I'll guide you home - Eäsiris

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I'll guide you home

Eäsiris & Diarmuid
Il tenait la montre dans son poing serré, le métal froid contre la peau, le bruit des aiguilles  résonnant contre sa cage thoracique et ses ongles tout à la fois. Pour le moment le vaisseau n'avait aucun retard, et puis il viendrait, une certirude, une certitude pour tous.
Parce que le général attendait, lui qui ne voulait rien savoir des deuils et des pertes, lui qui refusait d'accepter la mort, de la regarder en face, yeux dans les yeux.
Elle lui avait déjà trop pris, elle lui prendrait encore trop de ses protégés, de ses amis.
Alors pour une fois, Diarmuid voulait marquer sa victoire sur elle. Essayer.
Ombres sur le ciel, bruit de moteur, la montre lui semblait toujours battre à ses tympans également malgré le vacarme.

Autour de lui, les gens s'agitaient, brandissant les fanions pour les signaux d'atterrissage. Un droïde vint maladroitement lui buter contre la jambe, ne sachant vraisemblablement pas où aller. L'homme prit le temps de lui indiquer le hangar le plus proche où au moins il ne risquerait rien, et le robot disparu dans un concert de bips et d'autres trilles.
La poussière commença à lui piquer les yeux et lui assécher la gorge en nuage épais, soulevée par tous les mouvements alentours, ceux petits des hommes et des femmes, ceux immenses et lents du vaisseau.
Diarmuid se souvenait de la réunion ayant précédé cette mission dont les soldats revenaient maintenant. Il avait donné les noms, conscient que pour certains cela pouvait être un envoi définitif à la mort, mais il avait donné les noms quand même de chacune des recrues pouvant correspondre aux attentes pour cette opération. Une tâche cruelle qu'il s'efforçait de faire sans émotion ni regrets, il n'y avait pas le choix voilà tout, et pour le moment le général ne pouvait se permettre de devenir fou sous le deuil et la culpabilité.
Ce jour viendrait, puisqu'il n'était qu'un homme, mais pas encore voilà tout.

Le vaisseau termina d'atterrir et bientô la porte s'ouvrit pour laisser place aux soldats, visages fatigués, visages tout à la fois connus et étrangers.
Ils avaient laissé quelque chose derrière eux, quelque chose d'important et chaque mission leur ferait perdre un peu plus de ce qu'ils étaient, ne deviendraient jamais. Jusqu'à la vie.
Il n'effectua pas de salut militaire, Diarmuid, le temps n'était pas à cela. L'homme préféra les aider à sortir un par un, leur tendant le bras, leur tendant l'épaule, parfois il serrait l'un d'eux contre lui avec un mot ou un sourire, il prononçait leurs noms aussi, cela était important. Parce qu'ils rentraient chez eux, parce qu'on les aimait.
Et puis la dernière main, le dernier visage.

Bon retour, Petite, tu ne m'as pas déçu....

Eäsiris, il lui tenait fermement la main, sentant la fatigue de la jeune femme, sa force aussi, mélange tragique de muscles, de capacités et d'émotions.

Te voilà enfin revenue.

Revenue de mission bien sûr, revenue parmi eux surtout, un mot à double sens, une phrase comme une autre et en même temps non.
Parce qu'ils vivaient dans un monde étrange après tout....

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Diarmuid Uw & Eäsiris Hangana


Les jours qui venaient de s’écouler me parurent durer une éternité. Comme plongée dans une bulle, ne prenant pas conscience de ce qui m'entourait, déconnectée, ailleurs, le temps semblait s'écouler d'une toute autre manière. Cette sensation de vivre en parallèle des autres, au ralenti sans pour autant en sentir les effets. Le contre coup ? Je ne savais pas vraiment. Les voir tous s'activer pour rapatrier nos petites vies à un rythme effréné alors que notre futur était encore incertain. Pourtant assise au fond de ce vaisseau, mon esprit lui, arrivait à le quitter pour s'évader. Je n'en pouvais plus, j'étais exténuée. Cette mission de renseignement c'était avérée plus complexe que prévue et nous étions tombés sur des ennemis aussi surpris que nous par la présence de l'autre. Le combat fut rude et acharné, nous avions perdu pas mal de soldats et tenté d'en sauver tout autant. Les jours et les nuits me parurent interminables... Pourtant ça n’a duré que cinq jours, cinq jours en enfer et je m’apprêtais enfin à retrouver le confort de mon foyer et les visages familiers si rassurants. J’enfournais mon comlink au fin fond de mon sac à dos, je n’avais pas su réellement à qui j’avais envie d’écrire à cet instant, tant pis. Nous les avions eus, finalement, à force d’envie de s’en sortir, de courage et de ténacité. L’ennemi était tombé et nous avions récupéré les informations que nous étions venus chercher. Mais la victoire avait ce gout amer si visible sur le visage de mes frères d’armes. Le vaisseau ralentit enfin et les secousses ressenties nous laissaient comprendre que nous étions en train d’atterrir. Je restais quelques instants encore, assise dans le fond de mon siège à regarder les autres s’extirper du cockpit. Ils avaient bien mérité leur journée de repos, tous. Ils s’étaient montrés braves et courageux.  Poussant un profond soupir je me levais, jetant nonchalamment mon sac sur mon épaule avant de me diriger vers la rampe d’accès du vaisseau.

