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Comme on enlève une épine de la patte d'un lion • pv Ascella

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Comme on enlève une épine de la patte d’un lion


  Dehors l’air est chaud, il pèse sur les épaules des passants qui sillonent Hanna city. L’unique soleil de la planète darde ses rayons tyranniques sur chaque être vivant qui se présente à lui, les chasse vers des flaques d’ombres alors perçues comme de précieuses oasis. Rares sont les piétons à cette heure avancé de la journée, tous préfèrent les airspeeder climatisés ou se cloîtrent chez eux en attendant la tombée de la nuit et le retour de la fraîcheur pour s’aventurer au dehors. Nils et Phi ne font pas exception à la règle et se calfeutrent chez elles, à l’abri de la chaleur excessive qu’elles craignent comme chacun.  
  Mais le temps s’égrène bien trop lentement aux yeux de la fillette qui a abandonné ses vaisseaux miniatures sur le tapis duveteux et clair du salon. Elle s’est, pendant un temps bref, postée derrière une des larges bais vitrées puis a guetté avec patience l’apparition d’une scène qui ait pu la divertir, là-bas dans la rue. Mais des rays solaires inquisiteurs l’ont délogée de son poste d’observation et la distraction espérée n’est jamais advenue.
 Désormais, elle arpente le cœur de l’appartement avec mécontentement, tourne en rond comme un lion en cage,  tantôt train des pieds, tantôt martèle au contraire le sol avec un amusement fourbe. Elle s’ennuie.

« Phi, petite sauvageonne ! Arrête ça immédiatement ! »

Un droïd protocolaire vient de surgir dans la pièce et a à demi-crié à demi-murmuré ces mots. Immédiatement, l’interpellée se fige. L’enfant hausse les épaules avec dédain et reprend son jeu provocateur. Le droïd poursuit avec précipitation :

« Tu vas réveiller ta mère ! »

Nils ne tarde pas à paraître à son tour dans l’encadrement de la porte, drapée dans une robe de chambre bardée d’imposantes fleurs mauves et blanche. Ses yeux sont bordés pour le part de cernes profondes légèrement violacées, ces cheveux sombres ne sont quant à eux qu’une crinière indisciplinée. Ereintée, elle s’adosse au mur le plus proche et soupire d’une voix traînante, la bouche pâteuse :

« J’imagine qu’il est temps de s’occuper de mes bêtes sauvages ? »

De garde la nuit passée, elle est rentrée épuisée à l’aube, s’est jetée sur son lit et ne l’a pas quitté depuis. La négligeable dispute de sa fille et de Oma est pourtant parvenue à l’arracher aux bras de Morphée. Malgré ses 12 heures de sommeil, Nils ne pense qu’à les retrouver. Elle a un petit sourire lasse lorsque Phi proteste :

« C'est pas moi qui ait commencé! C'est Mémé qui ait venue me grogner dessus! »

Elle pointe un doigt accusateur vers le robot qui s'offusque de l'accusation mais ne trouve pas le temps de répondre. Un coup de sonnette virulent coupe court au débat. Toutes trois sursautent et se jettent des regards interloqués. Tandis que Nils s'engage vers la porte d'entrée, Oma glisse à Phi qui se cache alors derrière elle:

« Ah, les stormtroopers sont enfin venus punir la sale chipie que tu es! »
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« Tu es sûre qu'elle est fiable ? » « Oui. Je t'assure, tu peux lui faire confiance. » Même s'il est un ami, je n'arrive pas à juger s'il me dit la vérité ou non. Depuis mon départ de la Résistance, je n'arrive pas à faire confiance, même à mes amis de longue date ! Je préfère donc me murer dans le silence alors que les portes de l'ascenseur se referment. Je bouge à peine mon pied par peur qu'une nouvelle décharge de douleur envahisse ma jambe. Je ne sais pas ce qui se passe, mais depuis deux jours j'ai mal quand je bouge mon pied. Je ne vous fais pas dire à quel point ça fait mal quand je pose ma prothèse sur le sol pour marcher. Je me suis dit au début que c'était passager. Qui sait, peut-être que c'était dû à de vieux souvenirs remontant à la surface qui influencerait mon corps. Un truc psychologique quoi ! Surtout que je n'arrive toujours pas à bien dormir depuis la destruction de mon commando. Ces cauchemars me tapent de plus en plus sur les nerfs, j'en ai sérieusement marre ! Je comprends pourquoi j'en fais, le traumatisme. Mais lorsqu'ils partiront, ils ne me manqueront pas ! J'en ai parlé à mon ami de ce problème que je rencontre avec mon pied, ça peut devenir plus que handicapant à la longue et surtout, je n'aime pas souffrir. Il m'a dit qu'il connaissait quelqu'un qui pourrait sans doute m'aider. Tant mieux. En plus de ça, nous avons décidé de nous séparer, j'ai fait un bout de chemin avec lui, il est temps pour nous que nos chemins se séparent. Il a de la chance que son vaisseau ne soit toujours pas tombé en panne avec moi à bord.

