu’il était bloqué à bord du destroyer. Des entrainements à rallonge en solitaire ou avec d’autres chevaliers, des méditations, etc… Bref il ne souhaitait pas se reposer sur ses lauriers, mais il commença à tourner en rond. Il commença donc à se renseigner sur les planètes du système grâce à l’Holonet. Mais c’était vaste, il y avait tellement d’informations, tant d’endroits à explorer, qu’il en était presque perdu. Leur mission était de nouer des relations avec les Corelliens dans le but de créer une quelconque alliance, que cette dernière soit militaire ou simplement la signature d’un pacte de non-agression. Avec l’activation de la station Centerpoint, certains pouvaient penser que les ordres de mission étaient suspendus en absence de contact avec l’extérieur du système, mais il n’en était rien pour le jeune homme.

Pour lui, ils ne devaient pas relâcher leurs efforts, celles de nouer des contacts avec le gouvernement Corellien, les autres partis en présence, ces vermines, de la République et de la Résistance, pouvaient se saisir de cette occasion pour marquer des points. Le Premier Ordre ne pouvait se permettre de se laisser doubler par ses ennemis de toujours. Cependant, ce n’était pas Devon qui prenait les décisions, il attendait qu’on lui donne des ordres. Lorsqu’il en eut vraiment marre de tourner en rond à bord du vaisseau, il négocia à un pilote pour le déposer sur Coronet. Cela tombait bien, car celui qui ferait la navette avait quelques courses à faire. Des emplettes qui enfreignaient le règlement de bord du vaisseau, il ne lui donna pas les détails. Cependant, comme il lui rendait service, le chevalier ne souhaitait pas lui casser les pieds avec l’aspect réglementaire.  

Devon pensait qu’il pourrait peut-être obtenir des informations intéressantes pendant sa petite virée, en effet, comme il se considérait toujours en mission, il se disait qu’il pourrait peut-être arriver à cerner les Corelliens. Connaître leurs pensées, leurs envies et désirs. Ce n’était pas au chevalier de recueillir ce genre d’éléments, le bureau des renseignements était là pour cela après tout. C’était plus pour sa curiosité personnelle, afin de savoir ce que le gouvernement Corellien pouvait attendre d’une collaboration avec le Premier Ordre. Devon s’était fait déposé au spatioport de la capitale de la planète : Coronet. Le chevalier s’était rapidement séparé de son pilote, chacun ayant leurs préoccupations, qu’il fasse ce qu’il avait à faire, le jeune homme ferait de même.

Encore une fois, il faut bien insister sur le fait qu’il n’avait jamais posé un pied sur la planète auparavant, il vaqua de rue en rue, de ruelle en ruelle. Il rebroussa à plusieurs reprises de chemin, se rendant compte qu’il s’agissait en fait d’un cul de sac. Pendant deux bonnes heures, il eut l’impression de tourner en rond, il préférait se dire ça plutôt qu’avouer qu’il était réellement perdu. Mais c’était bel et bien le cas, peut-être aurait-il dû se faire accompagner par quelqu’un ayant de bonnes connaissances sur Corellia. Oui une personne qui aurait pu lui servir de guide, ça lui aurait évité ce genre  situation gênante. Peut-être avait-il eu trop confiance en lui pour le coup et qu’il ne souhaitait pas s’abaisser à demander de l’aide à quelqu’un. Il arriva dans ce qui semblait être une université, il ne fallait pas être très futé pour le constater. La configuration des bâtiments, des jeunes individus se déplaçant par groupe avec des holopads et des bouquins à la main. Mais surtout les inscriptions qui figuraient sur tous les bâtiments autour de lui.

Alors qu’il passa devant une des structures, il vit un groupe de jeunes étudiantes qui sortait probablement d’un cours long et ennuyeux. C’était une belle occasion pour lui de demander son chemin et cela serait encore mieux si elles pouvaient lui servir de guide. Autant lié l’utile à l’agréable quand c’était possible ! Les interloquant de façon à attirer leur attention, il se présenta, expliqua qu’il était perdu et se mit à plaisanter un peu avec elles. Cela commençait plutôt bien, mais il fallut que quelqu’un s’en mêle pour faire tout capoter. Le nouvel arrivant était un homme d’une quarantaine d'années et à la façon dont il s’adressa aux étudiantes, Devon en déduisit que ça devait être un professeur.

Il réussit à faire décamper les jeunes femmes, au grand déplaisir du chevalier, qui put seulement se contenter de les saluer de la main, sourire charmeur au visage. Lorsque le professeur avait débarqué, quelque chose était venu le perturber dans son for intérieur. Il avait déjà ressenti ça, à deux reprises. Quoi que c’était quelque peu différent des autres fois, tout en s’en rapprochant. Lorsqu’il l’avait croisé, elle. Cela voulait-il dire que cet individu était sensible à la Force également ? Non, ça ne devait pas être ça, pas encore.

