Il était tôt. Beaucoup trop tôt. D’un geste impatient, Sihaya éteignit le réveil, brisant presque l’holopad au passage. Ses yeux se fermaient tout seuls et elle s’abandonna un bref instant à la douceur du sommeil. Avant que Mip ne lui siffle aux oreilles. Dans un grognement, elle lui balança son oreiller.
“Je me lève, je me lève!”
Elle s’habilla sans conviction. De toute façon, ses tenues étaient toutes les mêmes alors elle n’avait aucun risque de mauvais assortiment. La seule variante était les foulards qu'elle portait depuis plusieurs jours, masquant la cicatrice encore peu esthétique de sa gorge. Des cauchemars étaient la principale raison de sa fatigue. Elle avait rêvé de Gal’aad lui serrant la gorge jusqu’à l’en étouffer. Elle s’était rêvée nue sur un bûcher, condamnée par Snoke à mourir. Le retour de ces visions d’horreur la réveilla pour de bon et elle se prépara pour sortir.
Une fois présentable, elle arpenta les couloirs en direction des cuisines. Ce serait une mauvaise journée si elle ne buvait pas de lait bleu au plus vite. Dans la pièce, elle se dirigea sans réfléchir vers le réfrigérateur. Quelques secondes s’écoulèrent avant que son cerveau ne traite l’information que ses yeux lui envoyaient. Pas de lait bleu. Ni brique, ni briquette, ni verre ni même goutte! La panique la prit. Qu’était Sihaya sans son breuvage si ce n'était que l’ombre d’elle-même…
Il n’était pas possible pour une base de cette taille de ne pas avoir ne serait-ce qu’une brique! Elle courut presque vers le garde manger réfrigéré le plus proche. Ses yeux scannèrent les étagères sans trouver le précieux liquide. Alors elle commença à fouiller. Ses mains prirent des caisses de viandes, soulevèrent des boîtes de sauce mais elle ne trouvait toujours pas de lait. Et soudain, comme un vision, elle aperçut ls galon qui trônait tout en haut, entre du lait blanc et des épinards. Elle se mit sur la pointe des pieds pour tenter d’attraper son trophée mais elle était bien trop petite. Qu’à cela ne tienne, elle grimpa sur la première étagère de métal. Ce qui devait arriver arriva. Elle glissa, s’accrochant à la première chose qui lui tombait sous la main. Le contenant de lait blanc se perça contre le meuble et Sihaya fut légèrement aspergée par le liquide. Poussé par la brique, le panier d’épinards tomba sur sa tête et des brindilles trouvèrent le chemin jusqu'à son soutien-gorge. Horrifiée, Sihaya rougit. L’incident avait fait du bruit. Elle devait partir avant qu’on ne l’attrape. Après avoir ranger ce qu’elle pouvait, elle se dirigea vers la porte en rasant le mur. Mais à peine fut-elle sortie qu’elle croisa un des chevaliers et il était trop tard pour se cacher.
Zeerid était déjà debout depuis plusieurs heures déjà. Et la fatigue du réveil commençait à s’estomper. Depuis son réveil, le chevalier avait passé son temps à la salle d’entraînement. Perfectionnant encore un peu sa maîtrise du sabre laser. Arme qu'il avait appris a maîtriser au fil des années. Mais depuis plusieurs années maintenant, plus aucune missions de grandes ampleurs ne lui ont été confiées. Du moins, pas à la hauteur de la destruction du temple Jedi. Il se rappelait de chaque sensations qu'il avait ressenti lorsqu'il avait tué les jedis du temple, cette joie, cette sensation de vie, mais aussi se profond respect pour ce qu'étaient les jedi. Zeerid n'était certes pas l'un d'entre eux, mais il les respectait. Comme il respectait tout le monde d'ailleurs. Pour lui, le respect, même entre ennemies est une chose essentielle qui a malheureusement tendance à se perdre aujourd'hui.
Après plusieurs heures d'entraînement, Zeerid sortit finalement de la salle d’entraînement pour se diriger vers ses appartements. Une douche ne serait pas de refus, cet entraînement avait été assez physique, et ses muscles commençaient déjà à lui faire mal. Mais il n'y faisait pas attention, il marchait comme si de rien n'était dans les longs couloirs, croisant strormtroopers, officiers et agents d'entretiens. Il n'y prêta pas attention, il ne leur accorda même pas un regard. Assez rapidement, Zeerid se retrouva devant la porte de son appartement, il déverrouilla la porte et s'engouffra dans la pièce, silencieusement. Sans un mot, il déposa son sabre laser sur son lit, se déshabilla et se glissa sous la douche, là ou il se permit de traîner un peu. Finalement, il en sortit, se sentant bien plus léger. Il se rhabilla, posa du linge propre sur ses épaules sur ses épaules, et raccrocha son sabre laser à sa ceinture. Et sortit à nouveau de chez lui. Maintenant, il avait faim, un petit passage en cuisine s'imposait.
Tout aussi silencieusement, le chevalier se dirigeait vers la cuisine. A dire vrai, tout était silencieux autour de lui, seul le claquement de ses bottes sur le sol brisait le silence environnant. Et puis il y eu un grand bruit qui provenait des cuisines, puis à nouveau plus rien. Zeerid s'était stoppé, puis avait rapidement emboîté le pas vers le garde manger, il pressait le pas. Puis au moment ou il se retrouav à a peine un mètre de l'entrée, la silhouette de celle qui semblait être la coupable de tout ce vacarme se retrouva juste face à lui. Il ne mit pas longtemps à la reconnaître. « Docteur Dib. Je peux savoir ce que c'était que ce bruit ? » lui demanda-t-il de ce ton glacial qui le définissait si bien. Puis, il l'analysa de haut en bas « Vous ferez attention vous avez quelque-chose dans les cheveux. Et... un peu partout en fait. » Le docteur, que Zeerid appréciait, enfin, apprécier est un bien grand mot pour le chevalier. On va dire, tolérer. Elle avait quelques brindilles et morceaux de nourriture un peu partout sur elle. Finalement, le chevalier fit quelque pas vers la cuisine, et se stoppa net devant le beau chantier qu'il y avait. C'était presque comique, on voyait bien que Dib avait essayée de ranger du mieux qu'elle le peut. « Vous êtes au courant qu'il va vous falloir ranger ? » Dit-il, d'une voix légèrement moins glaciale qu'à l'accoutumée.