J'aime bien cette planète, elle est aux mains de la République je crois. Mais je dois tout de même me montrer discrète, je suis censée être morte et ça poserait problème si quelqu'un me reconnaît. J'ai été longtemps affiché comme recherché à cause de mes activités au sein de la Résistance. Être portée morte me convient très bien, même si ça me destine à passer ma vie à me cacher. En pensant à ma fuite, mon cœur se serre et ma gorge se noue, j'ai abandonné mes amis, ceux qui m'ont soutenu avant et après la chute de mon commando. J'ai laissé tomber Masha. Son prénom résonne dans ma tête alors que l'ascenseur grimpe les quelques étages qui mènent à l'appartement de la personne qui est censé m'aider. Avec son prénom viennent les souvenirs. Voilà que je suis dans le brouillard. Bon sang, pas maintenant les remords ! Il faut que je sois forte ! C'est pour leur bien et aussi – surtout – pour mon bien que je suis partie. Je doute qu'ils comprennent mon départ, je pense qu'on doit m'en vouloir là-bas, mais je ne pouvais faire autrement. J'espère que Sienna va bien. Elle, je la vois mal faire comme moi, mais plutôt rester active et toujours autant emmerder le Premier Ordre. Elle doit avoir envie de se venger, tout comme moi, elle a toujours été plus forte que moi, elle saura venger la perte de nos amis, moi je ne peux pas, je vais trop mal pour ça. Ma tête est légèrement baissée, mes cheveux cachent mon visage, je ne veux pas que la caméra me filme, qui sait entre quelles mains ça peut tomber. Mon ami me cache aussi en partie, mais nous ne sommes jamais assez trop prudents. Il fait meilleur ici qu'à l'extérieur, c'est appréciable, j'espère qu'il en fait de même chez cette personne.

Les portes s'ouvrent, je le suis de près, ma tête toujours légèrement baissée pour éviter d'être vue par de potentielles caméras. J'appuie mon épaule sur le mur, allégeant ainsi le poids de ma prothèse, soulageant ainsi la douleur alors que le contrebandier sonne à la porte. J'entends des voix à l'intérieur. Je fronce les sourcils, est-ce que j'ai bien entendu la voix d'une petite fille ? Ma mâchoire se serre. Je me suis peut-être trompée, mais je n'aime pas l'idée qu'il y ait un gosse dans l'histoire. Je n'aime pas l'idée de mettre en danger la vie d'un enfant. Pourtant, je n'hésiterai pas à menacer de lui faire du mal s'il le faut. Ça ne veut pas dire pour autant que je le ferais, je ne m'en suis jamais prise à un bambin et je ne le ferais jamais. C'est une règle que je m'impose. La porte s'ouvre, je laisse mon compagnon de route prendre la parole « Salut Nils, comment vas-tu ? J'aurais besoin que tu me rendes un petit service. Tu nous laisses rentrer s'il te plaît ? » même si ma tête est un peu inclinée, je peux tout de même relever mes yeux vers la personne que j'identifie comme une femme, une Balosar. Jolie. « Bonjour ... » je marmonne pas trop fort, petit sourire un peu forcé sur les lèvres pour faire bonne figure. J'espère qu'elle est réellement fiable et qu'elle ne va pas saisir la première occasion pour nous trahir. Déjà que je me dis que la femme que l'on a croisée en bas, qui descendait de l'ascenseur pourrait le faire même si j'ai utilisé ma persuasion pour l'influencer, je reste néanmoins tendus à l'idée qu'elle pourrait aller nous dénoncer. Planète de la République ou pas, on trouve partout des gens qui peuvent aller balancer.
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Le cri strident de la sonnette angoisse terriblement Nils, et si elle se rend vers la porte d’entrée d’un pas ferme et décidé, ce n’est que pour rassurer sa fille, lui donner l’impression qu’elles n’ont rien à craindre. En réalité, la brune à-demi endormie ne préjuge rien de bon de cette visite imprévue. Qui-que-ce-soit, il n’est pas attendu. Et en général, les Huxley ne reçoivent d’ailleurs jamais grand monde chez eux, si ce n’est personne. Seul le droid qui livre le courrier dépoussière à intervalles régulières l’interphone, or il est déjà passé ce matin. Et même si ce n’était pas le cas, il n’arriverait jamais à une heure si avancée de la journée.
Cette venue inopinée inquiète donc la jeune mère qui n’aime pas qu’on s’insinue dans son intimité sans y avoir été convié, ce qui n’arrive quasiment pas il faut bien le dire. Depuis qu’elle a quitté son mari et l’armée républicaine, elle a peur de le voir un jour resurgir, elle a peur qu’il lui enlève sa fille. Et même si ce n’était pas lui, elle refuse de voir son existence passée interférer avec son présent. Si elle a abandonné sa vie précédente, ce n’est certainement pas pour la recroiser au premier coin de rue.
Avec prudence, débordante d’appréhension, elle jette un coup d’œil au judas. La silhouette familière qui se tient dans le couloir semble la rassurer : elle lâche un discret soupir soulagé et déverrouille immédiatement la porte, offrant au nouveau venu un sourire chaleureux. Mais à peine entame-t-elle d’enthousiastes salutations à l’égard du contrebandier qu’elle s’arrête. Elle n’avait tout d’abord pas remarqué l’autre personnage encapuchonné et s’interroge désormais de sa présence, questionnements anxieux et méfiants. Elle détaille avec curiosité la jeune femme brune dont le rictus poli trahi un embarras certain et les yeux sombres semblent quelque peu fuyant. Avec courtoisie, elle s’écarte pour les laisser rentrer, ferme immédiatement la porte derrière eux. Son esprit boue toujours de milles questions qu’elle n’ose poser. D’un ton plus ou moins enjoué, elle annonce tout en resserrant les pans de sa robe de chambre autour d’elle :