Il faisait beau, un ciel magnifique, totalement en décalage avec ces derniers jours que nous venions de vivre, la lumière m’éblouit quelque peu me forçant à plisser les yeux et à me les protéger à l’aide de mon avant-bras.  Une main saisi la mienne et une voix fit éclater cette bulle d’isolation dans laquelle je m’étais plongée. Un sourire illumina mon visage aux traits tirés par la fatigue.

« Mon Général. »

Je serrais chaleureusement sa main et sa présence m’enleva comme un poids sur les épaules.

« Nous aurions pus mieux faire Monsieur, je ne nous cherche pas d’excuse mais les troupes ennemies sont de mieux en mieux préparées et prêtes à tout. D’ailleurs… Jakobs est tombé mon Général… »

Jakobs, Dimitri, il était arrivé en même temps que j’avais fait mon retour au sein de la Résistance et avait démontré qu’i méritait amplement sa place chez nous. Une compétition saine s’était installée entre nous, cela nous tirait toujours vers le haut, nous forçait à donner le meilleur de nous-même à chaque instant. Sa mort entrainait un certain disfonctionnement dans mon équilibre et rapatrier son corps fut pour moi un devoir.
Je jetais un œil vers le vaisseau avant de m’en éloigner en compagnie de Diarmuid.

« Les renseignements collectés vous ont-ils été utiles ? Je sais qu’il ne faut pas croire un Hutt sur parole mais celui-ci a toutefois risqué sa vie pour protéger ces informations. »

C’était toujours la même chose lorsque je rentrais de mission, impossible de m’en extirper totalement même une fois rentrée. Malgré le protocole j’avais toute fois une certaine tendresse dissimulée pour Diarmuid Uw, il avait été l’instructeur qui m’avait permis de revenir et j’avais su trouver en lui la force et le courage de faire mes preuves. Je ne voulais pas le décevoir, lui prouver qu’il avait eu raison de m’accorder cette seconde chance. C’est pourquoi je voulais être le plus exemplaire possible lors des missions et lorsque nous nous retrouvions l’un en face de l’autre.


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Eäsiris & Diarmuid
Il voulait la ramener dans la lumière, alors c'était serrer sa main, alors c'était ne pas quitter son regard. La guider sans trembler, droit, toujours droit, plus grand qu'elle bien sûr pour la protéger des ténèbres. Les ténèbres du vaisseau, où flottaient encore le fantôme des gens qui ne reviendraient plus, les ténèbres des noms à prononcer une dernière fois tandis que déjà s'effaçaient leurs voix.
Il n'y avait rien à dire, rien à espérer. Un peu plus loin, quelqu'un se mit à pleurer...Des gens s'approchèrent pour aider un peu, des gens qui savaient les batailles, ce que cela faisait d'en revenir.
D'y retourner après.
Diarmuid ne lâchait pas Eäsiris. Sa poigne était ferme mais douce tout à la fois, il ne voulait pas lui faire mal, simplement la ramener au monde.
Le soleil brillait, il entendit vaguement la jeune femme parler de Jakobs, crut le voir sur le chemin là, devant eux, juste un peu plus loin. Il s'arrêta, prêt à interpeller le jeune homme pour faire taire Eäsiris avant qu'il ne comprenne le sens de ses mots. Et le soleil brillait....

Ce n'était pas Jakobs devant, c'était juste le vide. Le vide...Et le vent agita l'herbe un peu, quelques pissenlits arrivaient à pousser, Diarmuid avait toujours trouvé leur couleur jaune écoeurante. Jakobs n'était pas derrière eux, pas vraiment ou alors beaucoup trop loin pour le voir à l'oeil nu.
Une autre planète, un autre soleil. Peut-être y avait-il des fleurs ? Ce serait bien, mais le général n'avait pas les mots pour le demander à la soldat. Ils se bloquaient dans la gorge, essayaient de retourner au cœur pour s'y blottir, d'y dissoudre dans quelque trou, quelque creux.

