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Tirez sur l'oiseau moqueur, il revient au galop - ft Darth Aava

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Tirez sur l'oiseau moqueur, il revient au galop - ft Darth Aava Pai3  Tirez sur l'oiseau moqueur, il revient au galop - ft Darth Aava Giphy

To kill a mocking bird

Darth Aava & Darth Arkana


N’importe qui sur Korriban vous le dirait: la prudence n’était pas la principale qualité de la Sith qui était à la tête de la branche politique de l’Ordre. Aurora Tharkh, ici nommée sous l’appellation de Darth Arkana en référence à sa planète d’origine, était davantage réputée pour sa froideur et sa propension à s’enflammer soudainement et à céder à des décisions impulsives et parfois lourdes de conséquences pour ses ennemis. Ces deux facettes de sa personnalité pouvaient sembler contradictoires, mais leurs origines les rendaient parfaitement compréhensibles. En effet, la froideur venait de ses ascendances Arkaniennes. De sa planète natale, Aurora Tharkh avait aussi conservé cet air hautain qui déplaisait tant à ses rivaux. De son entourage Sith, elle gardait ce tempérament sanguin qui pouvait rendre sa compagnie quelque peu dangereuse. Mais la prudence, où était-elle passée entre temps ?

Il faut croire qu’elle venait avec l’âge. Par le passé, Aurora avait pris certaines décisions qu’elle avait pu regretter. Peut-être commençait-elle à retenir la leçon. Et cette fois-là, elle avait pris la résolution d’attendre quelques jours avant de préparer une vengeance digne de ce nom contre le gratte-papier du Premier Ordre qui avait osé ordonner son arrestation. Attendre quelques jours sur Korriban, afin de réfléchir, et d’envisager toutes les éventualités. Il faut dire qu’il y avait de quoi être en colère. Manifestement intéressés par ce que préparait l’Archeiacorp, société d’armement où elle détenait une place éminente, les services de renseignements du Premier Ordre avaient jugé bon de parlementer. Mais pas en lui envoyant une invitation en bonne et due forme, oh non ! cela aurait été trop courtois pour ces vautours du Premier Ordre, qui avaient tout simplement décidé de lui envoyer une patrouille. Une véritable arrestation, en somme. Le stratagème était grossier et n’avait bien sûr pas fonctionné, tout en provoquant la fureur d’Arkana. Les choses n’en resteraient pas là !

En attendant, Aurora Tharkh était bloquée. Pas question de parler de cela au Conseil Sombre, et d’affronter leurs questions sur les véritables activités de l’Archeiacorp. Elle leur avait laissé entendre qu’elle préparait quelque chose, sans leur donner plus de précision sur l’arme biochimique mise au point par la compagnie arkanienne. Pour le moment, ils n’insistaient pas, ignorant tout de l’ampleur du projet; et il n’était pas encore temps de le leur révéler. Mais en se taisant, elle se retrouvait isolée face au Premier Ordre qui ne manquerait pas de renouveler son « invitation » à parlementer au nom de l’Archeiacorp et des Siths. Elle n’avait rien contre ce dialogue. Mais elle tenait à y apparaître en position de force, et non pas de contrainte. Le moment n’était pas encore venu.

« Tu as raison », dit une voix claire, harmonieuse. « Il faut attendre. L’attitude du Premier Ordre à ton égard est inquiétante, mais tu peux encore en découvrir la raison. »

La voix s’échappait d’un hologramme qui flottait dans l’espace sombre de la salle de pierre. c’était une très belle femme aux longs cheveux sombres, et dont les traits suaves dégageaient une impression d’infinie sagesse. Tout le contraire de Darth Arkana, qui était assise à la grande table où siégeait habituellement le Conseil Sombre. La configuration de la pièce était sensiblement différente de celle qui lui était familière, celle des réunions du Conseil; le promontoire où siégeait Millenial n’était pas là, ni les fauteuils de pierre de ceux qui siégeait là; il n’y avait plus que la grande table de marbre avec des sièges quelconque. Venant rarement sur Korriban, Aurora avait pris l’habitude, quand elle y était, de travailler dans cette salle ordinairement peu fréquentée en dehors des convocations de confrères par un membre élevé de la hiérarchie Sith, ou encore des cérémonies au cours desquels les apprentis recevaient leur nom de Darth. On y entrait timidement, sauf quand on avait l’honneur de faire partie du Conseil.

« Je ne vois personne de mieux placé qu’un Chevalier de Ren pour te renseigner. Tu en connais, non ? »

Novaryn Chan dépassait de loin le rôle de princesse déchue, spectatrice des événements, qu’on voulait si souvent lui prêter. Elle avait une conscience aiguë du fonctionnement des forces qui régissaient l’univers et des relations plus ou moins cordiales qu’elles entretenaient. Ses conseils étaient toujours précieux à la Sith qui, bien plus qu’une amante régulière, en avait fait une véritable confidente. Sans doute la seule. Un lien solide et indéfectible unissait à présent les deux femmes, bien que leurs occupations à l’une et à l’autre les empêchaient de se voir fréquemment.