Son sourire disparut doucement, effacé par sa réflexion, il se posait beaucoup trop de questions. Le quadragénaire vint à lui demander les raisons de sa présence en ces lieux. C’était pourtant simple. Il fit d’abord les présentations :

«- Monsieur Patato….Monsieur Patako, veuillez m’excuser ! Ou préfériez-vous que je vous appelle Professeur Patako ? Comme vous le souhaitez. Moi c’est Corran .».

Devon tendit sa main dans sa direction afin de le saluer, avant de reprendre :  

« En effet, c’est la première fois que je mets les pieds dans cette université. Et pour tout vous dire, je pense bien que je suis perdu, c’est également la première fois que je viens sur Corellia. C’est pour cela que vos étudiantes, si avenantes, tentaient de m’aiguiller pour que je trouve mon chemin. Cependant, suite à votre intervention, je n’en sais pas davantage… ».Il émit un petit rire d’avance à la demande qu’il allait lui faire.  « Je suppose qu’il n’est pas concevable, professeur, que vous faisiez un petit mot d’absence à l’une d’entre elles pour qu’elle me sert de guide, n’est-ce-pas ? ».

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Zeon & Devon

Cette drôle de sensation, ce frisson qui semblait remonter le long de son échine, il l’avait déjà ressenti à deux reprises. En compagnie de cette fille, Val. Du moins celle qui prétendait se nommer Val. Cette Jedi. Elle s’était bien payée sa tête, il était encore persuadé qu’elle avait voulu jouer avec son esprit. Mais elle n’était pas arrivée à ses fins. S’il l’avait tué, il aurait mis fin à tout ceci, mais il n’avait pas réussi, c’était un échec. A leur prochaine rencontre, ça serait différent, il n’échouerait pas. Cela voulait-il dire que lui aussi était un Jedi ? Et qu’il tentait, à ses risques et périls, de se jouer de lui ? Peut-être. Mais il était bien trop tôt pour tirer des conclusions hâtives. Il resterait sur ses gardes tout en dissimulant sa présence dans la Force, une précaution nécessaire, qu’il prenait à chacune de ses sorties.

Les titres, le respect du grade, le protocole. Devon voyait très bien où il voulait en venir. Depuis ses quatre ans, le Premier Ordre lui avait enseigné la discipline et le respect pour la hiérarchie. Au départ, il s’était montré réfractaire à l’autorité, défiant aussi bien ses camarades et ses supérieurs. Mais cela ne dura pas bien longtemps. Ses instructeurs l’avaient brisé à coup de sévères corrections. Maintenant, le jeune homme était toujours très respectueux pour la hiérarchie et savait comment il devait réagir face à certaines classes d’individus. « Monsieur Corran…Même si ça sonne bien, vous pouvez simplement m’appeler Corran, ça ira très bien. ». Il était dans la peau de son personnage, il n’avait pas besoin d’être aussi formel. Puis s’il arrivait à lui faire baisser sa garde, peut-être que Devon réussirait à dénicher des informations intéressantes sur le professeur. Des détails lui permettant de savoir ce pourquoi la Force voulait l’avertir.

Le professeur semblait avoir vu clair dans son jeu. Du moins, Devon était réellement perdu et avait décidé de trouver de l’aide pour pouvoir s’orienter. C’était un « pur hasard » que ce groupe d’étudiantes soit sorti au même moment des cours. L’une d’elle aurait pu le guider jusqu’à sa destination et plus si affinité. Monsieur Patako ne mâchait pas ses mots en tout cas et jouait cartes sur table, il ne prenait aucune pincette pour évoquer le fond de sa pensée. Le chevalier aurait pu lui répondre avec autant d’humour, mais il avait une toute autre idée en tête. Il jeta un coup d’œil intéressé par-dessus l’épaule de son aîné, deux professeurs semblaient épier leur discussion de loin. Allaient-ils venir en renfort de leur collègue s’ils voyaient que ça se passait mal? Le jeune homme allait faire une petite scène, prenant un air outré en posant sa main sur son torse, il balbutia : « Co…Comment ?! Comment osez-vous penser une seule seconde que j’ai pu avoir de telles intentions ?!  Je suis… OUTRÉ PAR VOS PROPOS !  » Il leva un doigt inquisiteur en sa direction, qu’il balança à plusieurs reprises au nez et à la barbe du professeur, il semblait s’emporter un peu plus. « Je vais aller voir le doyen, vous allez voir ! Je vais lui partager mon sentiment sur le fait que vous balanciez comme ça des accusations sans fondements ! »