 « Je ne suis moi-même pas quelqu'un à qui il faut se fier....Alors je sais reconnaître une information importante. Elle l'était, payée à un prix trop cher mais elle l'était. »

Et les prochaines missions resteraient à cette image : grapiller quelques bribes d'espoir ou de désespoir au prix de la vie de ses camarades. De la nôtre. Eäsiris connaissait tout cela, Diarmuid aussi. A sa manière, chacun avait atteint le point de non retour, pourtant ils continuaient de combattre.
Enfin, il lâcha les doigts de la jeune femme. Il y avait le soleil sur leurs visages, il y avait sa chaleur aussi un peu. Un soleil comme cela aurait pu être un soleil d'amoureux...
Et de sa manche, comme un magicien, l'homme tira une unique fleur blanches aux longs pétales qu'il glissa derrière l'oreille de sa compagne.
Une superstition aussi : les fleurs ne s'offrent qu'aux vivants. Elle était là, revenue mais à la prochaine sortie, que se passerait-il ?

 « Marchons un peu.... Tu as eu de bons réflexes là bas d'après les premiers rapports. Tu ne pouvais pas faire plus, ni toi, ni les autres, pas quand nous ne sommes que des hommes. »

Marcher, avancer jusqu'au bout du chemin s'il le fallait. Jusqu'à ce que quelque chose enfin n'explose : larmes, colère, peu importe. Il y avait un sentiment à sortir, c'était ça le plus important. Ne pas s'empoisonner soi-même par les vies et par les morts devant nos yeux. Patiemment, Diarmuid attendait. Qu'Iris parle enfin, non pas en tant que soldat mais en tant qu'elle-même. Qu'elle retrouve la femme recroquevillée quelque part dans ce corps et la regarde se redresser.
Le soleil l'attendait...

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Diarmuid Uw & Eäsiris Hangana


Rares étaient les personnes qui arrivaient à nous ancrer les deux pieds au sol, fermement, nous permettant de lutter contre les vents et les tempêtes de nos vies tourmentées. Rares étaient ceux qui avaient les épaules assez larges et la poigne assez solide pour se permettre d’affronter leurs propres problèmes et de quand même faire rempart à ceux des autres. D’un simple geste il avait rallumé la lumière. Dans mon regard qui ne semblait plus voir que les ténèbres, il avait été le phare dont j’avais besoin. Sa main enserrant la mienne, comme pour me permettre de ne plus dériver au large, me ramena à une réalité plus douce, plus chaleureuse que la main froide qu’il tenait. Me ramenant peu à peu à la vie tandis que d’autres n’auraient plus jamais cette chance. Ceux que nous avions laissé dernière nous, leurs rires, leurs voix, leurs derniers regards. Tous resteront à jamais gravés dans la mémoire collective du groupe présent lors de cette intervention.

Un moment de flottement qui vous laisse hagard, le temps que tout reprenne son rythme normal. Car le monde lui ne s’était pas arrêté de tourner pour autant, à l’image de la course du soleil qui ne s’arrêtait jamais de briller. Inlassablement nous remontions dans les vaisseaux, nous donnant corps et âmes pour une même cause. Je me disais souvent que le prix à payer pour une liberté qui nous parait parfois si illusoire, était bien trop grand. De sentir nos cœurs se déchirer à peine la cicatrisation entamée était une douleur qui jamais ne s’atténuerait.  Jusqu’à quand pourrons-nous accepter cette souffrance qui nous fait plier chaque jour un peu plus l’échine ? Allons-nous un jour, assis à l’ombre d’une terrasse et regardant les enfants jouer candidement, lever notre verre avec un sourire attendrit pour ceux qui sont tombé afin que nous puissions enfin tous nous reposer ? Ou ferrons nous partit de ceux qui ne poseront jamais les yeux sur un futur utopique sur lequel nous faisons voile depuis déjà bien longtemps ?

J’écoutais les mots de Diarmuid tout en ayant l’impression qu’ils ne faisaient que me traverser, je les comprenais sans les comprendre réellement. Oui, nous avions été utiles, c’était bien, peut-être. Je sentie alors sa main puissante filer entre mes doigts. Il était l’heure pour moi de me réveiller de ce cauchemar dont il m’avait tirée avec douceur et compassion. Je commençais alors à réaliser que je ressentais la chaleur agréable du soleil sur ma peau, je me pris un instant pour fermer les yeux, inspirant profondément un sourire aux lèvres. J’étais en vie et pour Jakobs je me devais le rester. J’ouvris soudainement les yeux sentant la main du général passer derrière mon oreille, y portant la main j’y rencontrais la douceur de quelques pétales.

« Merci mon général, pour tout ce que vous faites,  je saurai en prendre soin. »

Un geste tendre qui semblait réchauffer mon cœur engourdit. J’acquiesçais d’un signe de tête lorsqu’il proposa que nous fassions quelques pas ensemble. J’écoutais ses paroles qui m’enserraient la gorge et le cœur. Je n’avais rien pu faire, je m’étais sentie tellement impuissante face à ces corps qui tombent tel des pantins désarticulés. Voir la vie s’échapper de leurs yeux qui se closent à jamais. Des images qui ne pourront être oubliées, mais qui aideront sans doute à nous faire avancer, nous faire grandir.

