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Bloody Hell (ft Darth Avage)

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Bloody Hell
Shawa Merada | Darth Avage


A l'instant précis où elle demanda qu'il reconnaisse sa défaite, tout l'exaltation qu'il semblait ressentir s'évanouit, et son regard devint vide. Son visage, fermé, ne reflétait rien de plus que le néant et, surprise, elle conserva sa prise sur lui, un peu inquiète du dénouement. Il finit par murmurer, entre ses dents, les mots tant attendus, et elle retint un soupir de soulagement, ses mains se desserrant presque automatiquement, sa prise se relâchant doucement, tandis qu'elle décollait son visage du sien.

Rassurée par ce simagrée d'interaction sociale, elle avait sottement baissé sa garde, oubliant qu'il était avant tout l'exécuteur de tout les cadavres présents autour d'eux, de l'enfer rouge qu'était l'intérieur de la navette. Sans forcément l'oublier au final, elle avait surtout pensé être au delà de ce genre de préoccupations, comme persuadée qu'il n'avait aucune raison de lever la main sur elle. Il ne l'avait pas fait depuis le début, pourquoi commencer maintenant ? Cette pensée aurait pu valoir pour n'importe qui. Pas pour lui.

Dès l'instant où elle se relâcha, elle perçut son aura violente, animale, qui l'engloba, et sans rien y comprendre, elle se retrouva plaquée au sol, le sang visqueux s'accrochant à ses vêtements, l'imbibant, et toute trace de l'homme avec qui elle avait échangé quelques mots avait disparu. Il semblait retrouver son état sauvage, et elle se sentit vite submergée par sa force. Ni son entrainement ni sa vitesse n'étaient suffisants tandis qu'il la maitrisait facilement, lui donnant l'occasion de comprendre à quel point il s'était laissé faire. A quel point elle n'aurait rien pu faire, si dès le départ, il s'était lâché à pleine puissance.

L'espionne émit un geignement léger quand il passa sa main trempée de sang sur son visage, effaçant les motifs de sa peau au profit du rouge qu'il semblait tant apprécier, tout en lui rugissant dessus, lui demandant encore et encore de s'expliquer, inlassablement, cherchant à comprendre dans la violence pourquoi elle semblait incapable de le vaincre lui, de le tuer, de véritablement lui faire mal. L'atmosphère de la navette devint étouffante tandis qu'elle cherchait à se débattre, ne parvenant qu'à étouffer encore plus tandis qu'il l'étranglait... et qu'elle suffoquait.

Ses pensées se perdirent tandis qu'elle ne devenait qu'un instinct de survie, réduite à lutter pour chaque souffle, sa vision devenant trouble, sa gorge lui faisant un mal de chien, ne parvenant même plus à comprendre ce qu'il lui reprochait tandis qu'il continuait de serrer. Elle vit presque se profiler les portes de l'inconscience mais refusa d'y succomber, luttant pour rester présente dans l'instant, consciente de vivre la plus proche expérience de l'impuissance totale qu'elle n'ait jamais vécu.

Elle lui est irrémédiablement soumise à cet instant, et la haine enflamme ses veines tandis que ses ongles laboure le sol avec hargne et qu'elle tente de riposter, haïssant son corps de ne ressembler qu'à une poupée de chiffon, haïssant son instant d'inattention tandis qu'elle continuait de lutter pour regagner le contrôle de ses membres, le contrôle de son souffle qu'il continue d'expulser avec rage. Va-t-il la tuer ? Elle voit presque son heure arriver maintenant, et dans une pensée morbide, elle se dit que cela aurait pu être pire. Plus douloureux, plus long. Mais la mort n'était pas à son programme, et elle ne l'est toujours pas, tandis que des larmes de frustration emplissent ses yeux.

