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beyond good and evil, part 1 (nev-ora)

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beyond good and evil


En entrant dans Mos Eisley, la ville la plus proche de la maison de son amie Nova Yvalys, Feren se retrouva presque assailli par la foule qui se déplaçait dans les rues, par l’écho bruyant qui s’élevait du brouhaha ambiant. Sa silhouette noire se fondit dans la masse, ignorant les démarcheurs de paris qui promettaient monts et merveilles pour la prochaine course de modules, évitant les insupportables petites mains tendues en quête de crédits. Le zabrak coupa par des ruelles peu recommandables pour se rendre dans les quartiers misérables de la ville, ne rencontrant pas d’ennuis, sans doutes à cause du sourire mauvais plaqué sur ses lèvres et du reste de son visage restant dans l’ombre du capuchon qui ne disaient rien qui vaille. En arrivant sur Tatooine un jour plus tôt, il était loin d’imaginer de pouvoir à nouveau remettre la main sur ce qui lui avait été outrageusement volé, par cette padawan instable qui lui avait pourtant longtemps servi de petites mains associées à ses affaires assez lucratives. Et après tout ce qu’il avait fait pour elle, les crédits dont il l’avait payée la mettant ainsi à l’abri de la faim et du froid, et même, pire, cette fois-là où il l’avait tirée d’un mauvais pas contre les sbires du Premier Ordre, elle l’avait… volé ! Et cela n’avait pas été seulement le Darth qui avait été ainsi dépouillé, mais tout l’Ordre Sith qu’on avait privé de précieuses tablettes gravées !

L’ingrate ne perdrait rien pour attendre alors que pendant de nombreux mois, le zabrak avait perdu sa trace parce qu’au moment où il s’était rendu compte de la disparition de ses objets, la jeune femme s’était déjà envolée, probablement à l’autre bout de la galaxie. Et pourtant, aujourd’hui, il ne sut d’ailleurs si c’était le hasard ou si c’était la Force qui leur jouait un tour, les deux anciens associés se retrouvaient sur la même planète. Si proches l’un de l’autre. La puce lui avait été mise à l’oreille quand son amie lui avait parlé d’une cliente étant venue la voir pour se faire réparer ses prothèses de doigts. Le zabrak n’avait pu croire au début que c’était vrai, que c’était bien elle et pourtant, en demandant discrètement, l’air de rien, quelques précisions, si, tout correspondait. Il n’avait plus qu’à espérer que la padawan se trouvait encore sur Tatooine, cela étant encore très récent, puis à retrouver sa trace, ce qui revenait à chercher une tôle de vaisseau dans un champ d’astéroïdes. La petite était douée, il devait le concéder. D’autant que Feren ne l’avait jamais sentie très à l’aise dans des endroits trop plein de monde. Et maintenant qu’il savait ce qu’elle était, il comprenait beaucoup mieux pourquoi.

Loin de se sentir découragé par la tâche ardue qui l’attendait, le zabrak préféra prendre de la hauteur en se postant sur la terrasse de toit d’un petit bar miteux, pouvant ainsi mieux observer ce qui se passait dans les rues en contrebas et réfléchir à sa stratégie. Après tout, il avait déjà fait ça, pendant des années. Traquer des Jedi qui se pensaient introuvables, invisibles, oubliés. C’était il y a bien longtemps, cependant cela s’était inscrit en Feren comme une marque indélébile, comme une marque gravée au fer rouge. Que ferait-il à la place de cette petite Nova pour ne pas être retrouvé, pour n’attirer l’attention de personne ? Des gens l’auraient forcément aperçue, sans toutefois garder le moindre souvenir marquant d’elle. Pour la connaître un peu, le Sith l’avait trouvée prudente, introvertie, pas le genre à chercher les ennuis. Mais peut-être un brin trop prudente. En tout cas, il songea qu’il ne servait à rien de chercher du côté du spatioport, là-bas, personne ne faisait attention à personne, les habitués étaient trop enfoncés dans leur routine pour en lever leur nez. Quant aux bars et cantinas… non, trop de monde, et puis, sur Tatooine, c’était ce genre d’endroit où on pouvait vite avoir des ennuis. Toutefois, elle restait un être humain comme les autres, et en cela, elle avait besoin de dormir et de s’alimenter, comme tout le monde. Restait plus qu’à savoir où.

Alors Feren commença sa chasse au padawan. Ecumant les petits vendeurs dans les rues peu fréquentées, les hôtels miteux qu’une personne normale préfèrerait éviter. Les gens n’étaient pas très causant, et sur cette planète dirigée par les Hutts, tout se négociait. Il suffisait de se montrer soit très persuasif, ou bien d’aligner les crédits sur la table, pour que les langues commencent à se délier délicatement. Le monde était ainsi, tout se monnayait, dans l’or ou dans le sang. Ce fut ainsi qu’il remonta, peu à peu, la trace de la jeune femme. Il ne sut combien d’heures passèrent tandis qu’il était arrivé en ville dans la matinée, seul son estomac finit par se rappeler à son bon souvenir pour l’obliger à prendre une pause casse-croûte. Le soir ne tarda plus à faire chatoyer le ciel d’une lueur écarlate et avec son arrivée, le zabrak finit par trouver le bon hôtel. Enfin. Parce qu’en plus de ça, cette chère Nova avait eu la délicatesse de ne pas rester longtemps au même endroit. C’en était passablement agaçant. Le propriétaire de l’établissement pour le moins crasseux accueillit ses premières questions avec le grognement le plus dédaigneux de la galaxie. Ce n’était pas le moment de jouer avec les nerfs du zabrak, dont le sourire s’évanouit pour laisser place à un air menaçant.