« Je sais mon général… Mais c’est difficile de l’accepter. La mort de manière générale est difficile à accepter, mais encore plus lorsqu’elle est survenue trop tôt et de manière totalement injuste. Nous avions prévu ce soir d’aller nous détendre un peu avec Jakobs et quelques autres autours d’un ou deux verres, nous ne sommes plus que trois et le cœur n’est pas d’humeur à faire la fête. Oh oui je suis quand même soulagée et heureuse que les informations que nous avons récoltées soit utiles mais, vous m’excuserez, cette victoire à un goût amère que je ne digère pas. »

Nous continuions à marcher sur cette allée bordées de hauts arbres laissant filtrer à travers leurs feuilles quelques tendres rayons de soleil. Je m’arrêtais un instant me tournant vers Diarmuid.

«  Excusez-moi de faire preuve d’une si grande faiblesse mais… J’ai peur qu’un jour je ne puisse plus supporter de voir les gens auxquels je tiens tomber un à un. Je crains de ne pouvoir tenir jusqu’à la fin et de vous décevoir… Pas que j’avais oublié ce que ça faisait pendant ces huit années où je n’étais plus parmi vous… Mais… Je me croyais plus forte que ça… »

Ce n’était clairement pas une de mes habitudes de me montrer aussi défaitiste, encore moins devant un de mes supérieurs, mais j’avais le sentiment que je pouvais me confier à Diarmuid autrement qu’en m’adressant au militaire gradé.

« Je ne sais pas ce qu’il se passe mais en ce moment j’ai l’impression que nous ne sommes que de la chair à canon pour le haut commandement. Mais je ne sais pas si d’autres membres en ont l’impression également. Je ne sais pas si c’est les récents évènements qui nous donnent cette impression, tout le monde est un peu tendu, sur les nerfs… Rahh j’en sais rien ! »

Je plaquais ma main sur ma nuque en levant les yeux au ciel, l’abcès était en train de se percer et peut-être qu’une fois le poids de la culpabilité et des non-dit envolé, le brouillard dans lequel nous nous trouvions se dissiperait lui aussi.


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Eäsiris & Diarmuid
Les gens mouraient, c'était la guerre. C'était injuste, c'était horrible, pitoyable, mais c'était la guerre. Et oui, ils perdaient foi souvent, ils perdaient leurs proches aussi, leurs coeurs surtout. Il ne se passait pas une seconde sans que l'ombre de Shirakz ne pèse sur le coeur du général et sur sa vie, ainsi que celles de frères et d'amis.
Shirakz demeurait son amour et son fardeau, il portait son souvenir comme d'autres portent une croix, quand aucune confession ne pouvait l'absoudre. Vivre et se battre, cela demeurait au delà de ses forces, pourtant Diarmuid le faisait quand même, s'écroulait.
Sa voix se fit dure, celle d'un professeur cherchant à ramener l'élève dans le droit chemin. Certaines choses ne devaient pas être dites, leur être dites.

”Tu oublies quelque chose, Eäsiris, cette guerre dure depuis des décennies maintenant, avant même ma propre naissance peut-être. Tous, nous y subissons des pertes, nous en souffrons, nous croyons pouvoir la vaincre et nous constatons que nous ne sommes que des grains de poussière face aux machines à tuer.”

Il était grand, Diarmuid, il ne portait pas sa veste surtout, sa veste de général. Pas aujourd'hui, à dire-vrai il l'avait un peu trop frippé des derniers temps et avait demandé à Moira si elle pouvait faire quelque chose à ce sujet, de type repassage. Avant, c'était Shirakz qui s'occupait de ses chemises, de ses vestes, de ses habits.

”Je fais parti de ce haut commandement que tu dénonces, te rends tu comptes de ce que tu dis? Bien des généraux se rendent encore sur le terrain, y compris en premières lignes. Nous avons perdu beaucoup, y compris notre dignité en s'apercevant que l'on survivait, que contrairement à d'autres, on vieillissait. Ne nous insultes pas, parce que nous connaissons tous chacun de vos noms... CHACUN.”

Le dernier mot avait été dit fort, comme un ordre, peut-être en était-ce un, implicite? Et Diarmuid ne cillait pas, grand, martial. Dans son regard, se trouvait toutes les planètes parcourues, les cicatrices, les douleurs visibles et invisibles pour lui labourer le corps, lui labourer le coeur, alors qu'il se trouvait dans l'action même.
Avant de perdre Shirakz.
Aujourd'hui il ne pouvait plus, peut-être, mais Diarmuid était un cas à part. Ray Nox continuait les combats, Leia elle-même n'hésitait pas à se jeter dans une bataille quand les enjeux le permettaient. Mais Leia était leur chef également, eut-elle à disparaître, nulle ne saurait comment prendre sa place. Ce serait la fin de la Résistance alors, s'en rendaient-ils compte, tous ces jeunes?