« Quel bon vent vous amène? Mais ne restez pas dans l’entrée ! Installons-nous au salon !   »

Pendant ce temps, Phi observe la scène, intriguée. La voix forte, le timbre profond de l’homme l’intimide. Sa carrure imposante et sa haute stature lui rappelle à la fois celle des héros de contes, mais aussi celle des ogres et elle ne sait que choisir de la peur ou de l’admiration. Toujours très mal dissimulée derrière Oma, elle attend, le cœur allégé de l’affolement qu’avaient soulevé en elle les menaces de la droïd protocolaire. Mais rapidement, l’enfant perçoit l’agitation sous-jacente de cette dernière qui n’a pas dit un mot depuis l’arrivée des visiteurs. Tout d’abord, la petite-fille croit y voir de la déception et d’un ton goguenard et souffle narquoisement :

« Ah ! T’as perdu Mémé! C’est pas les Stormtroopers ! Si ça ce trouve c’est des gens de la décharge pour toi ! Parce que t’es vieille comme une poubelle et que tu serais mieux en casserole ! »

Insensible aux moqueries de l’enfant, la droid reste coite, attentive au moindre faits et geste des intrus. Phi s’apprête à sortir de sa cachette, ennuyée par le mutisme soudain du robot. Mais ce dernier abat avec lourdeur une main de fer sur l’épaule menue de la petite et la garde à distance tout en annonçant d’une voix faussement cordiale :

« Madame, Monsieur, bienvenue ! Vient avec moi Phi, nous allons préparer des boissons fraiches pour ses messieurs-dames qui souffrent sûrement de la chaleur. »

A sa suite, elle entraîne avec elle la fillette dont elle fait rapidement taire les protestations. Quelque chose ne tourne pas rond chez les contrebandiers, ce sont ses viscères de mécaniques qui le lui disent, elle se doit de tenir aussi loin d’eux que possible Phi puisqu’elle ne peut pour l’instant protéger sa propriétaire.