« Je vais répéter ma question. », articula-t-il très lentement, tandis que sur le comptoir, les doigts de sa main droite se resserraient légèrement, comme s’ils tenaient une prise invisible, et que l’aura du côté obscur brilla soudainement dans ses yeux. « As-tu vu la fille que je viens de te décrire ? », gronda le zabrak en faisant agir la Force. Le gars voulut certainement l’envoyer paître au vu du regard qu’il lui lança mais au lieu de cela, il se figea de stupéfaction et d’effroi, portant alors ses mains à sa gorge sans comprendre ce qui se passait et n’articula que quelques gargouillis incompréhensibles. « Quoi ? Je n’ai pas très bien entendu. », rétorqua Feren en relâchant un peu la pression. Le patron de l’hôtel avala une goulée d’air avant de dire finalement que oui, c’était une cliente. Un nouveau sourire se dessina sur les lèvres du Sith. « Quelle chambre ? » L’interrogé le foudroya du regard et Feren lâcha un soupir impatient en resserrant à nouveau la prise. Dans un nouveau gargouillis, un numéro s’échappa alors. Bien, on avançait. « Elle est là ? » Secouement de tête négatif. Hum, c’était mauvais. Il aurait préféré la surprendre ici sans plus attendre, au lieu de quoi il lui faudrait encore patienter. « Tu ne m’as jamais vu. », dit-il au gérant sans le relâcher pour autant. Il se pencha un peu plus vers lui. « Et si tu préviens qui que ce soit de ma présence, je te promets de réduire ton hôtel en miettes, et toi avec, si bien que personne ne retrouvera le moindre reste de ta misérable existence, c’est compris ? » Acquiescement affolé de la tête qui devenait écarlate par le manque d’air. Le Sith relâcha d’un coup le gérant qui se laissa tomber. Le zabrak passa derrière le comptoir et s’empara du pass du gérant qui lui permettait d’ouvrir les chambres, avant de se diriger vers l’étage qui correspondait à celle de Nova, où il l’attendrait directement.
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Between good and evil
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Même après toutes ces années, Nev-Ora était toujours autant dans son élément entourée par tout ce que la galaxie avait de plus dépravé, corrompu et mal-aimé. Mos Eisley, ou le vide-ordures de la galaxie. S'y déversait tout ce qu'elle avait de plus médiocre, les rebus un peu comme elle. Parfois pires. Parfois meilleurs. Et jusque là, la Padawan n'avait trouvé plus semblable au trou monstrueux ou elle avait grandit. Pas de quoi la mettre à l'aise. Mais au moins, elle savait à quel genre de spécimens elle avait affaire.
Sa capuche baissée sur la tête, la frêle humaine zigzaguait entre les bâtisses couleurs sables chauffées par le soleil, les yeux toujours mobiles, prenant dans tout ce qui se passait autour d'elle. La ville était pleine de vie et donc, de dangers. Les ruelles isolées et les chemins de traverse était d'autant plus dangereux sur une planète comme Tatooine, mais préférable pour qui souhaitait rester discret. Nev-Ora préférait se faire raquetter ou menacer dans un coin sombre qu'être sous le feu des regards...

Fort heureusement, elle avait étudié attentivement des plans des villes qu'elle fréquentait, repéré par avance sa zone de recherche pour éviter la casse et se prévoir des échappatoires. Elle était quasiment certaine qu'elle trouverait Sam ici, mais quand ? La divination était une capacité à double tranchant, et jamais précise. Dont Nev-Ora se serait bien passé, d'ailleurs, pour quelque chose de plus utile et moins traumatisant comme le saut de force. Qu'elle ait pu repérer le lieu via ses flashs était déjà un exploit en soit -une chance qu'elle soit si souvent venue sur la planète désertique auparavant.
L'inconvénient, c'était qu'elle ne pouvait pas se balader en montrant à tout va son holo-photo de Sam. Ni ici, ni ailleurs. L'on pourrait s'imaginer qu'une prime était sur sa tête, ou bien quelqu'un reconnaîtrait en lui un Jedi.... Elle ne savait pas exactement ce qu'était devenu Ben Solo, mais il se souvenait sûrement.  Trouver un compagnon perdu sans moyen de communication ni aucune idée du lieu ou il pouvait être était comme chercher une aiguille dans l'entièreté des niveaux de Coruscant. Elle devait s'en remettre à la Force.... ou plutôt à la force de son désespoir, et à son bon sens. Oh, comme Nev-Ora regrettait Naboo. Ils n'auraient jamais du aller là-bas, la Force en soit maudite. Peut-être qu'ils n'auraient pas été séparés alors.