”Vous seriez de la chair à canon que je ne me souviendrais déjà plus de Jakobs. Qu'on vous ferait porter des masques pour ne pas vous différencier les uns des autres. Tu es lasse? C'est ton droit, demande à être affectée ailleurs, loins des opérations de terrain. Nous ne vous forçons à rien, nous vous demandons et nous en portons le poids.

Enfin l'homme se calma, triste, épuisé. Il avait des cernes sous les yeux, Diarmuid, malgré sa grande taille, malgré sa stature rassurante, son travail ici était immense, titanesque, comme celui de tous les gradés, comme celui de tous les soldats. Il ne pensait pas en voir la fin de son vivant, dusse-t-il mourir de vieillesse dans un lit quelconque.

”Ce combat est inhumain, d'une certaine manière survivre est presque inhumain également parce que l'on en a trop vu, parce que l'on en a trop fait. Peut-être que beaucoup d'entre vous pourriez vivre heureux sous les drapeaux du Premier Ordre, non pas le servir, simplement vivre. Ca aussi, c'est un choix... Perdre presque tout mon escadron m'a rendu fou, je me rends utile autrement, sur le terrain je serai un danger. Quant à la Générale, elle a tout perdu elle aussi, elle continue de vouer sa vie à la liberté malgré tout. Nous sommes des damnés, c'est un fait, nous n'aurons plus de paix dans cette vie, je refuse pourtant de croire à des mensonges. Ce serait comme dire de vous, les soldats de terrain, que vous n'en faites pas assez. Ce n'est pas le cas, nous savons tout ce que vous payer... Nous voulons calculer les risques au mieux mais parfois nous tombons dans des pièges ou pire, nous nous trompons. Le risque zéro, ce putain de risque zéro, il n'existe pas. Regarde-moi droit dans les yeux, je vous ai attendu, je vous ai accueilli, je me suis occupé de chacun d'entre vous tout comme je m'occupe de toi à cet instant. Parce que vous êtes les seuls enfants que j'aurai jamais et que je vous considère ainsi, tous. “

A rebours, Diarmuid comprit que les paroles de la jeune femme l'avaient blessé, il soupira alors, secoua la tête. Peut-être n'était-ce pas la peine d'en discuter? Ces gens avaient le droit de penser ce qu'ils désiraient, le général ferait juste un rapport pour éviter une mutinerie. Ils n'avaient pas besoin de ça, bon dieu ils n'avaient pas besoin de ça...

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Diarmuid Uw & Eäsiris Hangana


J’y étais peut-être allé un peu fort, ma la fatigue était là et c’est un cœur meurtri aveuglé par le chagrin qui avait pris la parole. Je connaissais Jakobs depuis quasiment ma première entrée dans la Résistance, il était mon frère d’arme. Un seul regard suffisait pour que l’on se comprenne, pas un de plus. Aujourd’hui il n’était plus là, et sa disparition laissait un trou béant dans ma poitrine. Je m’en voulais d’avoir dit toutes ces choses à Diarmuid, je n’en pensais en réalité pas un seul mot. Je me mordis la lèvre en écoutant ses paroles, plus sèches, plus dures.

« Et vous êtes là, à chaque seconde, à chaque fois que l’on cherche une main, une épaule, une porte ouverte. Vous êtes là. Vous savez que tous les mots de la galaxie ne pourraient suffire à exprimer toute la reconnaissance que nos troupes ont pour vous. Vous restez là, inébranlable, le roc qui nous maintient au sol, à la réalité. Jamais vous ne tombez, vous êtes là pour eux. Chacun d’entre eux. Quand vous les voyez enfin heureux, vous ne pouvez-vous empêcher de penser à la tristesse qu'ils éprouveront dans les heures, les jours, les mois à venir… Et ça vous brise le cœur. Oh vous ne montrez rien, à personne, pas même à votre propre reflet dans le miroir, mais ça vous étreint.  Et alors vous vous dites : à quoi bon être heureux, si la tristesse les attend ? C’est vrai, après tout. La réponse est, bien sûr : parce que la tristesse les attend. Alors pardon, je m’excuse, d’voir fait preuve de cet instant de faiblesse alors que vous, vous… Vous tenez encore debout et plutôt que de me lamenter j’aurai mieux fait de continuer de prendre exemple sur vous. Cette lumière au bout du tunnel, on continue de la voir grâce à vous. Alors pardonnez mon égarement mon Général, au nom du bonheur, aussi éphémère puisse-t-il être. »

Je m’assis quelques instants sur le banc de pierres qui bordait le sentier, à l’ombre de quelques grands arbres nous protégeant des rayons bien trop chauds du soleil. Je ne savais que dire, que faire. Parfois à vouloir dire trop de choses on en oublie l’essentiel, on en oublie son interlocuteur, on en oublie sa planète, sa propre existence. Plus rien n’a de sens, à l’endroit, à l’envers, le fil des évènements, les sentiments, tout se mélange dans un méli-mélo très complexe et les cauchemars des uns deviennent la réalité des autres.