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Je rentre à la suite de mon ami, sur mes gardes. Qui sait ce qui peut nous attendre une fois à l'intérieur. Au moins, il me servira de bouclier si on nous tire dessus. Sait-on jamais ... à moins que ça soit un piège. Mon esprit fourmille de théories, je me méfie de ceux que je connais mais encore plus de ceux que je ne connais pas. Ni l'un ni l'autre ne répondons à sa question, j'imagine que ça va être à moi de parler, en même temps le problème me concerne directement. Mon regard se pose sur le droïde puis tombe sur la gamine, ma mâchoire se crispe. Pas de gosse, putain ! Juste pour ça, j'ai encore plus envie de me tirer de cet endroit. Passant ma main dans mes cheveux, je fais tomber volontairement la capuche qui couvrait mon visage. Ça m'a servi dehors pour me couvrir du soleil qui tape dure. Mémé ? C'est le nom du robot ou bien un surnom que lui donne la gamine ?! À voir. Je me laisse tomber lourdement sur l'un des deux canapés, je préfère pouvoir voir ce que fait le droïde même s'il semblerait que je ne puisse pas voir toute la cuisine, ça me convient. Je me méfie du robot, il ou plutôt elle est là pour protéger ses propriétaires et elle pourrait voir en où un danger. En soi, je ne lui en voudrais pas, c'est vrai que notre présence peut les mettre en danger, mais il est hors de question que je la laisse alerter qui que ce soit que nous sommes là. Mes yeux glissent vers la Balosar alors que le contrebandier prend la parole « Mon amie aurait besoin d'un hébergement momentané, en plus que tu inspectes sa prothèse. Bien entendu, dans la plus grande des discrétions ... » je pousse un soupir, mon dos caler dans le dossier du canapé, j'ai ramené ma jambe droite sur la gauche, mes mains posaient au-dessus de ma cheville « Ma prothèse me fait mal quand je bouge. Que ça soit en bougeant mes orteils ou en appuyant le pied sur le sol pour marcher, je ressens une décharge de douleur. Vous pouvez y faire quelque chose ? »

Je sais, je suis avare de mots, décrivant peu, je lui en parlerais plus amplement si elle me dit qu'elle peut agir et qu'elle me pose des questions techniques. Par contre, si elle cherche à savoir qui je suis, comment j'ai perdu mon pied, je lui ferais comprendre clairement que je n'y répondrais pas. Je suis tendue, mes yeux vont d'elle à la cuisine, souhaitant surveiller les deux. Même si la présence de la petite-fille me dérange, je l'aime bien, du peu que j'ai entendu je trouve qu'elle a de la répartie. Bon après, elle a été méchante envers le robot, mais je n'ai pas à me mêler de son éducation. Si c'était moi, je lui aurais fait comprendre qu'il faut rester gentil et aimable envers les droïdes. Je tend l'oreille au moindre bruit, cherchant à entendre des sons suspects. Sait-on jamais, même si nous sommes sur une planète de la République, ça n'empêche pas qu'il puisse y avoir des agents du Premier Ordre. La Résistance a bien des agents infiltrés sur beaucoup d'astres et il en va de même pour notre ennemi. Même si je suis confortablement installée dans le canapé et que mes mains sont posées sur ma jambe, je sais que je suis en capacité de saisir rapidement mon blaster ou bien de me relever pour manier mon sabre s'il le faut, même s'il me serait difficile de me mouvoir à cause de ma prothèse qui déconne. Mais c'est une bien faible douleur par rapport à d'autres que j'ai subie et un bien faible prix à payer si je souhaite rester en vie sans que le Premier Ordre ne le sache.
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Lorsqu’elle s’est installée dans le salon, ou plutôt lorsqu’elle s’est effondrée sur un des canapés, la jeune femme a également retiré sa capuche, offrant son visage à l’appréciation des habitantes des lieux. Nils la trouve jolie, une peau de porcelaine et de yeux de biches, elle n’a rien d’une contrebandière, rien d’une hors-la-loi en général. Même si elle s’est bien qu’il ne faut jamais se fier aux apparences, la chirurgienne ne peut s’empêcher de baisser sa garde face à un tel minois. Pourtant elle voit bien dans le regard de la nouvelle venue que malgré ses airs de poupée elle n’en a pas l’innocence, un voile de triste masque ses yeux sombres. Ce ne sont plus les raisons de sa venue ici qui intéresse la propriétaire des lieux désormais, elle aimerait connaître les histoires qui l’ont conduite jusqu’à cet appartement de Chanrdila, mais elle sent bien ses questions malvenues et les garde pour elle pour le moment.
Elle écoute posément la demande du contrebandier, puis les précisions qu’apporte la jeune femme. Nils ne peut qu’hésiter. Elle viendrait avec plaisir en aide à la brunette qui gît sur son canapé, mais elle lui semble colporter avec elle un lourd passé et c’est celui-ci qui l’effraye. Il est évident qu’elle craint de se faire trop remarquer, elle a donc forcément des choses à se reprocher, sa façon de se dissimuler, ses perpétuels coups d’oeils qui détaillent la pièce, or la chirurgienne souhaite éviter du mieux qu’elle le peut de potentiels ennuis. Pensive, jambes croisées, coudes appuyés sur ses genoux, le menton posé sur ses mains étreintes, elle réfléchit minutieusement aux risques qu’elle pourrait encourir avant de donner sa réponse. Enfin, après un long soupir elle se redresse et annonce :