Elle s'arrête sur le chemin du retour à un étal de rations et eau potable. Cela faisait déjà plusieurs jours qu'elle était ici et la majeure partie de ses économies était en crédits républicains. Si elle ne trouvait pas Sam bientôt, il faudrait qu'elle trouve un boulot. Mais Nova n'avait pas fini de régler ses prothèses -ces fichus pièces devaient être dégotées ou construites- alors sa main droite n'était pas complètement opérationnelle. Pas sur qu'on l'embauche comme serveuse dans la cantina locale...
Ecumer les rues des villes du coin n'était pas le plus long. C'était surtout de constamment avoir un œil partout, et prendre des détours pour éviter d'être suivie. Il lui fallut deux heures pour rejoindre son hôtel miteux pourtant non loin. La peur lui collait aux basques, et ce n'était pas comme si elle avait d'autres matières pressantes qui l'attendait.

Nev-Ora entre à un pas pressé dans l'hôtel, et passe sans un mot à côté du gardien. D'un regard elle constate qu'il la fixe avec un air étrange, nerveux, et ce faux sourire dégoulinant aux lèvres. Sûrement la première fois qu'il lui souriait. Suspicieux. Mais elle ne le verrait plus après ça, de toute manière. Temps d'aller crécher ailleurs, deux jours dans la même piaule, c'était déjà trop, beaucoup trop. Elle avait repéré son prochain hôtel, de l'autre côté de la ville, plus prêt du spatio-port. Maintenant qu'elle était seule c'était encore plus nécessaire qu'elle prenne les plus grandes précautions. Changer d'hôtel ou de squat tous les deux jours n'était que le minimum pour ne pas trop attirer l'attention sur son comportement étrange... Quoique, à Tatooine il y avait tellement de criminels que regarder constamment par dessus son épaule était la norme...

Elle s'avance silencieusement et ouvre la porte en grand, par habitude : ouvrir d'un coup de pied, regarder l'ensemble de la pièce, vérifier que tout est en place. Jamais rentrer sans se méfier et s'enfermer dans une pièce qui pourrai potentiellement être un piège mortel.
Ce n'est pas ce qui la sauve du choc lorsqu'elle tombe sur l'intru aux contours dessinés par les agonisants derniers rayons des soleils presque couchés. Qui lui donnait une teinte sanglante, si bien à propos.

Mouvement brusque de recul, alors que les yeux s'habituent à la presque obscurité et à la merde de bantha dans laquelle allait se terminer cette journée. Pour ne pas dire sa vie.

« F--Fe..ren.. » La voix tremblante qui s'élève dans la semi-obscurité devrait être celle d'une petite fille effrayée... pas d'une Padawan élevée dans les rues qui avait connu bien pire scénario dans le passé. Mais le poids d'un regard oxydé par le côté obscur plus une bonne année de colère entretenue avait cet effet là sur les nerfs. En tout cas sur les siens. Surtout après tous les scénarios de retrouvailles, chacun plus sanglants que les autres, qu'elle avait imaginé pendant sa cavale...

C'est donc en faisant preuve d'un sang-froid exceptionnel -pour elle- que Nev-Ora resta figée sur place une fraction de secondes.... avant que la réalisation ne la frappe comme une poussée de Force en pleine face, et que la panique aigue fasse valser tous les meubles de la pièce en rompant le silence assourdissant.
Et qu'elle ne détale à toutes jambes dans la direction inverse à celle du Sith encapuchonné assit sur son lit comme s'il en était l'empereur.

Survivre, ce n'était pas toujours joli et héroïque à voir, après tout.

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En entrant dans la chambre de Nova, après avoir refermé la porte derrière lui, ce qui plongea alors le Sith dans la pénombre où le seul éclairage était la lumière mourante du crépuscule, Feren observa lentement la disposition de la pièce, amusé à l’idée que la jeune Padawan s’était trouvé là un bien maigre cocon tranquille. Quoique la jeune femme ne devait se sentir en sécurité nulle part et ne pouvait certainement que rarement dormir sur ses deux oreilles. Il tourna autour du lit avec un sourire narquois aux lèvres, s’arrêtant un instant face à l’armoire poussiéreuse, vide. Prudente, la petite, oui, vraiment prudente. Par certains aspects, c’était une qualité appréciable. Le Darth avait toujours songé, une fois qu’il avait détecté sa sensibilité à la Force, qu’elle pourrait faire une Sith accomplie. Le potentiel de ses émotions avait toujours été intéressant. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, la jeune femme était encore troublée par ses peurs, ses colères… peut-être était-ce toujours le cas. Après tout, les Jedi tentaient de les refouler, mais si elles étaient bien présentes, bien ancrées, ce n’était que peine perdue, ce n’était qu’une chose contre-nature.

Ayant terminé son inspection sommaire de la chambrée qui était à l’image du reste de l’hôtel et de son propriétaire, c’est-à-dire, complètement moisie, le zabrak se laissa choir sur le lit, en testa le ressort puis attendit patiemment que sa proie ne se jette directement dans ses bras. Ce qui, par chance, ne tarda plus à arriver. Des pas firent grincer le sol du couloir, tout près de la porte, ce qui recentra alors l’attention du Sith. Les coudes posés sur les genoux comme s’il était assis comme un monarque sur ce lit miteux, ce fut avec les lèvres étirées en un sourire sardonique qu’il vit la porte s’ouvrir en grand, sur la frêle silhouette de Nova. Qui se figea instantanément au moment où elle l’aperçut et surtout, le reconnut. A cet instant, Feren aurait été incapable de savoir ce qu’il pouvait y avoir de plus satisfaisant que la terreur qui saisissait la jeune femme et qui transpirait jusque dans sa voix bégayant le nom du Sith. Sa mémoire semblait encore fonctionner, à défaut du reste, songea-t-il tandis qu’une lueur de moquerie traversait son regard.