« J’y ai pensé, Nova. J’en connais, bien sûr, même s’ils ne comptent pas vraiment parmi mes amis. Mais je peux leur arracher l’information. De gré ou de force… »

La réponse était fort prévisible. La princesse de Porus Vida allait doucement protester, invitant au calme et à la mesure. Il ne fallait pas s’attirer la haine de tous les Chevaliers de Ren réunis, ceux-ci pouvaient s’avérer bien utiles pour l’avenir, sans compter qu’ils n’étaient peut être pas responsables de l’affront qui lui avait été fait. Et elle n’y manqua pas. Les arguments étaient sensés, comme toujours. Aurora ne répondit pas et laissa passer de longues secondes. La figure pâle de l’hologramme la regardait sans s’impatienter. Novaryn respectait son silence.

Mais cela n’était pas le cas de tout le monde. La Sith entendit la lourde porte tourner lentement sur ses gonds. Son regard quitta celui de sa compagne pour inspecter l’entrée de la salle et tenter de distinguer dans la pénombre la silhouette qui apparaissait dans l’entrebâillement de la porte. Une silhouette féminine mais imposante, élancée, surmontée d’une chevelure presque blanche. La lumière de l'entrée laissait entrevoir un visage où coexistaient rudesse et finesse des traits. Deux yeux qui se fondaient dans la demi pénombre, mais qui conservaient ce je-ne-sais-quoi qui avait toujours donné à sa propriétaire un air de bête des bois. Aurora Tharkh n’eut pas à l’examiner davantage.

« Mais nous avons une invitée… Aavryn. Ou plutôt devrais-je dire, Darth Aava. Cela fait bien longtemps. »

L’hologramme eut un sourire surpris. Aurora lui avait déjà parlé d’elle. Bien longtemps en effet que la petite l’avait évitée, après la séparation déchirante de son apprentissage sous la conduite de Darth Zeon. Mais Arkana l’avait reconnue.

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D'un mouvement rapide de la main, la paume d'Aavryn chasse la buée sur la surface lisse du miroir. La pièce est minuscule, juste de quoi contenir une personne adulte, contient une cabine de douche, des latrines et un lavabo. Sous la pâle lumière de sa salle de bain, la sith observe son regard dans le miroir, elle fixe ses traits fins à la pâleur cadavérique avant de se pencher en avant. Lentement, elle porte une main à son visage et tire doucement sur la paupière inférieure de son œil, observant le voile opaque et d'un noir insondable qui recouvre son regard. Dans un soupir, elle pivote doucement le visage, passant ses doigts sur sa pommette et suit lentement du bout de son ongle les veinules obscures qui circulent sous sa peau. Sa noirceur ne pouvait plus être cachée et ce, depuis des années déjà. Pourtant à chaque jour qui passait, Aava voyait un peu plus l'obscurité altérer son physique, la rongeant comme une gangrène effrayante. Ce n'est pas tant cela qui l'inquiétait mais plutôt les conséquences que pouvait engendrer cette modification corporelle et pire encore, à savoir si cela pouvait aller jusqu'à impacter sur la vie qui grandissait dans son ventre. La future mère détourne le regard du miroir, va même jusqu'à lui tourner le dos. Lentement elle baisse les yeux, observant sa nudité avant que ses mains ne glissent sa peau humide, chassant sur son passage les sillons d'eau pour se perdre sur son bas-ventre. Bientôt, sa grossesse aussi, elle ne pourrait plus la cacher.

◈ ◈ ◈

Ce n'était pas dans ses habitudes d'hésiter, encore moins de reculer. La peur, Aavryn avait appris à faire avec, à la surpasser, allant jusqu'à la retourner contre les autres. Pourtant, en ce jour c'était une angoisse viscérale qui rongeait ses tripes et la rendait nauséeuse. Sans doute parce que les hormones la rendaient plus sensible et plus craintive aussi, la Zabrak savait que la chose qu'elle s'apprêtait à faire, risquait de lui coûter cher. Et pas seulement... Il y avait des choses dans sa vie qu'elle préférait ne pas avoir à affronter. Parmi ces choses, une personne en particulier, quelqu'un qu'elle se refusait à voir depuis l'enfance. Darth Arkana. Femme redoutable dans son intelligence et bien plus encore, elle n'était pourtant pas crainte par la sith pour ce pouvoir qu'elle détenait ou même pour son rang. Non, c'était plus profond que cela... c'était les souvenirs, ceux d'une femme qui lui était apparu durant l'enfance, si belle derrière son sourire et sa pâle chevelure de platine. Arkana avait été ce qui avait été le plus proche d'une mère pour Aava et en cela, ce fut un échec total. La jeune femme l'avait renié, l'avait ignoré, évité par tous les moyens. L'abandon jugé nécessaire, n'en avait pas moins été atrocement douloureux. Est-ce que cela avait précipité plus vite et plus fort la Zabrak dans les ténèbres ? Oui, à n'en pas douter.

Figé devant la porte, Aavryn observe le métal en silence. Entrer, ne pas entrer... Il aurait été plus simple pour tout le monde mais surtout pour elle, de continuer sa route. Mais non, cela aurait été contre ce en quoi elle croyait. Darth Millenial avait libéré un chaos phénoménal tout autour de lui. Il n'était pas le seul, pas encore tout du moins et Aava avait le besoin de confier ses craintes à quelqu'un. Lentement, elle lève la main, toquant à la porte avant de l'ouvrir, annonçant son arrivée.

