Un soupir. Suivi de très près par un deuxième. En quelques semaines, tout s’est déroulé à une telle vitesse que mon esprit n’a pas encore eu les adaptations nécessaires et adéquates pour se familiariser avec toutes les règlementations qu’il faille connaître en étant à la tête d’un tel Escadron. Pourtant, je pensais en avoir décelé toutes les connaissances puisque j’ai été, pendant une courte période certes, le bras droit de notre ancien Leader Rogue. Il y a encore des points, des détails techniques que je dois parfaitement assimiler, mais ce n’est pas un parcours qui s’avouera directement en un échec. Que du contraire. Après tout, je connaissais les membres de l’équipe. J’ai appris à les connaître dès mon entrée il y a de cela plusieurs années… J’en suis arrivée à un point auquel j’ignore si j’étais là avant eux ou bien si c’était l’inverse… Quoi qu’il en soit, je dois bien reconnaître que de revenir dans le bureau des quartiers de l’Escadron me procurait une certaine satisfaction et un certain soulagement… le tout accompagné d’une pression naturelle. Pression due au fait que mes responsabilités sont plus importantes et que je ne dois rien laisser au hasard… Que je dois hausser le ton quand il le faut afin que l’autorité soit présente et que les membres de l’équipe ne partent pas dans tous les sens. Il faut savoir contrôler les esprits et les apaiser quand la situation l’exige. Il faut savoir être capable de faire face à toutes les situations quand tu es à la tête d’un équipage… et que tu es aussi commandante… Mais retourner au sein de l’Escadron… un bonheur que j’aime ressentir. J’ai dû partir en mission pour une quête personnelle… Une quête que je devais mener à bien en solitaire. L’équipe a bien entendu été mise au courant. Il est interdit que je m’en aille sans donner un mot d’explication de toute façon. Toutefois, même si je n’étais pas physiquement à leurs côtés, je l’étais psychiquement. Toujours là à répondre à des questions. Toujours là à apporter une quelconque aide quand le besoin s’en fait ressentir… Mon absence a dû durer deux petites semaines. Je suis de retour depuis quelques jours et je reprends mes marques plus vite que je ne l’aurais cru. A croire, qu’à défaut du pilotage, l’ordre faisait partie de moi… Je ne stresse pas à être chef… Disons que quand la décision s’offre à vous sans vous y attendre, vous ne pouvez que vous lancer dans l’acceptation et ce n’est que par après que vous prenez conscience de ce qui vous arrive et ce que le changement a su vous procurer…

Assise sur mon bureau, je replace une mèche de cheveux derrière mon oreille et me lève de mon siège afin de me diriger vers le fond de la pièce, là où sont dressés des meubles de rangement. Etre Leader d’un Escadron, c’est aussi de pouvoir faire des rapports de mission et de les vérifier afin qu’aucune erreur n’ait été commise malencontreusement. Parfois, cela arrive, mais il ne faut jamais que cela se produire continuellement. Je veille toujours au grain et je peux parfois rester tard dans ces quartiers pour effectuer toutes les vérifications possibles et imaginables. Alors que je m’apprête à ouvrir un casier de ce meuble, j’entends Ginger, mon BB exceptionnel, car il l’est ! se rapprocher de moi à toute vitesse. Il me parle avec un empressement… Parfois, je me demande s’il était tout juste dans ses circuits… Néanmoins, à peine a-t-il eu le temps de me livrer ces quelques mots que je me dois de le suivre puisqu’il quitte la pièce à une allure ahurissante… Et je commence à comprendre la raison de son empressement ! Je ne peux pas cacher ma surprise à la vision de voir une adorable petite fille s’amuser avec BB-12, mais je ne m’attarde pas tellement à cette scène adorable puisque la petite s’empresse de quitter la pièce. C’est surtout la vision de Moira qui m’inquiète. Mes yeux l’observent, la scrutent du regard et je soupçonne un relâchement inquiétant de ses jambes. Aussitôt, rapidement, j’accours vers elle pour la rattraper par les bras, de justesse ! « Moira… » Elle me remercie, mais je ne m’attarde pas sur ce mot. Mon regard se tourne et se baisse sur Ginger. « Ramène-moi une chaise, veux-tu ? » Un ordre si doux que personne ne peut lui en vouloir d’avoir prononcé ces mots. Aussitôt dit, aussitôt fait. Situé juste à côté de nous, j’aide Moira à s’assoir sur le siège. Face à elle, je m’accroupis et la regarde, les sourcils froncés, je suis inquiète de sa santé. « Moira… Que se passe-t-il… ? » Je regarde à nouveau autour de moi et me lève alors pour lui chercher un rafraîchissement que je lui apporte directement. « Bois un peu d’eau, ça te fera du bien… » A nouveau accroupie devant elle, une main se lève pour se poser contre son front, puis contre sa joue. « Est-ce que tu as vu un médecin ces derniers jours… ?  »