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We come out at night [PV Tuiren]

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On ne dirait pas qu’il est possible de s’ennuyer sur Coruscant, c’est le cas pourtant. Après la panique, la colère, est venue la résignation. Je suis enceinte, c’est maintenant indéniable. La forme ronde qu’a pris mon ventre m’empêche le moindre effort physique. A bord du vaisseau, plus personne ne veut m’emmener pour aller essayer de répandre nos idées de paix, de peur que les choses tournent mal pour moi. Alors je suis consignée ici, sur Coruscant, derrière mon bar sans pouvoir boire la moindre goutte d’alcool. Et je m’ennuie. Tout me semble fade quand je ne peux pas parcourir la galaxie à la recherche de missions de guerre à saboter, de combats à empêcher. Je m’ennuie et tout ce qui me reste, c’est cet enfant à venir. Si j’ai pu avoir du mal à l’accepter les premiers jours après l’annonce de ma grossesse, il n’aura pas fallu plus de temps pour éveiller mon instinct maternel. La maternité, voilà bien la seule chose qui m’empêche de hurler sur mes compagnons de route pour qu’ils acceptent de m’emmener avec eux sans faire d’histoires. Assise derrière le bar, j’observe tous ces gens de passage, je songe au père de mon enfant. Lui aussi, il était simplement de passage sur Coruscant. Je me souviens de l’expression de son visage, de la colère qui nous avait séparés. Pourtant, il reste au fond de moi ce souvenir tendre des nuits passées avec lui. Avec cet homme que, peut-être, j’aurais pu aimer.

Et alors que je rêve au passé, à ce qui aurait pu se passer aussi, ce sont deux visages connus qui apparaissent devant moi. Les deux hommes affichent des sourires heureux, et malgré mon ressentiment face à leur refus de me laisser embarquer dans ce qui a été mon chez-moi, je ne peux m’empêcher de leur renvoyer un léger sourire. « Soyez sympas, buvez pour moi. » Je leur dis en leur servant deux verres. En ricanant, ils s’installent face à moi et entament leurs boissons. Aucun des deux ne perd son sourire, et je commence à me demander ce qui leur prend, jusqu’à ce que le plus jeune d’entre eux, l’humain, ne craque. « Tu finis à quelle heure ce soir ? On t’embarque. » D’abord incrédule, je ne réponds pas tout de suite. Et comme il ne lâche pas, je finis par répondre. Une heure. Une heure encore et je peux enfin annoncer à mon patron que je reprends la route. On ne va pas très loin, c’est pour ça qu’ils veulent bien de moi. Il y a un coup à jouer sur Anaxes, de ce qu’ils me disent. A vrai dire, ils n’ont même pas le temps de m’expliquer en quoi consiste notre coup que j’ai déjà accepté. Et seulement une heure après, je suis déjà en train de prendre des affaires pour le voyage, avant de rejoindre notre vaisseau.

Le voyage n’est pas très long, et nous arrivons au milieu de la nuit sur Anaxes. Nous dormirons plus tard, il n’y a pas de temps à perdre. Les autres m’ont expliqué rapidement, il y a un homme important de la Résistance ici, et son vaisseau se trouve dans le hangar où nous atterrissons en ce moment-même. Mes trois compagnons de voyage rient de me voir aussi excitée à l’idée de reprendre le boulot. Après m’avoir demandé une bonne centaine de fois si j’étais bien sûre de me sentir capable d’agir seule pour plus de discrétion, je les regarde s’éloigner du hangar pour gagner le bar le plus proche, alors que je reste ici. Mon cœur bat plus fort à mesure que je vois leurs silhouettes devenir plus petites. Et finalement, je suis seule. L’homme qui gardait sûrement le hangar dans la journée a laissé sa place à un droïde, qui veille tranquillement sur la porte. Le mien, ZV-61, s’approche dans mon dos et me fait sursauter alors qu’il prend la parole. Je pose sur lui un regard blasé, avant de lui faire signe d’aller se reposer. Depuis qu’il a appris que j’étais enceinte, il me protège au moins autant que j’essaie de protéger mon enfant. Il râle un peu, mais pourtant il cède. Et cette fois, je suis vraiment seule.

Avec quelques outils dans les poches, je cherche le vaisseau que l’on m’a décrit. Il n’est pas bien compliqué à reconnaître, il s’agit d’un chasseur X-wing, rouge et noir. Je passe quelques minutes à le chercher, et finalement je tombe dessus. Il est là, bien conforme à ce que l’on m’a décrit. Personne ne traîne autour, je sors mes outils et j’ouvre la bête. Il n’est pas question pour nous de mettre en danger des personnes, de tirer sur le moindre vaisseau. Nous les clouons juste au sol, dans l’espoir que le propriétaire du vaisseau ne tuera pas demain, dans l’espoir de sauver au moins une vie.

Concentrée, je m’attache au démontage du moteur. Je n’ai pas de grandes connaissances en mécanique, mais il ne s’agit pas là de réparer quelque chose. Casser, c’est bien plus simple. Je coupe, je casse, et en laissant le vaisseau éventré, je sors ma bombe de peinture pour y laisser des marques. En dessin non plus, je n’ai pas d’énormes compétences, mais il ne s’agit pas là d’une fresque. Un simple message de paix, une demande qui vient des civils qui ne veulent plus être de la simple chair à canon, des pions sur les échiquiers du Premier Ordre et de la Résistance.

 

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