Mais nous avons une invitée… Aavryn. Ou plutôt devrais-je dire, Darth Aava. Cela fait bien longtemps. 

Traînant sa sinistre carcasse dans la pièce, Aava referme la porte d'un geste lent alors même qu'elle garde son regard baisser. Soumission, mécontentement, rancune... Tout se mêle dans un chaos émotionnel qu'il lui est difficile de refréner.

« Bonjour, Seigneur Arkana. Très longtemps, en effet... Et sans doute pour le mieux.»

Grince la voix froide et macabre de la Zabrak avant qu'elle ne se décide enfin à relever le visage. Les traits tirés par la fatigue, le coin de ses lèvres s'étirent, non pas en un sourire, mais en un tic qui trahit son déplaisir. Oui, cela faisait bien longtemps qu'elles ne s'étaient pas vu. Trop longtemps. Le noir regard de la jeune femme se pose sur l'hologramme puis à nouveau sur Aurora avant qu'elle ne siffle telle la vipérine qu'elle était.

« Navré de vous interrompre, je me demandais si vous aviez un instant à m'accorder, mon seigneur. »

Nouveau regard vers la femme sur l’hologramme. La méfiance la ronge, soulève son cœur avec force et pourtant, Aavryn n'en montre rien, se contentant de fixer Arkana avec ce même air austère et placide qu'elle affichait à chaque instant lorsqu'elle était confrontée au reste de ses confrères.

« J'aimerais discuter avec vous... Seule à seule. »
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To kill a mocking bird

Darth Aava & Darth Arkana



La confrontation était inévitable. L’ombre de la Zabrak avait longtemps hanté les couloirs des locaux de la branche Apprentissage, où Arkana ne se montrait guère d’ordinaire. Puis la jeune femme avait été affiliée à l’armée Sith naissante, et le risque de la croiser sur Korriban avait augmenté. Il y avait eu une période où Aurora y pensait à chaque fois qu’elle mettait le pied sur la planète. Puis cette préoccupation s’était effacée, et elle s’était contentée de suivre de loin les exploits de son ancienne apprentie. Ses changements successifs de maître avaient semblé accélérer sa descente dans le côté Obscur où la petite semblait s’être jetée à corps perdu. Elle était douée au combat; elle avait ce petit quelque chose qui annonce les grands guerriers: la férocité d’une Zabrak et la froideur d’un Sith. Si elle persistait dans la branche Armée, alors elle deviendrait sans doute un pilier de l’organisation qui serait mise sur pied par Darth Laureus conformément aux plans de Millenial. Ce dernier était d’ailleurs curieusement absent de la circulation depuis son coup d’éclat. Que mijotait-il ?

Ces pensées traversaient l’esprit de la Seigneur Sith avec une rapidité déconcertante; s’y mêlaient des préoccupations quand à la situation présente de l’Ordre et sur son avenir, avec des retours en arrière fugaces où elle revoyait, plusieurs années en arrière, le visage de la petite Zabrak à présent devenue grande. Celle-ci entra lentement, d’une démarche cérémonieuse et pourtant effacée, comme si elle cherchait à faire le moins de bruit possible. Elle poussa la lourde porte et s’approcha de la grande table éclairée d’une lumière blanche qui vint frapper son visage et sa silhouette. Une silhouette imposante - les deux femmes faisaient à présent la même taille, alors qu’Aurora était déjà au dessus de la moyenne humaine et arkanienne -, une chevelure encore plus diaphane que la sienne. Et ces yeux… deux fentes assombries par un voile d’obscurité où se perdait le regard de ses interlocuteurs. C’était troublant. Elle n’avait pas cela dans le regard, avant. Aurora l’aurait juré. La scène était troublante: les deux femmes qui se dévisageaient étaient le reflet l’une de l’autre, mais un reflet inversé. Une Zabrak devant une Arkanienne; deux yeux sombres face à deux yeux qui prenaient parfois une pâleur effrayante, trahissant les émotions de sa propriétaire. C’était probablement le cas à présent.

« Bonjour, Seigneur Arkana. Très longtemps, en effet... Et sans doute pour le mieux.»

Une réponse glaçante, mais empreinte du respect dû à ses aînés et à ses supérieurs au sein de l’Ordre. Cette froideur n’avait rien de surprenante, bien que cela frôlait l’ingratitude. Le simple fait de confier son apprentie à un maître qualifié suffisait-il à annuler le bien qu’elle avait pu lui faire ? Pourtant, Darth Arkana ne releva pas. Elle la laissa s’approcher de la table avec un sourire figé, soutenant le regard impassible que lui lançaient ces yeux sombres. La Zabrak poursuivit. Le sens caché de ses paroles était indéchiffrable. Y avait-il là déjà un air de reproche, et quelque ironie dans sa façon cérémonieuse de s’adresser à elle ? Et qu’avait-elle de particulier à lui dire ? Qu’était-ce de si important qu’il fallût que ce soit aujourd’hui ?