La guerre, ce monstre tapis dans l’obscurité qui se repait de nos âmes, nos espoirs, nos craintes et nos peines. Il vous étreint, vous enlace de force, vous suffoquez, vous luttez, jusqu’à ce que, de fatigue, vous commettiez l’erreur de vouloir reprendre de l’air. C’est là, surgissant comme un éclair, il vous foudroie, vous dévore, vous anéantis. Insatiable appétit, jamais nous n’en verrons la chute. Ou peut-être…

Les yeux rivés sur le sol je poussais un soupir, la journée avait été bien longue et je ne pouvais ignorer la fatigue qui maintenant me saisissait, alors que je me détendais progressivement.

« Mon Général, je tenais sincèrement à m’excuser, je le sais, mes paroles vous on blessé et ce n’était clairement pas mes intentions. Je… Je ne pensais pas un mot de tout ce que je vous ais dis. Je ne sais pas ce qui m’a pris. »

Il s’était toujours montré exemplaire, Diarmuid, toujours. Chacun des retours de missions se faisait en sa présence sur le tarmac. Il était sans doute l’un de ceux qui croyait le plus en nous. J’ai été injuste de lui parler de la sorte, il ne méritait pas ces mots, pas mes maux.

« Je… Juste… Merci… »



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Eäsiris & Diarmuid
Il aurait pu s'asseoir sur le banc lui aussi, là, simplement aux côtés de la jeune femme, comme un homme normal. Etait-il encore un homme seulement? Le souvenir des fantômes lui griffait le coeur, et demain d'autres mourront aussi. Cela était un tourbillon, une folie, la douceur semblait comme ne plus exister alors qu'il aurait voulu des bras dans lesquels se blottir.
Ses bras, ses bras à elle.
La femme qu'à part Diarmuid, plus personne ne nommait.
Il resta debout bien sûr, les épaules droites ainsi qu'on l'attendait d'un général. Elle se trompait, iris se trompait. Diarmuid était à terre, là, dans son esprit, dans son reflet aussi, Leia le savait, Sehrin le savait et Moira aussi...

”c'est un réflexe humain que de vouloir se mettre en guerre les uns contre les autres. C'est oublier que nous sommes tous semblables, que ce sont nos semblables qui nous tuent et que nous tuons tout autant...”

L'homme soupira, leva la tête jusqu'au ciel et ses étoiles invisibles en plein jour. Le calme était revenu, illusion de plus pour eux tous, il songea aux différentes solitudes qui peuplaient Fenves, en aima toutes les femmes, tous les hommes mais cela n'était pas assez, cela n'était jamais assez.

”Fut un temps je cherchais la gloire dans mes combats, mais je croyais le monde déjà sauvé, ce n'est pas la même chose. Après l'Empire, avant l'Ordre.... Et puis j'ai compris que cette gloire ne serait rien qu'un mensonge, qu'il n'y aurait que notre propre condamnation.”

Cela, il l'avait accepté. Mourir au nom de quelque chose, mourir pour des idées, quelques mots ou bien un silence au contraire...Cela lui avait plut.
Shirakz était morte, pas lui. Shirakz qui aurait du porter la vie, sa vie. Il était alors devenu vassal d'un royaume de cendre et de deuil dont Leia, sa Générale, avait pris couronne quelques temps après.
Et ce royaume, tant le peuplaient désormais, celui des gens ayant perdu une vie qui était tout à la fois la leur, mais celle de l'Autre surtout, l'Autre qu'ils aimaient.

”Ne pas tomber dans le piège de la mutinerie est la meilleure des excuses, soldat, veiller à ce que d'autres ne fassent pas la même erreur également. Je vous pardonne, il faut bien pardonner, non, pour ne pas ressembler à nos ennemis?”

Un petit sourire triste, un petit sourire tendre comme un secret.

”Faites la fête ce soir, nous avons de l'alcool, nous avons de la nourriture, profitez en, tous. A la mémoire des disparus, de Jakobs et de tous les autres. Pour eux, la guerre, cette foutue putain de guerre elle est enfin finie et plus personne ne viendra les ennuyer. Il y a une paix par delà les étoiles, Iris, malheureusement il faut traverser bien des portes de douleurs et de souffrances pour enfin la trouver...”

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DIARMUID & EÄSIRIS


Je l'écoutais, assise sur ce banc, telle une élève écoutant religieusement son professeur. Chacune de ses paroles prenait son sens dans le fond de ses yeux. Cette douleur, immense, inquantifiable, cette douleur qui fait partie de celle qui ne se soignera jamais, qui petit à petit vous ronge de l'intérieur et vous force, malgré votre courage, à plier l'échine une fois la porte close.