Il finit par la lâcher et son corps se replia presque automatiquement en position foetale, roulant sur le coté, une main sur sa gorge tandis qu'elle toussait et reprenait son souffle à grand peine. Appuyée sur un coude, elle n'arrivait plus à formuler de pensée cohérente et dut attendre des secondes longues comme des siècles avant de finalement reprendre une véritable goulée d'air. Sa gorge irritée la faisait souffrir, et elle se redressa, péniblement, mue par ce même instinct de survie qui l'avait poussée à accomplir tous ces meurtres dont il l'avait accusée d'être capable en cherchant à comprendre pourquoi elle s'y refusait avec lui.

Les genoux tremblants, couverte de sang, Shawa toussa, encore, et tenta d'articuler un mot. Sa voix, râpeuse et douloureuse, lui tira un nouveau geignement de douleur et elle releva les yeux pour le voir fermer la porte de la navette, l'obscurité envahissant le lieu sanglant. Mais l'obscurité ne dura pas. Avec terreur, elle vit. Les crépitements autour de ses poings, révélant son affinité avec la Force, révélant ce qu'il était depuis le début, et que comme une aveugle, elle n'avait su voir. Un Sith. Une nouvelle pièce du puzzle. Toute cette haine savamment cultivée, cette violence contrôlée et ce besoin de sang prennent un jour nouveau tandis qu'elle continuait de respirer lourdement, incapable pour l'instant d'articuler un mot.

Elle attendit plusieurs minutes, formulant des pensées à cohérence variable dans son esprit tandis qu'elle sentait la violence grandir et la patience d'Auren s'amenuiser. Sa vie ne tenait plus qu'à un fil et elle sentait douloureusement battre son coeur, la terreur glaçant ses veines. Elle avait toujours son blaster, et il était temps de le sortir cette fois. Cessant de toucher sa gorge douloureuse où son contact semblait encore appuyer, elle le prit en main et, reculant vers le fond de la navette, le visa, toussant encore bruyamment.

Elle ne voulait pas mourir. Pas ici. Pas maintenant. Pas par lui. C'était la seule chose dont elle était certaine à cet instant tandis que la fureur contre sa propre stupidité menaçait de la mettre au sol. Elle se racla la gorge, ignorant la douleur, et commença à articuler, lentement.

- Parce que je ne tue pas pour le plaisir. Parce que tu me fascines, et l'admiration que je voue à ta liberté m'empêche d'imaginer te tuer. Parce que ta mort serait inutile, gratuite et cruelle, et que c'est tout ce que je ne suis pas. Parce que même l'instinct du démon au fond de moi sait que ta mort n'apporterait rien d'autre qu'un profond vide.

Elle reprit sa respiration, ravalant avec difficulté sa salive, ses jambes tremblantes menaçant de la lâcher. Elle finit par toucher la paroi du fond de la navette et s'y laissa glisser sans le quitter des yeux, comme prostrée.

- Je t'ai suivi parce que je voulais te comprendre et m'approprier cette liberté sauvage que tu manies avec tant de facilité. Je ne te fuirais pas parce que tu n'es pas un dangereux psychopathe tuant sans nécessité. Tu ne me tueras pas parce que je suis comme toi. Simplement, je ne suis pas.. libre. Moi.