Novaryn flottait toujours au dessus de la table. Le regard de la princesse de Porus Vida allait d’Arkana à Aava, d’Aava à Arkana. Son regard semblait dire que par delà leur différence d’âge et de race, les deux femmes se ressemblaient. Elles avaient toutes deux à affronter quotidiennement le regard des humains sur leurs origines - les clichés sur les Zabraks et sur les Arkaniens n’étaient pas les mêmes, mais ils étaient bien présents -, étaient toutes deux fidèles à l’idéal que l’Ordre leur offrait. Deux soeurs qui auraient pu accomplir de grandes choses ensemble. Aurora se rappelait la désapprobation de Novaryn quand elle s’était séparée de la jeune femme. La princesse avait sans doute de l’empathie pour cette apprentie qui venait de nulle part et se rapprocher à l’Ordre comme à un vaisseau de sauvetage. C’est sans doute pour cela qu’elle ressentit le besoin de s’immiscer dans ces retrouvailles peu conventionnelles en prenant la parole.

« Aavryn. Tu ne me connais pas, mais moi, j’ai beaucoup entendu parler de toi. »

La simplicité de cette entrée en matière déconcerta Aurora, pourtant habituée aux facilités relationnelles de sa compagne. Elle n’aurait simplement pas eu l’idée de s’adresser ainsi à la grande Zabrak, voilà tout. La Seigneur Sith n’aimait pas mêler sa compagne à l’Ordre et maintenait le plus de distance possible entre elle et ses congénères. Ce face-à-face à trois lui était donc pour le moins inhabituel, et pas des plus agréables. Cependant, cette présence tierce avait le mérite de faire écran entre elle et la Zabrak. La princesse souriait, sa figure fantomatique s’était tournée vers la nouvelle arrivante. Et pourtant, celle ci ne sembla pas y faire attention le moins du monde, et exprima d’un ton tranchant sa volonté de lui parler « seule-à-seule ». On ne pouvait faire plus clair.

Aurora se tourna vers l’hologramme avec un regard d’excuse.

« Bien essayé, Nova. Mais je suppose que votre rencontre aura lieu un autre jour... dans des temps meilleurs. »

La princesse lui envoya un sourire compréhensible, et un regard qui semblait dire: « tu me raconteras ? ». Aurora fit un signe de tête et appuya sur un bouton qui désactiva l’hologramme. L’image s’évapora dans un froissement silencieux. Novaryn était l’une des seules personnes avec qui Aurora pouvait se permettre d’interrompre une communication de façon si abrupte. Elles y étaient toutes deux habituées, les fonctions de l’une et de l’autre les obligeant souvent à abréger leurs entretiens. Le regard d’Arkana flotta un moment dans le vide laissé par l’hologramme avant de se tourner vers Darth Aava.

« C’est une amie très proche. Elle n’est pas des nôtres, mais elle est entièrement acquise à notre cause. »

Ce n’était pas seulement une manière de détourner la conversation vers des sujets plus légers; Aurora ne pouvait laisser Aava sans explications, même sommaires, sur la conversation qu’elle venait d’interrompre.

« Mais je suis à toi. Qu’y a-t-il ? »

Après avoir fait brièvement référence au temps passé sans nouvelles l’une de l’autre, voilà que la Sith lançait la conversation comme si de rien n’était, et revenait à un ton plus formel. C’est qu’Aurora était loin d’être habile en matière de souvenirs et d’attachement.

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Aavryn. Tu ne me connais pas, mais moi, j’ai beaucoup entendu parler de toi.

Le pâle et sinistre faciès de la Zabrak pivote pour poser ses yeux ténébreux sur la silhouette fantomatique de l'hologramme. Qui, quoi, ou quand et comment ? Un tic nerveux fige le visage d'Aavryn qui se retrouve plus tendu que jamais. Sans un mot, elle fixe l'inconnu puis glisse un regard en biais vers Aurora qui semblait tout aussi perturbé que sa protégée. La sith avait toujours mis un point d'honneur à la discrétion, son travail auprès de Loki reposait sur les bases solides de l’anonymat, alors quand de parfait inconnu venait à affirmer savoir qui elle était, c'était tout ce qu'elle faisait qui était remise en question. Son utilité, avant toute chose. Or il lui était déjà difficile ces derniers temps de garder le respect de ses congénères, pour une obscure raison, ils étaient nombreux à tenter de savoir si Darth Agony avait parfaitement oeuvré pour faire d'elle une sith digne de ce nom. Ces interminables instants à devoir justifier son savoir tout comme ses capacités commençaient à avoir raison de sa patience.

Bien essayé, Nova. Mais je suppose que votre rencontre aura lieu un autre jour... dans des temps meilleurs.

Et là encore, Aava gratifie les deux femmes d'un silence pesant. Pas le moindre sourire, c'est tout juste si elle respire. Figée comme une statue de marbre, la Zabrak attend, jauge, plus méfiante que jamais. Pourquoi donc les choses devaient toujours se compliquer ? Tout ce qu'elle voulait, c'était discuter, la tâche étant déjà suffisamment ardue au vu des ressentiments amers mêlés de tendresse qu'elle éprouvait pour sa sauveuse. Car c'est ce qu'était Aurora pour l'avoir arraché à la misère des bas-fonds de Coruscant et à n'en pas douter, à une mort certaine entre les griffes de Drïx. Et pourtant, malgré cela les tensions demeurent et tandis qu'elle rumine intérieurement, la sith observe le seigneur et sa comparse échanger un dernier sourire avant de mettre fin à leur entrevue.

C’est une amie très proche. Elle n’est pas des nôtres, mais elle est entièrement acquise à notre cause.