« Je ne vous le cache pas, me mêler d’affaires qu’on préfère garder secrètes ne m’enchante guère, surtout pour Phi. Mais je vais voir ce que je peux faire. Pour commencer, nous allons nous occuper de votre pied si vous le permettez. C’est plutôt l’organique que la mécanique que je connais, mais avec les recrudescences des prothèses on est bien obligé de s’y former un peu.   »

Pendant ce temps, Phi cherche désespérément à en apprendre un peu plus sur les invités. Leurs allures singulières lui promettent mille histoires de pirates et autres mercenaires et elle boue d’impatience de pouvoir les écouter, mais Oma veille à la garder sous son aile. Avec lenteur, le droïde sort d’un placard un plateau, toujours sans une once de précipitation, elle y pose trois verres, deux sortes de jus de baies, une bouteille ouvragée que l’enfant renifle puis repose avec dégoût -c’est une liqueur amère aux vapeurs puissantes- ainsi qu’une simple carafe d’eau. Mais alors qu’elle s’apprête à poser cette dernière, le droïde la fracasse sur le sol avant de s’écrier :

« PHI! PETITE SOTTE ! Que tu peux être maladroite ! Il va falloir nettoyer ça maintenant ! »

La fillette n’a pas le temps de protester, immédiatement le robot plaque une main métallique sur la bouche de la petite pour la faire taire et rassure d’une voix douce Nils qui s’enquière de la situation, prête à bondir, alarmée par le fracas du verre brisé et le cri poussé par sa fille. Oma entreprend de ramasser les éclats de son œuvre sur le sol trempé de la cuisine sous le regard médusé et quelque peu effrayé de l’enfant. Après quelques secondes de silence, le droïde murmure de manière presque inaudible :

« Phi, écoute-moi bien, ta maman est en danger. Ces gens lui cachent quelque chose, j’ai besoin de toi pour l’en éloigner. Je vais leur apporter ce plateau, pendant ce temps, tu dois impérativement détourner son attention et la faire venir ici. »

Eberluée, la bouche grande ouverte, la fillette agite sa tête avec vigueur et adopte un masque très sérieux, pour elle tout ceci n’est qu’un jeu. Elle reste tapie dans la cuisine tandis que le droïde, ayant terminé sa tâche, apporte d’une démarche assurée le plateau et l’entrepose sur la table basse qui sépare Nils et ses invités. Au même moment, la chirurgienne termine ses propos :

« Pour ce qui est de l’hébergement, pas de soucis en terme d’espace, nous avons une chambre d’amis dans laquelle vous pourrez prendre vos aises. En revanche, il faudra discuter du délai. »

A peine a-t-elle finis sa phrase qu’une voix fluette s’exclame :

« Maman ! Maman ! Viens voir ! Viiiiiite ! C’est trop super important ! »


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Je comprends parfaitement la méfiance qui peut s'instaurer et le fait qu'elle ait des réticences, on ne peut pas omettre le risque que quelqu'un découvre qui je suis et aille prévenir le Premier Ordre. Je vis avec le risque et ceux qui m'entourent vive avec eux aussi. Cette femme a une gamine et elle doit prendre en compte sa sécurité, je le conçois tout à fait. Le Premier Ordre s'en fichera qu'elle soit mère ou non, ils seront capables de la tuer. C'est pour ça que j'ai moi-même des réticences, je veux qu'il ne soit fait aucun mal à cette gamine. Je ne suis pas pessimiste mais réaliste, même si je suis censée être morte si l'on apprend que je n'ai finalement pas été tué, je redeviens alors extrêmement recherché. Si le commando Rage se pointe ici, ça sera un massacre et je ne serais pas forcément en mesure de les protéger. J'ai déjà eu à les affronter à plusieurs reprises par le passé et ma dernière rencontre avec eux a mal tourné, j'en fais encore des cauchemars aujourd'hui. J'hésite. Dois-je lui demander simplement de s'occuper de mon pied ou accepter de rester ? Un endroit douillet, où me poser quelque temps me ferait du bien. Mais prendre le risque qu'une petite fille soit impliquée, je m'en voudrais pour le restant de mes jours s'il devait lui arriver quelque chose. Bon, le temps ne presse pas, je peux bien prendre ma décision lorsqu'elle a réglé le problème avec ma prothèse. Mais je me méfie de ce robot, il – ou plutôt elle – doit les protéger et peut-être serait-elle capable d'alerter le Premier Ordre ? Ou la police ? Ou taper un scandale au point que ça éveillerait les soupçons des voisins ? Je ne veux pas faire de vagues. « Posez le moins de questions possible vous permettra de rester en sécurité. Il ne vaut mieux pas que vous sachiez qui je suis, ça vous attirez plus de problèmes qu'autre chose … Sachez juste que j'ai fait certaines choses, mais que je reste quelqu'un de bien. » la curiosité n'est-elle pas un défaut ?