Il s’appuya sur ses pieds, sur le point de se lever, quand, à peine à moitié redressé, une vague de Force secoua toute la chambre. Et lui fit perdre l’équilibre dans ce formidable déchainement de panique. Il tenta de faire basculer son poids en avant pour éviter d’être balancé contre le mur du fond comme le reste des meubles et atterri lourdement à terre, sur un genou, les doigts crispés sur le plancher comme un coureur au moment du départ. D’ailleurs, en parlant de courir, voilà que la Padawan avait pris ses jambes à son cou pour détaler dans le couloir. Feren lâcha un feulement rageur et bondit à sa suite, sortant de la chambre pour la prendre en chasse. Elle ne lui échapperait pas, cette fois ! Un an à attendre et à ruminer, c’était trop, il n’attendrait plus un instant de plus pour récupérer son bien et lui donner la bonne correction qu’elle méritait. La jeune femme n’était pas très grande mais la peur la faisait détaler comme un lièvre dans le couloir.

La voir fuir alors qu’il avait été si près du but libéra une vague monstrueuse de ce courroux accumulé durant l’année écoulée. Les muscles de son dos se contractèrent, comme s’il était prêt à bondir furieusement vers la Padawan qu’il voyait à présent comme une proie, mais au lieu de cela, ce fut son bras qui se détendit comme un ressort et ses doigts qui serrèrent l’invisible, la Force qui agit pour cueillir en son sein la pauvre Nova. Les doigts de Feren se refermèrent d’un coup tandis que la Force, elle, serra brusquement une prise à laquelle on ne pouvait échapper autour de la gorge de la jeune femme pour la stopper net dans sa course. « Allons, tu ne vas tout de même pas t’en aller si vite alors que nous avons tellement de choses à nous dire. », susurra le Sith en s’approchant d’elle à pas lents en maintenant la pression et, parvenant finalement à son niveau, se posta face à elle pour darder son regard de braise dans ses yeux. Pour observer son visage dont la teinte commençait à expérimenter quelques nuances de rouge. « Je ne pense pas avoir besoin de te rappeler pourquoi je suis là. », ajouta-t-il froidement, contemplant encore la suffocation de la Padawan pendant quelques instants, avant de la relâcher brutalement.


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#1 'Capacité Facile' :
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#2 'Capacité Normale' :
beyond good and evil, part 1 (nev-ora) Echec10
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S'il y avait bien une chose dont elle était fière, c'était de ses capacités à survivre, et par extension, à courir vite. La vitesse, pour compenser le manque de force et de talent. La vitesse, pour semer, voler, abuser, valser entre les ennuis. Ou, tout simplement, pour échapper à un Sith en colère. Entendre les boum qui suivent son utilisation instinctive de la Force est loin de la rassurer, elle fait à peine attention à bruits de fond -même si la petite partie de son esprit encore dans le déni se demandait ce que faisait un chat furieux derrière elle...

Les lourds pas qui la poursuive coupent court à toute pensée annexe. Fuir. Fuir. Fuir. Survivre.
Paniquée ou non, elle passait en mode auto-pilote, l'instinct de survie et l'adrénaline donnant des ailes à l'anguille de Padawan. Pas besoin de réfléchir. Courir, sauter par la fenêtre ouverte, atterrir sur le toit voisin en une roulade, prendre une de ses routes de secours....

Ou pas.

La poigne de Force la coupe en pleine course, l'arrêtant net, le corps devenant encore plus tendu par réaction naturelle à l'étouffement. NON !!! Elle meurt sous le coup, sa fuite, elle meurt et Nev-Ora perd à nouveau le contrôle.
Elle agrippe son cou, griffe presque la peau avec huit doigts pour l'arracher à elle, cette Force ignoble qui brûlait et qui tuait et qui trahissait. Pathétique tentative de desserrer les doigts invisibles qui broyaient lentement sa trachée, étouffaient les maigres étincelles de vie tremblotantes dans la cendre.... Hurlement silencieux, tué avant même d'être sortit, jambes battant dans le vide alors que la volonté de Feren, cette pourriture, l'arrachait au sol et à ses espoirs inexistants.
La terreur grandit, brasier maintenant incontrôlable, plus les secondes s'égrènent. Elle peut littéralement voir sa fin, lorsque le Zabrak aux couleurs de furie se poste devant elle, yeux dans les yeux, à égale hauteur pour une fois. Mais pas égaux, non. C'est bien joli de lui parler mais, les yeux révulsés, la bouche ouverte dans cette parodie d'inspiration, le visage rougit, puis bleuit par l'effort et le manque d'air, les mots sont lointains et incohérents. Comme ses pensées, alors que l'inconscience se rapproche et qu'elle ne peut plus rien faire que se débattre comme une forcenée. Sam, Sam, Sam...!!