« J'ignorais qu'il y avait tant à dire sur moi, seigneur Arkana, je suis curieuse de savoir pourquoi cette femme dont j'ignore tout compromet mon anonymat auprès de notre ordre... Peu m'importe qu'elle ait votre confiance, elle n'a pas la mienne. »


Rétorque froidement Aavryn mais cependant avec calme. Un calme dont elle se défait rarement, surtout en présence d'autres sith et plus encore lorsqu'il s'agit des seigneurs noirs. Elle n'oublie pas sa place, montre son mécontentement sans manquer de respect à sa supérieure.

Mais je suis à toi. Qu’y a-t-il ?

Enfin, l'instant tant attendu et ardemment redouté. Aavryn détourne le regard, le visage même. Elle cherche les mots, elle qui pourtant avait attendu l'instant propice pour venir échanger quelques paroles avec cette mère de substitution lointaine. Lentement, la colossale carrure de la Zabrak se voûte et doucement elle prend place sur le siège le plus proche. Autant se mettre à l'aise mais surtout, ce sont ses jambes tremblantes sous l'angoisse, qui la porte difficilement.

« Naboo. »

Souffle la Zabrak avant de relever à nouveau le visage pour observer Aurora avec une expression moins austère. Ce qu'on y lit à présent, c'est l'incompréhension, le doute. Un doute que beaucoup sur Korriban ont ressenti, comme un coup de poignard dans le dos.

« Mon seigneur... » Souffle Aava d'un ton bien plus doux. « Je ne suis pas ici pour accuser qui que ce soit... cependant je viens vous faire part de ma méfiance. Si vous le permettez, évidemment. »

Ajustant son assise sur son siège, la jeune femme semble soudainement moins à l'aise, elle sait qu'elle s'aventure sur un terrain dangereux. Le moindre faux pas, la poindre parole, pouvait lui coûter cher.

« J'ai eu récemment une entrevue avec le seigneur Laureus et malgré moi, j'en suis sorti avec un goût amer en travers de la gorge. Ce ne sont que des suppositions et évidemment, j'insiste à ce mot mais... Je crains que le seigneur Laureus ne profite de la situation actuelle pour... » Elle marque une pause, déglutissant sans quitter Arkana du regard. « Bref, des suppositions. Si certain tel que moi s'inquiète de garder le conseil uni, j'ai bien peur que ce ne soit pas le cas du seigneur Laureus... »
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To kill a mocking bird

Darth Aava & Darth Arkana





La présence holographique de la Princesse semblait déplaire au plus haut point à la nouvelle arrivante, qui ne s’était pas départie de son silence alors qu’Aurora s’entretenait avec l’image bleutée. Quand celle-ci s’éteignit, les paroles de la Zabrak fusèrent, froides et acerbes. La jeune Sith tenait à son anonymat. Quel Sith n’y tenait pas ? Sur ce plan, Aurora était l’un des rares membres de l’Ordre dont la véritable identité était connue des services les plus secrets du Premier Ordre. Mais malgré leurs efforts, ceux-là ne savaient rien des effectifs réels de l’organisation.

« Eh bien moi, je te répète que tu n’as pas de souci à te faire. Et tu te souviens sans doute que je n’accorde pas ma confiance facilement. »

La réponse était à la fois sèche et sans agressivité, dite avec une douceur qui se voulait rassurante. Ce point de la discussion était manifestement clos. Aurora l’espérait, du moins. L’arrivée de son ancienne apprentie la plongeait dans un léger malaise. Se trompait-elle, ou ce sentiment était-il partagé par son interlocutrice ? Celle-ci s’assit en conservant le même calme. Elle avait manifestement parcouru un immense chemin depuis ses jeunes années de Zabrak farouche et parfois incontrôlable. Sa mine impassible avait quelque chose d’impressionnant quand on savait d’où elle était partie. C’était curieux; Arkana avait parfois l’impression d’avoir accompli le chemin inverse. De l’Arkanienne froide et pleine de maîtrise de soi, elle était devenue la Sith toujours aussi froide, mais aussi irascible que l’on connaissait à présent.

Mais la question du motif de cette visite était lancée, et Aavryn n’alla pas par quatre chemins. Sa réponse fut courte, claire. « Naboo. » La jeune Sith avait ce regard que beaucoup de ses congénères avaient ces derniers temps, depuis le coup d’éclat de Millenial. Aurora avait évité un temps Korriban. Elle y croisait sans cesse ces regards de reproche de la part des Siths de l’Ordre, où elle lisait le regret d’avoir été tenus à l’écart d’un tel événement. C’était évident et compréhensible: les membres de l’Ordre étaient persuadés que le Conseil Sombre avait planifié cette action sans en informer quiconque. Beaucoup ignoraient que cela ne dépendaient pas d’eux, et que leur grand leader n’avait pas, depuis, daigné donner signe de vie.