Je doute qu'avec ce que j'ai dit et ça lui donne une bonne impression de moi, mais il vaut mieux qu'elle sache – même si elle semble loin d'être bête – que moins de questions seront posées, plus sa fille et elle seront en sécurité. Il faut aussi qu'elle sache que j'ai les mains rougies par le sang. Pas que je serais prête à faire du mal à l'enfant, mais je serais prête à la menacer s'il le faut. La menace a tendance à marcher lorsqu'on le fait sur l'enfant d'une personne. Mes yeux vont soudain se braquer en direction de la cuisine alors qu'un éclat de voix se fait entendre de la part du droïde, je me tends l'espace d'un instant avant de me détendre. Ça ne semble pas bien grave. Mon attention retourne rapidement vers la Balosar qui a repris la parole. Il y a donc de la place pour m'héberger. Effectivement, il faut parler de délai. Peut-être qu'un petit mois pourrait aller ? À voir avec elle et surtout avec moi. C'est que j'ai la bougeotte et je vais finir par ne plus supporter d'être enfermée. Mais je ne peux me permettre de me balader dans les rues comme bon me semble. Il faudrait que je sois sur une planète isolée, loin des conflits de la galaxie, ou ayant pour allégeance la Résistance, pour pouvoir faire ça. « Si vous le voulez, on peut s'occuper déjà de ma prothèse, puis on discutera des détails après ? Ça vous laissera le temps de réfléchir. » qu'elle puisse peser le pour et le contre. Si elle ne veut finalement pas de moi, je l'accepterais sans protester. Que je lui laisse du temps pour réfléchir, c'est lui laisser une porte de sortie, car une fois qu'elle aura accepté et que je me serais installée, elle ne pourra plus revenir en arrière.

Mes yeux se sont posé un bref instant sur le droïde qui vient d'apporter le plateau alors que Nils finissait de parler. Je sursaute presque en entendant l'appel criard de la gamine à sa mère. Je me tends. Pourquoi je ne le sens pas ? A vrai dire, je n'ai pas l'habitude de côtoyer les gosses pour pouvoir juger, mais je me dis maintenant qu'elle aurait dû accompagner le droïde en revenant et ne pas rester dans la cuisine comme ça. Peut-être y a-t-il des armes cachées ? Peut-être que cette femme sait qui je suis et qu'elle est du Premier Ordre ? À moins que le robot veuille avoir un petit entretien avec nous ? Voilà ce que ça fait de se méfier de tout le monde et de ne pas bien dormir, on en devient parano. Je ne veux pas passer pour l'égoïste de service, je ne le suis pas, mais je veux savoir ce qu'il y a de si important, même si c'est adressé à la mère. « Demandez-lui ce qu'il y a de si important ... » par réflexe, ma main s'est portée sur mon blaster sans pour autant le sortir. Je sens alors des doigts se refermer doucement sur mon bras « Asce, ce n'est qu'une gamine. » Je soupire, mes yeux se baissent, c'est vrai que je m'emporte que pour une mioche. Les enfants sont si innocents et pourtant, certains savent jouer avec cette innocence pour jouer double-jeu et vous trahir. Voilà que je culpabilise, mes doigts délaissent la crosse de mon pistolet. « Allez-y, mais après on s'occupe de ma prothèse, d'accord ? » dis-je en portant doucement mes yeux vers la Balosar, j'espère qu'elle peut m'excuser de mettre ainsi emporter. Si elle était dans ma situation elle comprendrait mieux ma réaction, même si celle-ci était je l'avoue, excessive.
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Nils a ignoré la première intervention de la brune. Elle l’a parfaitement entendue, aucun doute là-dessus, mais elle a préféré faire mine de ne pas avoir réellement écouté, peu convaincue par ces propos. Elle a lancé à la jeune femme, un simple coup d’œil parfaitement neutre qu’elle laissait libre d’interprétation. En son fort intérieur, elle a muselé un sourire. Si elle conçoit que l’ignorance peu sans nul doute protéger, elle reste plus indécise face à la dernière affirmation de sa future patiente. Les « gens bien » ont-ils vraiment besoin de le préciser ? Toujours est-il qu’elle se passe cette fois-ci de commentaire.
Lorsque la mystérieusement brune ouvre à nouveau les lèvres, la balosar n’y accorde pas plus de temps que d’énergie. Un hochement de tête bref, précis, presque sec sera sa seule réponse. Ses traits quant à yeux restent figés, immobiles, empreints de cette expression d’une tristesse noble, sa seconde peau. Elle a beau être prévoyante et éviter du mieux qu’elle peut les imprévus, les grandes lignes de cet avenir tout proche lui suffisent pour l’instant, les détails viendront en temps voulus, certainement guidés par la logique, ils n’ont probablement pas besoin d’être planifiés.
Nils profite de ces quelques paroles pour jauger superficiellement son interlocutrice. Bien qu’indéniablement nerveuse, elle paraît douce, ses phrases concises mais efficaces pourraient être les témoins d’une certaine sagesse. Rien ne la pousse pour le moment à se méfier, prudence certes, mais pas de crainte réelle.