Elle eut une nouvelle quinte de toux, violente, et le lâcha des yeux une seconde tant son corps se retrouva secoué violemment. Mais très vite, elle se força à le fixer de nouveau du regard, tenant toujours son blaster d'une main plus que tremblante. Même si il venait l'achever maintenant, elle ne pourrait résister très longtemps. Mais elle ne partirait pas facilement, pas sans se battre.
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Une bête reste une bête, même en lui insufflant une once d'humanité. Vivre en cage n'est pas un expérience qu'il a lui seul vécu,... n'importe quel esclave est passé par cette étape,... mais être élevé par un homme de la même façon que l'on élèverait un chien Krayt... peu de personnes peuvent se targuer de savoir ce que c'est. Le pire, c'est que dans ce cas-là, l'on ne remarque même pas la différence de vivre en cage ou non, puisque l'on ne connaît que cette geôle et rien d'autre. Il n'y voyait que deux mondes : l'intérieur de sa prison et la pièce au-delà de ces barreaux... Et pourtant, il a toujours voulu se retrouver de l'autre côté,... voir ce que cela faisait de se trouver spectateur. Lorsque ce fut le cas, il n'y avait plus rien dans cette cage, elle était ouverte... lui dehors. La bête avait été relâchée. Méconnaissant totalement le monde, il lui fallu apprendre, observer... peut-être espérait-il trouver des personnes comme lui,... il n'en fut rien. Il n'y trouva que des individus aux ambitions dénuées de sens... devenir fort pour devenir fort. Tuer pour tuer... Lui, bien que Sith ne souhaitait qu'une chose : vivre et découvrir l'univers dont il avait tant été privé. Pourtant,... maintenant qu'il a quitté Korriban, il déchante. Ce qu'il découvre, ce qu'il a découvert,... n'est pas à la hauteur de ses espérances,... il ne se sent que plus menacé.

Pourtant cette jeune femme avait su attirer sa curiosité,... elle avait même éveillé cet espoir qu'il pensait disparate. Même si ce n'était qu'un peu, ils se ressemblaient. Quelque chose sommeille en chaque individu, et dans son cas, il s'agissait bel et bien d'une bête avide de violence qui ne demandait qu'à s'exprimer. Pourtant, elle s'efforce de garder le contrôle,... même une fois menacée. Désillusion totale,... elle ne tient pas suffisamment à la vie ? Grâce à cette chose qu'elle renferme, elle aurait pu mettre un terme à cette mascarade, tuer Auren et s'en allait libre et sauve. Au lieu de cela,... elle l'a laissé sauf et seul avec son incompréhension. Trouverait-il un jour quelqu'un chérissant sa propre existence plus que tout au monde ? Jusqu'au point de tuer n'importe quelle personne juste pour vivre ? De la colère. Elle l'a envahi. Ce sentiment d'avoir perdu du temps, d'avoir fait cela pour rien, et surtout il ne peut comprendre. Est-ce la civilisation ? Est-ce là le propre de tout les Hommes ayant vécu normalement ? Désillusion.

Enfermés dans l'obscurité grandissante, ils étaient seuls au milieu de cadavre. Le Sith ne cache plus sa nature. Il ne réfléchit pas. Son pouvoir parcours librement son corps, il le laisse s'emparer de lui. Ses mains crépitent. De la lumière violâtre en jaillit. La Force. Son regard vide la fixe, au sol, alors qu'elle tente de reprendre son souffle. Elle tremble, inspire et se dresse devant lui. Poings fermés, il attend une réponse. Avait-elle enfin peur ? Suffisamment pour qu'elle daigne saisir son blaster et enfin, le tenir en joue. Situation critique, acte désespéré... elle devait certainement avoir percé la véritable identité de Auren. L'atmosphère était électrique. Le jeune homme brille de colère, et enfin il avance tandis que Shawa répondit à ses interrogations, lentement, prudemment et clairement. Encore cette histoire de fascination, d'admiration. La plaisir n'alimente pas ses meurtres... un vide. Il continue, avançant vers elle plongeant son regard dans le sien. Pourtant, il est aveugle, il ne la discerne pas. Il ne fait qu'écouter tandis que ses yeux sont drapés d'une voile rouge. Il porte crédits à chacun de ses mots, essayant de comprendre son argumentaire. Elle recule, jusqu'à toucher le fond de la navette glissant contre celui-ci. Lui, il s'arrête à peine un mètre devant elle.