« Mon seigneur... » Souffle Aava d'un ton bien plus doux. « Je ne suis pas ici pour accuser qui que ce soit... cependant je viens vous faire part de ma méfiance. Si vous le permettez, évidemment. »

Darth Aava explicita son propos. Ses paroles trahissaient l’étendue de son inquiétude face aux événements et ses doutes. Doutes partagés par l’ensemble de l’Ordre, qui allait sans doute traverser une période difficile pour ce qui était de sa cohésion. Aurora se prépara à avoir la même conversation que celle qu’elle avait déjà eue avec plusieurs Siths venus lui parler de la situation. En un sens, elle était soulagée de voir ce scénario se répéter; elle avait un instant cru devoir affronter une conversation plus personnelle, et pour l’heure, elle n’avait pas la tête à cela. Se méprenant sans le savoir sur le sens véritable des paroles de la Zabrak, Aurora l’articula:

« Darth Aava, je sais que beaucoup de membres de notre Ordre doutent, en ce moment, des choix qui ont été faits par le Conseil… ou, plus particulièrement, par notre chef à tous. »

Loin d’Aurora l’envie de se dédouaner, cependant, il fallait admettre qu’elle vivait mal les reproches continuels des Siths pour une action qu’elle n’avait pas décidée et qui l’avait surprise autant qu’eux.

« Mais sache que le Conseil va se réunir très bientôt et comité restreint. Nous allons convenir d’une marche à suivre pour l’avenir de l’Ordre et pour la conservation de l’anonymat. Et je peux t’assurer que vous serez mis au courant des décisions prises. »

Mais pourtant, ce qui avait plus ou moins calmé les autres Siths ne suffisait manifestement pas à rassurer la Zabrak. Et ses paroles suivantes furent autrement plus inquiétantes. Voilà qu’un soldat de l’Ordre mettait en doute la loyauté de son supérieur absolu, qui plus est membre du Conseil Sombre. De telles accusations pouvaient coûter gros au Sith qui les formulait, fût-ce de manière prudente.

« Darth Laureus ? », lâcha Aurora avec une surprise feinte.

Car il se trouvait que le Seigneur mis en cause n’était autre que celui-ci, avec qui elle entretenait des rapports plutôt froids; sans savoir véritablement pourquoi, la politicienne avait toujours eu du mal à s’habituer à sa nomination au Conseil. Elle craignait son ambition et quelque chose en lui l’agaçait profondément. Elle fut donc, l’espace d’un instant, profondément tentée de prendre les paroles d’Aavryn comme argent comptant.

« Je vois… »

Elle laissa s’écouler quelques longues secondes. Les paroles de la Zabrak, lourdes de sous-entendus, étaient de fort mauvais augure. Mais pouvait-on se permettre de laisser voir au reste de l’Ordre un Conseil sombre désuni et conflictuel ? De tels soupçons pouvaient non seulement coûter cher à celui qui les formulait, mais aussi à l’unité de l’Ordre dans son ensemble.

« J’espère que tu as de solides raisons de formuler de tels soupçons. Tu sais ce que peut signifier une accusation injustifiée… pour l’accusé comme pour l’accusateur. Le Conseil est uni, nous partageons la même vision de ce qui se passe à Naboo et nous ne pouvons nous permettre de remettre ça en cause. Le moment est crucial. »

Le ton se voulait sans appel; pas question de se laisser aller à ces dissensions, même si celles-ci étaient dans l’air depuis un moment. Depuis toujours, finalement. Le propre de l’Ordre Sith n’était-il pas de demeurer dans une tension constante, alors même que ses membres oeuvraient à un but semblable ?
Pour autant, il était hors de question de faire la sourde oreille. Les sous-entendus d’Aava étaient suffisamment lourds pour toucher la curiosité de la politicienne. Aurora soupira, se leva, et marcha machinalement autour de la grande table, s’en éloignant un peu pour se tourner vers le fauteuil de Millenial qui trônait dans l’ombre de la pièce.

«  …mais si tu as bien ça en tête et si tu es certaine de ce que tu avances, alors je veux bien en entendre plus. »



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HRP: Mes oraux se terminent bientôt, je recommence doucement à écrire :D
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Darth Aava, je sais que beaucoup de membres de notre Ordre doutent, en ce moment, des choix qui ont été faits par le Conseil… ou, plus particulièrement, par notre chef à tous. Mais sache que le Conseil va se réunir très bientôt et comité restreint. Nous allons convenir d’une marche à suivre pour l’avenir de l’Ordre et pour la conservation de l’anonymat. Et je peux t’assurer que vous serez mis au courant des décisions prises.

Aussi naïf cela puisse-t-il paraître, Aava y croyait simplement parce que cette promesse venait de Darth Arkana. En silence elle fixe le seigneur noir alors que l'angoisse la gagne progressivement. Plus les secondes défilaient et plus Aava avait la dérangeante sensation qu'elle avait fait le mauvais choix en venant se confier à Aarkana. Non pas parce qu'il s'agissait d'Aarkana, mais bien pour le simple fait de sous-entendre une possible trahison de la part de Laureus. C'était un jeu dangereux, celui de la politique, un domaine qu'elle ne maîtrisait pas. Le souci était que la sith n'était pas là pour la politique mais bien pour une inquiétude grandissante envers quelques personnes bien précises qui gravitaient dans son entourage.

J’espère que tu as de solides raisons de formuler de tels soupçons. Tu sais ce que peut signifier une accusation injustifiée… pour l’accusé comme pour l’accusateur. Le Conseil est uni, nous partageons la même vision de ce qui se passe à Naboo et nous ne pouvons nous permettre de remettre ça en cause. Le moment est crucial.

« C'est pourquoi je vous l'ai dit, ce n'est pas des accusations mais une supposition. Je ne me permettrais pas de mettre en doute la parole de mes seigneurs mais...»