Son opinion s’égare pourtant suite à la réaction inappropriée de la brune qui lui fait face. Alors que Nils s’apprêtait à interroger sa fille, le ton cassant de son invitée l’a pétrifiée. C’est surtout ses gestes qui la paralysent, cette façon si soudaine qu’elle a eu de porter main à son blaster n’a rien de rassurant. Le doute s’infiltre dans l’esprit de la chirurgienne, peut-elle vraiment faire confiance à cette femme dont elle ne sait et ne saurait peut-être jamais rien ? Le visage de Nils se durcit en réponse à ce réflexe qui n’a rien d’anodin. Elle jette un coup d’œil à l’homme qui réinstaure le calme dans ce salon où la tension est apparue en une fraction de seconde. Le regard qu’il lui offre en retour se veut rassurant et demande la patience.
Nils s’oblige à lui faire confiance, elle n’aime pas pour autant ce qu’elle a aperçu, et encore moins le ton que la brune emploie par la suite. Désormais quelque peu inquiète, la balosar en aurait presque oublié la petite Phi qui la réclame. Lentement, elle se lève et se dirige d’un pas ferme vers la cuisine.

Entre-temps, la droid est arrivée dans le salon. Silencieusement, elle dispose trois verres sur la table transparente et propose d’une voix faussement enjouée, une carafe sculptée à la main :

« Vous prendrez bien un peu de Cassandran Brandy ? »


De son côté, Nils, parvenue dans la cuisine, observe d’un air soupçonneux sa fille. Celle-ci, joues gonflés et nez pincé, s’amuse à faire sortir ses antennes au rythme que ses joues dégonflent, c’est-à-dire à une lenteur affolante. Lorsque la fillette termine enfin son numéro, elle écarte les bras et lance un petit   « Tadaaa » peu convaincant, et peu convaincu.
Aussitôt, déçue, sa mère s’exclame :

« C’est tout ?! Mais Phi, ça fait des mois que tu maîtrises parfaitement tes antennes ! Pourquoi tu voulais que je vienne en vrai ? Et ne me prends pas pour une idiote! »

« Bah en fait c’est Oma qui m’… »

Le reste de sa phrase est brutalement avorté. Du salon ont jaillis des cris hystériques. Les deux balosars se précipitent hors de la cuisine, l’une curieuse et avide d’action, l’autre terrifiée.  
Le plateau ouvragé git au sol, jeté sans ménagement, il est légèrement cabossé. Par miracle, il n’a rien entraîné dans sa brève course et verres et carafe semblent en sécurité sur la table. Dos à Nils & Phi, leur droid se tient, face aux deux invités, menaçante, elle tient entre ses mains de fer le blaster de sa propriétaire. Si elle était faite de chaire et de sang, elle tremblerait sûrement, mais ici, elle reste ferme. D’une voix assurée, elle annonce :

« Phi, Nils, pas un pas de plus ! Cette femme, je savais que j’avais déjà vu son visage quelque par : c’est une résistante, mais surtout une résistante morte ! Elle a été tuée il y près d'un an. Je ne sais pas qui ce tient devant nous, mais cette personne ne devrait pas exister! »