Tiens, ça lui clouera surement le bec ça. Non mais plus sérieusement, il avait su à quel jeu Devon voulait jouer en un rien de temps, il était doué ce type ! Mais il n’allait tout de même pas lui dévoiler ses réelles intentions, il n’était pas fou ! Le Ren prit plusieurs grandes bouffées d’oxygène comme pour se calmer et faire passer sa colère. Même s’il ne l’était pas réellement, c’était de la comédie. S’il était vraiment en colère, il l’aurait tranché en deux avec son sabre-laser. La discussion redevint plus sérieuse, le professeur cherchait à savoir ce qu’il faisait ici. « Je comprends tout à fait, monsieur Patako. Il n’y a pas de soucis là-dessus. Vous êtes responsables d’elles tant qu’elles sont dans l’enceinte de l’université.  ». Il marqua une courte pause, avant de reprendre : « Je suis venu sur Corellia pour affaire, du moins avec tout le bordel avec la station Centerpoint, ça a compromis le contrat que j’allais signé. Du coup, tout juste arrivé, je voulais aller à l’hôtel de ville histoire de voir si le contrat était toujours d’actualité. Mais comme c’est la première fois que je pose le pied sur cette planète et bien…Je me suis tout simplement perdu, voilà tout… »avait-il terminé, quelque peu gêné.

Il passa sa main dans ses cheveux, jetant un nouveau regard aux autres professeurs. « Ne le prenez pas mal, mais votre université ne m’intéresse pas. J’ai déjà passé bien trop de temps sur les bancs de l’école pour vouloir rester plus de temps que nécessaire sur un campus. Et en effet, je ne suis pas du secteur, je suis originaire de Coruscant, bien que ça fait un bout de temps que je n’ai pas mis les pieds sur ce monde…  » Corran et Devon partageaient la même planète natale, c’était une de leur similarités. « Et vous, monsieur Patako, vous enseignez ici, mais vous y avez vécu toute votre vie également ? Ou est-ce que vous êtes un baroudeur qui va partager son savoir de planète en planète ?   » Il scruta l’horizon et répondit à la proposition précédente du professeur. « Et bien, si vous avez terminé vos cours et que vous n’avez rien de mieux à faire, vous pouvez me guider alors, ça me rendrait bien service.  »

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Zeon & Devon

Devon aimait bien être maître de la situation, il souhaitait toujours que ça aille dans  son sens et qu’on ne cherche pas à lui mettre des bâtons dans les roues. Cela ne pouvait pas toujours s’appliquer, notamment lors de ses missions où il suivait les ordres qu’on lui fournissait, mais d’autant plus, il obéissait à Gal’aad, en l’absence de Kylo, et jamais il ne chercherait à se dresser contre sa volonté. Mais lorsqu’il était en train d’effectuer une de ses petites virées ou bien, disons, s’il se trouvait dans un contexte « moins professionnel », alors il mettait tous les moyens à sa disposition en œuvre pour que ça aille pour le mieux pour lui. Le chevalier avait complètement joué la comédie en s’emportant un peu contre son interlocuteur. Il devait lui faire comprendre qu’il ne pouvait pas laisser passer de tels propos sans rien dire. Même s’il y avait une part de vérité dans les paroles du professeur, il n’allait pas lui donner raison tout de même. Non, il devait garder les cartes en main, de cette façon, il espérait déstabiliser son aîné et qui sait, encore mieux, que ce dernier lui présente ses excuses. Là ça serait le pompon et il serait alors sûr de pouvoir dominer la suite de leur conversation.

Cependant, il comprit que son interlocuteur était en pleine possession de ses moyens et il ne se laissa pas désarmer par la tentative du jeune homme. Au contraire, il lui indiqua aimablement la direction du bureau du doyen pour qu’il aille porter ses réclamations. Souhaitait-il voir si le chevalier mettrait en application ses dires ? S’il était un homme dont la parole était d’or ? La tentation était grande de céder et d’aller présenter un plaidoyer monté de toute pièce au doyen. Cela pouvait être assez intéressant, mais son talent d’acteur serait mis à rude épreuve et il ignorait s’il obtiendrait un quelconque résultat. Autant lui accorder le point pour cette fois-ci et uniquement pour cette fois-ci. Il fit mine d’hésiter en adoptant une mine contrariée en dodelinant à plusieurs reprises comme pour lui faire comprendre qu’il laissait passer.