« Tu n'es pas un psychopathe [...] » Comme par magie, ses yeux recouvrent l'essence de la vie à l'écoute de ses paroles. Non. Il ne l'était pas. Chacun de ses actes étaient justifiés, alimentés par un désir irrésistible. Elle prétend être comme lui... mais non libre... Son passé resurgit. Il fait un pas en arrière. Il les revoit, ses barreaux métalliques,.. cet homme riant de l'autre côté,... il se voit lui, se jetant sur cette cage, essayant de briser les barres de fers, en vain. Elle aussi,... serait-elle dans une cage ? Il y pense,... une sorte de barrière mentale qu'elle s'impose pour ne pas chavirer, pour garder cette férocité enfouie. Shawa a raison, ils se ressemblent. Elle tousse... Un, deux, trois pas en arrière. La lumière disparaît, ses poings se rouvrent, il se dissimule dans l'obscurité. Sa rage s'envole, comme ramener à la raison... La tension redescend brusquement.

« On se ressemble hein... tu le crois vraiment ? Où dis-tu cela uniquement en espérant sortir d'ici vivante » dit-il en sortant à peine son visage des ténèbres. Usant de la force, il soulève un petit objet métallique qu'il balance contre le bouton proche de la porte pour que  cette dernière se rouvre. Calme, il se retourne vers la porte, avançant, la laissant dans le fond. « Stupide, marmonne-t-il... ta façon d'penser est erronée. Une mort n'est jamais inutile lorsque tu décides de l'offrir à quelqu'un... Tuer quelqu'un... c'est forcément alimenté par un désir, une envie... cela n'est ni gratuit ni cruel, c'est l'ordre des choses... les animaux ne tuent pas gratuitement... ». Il s'arrête un instant, tournant simplement la tête vers elle. « Me tuer ne t'aurais rien apporté hormis un vide ? Et ta vie alors ? Passe-t-elle après ce vide ? L'on ne vit qu'une seule fois,... et dans un monde où tout tend à nous arracher cette essence qu'est la vie,... rien ne devrait passer avant cette-dernière. »   Il parle de la faune, du règne animal. Il en fait l'apologie, la source de toutes ses comparaisons,... il s'en bien plus proche que de la civilisation.

Dehors, un léger vent se lève, faisant bruisser les arbres, des feuilles tombent. A gauche, l'étendue d'eau boueuse à déjà engloutie la majorité des cadavres. Il se tourne vers elle, avance d'un pas lourd, le visage sévère. Il s'approche encore et encore jusqu'à percer sa bulle de sécurité, sans réellement se préoccuper de savoir si oui ou non elle tirerait. Le regard dur, il la surplombe. « Tu choisis donc de vivre enchaînée... privée de ta liberté... Tu trimes pour le Premier Ordre ? Est-ce cela qui t'en empêche ? Ou alors quelqu'un ? Si tu le voulais, tu pourrais te débarrasser de ces entraves... mais apparemment ta situation te convient... » Il parle lentement, un ton grave. « Tu as dit que je ne te tuerais pas... je ne sais pas si c'est un excès de confiance désespéré... mais tu as raison... » Surprenant. Il lui tend la main, pour l'aider à se relever. Un geste qui... pourrait paraître dénué de sens, mais pas venant de lui. « Je me surprend moi-même à avoir de l'estime pour une personne comme toi,... peut-être que l'on se ressemble, mais fondamentalement, nous sommes différent. Je ne vais pas te tuer, ni te retenir ici... de toute façon,... avec cette façon de penser, tu provoqueras certainement toi-même ta fin ». Il regarde brièvement autours de lui, les cadavres, le sang, la chair. Il prend un risque. Elle pourrait le dénoncer, et le mettre dans une position inconfortable,... Peu importe. Comme lui-même l'a dit, il se surprend à estimer une telle personne. Parce qu'elle semble le comprendre un peu ? Qui sait... « Tu peux foutre le camp, j'te pourchasserai pas. Tu peux continuer à vivre attachée à tes imbéciles de principes si ça te chante. J'me souviendrai de toi comme étant une personne incapable de presser la détente pour un simple histoire de fascination... Shawa... Je n'sais pas ce que j'attendais de toi,... une perte de temps. »  
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Shawa Merada | Darth Avage


Got so much to lose, got so much to prove, god don't let me lose my mind...