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Trop tendue, voilà que je dérape, chose dont je m'en veux tout de suite après. Vivre comme ça n'est pas bon, vraiment pas bon, surtout pour moi qui vais mal, mais je ne peux faire autrement. Il faudrait que je me pose, définitivement, ça serait bien. M’arrêter dans un endroit pour juste faire une pause avant de repartir, ça ne m'ira plus à long terme et au fond, ça ne me va déjà plus. Fugitive, je suis et je vis ainsi mais ça ne pourra pas durer éternellement. Si je m’arrête ici, dans cette famille, je sais que tôt ou tard – plutôt tôt que tard – je finirais par repartir. À l'aventure, peut-être. Bouger constamment serait sûrement la meilleure des choses à faire et à une époque ça ne me gênait pas, mais aujourd'hui, si. Rester ici me semble être à la fois une bonne et une mauvaise idée. Le logement est sympa, je pourrais m'y reposer – peut-être trouver ce calme intérieur que je cherche tant ? – mais le fait qu'il y ait cette enfant me dérange. Ma présence pose un risque, un danger et je m'en voudrais – toute ma vie – si j'attirais le malheur sur cette famille. Mais j'en ai besoin ne serait-ce que quelques semaines, le temps de souffler avant de m'en aller de nouveau vers je ne sais quelle destination. Je comprendrais qu'après mon geste la Balosar ne veuille plus de moi chez elle, je comprendrais si elle se méfie. Je me méfie bien de moi-même. J'ai remarqué l'expression qu'elle a prise lorsque j'ai porté ma main à mon blaster. Ce n'est guère rassurant quand quelqu'un menace d'utiliser son arme, surtout lorsque cette personne se montre impulsive.

Je l'observe qui quitte la pièce tout en tentant de calmer cette paranoïa qui m'a gagné depuis que je suis partie de la Résistance. Elle n'est pas entrain de filer appeler le Premier Ordre pour leur signaler ma présence, elle est juste allée voir sa fille qui lui a demandé de la rejoindre. Je n'ai pas à m'inquiéter. Je passe une main sur mon visage tout en poussant un soupir. Le droïde qui est revenu nous propose de l'alcool, je secoue la tête négativement en la remerciant et lui répondant sans méchanceté ni agressivité dans la voix que je n'en veux pas. Par contre, mon compagnon de voyage lui accepte volontiers un verre. Il tient bien l'alcool alors je n'ai pas à m'inquiéter. Je commence à peine à me détendre au moment où le robot décide de péter un câble, lâchant brusquement le plateau – qui évite miraculeusement d'aller à la rencontre des verres et de la bouteille – et sort un blaster qu'elle pointe sur nous, ou plutôt sur moi. Et merde ! Je bondis sur mes pieds, flingue au poing, prête à attraper mon sabre laser s'il le faut. Mon regard rempli de reproches glisse vers le contrebandier qui m'a amené ici. Il n'y aurait pas de problème hein ? Je n'avais pas à m'en faire, pas vrai ? Mes yeux vont vers le droïde qui ordonne à sa propriétaire et la fillette de ne pas approcher. Putain ! Elle sait qui je suis !

Je comprends sa méfiance, je suis censée être morte. « Tu avais dit qu'il n'y aurait pas de problème. » dis-je à l'adresse de l'homme et sans attendre de réponse de sa part j’enchaîne « Tuée ? Tu étais là pour voir les corps ? au moins on sait que c'est crédible maintenant ... je te conseille de baisser ton arme, tu es seule contre nous deux. Tu n'as qu'un tir. Choisis bien. Nous ne voulons faire de mal à personne, d'accord ? » je tourne mon regard vers la femme « Si j'ai dit que moins vous en savez, mieux c'est, ce n'est pas pour rien. En effet, votre droïde a raison, il y a un an, j'ai été déclaré morte, et j'aurais dû l’être. Mais j'ai eu de la chance ... enfin, si on peut appeler ça de la chance ... » dis-je en soupirant. Je me demande encore aujourd'hui pourquoi suis-je toujours en vie. Quelle est la raison à tout ça ? « Mon commando a été détruit par les Rages et j'y ai perdu mon pied à défaut d'y perdre la vie. » évitons de leur parler de Sienna qui a réussi elle aussi à en réchapper. « Alors en effet, je ne devrais plus exister, mais je suis là, devant vous, bien en vie et en ayant besoin de vos services. Si vous ne voulez plus de moi en ayant les informations que vous avez à présent, je comprendrais et ne vous en voudrais pas. Moi-même, j'ai des réticences en sachant que vous avez un enfant. Mais je vous demande juste de vous occuper de ma prothèse et de ne rien dire à personne, s'il vous plaît. » tout en parlant j'ai rangé mon arme dans son étui et j'ai avancé mes mains un peu devant moi pour montrer que je ne leur veux pas de mal « Je ne fais plus partie de la Résistance, vous pouvez me juger si vous le voulez, je m'en fiche. J'ai juste besoin que l'on répare mon pied et d'un endroit où me poser quelque temps, ici ou autre part, ça n'a pas d'importance tant que le Premier Ordre n'apprend pas que je suis toujours en vie ... » durs mots à prononcer quand on me connaît, je n'arrive pas à considérer ma prothèse comme mon pied. Mon pied, je l'ai perdu durant ma dernière bataille. « Pouvons-nous nous rasseoir et discuter calmement, s'il vous plaît ? »
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