La Zabrak baisse les yeux, paupières mais closent à travers son faciès moribond et rongé par la noirceur. Il lui est difficile de trouver les mots et plus encore envers Arkana face à qui elle perd aisément sa verve et ses repères.

…mais si tu as bien ça en tête et si tu es certaine de ce que tu avances, alors je veux bien en entendre plus.

Nerveusement, les doigts gantés d'Aavryn se resserrent sur son long manteau sombre dans un grincement à peine audible mais sinistre. Son courage s'envole peu à peu et ne reste que le désarroi, l'oppression face à la situation dérangeante. Sa condition ne l'aide pas non plus, depuis ce début de grossesse, elle jongle entre les émotions chamboulées et les maux physiques engendrés par le changement hormonal. Et elle se fait un sang d'encre, constamment. Elle pourtant si dur, si froide, se voit réduite à l'état de cœur ramollis, presque trop doux envers ceux qui jouissent d'une affection particulière de sa part.

« Darth Laureus m'a explicitement dit qu'il comptait agir contre Darth Millenial et a dit qu'il savait comment s'y prendre... Cependant, j’admets qu'il a mentionné mettre le conseil au courant de ses plans. »

Mais comptait-il vraiment le faire ? Là était toute la question. Mais ce n'était pas ce qui gênait le plus Aava, ce n'était pas cela qui la rendait si angoissé, non, c'était le fait que la vie d'autres personne soit en jeu, probablement.

« Puis il m'a demandé de surveiller Darth Agony. »


S'étrangle Aava qui baisse à nouveau le visage en signe de soumission. Laureus avait eu le culot de lui demander de surveiller Loki, de peur que celui-ci ne soit en contact avec Millenial. Certes, les traîtres pouvaient être n'importe tout mais, lui demander de surveiller son mentor ? Celui qui avait été comme un père pour elle ? C'était au-dessus de ses forces actuellement. Aava se lève doucement, faisant grincer le siège où elle avait prit place plus tôt et murmure, dardant finalement ses yeux d'ébènes sur l'imposante et charismatique Arkana.

« Je ne peux garantir que Darth Laureus puisse agir contre le conseil mais... Il semblait réellement décidé à œuvrer contre Millenial. Je crains qu'il ne voie des ennemis où il n'y en a pas et que son besoin de dominance le pousse à agir contre ses alliés. La vérité, mon seigneur... C'est que je suis là uniquement par inquiétude. Non pas pour les possibles agissements du seigneur Laureus mais parce que l'idée qu'il puisse évincer le conseil viendrait à dire que... Qu'il puisse vous faire du mal. À vous, à Darth Agony, à Darth Zeon, à Darth Sanguis... »

Et malgré elle, elle mentionne Feren. La Zabrak secoue doucement la tête, levant une main pour pincer l'arête de son nez avant de lâcher un long et profond soupir. Les sentiments prennent le dessus sur la raison et déjà, elle murmure dans un aveu douloureux.

« L’idée qu'il vous arrive malheur, seigneur Arkana, m'est absolument insupportable. »

HRP: courage pour tes oraux ♥
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To kill a mocking bird

Darth Aava & Darth Arkana





« C'est pourquoi je vous l'ai dit, ce n'est pas des accusations mais une supposition. Je ne me permettrais pas de mettre en doute la parole de mes seigneurs mais...»

Aavryn avait baissé les yeux comme une enfant qui essayait inutilement d’argumenter dans un combat perdu d’avance. Elle ne terminait pas sa phrase et avait le regard perdu dans le vague, une petite moue qui trahissait son trouble. Quand Aurora l’avertit du risque que constituait une telle accusation, elle laissa passer de longues secondes, comme si elle hésitait à continuer. Continuer, c’était peut être s’engager dans une accusation plus précise et ouverte. Avec tout ce que cela pouvait impliquer. Sa supérieure lui adressa un regard qui se voulait encourageant. Il fallait admettre que la gravité qu’affichait la jeune Zabrak éveillait la curiosité de la Sith.

Puis son ancienne protégée mentionna le Conseil, auprès duquel Darth Laureus était sensé exposer ses projets. Aurora fit la moue. Elle avait toujours eu l’impression que celui-là aimait jouer solo, ce qui l’avait d’emblée placée dans de mauvaises dispositions à son égard. Ces allégations ne l’étonnaient pas tant que cela, finalement. Cela ne faisait que confirmer des réticences qui n’avaient pas attendu ce jour pour naître….

« S’il expose de tels desseins au prochain Conseil Sombre, nous saurons lui tenir tête, Aavryn; pour ça, tu peux me faire confiance ! » s’exclama la Seigneur Sith avec un demi-sourire de défi.

Et là, une information capitale survint. Le détail qui faisait la différence, et donnait du relief à l’ensemble. Darth Laureus aurait chargé sa jeune soldate de surveiller son ancien mentor ?

« Quoi ?! » s’exclama Aurora, perdant soudainement son sourire qui fut remplacé par une mine sinistre.