Ce calme apparent ici sur Fevens qui nous enfermait dans une bulle, éloignée de la dure réalité des combats qui faisaient rage au même instant à travers toute la galaxie. Des gens mourraient, certains pleuraient tandis que d'autres dansaient et s'aimaient. C'était là, le paradoxe de toutes ces civilisations qui cohabitent mais sans le faire réellement.

Muette comme une carpe, mes yeux ne quittaient pas la stature du général, il restait droit, fier, malgré ses paroles emplies de tristesse et de mélancolie. Il s'était fait une raison, l'avait accepté, tout ça. Peut-être au fil du temps arriverais-je à en faire de même. Pourrais-je peut-être, moi aussi, apprendre à prendre sur moi, à faire la part des choses à apprendre à me détacher un peu, moins prendre à cœur certains évènements.
Baissant la tête, les yeux rivés sur les rangers de mon supérieur, mon cœur se serra. Je ne sais pas si un jour j’en serai capable. Je ne sais si j’aurai autant de force de caractère que cet homme qui me faisait face et que j’avais convenu de prendre pour exemple. Intérieurement, en accord avec moi-même. Je savais qu’il faudrait que je m’en montre digne, qu’implicitement je lui prouve que moi aussi, je suis résistante, Résistante, que ce titre que nous portons tous a une raison d’exister entre mes mains.

« Merci mon général… Je ne ferai plus preuve de faiblesse, je vous en fais la promesse. »

Gardant le regard vissé au sol je ne voyais pas cette promesse tenue dans son sourire. J’avais la sensation d’être l’enfant prise à faire une bêtise qu’elle regrette en même temps qu’elle la fait. Celle qui fait sermonner et qui sait qu’elle a eu tort. Ce sentiment qui ne me quittait jamais vraiment, celui de se sentir coupable de choses qu’elle n’a pas encore faites.
Il avait raison, nous ne devons pas les pleurer, ils reposent en paix maintenant, une paix, que j’espère, éternelle. Relevant enfin la tête je souris timidement à mon supérieur.

« Venez avec nous mon général, s’il vous plait. Ça fera plaisir aux soldats de vous savoir parmi nous, et à vous, ça vous fera le plus grand bien de vous éloigner quelque peu des réalités bien trop compliquées de la vie. Lâchez un peu de lest et venez, au moins, boire un verre avec nous. Ca me ferait vraiment plaisir, c’est moi qui offre. J’en serai heureuse. Vraiment »

Je me levais alors, lui tendant le bras, une étoile dans les yeux. Filante, peut-être...


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Eäsiris & Diarmuid
Diar s'estimait souvent trop vieux, trop ronchon pour que l'on veuille de sa compagnie. La demande d'Iris le prit par surprise, eut-il été nerveux, il en aurait sursauté. Cependant, le général restait maître de lui, essayait d'imaginer ce que cela était, une soirée entre les jeunes comme cela. Quand il avait eu l'âge de les faire, il se souvenait préférer s'éclipser avec Shirakz, la voler aux autres, penser que de toutes manières, il y aurait tellement d'autres soirs. Et puis les responsabilités étaient venues, boire devenait une épreuve alors que Diarmuid devait faire attention à ne pas devenir méchant avec l'alcool. Méchant parce que d'autres pouvaient boire, la tête légère eux, quand lui devait se démerder avec tout cela puisqu'il était le chef de ce putain d'escadron, méchant parce qu'ils se reposaient sur lui, tous, l'excluaient également un peu.
Il était différent, il donnait les ordres, peu importe qu'il soit à leurs côtés dans la boue et la poussière.
Chacun des hommes et des femmes à ses ordres le respectait, néanmoins le fossé ne se comblait pas : une part d'insouciance n'avait pas eu le temps de se développer en lui, le faisant devenir petit à petit en plus de tous les traumatismes passés, ce thomme vieilli et ronchon qu'il était aujourd'hui.

Pourtant il restait là, à consoler, à sourire quand il le fallait, à aimer aussi. Il le faisait avec gravité, sa manière d'être, son essence profonde, et quand il buvait cela était seul ou bien en compagnie de son plus proche ami. Les critiques de la jeune femme l'avaient alerté cependant: les jeunes s'imaginaient-ils ainsi complètement livré à eux-même face au Premier Ordre? En ce cas, quelque part, un dialogue devait mal se passer avec les officiers. Maintenant qu'il était au courant du problème, le résoudre rentrait dans ses responsabilités. Alors, passer une soirée avec eux, à boire, à rire peut être, à raconter quelques batailles comme de bonnes anecdotes (ce qu'elles n'étaient jamais), c'était renouer ce dialogue... Montrer qu'ils souffraient tous, qu'ils saignaient tous.
Que personne n'était ignoré dans sa douleur.

