L’invitation est presque inattendue et pourtant, grandement appréciée. Naiya a toujours été familière avec les mondanités et ce, depuis son plus jeune âge, pourtant, elle s’étonne encore parfois d’invitations parvenant jusqu’à elle. Malgré ses nombreux voyages et péripéties dans la galaxie, il faut croire que son rôle de diplomate, en plus de sa position d’héritière du trône d’Hapès, attise aussi bien les curiosités que les envies. Nombreux sont ceux qui cognent à sa porte en espérant s’octroyer ses faveurs, d’une manière ou d’une autre. Pas toujours celle de la femme, mais bel et bien celle de l’ambassadrice et princesse. Sourire en coin, juché sur ses lèvres alors qu’elle détaille, depuis son bain, la précieuse invitation. « Intéressant… » Murmure t-elle pour elle même, couvrant le doux fond sonore d’une musique d’harmonie qui résonne dans la pièce. Ce qui attire immédiatement son attention est sans nul doute le lieu de la dite fête. Une planète qu’elle admire particulièrement pour sa richesse culturelle. La voilà déjà qui fourmille d’idée de vêture, alors qu’elle s’excite seule à la simple idée de s’y rendre. Parfois, elle ne veut que lambiner dans son bain sans aucune interruption, à contrario, il lui arrive de vouloir absolument sortir. Se mêler au monde, ou simplement se montrer.

« Del ! » Hurlant le nom du chef de ses gardes du corps, à travers la porte de la salle de bain et plus largement ses luxueux appartements, voilà que l’homme se dessine par la porte, l’ouvrant sans gêne, dévoilant la princesse dont la nudité est dissimulée par une grande quantité de mousse parfumée, hors de prix. Constatant son air agacé, Naiya ne relève pourtant pas, elle sait que Del est sujet à des sautes d’humeur évidente et plus largement, à ses propres humeurs à elle. Pas toujours facile à vivre lorsqu’on doit la suivre telle une ombre. Lui jetant nonchalamment l’invitation elle déclare simplement. « Voilà notre destination de ce soir, porte donc quelque chose de décent je te prie » Paroles soulignées par un regard appuyé alors que déjà, l’homme s’éclipse.

[…]

Juchée sur de hauts talons, une longue robe lavande, rehaussée de broderies florales dans un camaïeu de violines, un rouge à lèvres assorti et tout un tas d’ostentatoire bijoux plus précieux les uns que les autres, les pas de Naiya résonnent sur le sol dur de la rue, pour gagner le lieu de la fête. Un grand salon fastueux, laissant sans aucune gêne s’afficher la richesse du propriétaire. Un homme qu’elle a rencontré à quelques occasions, ayant échangé art et banalités au détour d’un repas ou d’une collation. Del, ainsi que deux de ses gardes du corps, se placent en retrait contre un mur, surveillant la soirée de loin, juste au cas où. Pourtant, Naiya, toujours prévenue et méfiante, ne sort jamais sans une arme blanche. Fine lame ciselée, dans un étui discret, le tout attaché à sa cuisse droite par une solution astucieuse et discrète.
S’avançant un peu plus dans la pièce, souriant aux salutation respectueuses, usant d’un évident protocole et d’un profond respect pour sa personne, la voilà qui déjà, se flatte d’être venu. Balayant du regard l’assemblée, tandis que les convives se dispersent, elle se met en quête d’une intéressante distraction. De quelqu’un avec qui converser, échanger et peut être obtenir quelque chose de plus que quelques paroles importunes sur la situation dans la galaxie. Pas que la chose ne l’intéresse en rien, mais Hapès ayant été en autarcie depuis toujours, ou presque, la jeune femme n’a jamais eu à s’intéresser outre mesure au reste du monde et à ses conflits. Pour sur désormais, elle s’y trouve en plein. Voyageant de planètes en planètes au milieu de querelles évidentes et de zones parfois hostiles.

C’est alors que les prunelles céruléennes s’arrêtent sur une silhouette féminine au charisme évident. La robe épouse des formes agréables, une silhouette fine et élancée. Plantureuse blonde qui, malgré le fait qu’elle semble avoir quelques années de plus que la princesse, dégage cette force qui plait tant à Naiya, étant elle même de ce genre de créature. Sourire en coin, satisfaite, alors qu’elle observer de loin, d’abord, cherchant à savoir qui est en réalité cette personne. Coupe de cocktail gracieusement proposée par un serveur, dont la princesse se saisit, en sirotant une première gorgée, toujours à distance.