La libération n'est pas un cadeau. Elle s'écroule sur le sol poussiéreux sans même se rendre compte de la force de l'impact. Nev-Ora tousse à s'en arracher les poumons, ses premières tentatives d'inspirer de l'air réduites à néant par la crise de panique qui menaçait. Noir, chaînes, métal, poupée vivante, plus d'air, plus d'air, à l'aide, Sam... Elle avait été transportée à nouveau dans un passé enfoui et qui devait le rester. Raclure.
Elle lutte, peut-être plusieurs minutes, ou juste quelques secondes, qu'est-ce qu'elle s'en foutait, le corps parcouru de tremblement et de quintes de toux, ses ongles rongés rentrés dans les paumes de ses mains.
Son monde se réduit au sol dégueulasse sur lequel elle a atterrit la tête la première. Respire. C'est encore une fois l'instinct de survie qui la fait sortir de son immobilisme et vaincre le gros de la panique. Faire attendre un Sith en colère visiblement pas d'accord pour la laisser fuir une seconde fois ? Mauvaise idée. Et ce n'était pas le moment de mourir, si proche de Sam peut-être...

« Ré...cupérer tes objets... » Une quinte de toux coupe sa tirade pleine de fausse assurance, comme si la brûlure causée par la marque qui ne tarderait pas à apparaître sur sa gorge, comme un collier d'esclave au fer rouge, la moquait. « ...d'arts volés puis m'achever. » Comme du bétail arrivant enfin à l'abattoir qui leur était destiné. C'était souvent comme ça qu'elle s'imaginait les Jedi, elle : de la chair à sabre ennemi, des idéalistes condamnés et haïs par tous. Condamnés d'avance. Voilà pourquoi ils étaient si peu nombreux maintenant. Trois, sans compter les traîtres, au dernier décompte... Qu'ils étaient beaux, les nobles défenseur de la paix et de la justice ! Et ou était la justice là-dedans ?!!!

Elle se redresse difficilement sur ses genoux -faisant un peu semblant, elle était plus résistante que ça, mais paraître plus faible qu'on ne l'était sauvait la vie- et lève enfin les yeux volontairement vers le Zabrak. Pour les détourner rapidement afin d'étudier ses options sur le terrain. La fenêtre était tout près... Mais pas maintenant. L'étranglement de Force l'avait affaiblie, il faudrait une diversion. Dégainer son sabre laser ne le surprendrait pas autant que la première fois, un an plus tôt. Pleurer non plus, elle le faisait déjà, de toute manière. Des sanglots nerveux, son émotivité dévorante la rendant incapable d'affronter tout ça avec le calme et le sang-froid d'un Jedi.

Sa voix tremble toujours autant, mais il y a quelque chose, dans son ton, dans ses yeux. De sombre, de colérique, de rancunier. Quelque chose qu'on ne trouvait pas chez les mignonnes petites bestioles sur le point de se faire manger. « ...Si tu crois que je suis assez naïve pour garder mes seules garanties sur moi... » Les enseignements de son Maître sont un fouillis lointain dans son esprit. Négociation, diplomatie, pas son point fort. Le silence était son domaine, essayer de raviver une flamme de bonté en Feren avait été une erreur même s'il lui avait donné une raison d'essayer en lui sauvant la vie. Mais oh, quelle erreur. Maintenant... Presque épinglée par la seule force du regard du Zabrak, dans lequel elle voyait ses derniers instants se refléter. Pas besoin de divination pour ça. N'importe qui pouvait deviner l'avenir. Ca finissait toujours dans la mort et le sang.

Et ses yeux, jaune acide, rouge dévorant, brûlaient encore derrière les rétines de Nev-Ora, même lorsqu'elle les fermait.

©Pando
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La patience du zabrak avait été clairement poussée à bout par la petite Padawan à partir du moment où elle lui avait dérobé les tablettes, juste avant de disparaître au fin fond de la galaxie. D’autant plus qu’associer la notion de patience à un Sith était l’euphémisme le plus exagéré qu’il était possible d’imaginer. Feren n’était pas de nature à attendre une éternité, surtout depuis qu’il avait perdu vingt-quatre années en stase. Qu’il était alors doux de contempler toute la palette de couleurs que le visage de la jeune femme arborait, de ressentir la terreur qu’elle éprouvait alors que la suffocation l’amenait lentement mais inéluctablement vers les portes de la mort. Il ne pouvait que se réjouir de ce qu’il infligeait en cet instant à Nova, malgré toute la complicité passée. Tout ça s’était écroulé, s’était réduit à l’état de miettes et de cendres lorsqu’elle l’avait volé. Vile trahison. Geste impardonnable. Et surtout, affiliation abjecte avec les Jedi, ces reliques poussiéreuses, dépassées et arrogantes du passé. Il n’y avait plus de magnanimité possible : elle cèderait, ou elle mourrait. Parce que le lion ne s’associait pas avec le cafard.