Le silence semblait s'étirer indéfiniment tandis qu'elle l'observait approcher, pas à pas, son blaster fermement calé. Il semblait s'en foutre tellement. Il ne la désarma pas - il aurait pu le faire si facilement avec la Force. Non. Il continua d'avancer, son regard fixé sur elle tandis qu'elle sentait la panique enfler et qu'elle tentait péniblement de respirer au travers de sa gorge douloureuse. Son souffle émettait une sorte de râle désagréable qui perçait le silence tout en s'y intégrant de façon affreuse.

A à peine un mètre il s'arrêta, trop proche d'elle, le regard voilé de rouge, et elle sentit l'atmosphère se charger d'électricité. Elle allait mourir. Bordel de merde elle allait mourir. L'angoisse la prit à la gorge, l'étranglant encore plus efficacement qu'il ne l'avait fait tandis que tous pleins de regrets se formaient dans sa tête et enflaient pour devenir une bulle de rage infinie. Pourtant, à cet instant précis où son doigt va appuyer sur la gâchette, bien décidée à faire passer sa vie avant tout, il recula. Une exhalation de soulagement vint la submerger, et elle cligna des yeux sans le lâcher du regard, tâchant d'ignorer sa gorge douloureuse et les courbatures cerclant chaque muscle de son corps.

La lumière entourant les poings du Sith disparut, et elle resta sur ses gardes, un peu désorientée de le voir disparaître dans l'obscurité la plus totale. Confuse. Allait-il attaquer ? Allait-il battre miraculeusement en retraite, empreint de pitié ? Non. La pitié ne lui seyait pas, alors elle avait dû trouver le mot. Le mot percutant, le ramenant à la raison. Elle avait réussi, à lui faire comprendre qu'ils étaient semblables sur tant de points, et qu'elle ne jugeait pas ses massacres comme des actes fous furieux. Une question claqua, plus douce que les précédentes malgré tout. Ment-elle ? Un rire rauque et éraillé la secoua.

- Je le crois vraiment, aussi ironique que cela puisse te paraître.

Elle ravala sa salive, calmant le feu de sa gorge, et tenta d'apercevoir ses gestes, de comprendre ce qui pouvait bien lui passer par la tête. A cet instant, dans un cliquetis métallique, la porte se rouvrit, ramenant la lumière avec son ouverture. Elle plissa les yeux, et l'observa, tandis qu'il jetait un coup d'oeil au dehors en marmonnant, semblant malgré tout mécontent.

Elle n'avait pas encore la force de se relever, ses jambes encore paralysée par la fatigue, et l'angoisse. Diantre, si elle avait su... elle serait quand même venue. C'était idiot et un peu suicidaire, mais elle savait que cela renfermait quelque chose de plus profond, de plus instinctif et réfléchi. Elle eut un sourire cruel en l'entendant et l'agacement enfla en elle jusqu'à éclater.

- Mais tu t'entends ? On parle de MA vie maintenant ? Et la tienne alors, tandis que tu me hurlais de la prendre ? Pourquoi ? Simplement pour prouver que je le pouvais. Cette certitude était en moi même avant que tu ne me l'affirmes. Tu me reproches de ne pas t'avoir tué pour sauver ma vie, mais tu ne l'as jamais mise en danger. Tu ne m'as pas attaquée. Pas une seule fois. Même en m'étranglant, c'était moi qui avait commencé. Sois logique Auren ! Ne me reproche pas ce que tu fais toi même !!

Sa dernière phrase claqua plus dure que les autres, et tandis qu'il s'était de nouveau approché, la surplombant d'un regard dur, elle affronta ledit regard d'un air tout aussi dur. C'en était assez de ces caprices, à vouloir à tout prix la mesurer, à vouloir à tout prix prouver qu'elle pouvait être sanguinaire et sauvage. Maintenant, elle avait mal à la gorge, elle avait envie d'un bain chaud et de réconfort, et était coincée dans une mare de sang, elle même recouverte, en plein marais avec des cadavres de partout ! Merde à la fin !