”J'accepte ton invitation, soldat...”

Il souriait, plus calme, plus tendre. C'était le sourire des fins d'entraînements, quand il voyait certaines de ses recrues douter trop, ne plus trouver leurs traces face à ses exigences à lui. Quand il redevenait homme pour les guider...

”Je devrais avoir une bonne bouteille à partager, cela fera du bien à tout le monde.”

Ne plus penser aux fantômes et aux murmures, ne pas s'oublier soi-même pour autant. Et le soleil était prêt à leur brûler la peau à présent, ils étaient ici, ils étaient en vie, les coeurs battaient, les rages et les colères aussi.
Ce que la plupart des jeunes peinaient à comprendre était cruel, était injuste: mais le fait d'être dans la Résistance, de se battre pour tout ce qui était bien dans la galaxie ne pouvait vous rendre immortel.
Vous mouriez comme les autres.
Vous deveniez un monstre comme les autres..

”Il est d'y aller maintenant....”

BesidetheCrocodile pour May the Force
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I will guide you home

Diarmuid Uw & Eäsiris Hangana


Je n'avais pas pour habitude de me montrer familière avec mes supérieurs, toujours une distance morale de sécurité. Mesurer ses mots, leur cadence et la portée qu'ils peuvent avoir. J'étais inlassablement dans ce contrôle de tout comme une funambule en équilibre sur son fil, calculant chaque pas pour ne pas vaciller et tomber dans la familiarité ou l'irrespect. C'était ainsi, je ne pouvais que m'y plier bon gré, malgré. Il arrivait cependant qu'au fil du temps, une relation de confiance et de profond respect créant ainsi un climat plus détendu qui peu nous permettre de nous montrer plus souple, plus enclin aux confidences. C'était rare, mais ça arrivait. C'est un peu le sentiment que j'avais avec Diarmuid et encore plus avec Sehrin, cela va de soi, les années qui avaient défilé au compteur jouant dans ce sens.

C'est bel et bien le général qui avait fait un premier pas vers cette situation, il prit le temps, il y a de ça quelques mois, de me recruter de nouveau, il s'était montré intransigeant mais à l'écoute, véritablement et prenait en compte les motivations personnelles, pas seulement nos aptitudes. C'est ce qui avait donné ce côté plus humain que j'avais réellement apprécié.

Je le savais plutôt renfermé, appréciant d'avantage la solitude que la compagnie parfois bien trop turbulente des recrues sous ses ordres, mais j'espérai secrètement au fond de moi que, pour une fois, il se laisserait tenter et qu'il succomberait aux appels des sirènes blondes ou brunes qui scintilleraient au fond de nos choppes. C'est un sourire immense que je tentais de réprimer lorsqu'il se décida à acquiescer, sûr de lui. Mes yeux brillaient et malgré tous mes efforts je ne saurais masquer la joie qu'ils laissent transparaître.

Son visage, tout comme sa voix, s'était radouci, nous entrions de nouveau dans cette bulle de confiance où une main tendue a été saisie et serrée. Nous laissions tomber l'uniforme pour ne redevenir que les êtres humains que nous sommes tous, au final.
Je lui emboîtais alors le pas lorsqu'il me fit la remarque sur l'heure. C'est vrai, il était temps. Je poussais un profond soupir de bien être alors que nous nous dirigions vers la salle commune où la petite fête se déroulait. Je tournai alors la tête vers lui, un sourire tendre sur le visage avant de pousser la porte.

"Bon alors, où sont nos verres ?"

Les regards se tournèrent vers nous, surpris l'espace de quelques secondes avant que les membres de l'équipe ne s'empressent de souhaiter la bienvenue au général, profondément heureux de sa présence. L'un d'eux nous apporta une bière chacun et leva sa choppe en l'air.

"A la Résistance, à chacun de ses membres, puisse la Force guider nos pas demain et éclairer le chemin à ceux qui l'ont rejointe. Et a notre général qui nous fait l'immense honneur de sa présence ce soir."

Nous trinquions tous dans la bonne humeur, les rires, les joies, les confidences et anecdotes des uns et des autres. Le temps semblait ne plus avoir de prise sur nous en ce soir de fête, il avait suspendu son court, nous laissant profiter en toute candeur d'un moment de détente et de partage.
Un des soldats qui venait de raconter ses déboires avec un Lothcat qui s'était retrouvé coincé dans la soute d'une navette se tourna alors vers Diarmuid.

"Je suis sûr que vous avez aussi des petites anecdotes cocasses à nous raconter mon général !"

Je me tournais vers lui, à ses côtés, trempant mes lèvres dans le liquide doré. Il avait fait l'effort de venir, allait-il vraiment se laisser aller complètement ?


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