Lorsqu’elle s’écroula sur le sol, secouée de spasmes, emplissant le couloir silencieux du son de ses inspirations suffoquées, Feren la regarda de haut, le regard brillant du plaisir qu’il allait éprouver en recommençant puis en terminant le travail. Etait-il donc un monstre, un être aussi ignoble pour se repaitre ainsi de la souffrance d’autrui ? Non, juste un zabrak, juste un Sith qu’on avait poussé à bout et dont la jauge de tolérance était fort maigre. Toutefois, en venant ici, Feren avait su d’avance qu’il ne la retrouvait pas pour la tuer. C’eut été trop simple de l’achever ici, d’une strangulation ou d’un coup de sabre-laser. La vie était d’un ennui particulièrement profond, quand tout était trop simple. Mais puisque la Padawan le lui suggérait si bien… « En voilà une idée fabuleuse. », rétorqua-t-il avec un sourire mauvais plaqué sur le visage. « Voyons, ces objets, je ne les ai pas volés… j’ai simplement repris ce qui appartenait déjà de droit à ma… famille. », ajouta le Sith sur un ton sirupeux, en guise d’aveu moqueur mais toujours indirect et subtil quant à son appartenance à l’Ordre.

Après tout, il ne le lui avait jamais révélé de manière verbale ni officielle, bien qu’elle avait probablement des doutes. Ce n’était pas une fille stupide. Elle avait compris il y a longtemps que Feren suivait la voie ténébreuse de la Force. De là à être un Sith, il n’y avait plus qu’un pas à franchir. Le zabrak ne la quitta pas de ses yeux féroces alors qu’elle se relevait difficilement, comme si elle était encore bien sonnée par l’étranglement de Force. Et pourtant, malgré cette faiblesse physique affichée, dans le regard de la petite Nova flamboyait ce torrent d’émotions qui ne pouvait que plaire à Feren. Elle avait la colère, elle avait la rancune au fond de son cœur. Elle avait les clés pour accéder au Côté Obscur. Le Darth lâcha un ricanement caverneux : sérieusement ? Comptait-elle vraiment jouer à ce jeu-là ? C’était une très mauvaise idée de sa part. Les négociations, c’était bon pour les droïdes, et lui n’avait pas l’intention de marchander quoi que ce soit pour récupérer son dû. « Je te croyais plus futée que ça… » cracha-t-il avec une douceur feinte, où se cachaient des lames de rasoir acérées à chaque syllabe.

Le zabrak se pencha lentement vers le visage de Nova, porta une main gauche presque amicale, mais ferme, à son épaule tandis qu’il esquissait un sourire faussement apaisé. « Ecoute-moi bien… » murmura-t-il tandis qu’une soudaine lueur d’intransigeance et de haine noya son regard vers l’incandescence d’un rouge plus vif, plus insupportable. Sans crier gare, le Sith s’empara d’une poignée de cheveux de la jeune femme, presque à la racine, et la tira vers lui sans ménagement pour lui susurrer à l’oreille : « Je te déconseille de vouloir jouer à ça avec moi. Crois bien que si tu m’échappes encore, je n’aurai aucun remords à mettre cette ville à feu et à sang, et à suivre ton ombre pour faire de même pour chaque endroit que tu visiteras, jusqu’au jour où tu n’auras plus assez de larmes pour pleurer. Et là seulement, j’apparaitrai de nouveau devant toi pour reprendre ce qui m’appartiens, sans être pour autant assez miséricordieux pour mettre fin à ton calvaire. » Il redressa légèrement la tête pour observer le visage de Nova. Puisqu’ils en étaient parvenus à cette extrémité-là, elle ne pouvait apercevoir sur ses traits que la sincérité la plus cruelle. Feren n’était pas du genre à bluffer, quand il faisait une promesse comme celle-ci, il s’y tenait.

Sans relâcher son étreinte, il s’empara de son sabre de sa main droite, activa une lame alors qu’il le portait très près du visage de Nova, et contempla le rayon rougeoyant qui colorait la frimousse de la Padawan. « Ou sinon, tu peux te comporter comme la fille intelligente et adorable que j’ai pu apprécier par le passé et me rendre ces tablettes sans faire davantage d’histoires. » Il approcha encore le laser de la peau de la jeune femme de quelques millimètres, lui-même pouvant sentir la chaleur infernale qui s’en dégageait. Une réaction disproportionnée ? A peine ! « Tu m’as bien compris ? » Feren n’avait pas l’intention de lui expliquer une deuxième fois.
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Il jubilait. A la voir souffrir, par sa main, s'humilier, se tordre de douleur sous ses pieds. Il jubilait et Nev-Ora éprouvait un profond dégoût pour ce visible sadisme qu'il démontrait. Même si elle l'avait en partie mérité. Même si elle avait trahi sa confiance (même si elle n'avait pas eu le temps, ni le choix, de faire vraiment autrement). Elle avait toujours su qu'il était un criminel, et du côté obscur de la Force. Mais, ah, être un criminel ne voulait pas tout dire. Elle en était elle-même une, et était pourtant Padawan.... Même si plus souvent que non elle se demandait si elle méritait vraiment ce titre. Quand au côté obscur... Les meilleurs avaient basculés. Les pires avaient repris une place dans la lumière. Ce n'était pas une fatalité. Et pourtant, Nev-Ora n'arrivait pas à voir un espoir possible pour les tortionnaires. Pour Feren, ou tous les autres qui l'avait fait souffrir. Avant, peut-être. Mais en cet instant, il leur ressemblait tellement.