C’est vrai que ce n’était pas facile de s’orienter sur une planète inconnue, du moins on pouvait mettre toutes les chances de son côté en préparant son excursion en avance. En récupérant des plans pour les mettre sur un holopad par exemple, s’il aurait procédé de cette manière, il aurait retrouvé son chemin sans aucun problème. Il s’en souviendrait pour la prochaine fois.  « Si près du but… Allons-y alors !  » manifesta-t’il sur un ton enjoué. Et puis en passant un peu de temps seul à seul avec le professeur, il pourrait peut-être en savoir davantage sur lui et donc déterminer ce pourquoi la Force voulait l’avertir. Devon avait affirmé être originaire de Coruscant, mais il n’avait aucun souvenir de la planète, oui aucun. C’était une partie de son histoire qu’il partageait avec Corran, une des seules. Il ne se souvenait plus d’y avoir mis le pied un jour, aucune de ses missions ne s’y était déroulée. Cependant, il s’était un minimum documenté sur la planète, histoire d’avoir de la crédibilité.

Des questions, un tas, lui vinrent rapidement en tête, oui il souhaitait en savoir davantage sur lui : « Vous préférez les planètes moins urbanisées peut-être ? C’est vrai que Coruscant est une ville à l’échelle planétaire si on peut dire, je parle même pas de New Republic City qui fait la taille d’un continent.  Vous avez fais vos études là-bas ou vous y avez enseigné ? Je n’ai pas été à l’université, mais on m’a toujours dis que le lieu avait mauvaise réputation depuis que la planète a connue l’occupation impériale. Apparemment, les non-humains n’y étaient pas admis et du coup une mauvaise réputation colle à la peau de l’université.  » raconte-t-il. Ses recherches n’avaient pas été inutiles, s’il donnait des détails de ce genre, c’était également pour lui faire croire qu’il y avait vécu une partie de sa vie. Il n’arrêta pas son questionnement là, non. « Ha oui ? Quels genres d’endroits inhospitaliers ? Vous n’avez pas crains pour votre sécurité ? Vous êtes peut-être à même de vous défendre par vos propres moyens ? Et d’où vous vient ce plaisir d’enseigner aux autres ?  » Une façon plus ou moins subtile de lui demander quel était son parcours, en détails, et s’il était adepte d’un quelconque sport de combat.

Sur leur avancée, le duo croisa à plusieurs reprises quelques groupes d’étudiantes, certaines plus charmantes que d’autres. Devon avait toujours un doux sourire à leur intention et les saluait d’un respectueux signe de tête. Le professeur sembla lui renvoyer la pareille en le bombardant de question, c’était le moment de rester dans la peau de son personnage et ne pas s’emmêler les pinceaux, sinon il risquait d’éveiller des doutes. « J’ai perdu mes parents très jeune, je devais à peine avoir trois ans à l’époque. Je ne me souviens pas d’eux, le temps a fait son effet, j’ai beau essayer, c’était il y a trop longtemps. J’ai passé toute mon enfance dans un orphelinat des bas quartiers avant d’être placé dans une famille d’accueil. Des gens aimables, qui ont vraiment essayés de m’incorporer au sein de leur foyer, mais je ne les ai jamais considéré comme mes parents. C’est tout de même grâce à mon tuteur que j’en suis là aujourd’hui, il était détective privé et il m’a donné le goût du mystère à résoudre.  »

Si après ça il ne méritait pas l’oscar du meilleur mensonge jamais prononcé, alors il ne savait pas ce qu’il devait dire. En tout cas, il n’avait pas oublié que le professeur lui avait demandé pour quelle corporation il travaillait : « Avec quelques connaissances, qui sont devenus des amis au fil du temps, on a monté notre propre cabinet de détectives. Nous en sommes à nos débuts et nous avons encore du chemin à faire pour nous hisser jusqu’au niveau des plus grands, mais nous sommes tous très déterminés et motivés. Nos locaux sont basés sur Anaxès. Si jamais, un jour, vous avez des doutes sur la fidélité de votre épouse, n’hésitez pas à nous contacter, on la filera pour vérifier si vos soupçons étaient fondés.». Ils avançaient plutôt bien, Devon ne connaissait pas les lieux, mais il pensait qu’ils allaient bientôt quitter le campus, ils ne rencontraient presque plus d’étudiants maintenant. Le jeune homme fronça les sourcils et haussa les épaules. « Je vous l’avoue que je l’aurai assez mauvaise s’ils essaient de le renégocier. On est une petite structure, ce genre de contrat, c’est très important pour nous. Après je peux comprendre que ce contrat avec mon cabinet est le cadet de leur soucis dans leur situation actuelle. Mais bon ils l’ont signé après tout. Donc s’ils souhaitent se désengager, ils pourront compter sur moi pour leur coller un avocat au cul pour réclamer des réparations !».