Ce n’était pas Gal’aad. Sihaya poussa un léger soupir de soulagement en apercevant Zeerid. Bien sûr, elle aurait préféré que personne ne la voit dans cet état. Un médecin maladroit n’était pas vraiment rassurant… Elle tenta un sourire pour adoucir le jugement du chevalier qui lui faisait face dont la voix était aussi froide qu’à l’accoutumée.
“Sir Velos. Je… Ce n’est rien d’important.”
Elle devait être beaucoup moins persuasive qu’elle ne le pensait car le chevalier se dirigea sans délai vers la source du bruit. Non sans lui avoir fait remarquer sa tenue peu attrayante. Elle arracha rapidement le morceau de légume de ses cheveux et se précipita à la poursuite de Zeerid. Elle se cogna presque contre son dos tellement son arrêt avait été rapide. Elle se mordit la lèvre, rougissante du bordel qu’elle avait laissé sur place.
“Bien sûr que j’allais ramasser derrière moi. Je voulais simplement…” Elle baissa les yeux sur ses vêtements, inondés de lait et sertis de verdure. “... me changer avant.”
Elle releva la tête vers lui, une expression perdue entre l’affliction et demande de compréhension. Des bruits de pas dans le couloir lui firent tourner la tête. La panique l’envahit et sans y penser, elle entraîna Zeerid dans le garde-manger et referma la porte. Elle tendit l’oreille pour savoir si l’importun allait les trouver. Lorsque les pas s’éloignèrent, elle poussa un soupir de soulagement. Personne ne devait la voir ainsi. Seulement alors se souvint-elle qu’elle avait entraîné dans son sillage un chevalier. Mortifiée, elle se tourna vers lui au ralenti. Elle chercha quelques instants les mots qui pourraient la sortir d’une situation. La sincérité semblait être son meilleur choix. Elle espérait simplement ne pas avoir perdu toute crédibilité.
“Navrée du dérangement, Sir Velos. J’ai réagit sur le moment. La situation est déjà assez embarrassante.” Elle eut un petit rire gêné. “Pour me faire pardonner, puis-je vous préparer à déjeuner?”
Elle jetta un coup d’oeil à la brique de lait bleu, toujours hors de sa portée, avant d’attendre la réponse de Zeerid.
Zeerid se gratta le tête d'un air pensif. Rien d'important. La cuisine était sans dessus dessous, et le docteur affilié aux ren était recouvert de légumes. Peut-être que ce n'était rien d'important, mais cette situation était des plus... Surprenante. « Je vois. Parce-que vous sembliez quand même vraiment éviter tout contact avant de tomber sur moi. Vous m’appréciez tant que ça ? » Dit-il avec une bonne dose de cynisme. Il jeta un nouveau coup d’œil vers la cuisine. « Je peux savoir comment vous seul vous avez réussi à causer un tel désordre ? » ajouta-t-il d'un ton glacial accusateur. Puis il tourna ses yeux bleu glace vers Sihaya. « Là aussi, rien d'important ? Faites plus attention à l'avenir, vous pourriez bien tomber sur quelqu'un de bien moins conciliant que moi. Je ne sais pas. Je me suis laissé entendre que le général Hux était dans la base. ». En réalité, il n'en avait aucune idée, mais il voulait simplement que Sihaya comprenne sa leçon.
Évidemment. Elle allait revenir à la cuisine pour tout nettoyer. Zeerid ne la croyait pas une seconde. Il savait très bien ce qu'elle avait l'intention de faire. Quitter les lieux au plus vite et faire comme si de rien n'était. « Vous changer... Je vois. Et vous seriez bien évidemment revenu ici pour nettoyer tout ce que vous avez fait. » Il marqua une pause. « Ou alors vous seriez resté enfermé chez vous et attendu que quelqu'un range à votre place ? Je me trompe ? ».
Il y eu un bruit. Et trop rapidement pour que Zeerid puisse dire quoi que ce soit, il se retrouva enfermé dans le garde mangé avec Sihaya. « Je peux savoir ce que vous faites ? » Tonna-t-il. Pas de réponses, Sihaya semblait écouter attentivement à l’extérieur. Puis les bruit de pas s'éloignèrent. Le docteur se retourna au ralenti vers lui. Et elle prit la parole après avoir hésité. Elle avait choisi l’honnêteté. Mais peu à peu, Zeerid commençait à perdre patience. « Vous espériez quoi ?! Nous ne sommes pas en état de siège ?! Je vous conseil de ne plus faire de telle chose docteur Dib. Dans votre intérêt. » Clama-t-il, ses yeux bleus fixés sur Sihaya.
Puis, elle lui proposa de lui préparer à déjeuner. Pourquoi pas, Zeerid était affamé. Et manger un coup le calmerait. « Vous pouvez, docteur. Je suis affamé. » Dit-il d'un ton plus calme. Puis il s'assit sur l'une des chaises de la cuisine et posa son sabre laser sur la table. « Et si vous vous en sortez pas trop mal. Je veux bien vous donner un coup de main à nettoyer tout ça. » Dit-il d'un ton très légèrement amusé.
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