« En voilà une idée fabuleuse. » Comme s'il n'avait pas déjà prévu depuis longtemps de lui régler son compte. Cette fois, elle lui lance un regard peu impressionné. L'avantage de toujours prévoir le pire. « Voyons, ces objets, je ne les ai pas volés… j’ai simplement repris ce qui appartenait déjà de droit à ma… famille. » Sa famille, c'était comme ça qu'il les appelait ? C'était la "non-confirmation" qu'il lui manquait pour qu'elle s'assure bien de ce qu'elle savait déjà depuis un moment. Sith. Vivant, puissant, devant elle. Encore une légende déterrée. Pourquoi personne ne pouvait rester mort dans cette galaxie ? Jedi, Sith, plus semblables qu'ils ne le pensaient. Elle aussi, considérait son Ordre comme sa "famille". Enfants de la Force, tous autant qu'ils étaient. Soudain, une idée aberrante et pourtant logique : si tous étaient les enfants de la Force, n'étaient-ils pas tous une même famille ? Jedi et Sith, une grande et unique famille mourante. Nev-Ora à l'ombre d'un sourire incontrôlé à cette réflexion cynique. Quelle tête ferait Feren, si elle lui soufflait sa découverte ? Elle préférait ne pas le savoir.

« Je te croyais plus futée que ça… » Eh bien visiblement il ne la connaissait pas tant bien que ça, l'enflure. Et c'était réciproque. Encore plus que ce qu'elle imaginait. Une galaxie entière les séparait même s'ils étaient face à face. Ou peut-être pas. Peut-être qu'ils étaient plus semblable qu'ils l'imaginaient. La Padawan et le Sith, qui avaient travaillés si longtemps ensembles sans le savoir. S'étaient même appréciés.
C'est pour éviter ce genre de circonstance qu'elle aurait aimé que la divination lui serve à quelque chose comme, cinq ans plus tôt.
Nev-Ora se crispe lorsqu'il la touche. Elle avait toujours du mal, lorsque ce n'était pas elle qui enclenchait les contacts. C'était encore pire quand c'était avec ce sourire suintant de fausseté et de mauvaise augure. Un frisson glacé la parcoure.

« Ecoute-moi bien… » Le changement est rapide, l'obscurité dans ses yeux la tétanise plutôt qu'elle ne pense à se dégager. La Padawan se mord violemment la gencive pour retenir le cri de douleur qui serait forcément sortit autrement, lorsqu'il l'agrippe à un endroit si sensible, pour ne pas lui donner cette satisfaction. Immédiatement ses yeux se remplissent de nouvelles larmes et sa bouche prend le goût métallique et familier du sang. Distraction appréciable qui lui rappelait qu'elle était bien envie. La douleur en était une preuve. Le feu qui brûlait dans ses boyaux, ramassis de peur, de colère, de nervosité ; et de toutes ces émotions qu'elle accumulait depuis Yavin IV, puis Naboo, puis maintenant lui. Trop d'émotions. Elle devait se contrôler ! Que ce soit pour s'empêcher de se débattre comme une furie, becs et ongles, pour protéger sa misérable vie ; ou pour cracher le sang qui s'était accumulé dans sa bouche. Ca ne plairait pas à Feren, ce qui pourrait être perçu comme une insulte. Elle l'avale donc avec un air dégoûté et se tient sur la pointe des pieds pour diminuer un peu la douleur de son cuir chevelu.

Nev-Ora écoute son petit discours emplis de menace et de sincérité en pâlissant radicalement. Oh, elle le prenait au sérieux, très au sérieux même. Il ferait toutes ces choses horribles. Il n'hésiterait pas. La vraie vie était comme ça. Son souffle était chaud, et pourtant, elle était glacée. Le visage que lui présente le Zabrak l'assure dans ses certitudes. Celui que lui rend Nev-Ora répond par le renoncement et un accord muet.

« Ou sinon, tu peux te comporter comme la fille intelligente et adorable que j’ai pu apprécier par le passé et me rendre ces tablettes sans faire davantage d’histoires. » Les compliments la font rougir profusément malgré elle, malgré la situation. Réaction automatique, de cette partie d'elle qui était assoiffée d'affection et de mots doux. Elle n'était pas convaincue, pourtant, par ces choses qu'il lui disait. Elle n'était pas intelligente et certainement pas adorable -les plantes et les enfants étaient adorables, c'était tout. Nev-Ora ne dit rien, pas assez sotte ou courageuse pour le provoquer. Mais le regard qu'elle lui lance et le rictus qui un instant déforme ses lèvres serrées et teintées de sang est suffisamment clair : ils n'avaient pas la même façon de montrer leur "appréciation passée". « Tu m’as bien compris ? »

Elle ne hoche pas la tête, le bourdonnement et la chaleur du sabre à quelques millimètres de son visage trop menaçant. « Compris. » La réponse est directe ; instinctive, précipitée. Décisive. Pas une once d'hésitation, car Feren s'engouffrerait dans la moindre faiblesse, et bien qu'elle en soit bourrée, Nev-Ora ne le laisserait blesser personne à cause d'elle. Elle pouvait encaisser la douleur, s'il le fallait. Elle avait connu pire, bien pire. C'était le mantra qu'elle se répétait à chaque situation difficile.

