Mémoires de Geda Wain : la naissance à l'enfance
Je suis née sur Coruscent, il y a trente ans. Je ne possède que de vagues souvenirs, des bribes, des visages flous. Rien, pas un nom ne me vient, pas même un sourire maternel ou une étreinte paternelle. Aucune odeur, rien. Mes parents adoptifs m'ont raconté, lorsque j'étais enfant, que mes parents étaient morts en traitres du Premier Ordre. Je les ai cru, je les crois encore. La vérité, celle qui m'échappe encore aujourd'hui, c'est que mes parents sont morts en héros. Deux agents doubles de la résistance, intégrés à la République Galactique, qui ont voué leur vie à la lutte pour la liberté des peuples. Mais je ne sais rien de cela. A mes yeux, ce sont des rebus de mon passé, des souillures qui sont devenus au fil des années un sujet tabou dans ma nouvelle famille. Peut-être que cette ignorance me protège de la souffrance ? Détectée sensible à la Force dès ma naissance, on m'a épargnée.

Les années ont passé. Les nombreux conflits politique et la chute de l'Empire m'ont fait changer de planètes, plusieurs fois. Puis on m'a trouvé une place dans un nouveau foyer, sur Borosk. Mon enfance a officiellement commencé à mes huit ans. Un jour, on m'a amené dans cette nouvelle famille, les Daws. Ils avaient l'air gentil avec moi, au début. Je pense avoir bénéficié d'une bonne éducation, grâce à eux. Elevée auprès de leur fils, Arslan, on a très rapidement fait en sorte que j'oublie mon ancienne vie. Ça a bien fonctionné, leurs méthodes étaient très efficaces. Rigueur était devenu le maitre mot dans la relation que j’entretenai avec eux. On attendait beaucoup de moi. Ils étaient strictes et ne me laissaient que peu de marge de manœuvre.


Mémoires de Geda Wain : la formation
J'ai grandi, évolué, il fallait que je me fasse une place dans le Premier Ordre. A dix huit ans, j'ai donc choisi de réaliser des études de médecine, dans une école militaire. Seulement c'était impossible, j'étais sensible à la force, je devais faire mes armes au sein d'une classe spéciale pour les sensibles à la Force. Dans cette classe, tous les élèves semblaient aussi cruels les uns que les autres, et les instructeurs n'étaient pas tendre avec nous. Ce changement m'a marqué à vie, traumatisé. Fini les sourires, la joie, la confiance. Je prenais des coups, tous les jours, et j'en pleurai. Mes parents adoptifs m'encouragaient, à leur manière. On me demandait d'être la meilleure. Je n'y arrivais pas, donc je prenais des coups. Encore, et encore. On m'apprenait les différentes techniques de combat, les stratégies, les armes.

Des mois, des années, cette formation m'avait brutalement transformé. Mon comportement avait changé et mon rapport au monde avec. Je devenais comme eux, je faisais comme eux. On me disait de frapper je frappais, on m'ordonnait de riposter je ripostais. Ma vie était devenue un espèce de continuum: battre ou se faire battre. Je n’avais plus peur de faire mal ou de tuer.

Mémoires de Geda Wain : le combat
Il y avait cet homme, tout vêtu de noir, la mine sombre et le sourire carnassier. Un chevalier de Ren. Il s'amusait de mes peurs, il ne cessait de me provoquer, de me traiter comme une moins que rien. Cet acharnement n'avait fait que renforcer ma colère et ma haine. Peut-être est-ce ça qu'il recherchait après tout. Tous les mois, pendant une année entière, je l'ai affronté en duel. Coups, après coups, j'ai finalement réussi à le battre après avoir compris que cet homme n'était pas sensible à la Force. Je l'ai tué de mes mains après un combat acharné au sabre laser. Cet exploit, dont on ne m'avait pas cru capable, au début, remonta aux oreilles attentives du Suprême Leader. Cette surprenante victoire fut un autre tournant dans ma vie, celle qui m'a permis d'intégrer, pour la plus grande joie de ma famille adoptive, les chevaliers de Ren.

Cela fait un an que j'ai intégré le groupe. J'ai décidé de suivre en parallèle de mes activités une formation de médecine, cela sur plusieurs années et avec l'accord de notre Suprême Leader. Intégrant mes connaissances à mon poste chez les chevaliers, je me suis spécialisée dans l'empoisonnement de mes cibles. Une simple goutte de poison peut suffir à mener au trépas. Simple, efficace. Ma famille adoptive est décédée dans l'explosion de la planète Starkiller, je vis actuellement dans un modeste appartement sur la planète Borosk. Je n'ai plus eu de nouvelles de mon frère adoptif, je suis seule. Je ne vis plus que pour le Premier Ordre, pour mon Suprême Leader, en bon soldat bien éduqué. Ma réputation n’étant plus à faire, de folles rumeurs coulent autour de moi. Il paraîtrait que je manipule des cadavres d'anciens soldats pour en  faire une armée de morts vivants. C’est … amusant. Mais ce n'est qu'une rumeur, pour l'instant. Je ne suis plus une moins que rien, plus la fille de vulgaires traitres. Je suis Geda Wain, chevalier de Ren.