Aussi, quand il lui tendit la main, elle fut surprise et son agacement se réduisit légèrement. Elle attrapa sa main et se hissa sur ses jambes, un peu tremblantes mais bien présentes. Bon. Elle pourrait au moins retourner jusqu'à son chasseur attraper une tenue de rechange. Elle rangea son blaster tandis qu'il déblatérait qu'elle lui avait inspiré suffisamment d'estime pour qu'il la laisse partir. Lui jetant un regard en coin, elle acquiesça, essuyant d'une main tremblante le sang maculant son visage. La dernière partie de sa phrase la piqua au vif. Une perte de temps.  Tout ça pour ça ? Un nouveau rire amer la secoua et elle toussa, crachant du sang au sol, avant de se redresser.

- Va t'faire... Ma fascination, bien qu'évoquée, à ses limites et ma vie est plus importante que le reste. Essaie véritablement de me tuer pour voir. Je t'aurais la première si tu deviens une menace.

Elle lui sourit, presque gentiment, et pour la première fois, fut celle  amorcer le contact, passant sa main ensanglantée sur son visage, veillant à ne pas frôler le côté amoché. Il avait dû se battre avec quelqu'un de plus fort que lui. Elle fit courir ses doigts sur sa joue, comme une caresse sans en être une tout à fait.

- Mais attends que ma mission soit finie et on verra. Mes principes ont pour principe de fondre comme neige au soleil une fois mes responsabilités accomplies.

Elle fit quelques pas, retrouvant avec plaisir l'air et le vent de Naboo, ses pieds s'enfonçant dans la boue. Elle boitait presque de fatigue, et sa gorge aurait besoin d'un léger traitement afin de la rendre de nouveau fonctionnelle d'ici à l'enterrement.

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Pour la première fois, il tendait une main. Jamais auparavant il n'avait fait mine d'aider quelqu'un. Et pourtant aujourd'hui, il le fait. Aider son prochain n'appartient pas aux préceptes qu'on lui a inculqué, pas plus que la pitié ou l'amitié. Haine, rage, violence sont les seules choses que l'on a voulu lui faire rentrer dans l'crâne. Pourquoi une telle dérive dans ses principes ? Pourquoi un tel geste ? La réponse est dans ses mots... Il a de l'estime pour cette jeune femme. Elle n'est pas un obstacle, et surtout,... il sait que la tuer ne lui apportera aucune satisfaction, rien du tout. Répondre au pourquoi de cette certitude lui est néanmoins impossible et pourtant il se pose la question. Il ne peut s'empêcher de croire qu'elle dit vrai... ils se ressemblent peut-être bien plus qu'il ne veut l'admettre. C'est ça. Lui qui a tant cherché quelqu'un qui lui soit en partie semblable, quelqu'un de différent. Il ne se sent ni menacé,... ni lui, ni son instinct. Peu importe, ce-dernier ne lui donne aucune directive,... il réagit par lui-même, comme il en a si peu l'habitude.

Il la laisse parler, sans l'interrompre. Ses paroles sont cinglantes, fortes et incroyablement justes. D'ordinaire, Auren n'aurait jamais laissé quelqu'un lui parler ainsi... même son ancien maître ne s'aventurait pas à de telles réflexions. Intérieurement, il ne demandait qu'à la faire taire... pourtant, il voulait entendre la fin, il souhaitait tout entendre, savoir ce qu'elle pense. Il se mord les lèvres, retenant cette irrésistible envie d'lui décrocher son poing. Il se retient... car malgré tout, il reste un homme de parole... elle pouvait partir... saine et sauve. Elle lui reproche de faire l'inverse de ce qu'il dit faire... Il n'a jamais essayé de la tuer... Jamais il n'a fait ça pour elle... non. Se libérer de ses chaînes, laisse libre court à son instinct. Violence, sang,... non il fait cela pour lui. Il ne l'a pas fait pour elle,... ne pas être seul, trouver quelqu'un lui ressemblant... encore et toujours la même rengaine. A aucun instant il ne répond, il continue de la fixer... jusqu'à ce qu'elle saisisse cette main tendue. Elle se hisse sur ses jambes, droite.