De tels procédés étaient courants chez les Siths qui étaient familiers à ce genre de mesquineries. Il était maintes fois arrivé à Aurora d’y avoir recours dans l’un ou l’autre camp; après tout, une responsable politique, quelle qu’elle soit, pouvait employer tous les moyens pour arriver à ses fins. Rien de choquant sur le plan éthique, donc. Mais une telle mesure indiquait que non seulement Laureus nourrissait de sombres desseins, mais encore qu’il avait commencé à passer à l’action, seul, dans l’ombre. Et cette précision donnait davantage de vraisemblance au récit d’Aava. Aurora était instinctivement portée à la croire - d’autant que de la part de Laureus, rien de l’étonnait -, mais l’histoire devenait plus concrète.

« S’il a fait ça, alors il commence déjà à avancer ses pions. Je n’aime pas ça du tout. »

Envolées, les considérations sur « l’unité et la cohésion du Conseil », sur « la confiance accordée à ses respectés collègues ». Aurora sentait monter en elle une colère sourde.  Elle fronçait les sourcils, ses doigts tapotaient la surface de la table, trahissant un début de nervosité. Aavryn reprit la parole lentement. Elle livrait son analyse des possibles ambitions de son supérieur. Il était vrai qu’elle le fréquentait en fait davantage qu’Arkana qui se contentait de le croiser sur Korriban et à l’occasion des Conseils. Et la jeune Zabrak, pour la première fois, sembla s’ouvrir sur ses inquiétudes et tout ce qu’elles comportaient de personnel. Elle dévoilait son état d’esprit avec une apparence de sincérité fort inhabituelle chez les Siths. Elle mentionna les Siths du Conseil, jusqu’à nommer Darth Sanguis. Tiens. N’était-ce pas le Sith qui avait été nommé pour remplacer Darth Zeon au prochain Conseil ? Un autre Zabrak. Aurora ignorait qu’il connaissait Darth Aava, et ne savait rien de la nature de leur relation. La suite des paroles de son interlocutrice la détourna d’ailleurs rapidement de ce questionnement.

« L’idée qu'il vous arrive malheur, seigneur Arkana, m'est absolument insupportable. »

Allons donc. Une telle démonstration d’affection prit Aurora à défaut, et fit tomber sa colère naissante. Elle n’avait pas l’habitude de dévoiler ses sentiments, ni que quelqu’un en fasse de même avec elle.  A dire vrai, Novaryn était la seule personne auprès de qui elle avait réussi à s’exprimer, à formuler des réflexions sur sa propre personne. C’est aussi la seule femme qu’elle avait vraiment pris l’habitude d’écouter. Pas dans un froid calcul des tenants et aboutissants de ses paroles, non; simplement par souci d’écouter. Mais en dehors de l’alcôve où elles se rencontraient sur Porus Vida, cette écoute, cette sincérité, cette affection, étaient étrangères à la Sith. Hommes et femmes étaient formés par l’Ordre à ne pas exprimer leurs sentiments qui étaient autant de preuves de faiblesse. Seule la colère était une arme. Contrairement à ce à quoi Aurora aurait pu s’attendre de la part d’Aavryn, point de colère ici. Juste de l’inquiétude, et, peut être, de l’affection?

« Je… je t’ai connue moins affectueuse. », lâcha Aurora avec un sourire gêné, après plusieurs secondes d’un embarrassant silence.

C’était tellement maladroit que cela pouvait passer pour de la moquerie. Ce n’était pourtant pas son attention, loin de là. Elle n’avait simplement pas su réagir. Elle avait si peu l’habitude de ces démonstrations d’affection que cela faisait naître chez elle le soupçon: était-ce là quelque stratagème pour obtenir quelque chose elle ? Elle en doutait pourtant. Mais qu’aurait-elle du faire ? Prendre dans les bras cette jeune femme qui avait tellement changé depuis leurs dernières entrevues, qu’elle avait l’impression de ne plus la connaître ? Aurora se rendait compte de sa maladresse. Elle ajouta rapidement, comme pour couper court à l’embarras qui menaçait de s’installer:

« Mais… Aavryn, je te remercie d’être venue me dire ça. Je ne sais pas quel crédit accorder à tout ça, mais ça ne m’étonnerait guère de la part de certains Siths. Tous ici n’ont pas le sens de la loyauté… »

Un héritage ancien au sein de l’Ordre. Combien d’anciens apprentis avaient fini par assassiner leur maître une fois devenus plus puissants qu’eux ?

« Mais je vois que tu n’es pas comme eux. Et je suis sensible à ça. Maintenant, cela me gênerait de te demander à mon tour de surveiller le Seigneur Laureus, car ce serait employer ses méthodes, » ajouta Aurora avec un rire amer. « Et s’il sollicite à nouveau un entretien avec toi… » elle s’interrompit et marqua un temps, hésitante. « Eh bien, je te laisse juge de ce qu’il convient de faire. Ma porte t’est ouverte à Korriban… et mon communicateur aussi, même si ces voies de communication-là nécessitent la plus grande prudence… »

Ces révélations laissaient Aurora songeuse. Elle reprit:

« Au fait, as-tu averti Darth Agony ? ou peut-être comptes-tu attendre la suite des événements ? D’autant que si Darth Laureus apprend que tu parles de lui à Lothbrok ou à moi, alors… »

Cela pourrait avoir de sérieuses conséquences sur la messagère. Aurora releva les yeux vers elle d’un air préoccupé et soutint son regard le plus sérieusement du monde:

« …Fais attention, Aavryn. »


©️ Codage par Vent Parisien —




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