« Tu te trompes,... je n'ai rien fait pour toi. Absolument rien, je ne l'ai fait que pour moi, pour répondre à mes propres questions. Je pensais que tu me permettrais de répondre à nombreuses d'entre elles,... au final...le doute plane toujours... Je ne reproche pas, je constate. Seulement, si tu le souhaites vraiment, je peux t'attaquer maintenant. L'important n'est pas de savoir qui commence, mais plutôt de voir qui se relèvera. » répondit-il le regard froid.


Il ne bouge pas tandis qu'elle range son arme et se nettoie le visage. Une quinte de toux, quelques gouttes de sang... sûrement le contrecoup. Elle reprend, rebondissant sur les derniers mots de Auren. Encore une fois elle aborde cette histoire de fascination. Des limites ? Soit, tant mieux. Essayer de la tuer ? Le tuer en premier s'il devenait une menace... Devait-il comprendre qu'actuellement il n'était pas une menace suffisamment importante ? Il attend, l'observe lorsque cette dernière s'approche bien trop près de lui. Sans broncher, il laisse la main de la jeune femme parcourir son visage... douce... les contacts humains,... Le Sith n'en connaissait aucun, sinon celui de toucher pour tuer. Là c'était différent, bien différent. Il ne s'offusque pas, au contraire, il se laisse faire. Il n'apprécie pas le moment, il cherche à comprendre la raison et surtout la signification d'un tel geste après ses dires. Sa mission ?... Elle passe derrière lui. Descendant de la navette.

Cette femme... Shawa Merada. La flamme se rallume. Son sourire explose de sincérité. Cette yeux brillent. Le jeu recommence, elle vient de raviver ce qui quelques minutes plus tôt semblait perdu. Auren veut continuer, il veut poursuivre cette partie qui ne fait que commencer... répondre à sa provocation. Son corps entier se retourne alors vers la sortie. « J'dois comprendre que pour le moment je ne suis pas une menace ? »   Il ricane un instant avant de descendre à son tour, et de s'approcher d'elle. « Je ne te fais pas suffisamment peur ? Je ne suis pas assez "monstrueux" ? Pas assez sauvage, bestial ! » De nouveau il s'emporte, sa voix monte théâtralement, agitant machinalement ses bras jusqu'à arriver derrière elle. Il pose ses deux mains sur ses épaules, plaque son torse contre son dos, et lui murmure à l'oreille : « Soit ! Shawa Merada,... j'accepte de continuer ce petit jeu... je vais te donner ce que tu veux... je vais devenir cette menace, ta menace... et alors, cette fois, je n'arracherai pas seulement une vingtaine de vie... Oh non... » Il hume sa nuque, s'emparant de l'odeur de ce corps si frêle et pourtant débordant d'une personnalité de roc. Il ne l'oubliera pas, il l'encre dans sa mémoire, dans sa propre peau. « On se reverra bien plus vite que tu ne le crois,... mission ou non » finit-il par lui chuchoter. Il fait un pas en arrière... puis un autre en reprenant : « Maintenant tu es libre, jusqu'à notre prochaine rencontre,... et j'espère que ces fameux principes auront fondu... » Il la regarde une dernière fois avant de tourner les talons. Maintenant, il devait faire disparaître toutes traces du carnage. Il remonte sur la passerelle jusqu'à la navette. Soudain, il s'arrête, repensant à un détail : « Ah... et la prochaine fois,... il n'y aura pas de mise en scène,... je n'essayerai pas,... j'te tuerai... avec ou sans douleur, j'ai l'temps d'y réfléchir »... Naboo... qui aurait cru qu'en venant ici, il rencontrerait une telle personne. Pour la première fois depuis longtemps, il était décidé à s'amuser, et cela grâce à cette Shawa Merada officiant pour le Premier Ordre.   
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