« Je n'essaierais plus de m'enfuir. Juré. » Elle ne voulait pas risquer la vie de tous ces gens, tous ces enfants qui courraient, plein de vie dans les rues . Le visage de Nova, aussi, lui vient à l'esprit. Surtout pas Nova, qu'elle connaissait depuis si longtemps. La seule personne qui lui restait d'avant la perte de tous les autres, tous les Jedi. Nova, qui vivait isolée loin de tous les problèmes de la galaxie, ce qui convenait très bien à Nev-Ora. Elle n'allait pas apporter la mort et la souffrance au pas de sa porte. Elle déglutit en se préparant au pire. « Mais j'étais sincère. J'ai pas ces foutues tablettes sur moi. Fouille moi si tu me crois pas. Elles sont restées cachées sur Naboo. J'étais trop occupée à essayer de tuer mon frère et les autres êtres vivants pour penser à les prendre. Je suppose que c'est toi que j'dois remercier. » Elle explique avec un ton pressant, sérieux et empli d'appréhension. Elle se doutait que la vérité ne serait pas appréciée. Mais c'était mieux que si elle lui mentait juste pour apaiser sa colère. « Je mens pas. Je peux te passer les coordonnées, te dessiner un plan précis. » De toute manière, elle allait mourir aujourd'hui. Peut-être après avoir été torturée un peu plus. C'était sûrement le moment de s'expliquer sur son geste passé, ce vol, ses raisons. Mais Nev-Ora n'aimait pas user sa salive pour rien. Elle n'aimait pas non plus le son de sa voix lorsque la panique la faisait trembler et sembler encore plus faible et jeune. Maudite émotivité.

Elle voulait survivre, foutre à Feren un bon coup dans les burnes et lui exprimer le fond de ses pensées. Elle voulait retrouver Aavryn, Sam, et Gabriel, et d'autres survivants. Elle voulait que Lexi et Feren sortent de ce côté obscur qui gagnait tous les passionnés. Elle ne voulait pas beaucoup de choses, mais ces choses étaient impossibles. Tout le monde n'obtenait pas toujours ce qu'il voulait. Ou peut-être que les Siths y arrivaient, mais pour elle, pas question de payer ce prix.
Nova allait être mécontente, de ne jamais être payée pour sa commande.

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C’était presque rassurant d’être enfin pris au sérieux alors qu’il énonçait syllabe par syllabe tout ce qu’il comptait mettre à exécution si la jeune femme avait encore l’intention de lui échapper. Rassurant. Rassérénant même. Voire carrément jouissif. Parce que de l’écarlate, le visage de Nova était passé à l’albâtre presque transparent, tandis qu’elle prenait la pleine mesure des cadavres innocents qu’elle laisserait dans son sillage si elle ne coopérait pas immédiatement. D’autant plus que sur Tatooine, laisser pourrir des cadavres dans les quartiers miséreux, il n’y avait rien de plus simple. Personne ne prendrait même la peine de les remarquer, de les pleurer. On pesterait juste pour cet hôtel qui aurait brûlé, parce que l’odeur aurait gêné les voisins alentours. Dans les endroits oubliés où le dénuement avait établi son règne cruel, il était si facile de tuer. Et comme la Padawan n’était clairement pas une habituée des quartiers chics, ce serait dès lors un jeu d’enfant de la pister à travers tous les endroits miteux de la galaxie.

Un sourire ironique naquit lentement sur les lèvres du zabrak lorsque Nova lui promit de ne plus lui fausser compagnie comme elle avait pu le faire par le passé, ou comme elle venait juste d’essayer de le faire il y a quelques minutes. La voilà enfin qui devenait à nouveau raisonnable. Il l’observa ainsi, en silence, pendant de très longues secondes, comme s’il réfléchissait encore au sort qu’il allait lui réserver ou s’il se demandait si la Padawan n’oserait pas de nouvelle entourloupe, avant de finalement éloigner le laser incandescent, sans pour autant l’éteindre, et de relâcher ses cheveux. « Bien. », répliqua-t-il aussi glacialement que son regard était brûlant. Ils allaient peut-être pouvoir discuter comme des gens civilisés, en fin de compte. Quoique l’endroit était assez peu approprié, au bout milieu de ce couloir aux plancher plus poussiéreux que le désert lui-même.

Toutefois, on ne pouvait pas dire que ce que la jeune femme lui avoua alors, donnait encore envie à Feren d’avoir la moindre discussion civilisée. S’il avait eu un visage humain, son teint aurait viré directement au rouge, l’écarlate le plus dévastateur et le plus dangereux qu’il aurait été possible d’observer. Mais comme c’était déjà le cas, et que son derme était incapable de devenir vert de rage, il n’était pas possible de constater les différents paliers de colère qui étaient atteints à une vitesse phénoménale, jusqu’à atteindre la limite où littéralement, la goutte d’eau de trop faisait déborder l’océan. « QUOI ?! », éructa-t-il en s’étouffant presque. L’exaspération et le courroux montaient en lui à la manière d’un nuage d’explosion nucléaire. Le zabrak ne pouvait même pas en croire ses oreilles tellement c’était de trop. NABOO ? Elle avait laissé ses tablettes sur Naboo ! Sa mâchoire se contracta tellement qu’il aurait pu se briser quelques dents, tandis qu’il tentait tant bien que mal de ne pas exploser, de diminuer cette pression qui saturait, en respirant le plus calmement et le plus profondément possible. Il porta sa main libre à son front en un geste d’évident agacement. Non, c’était au-delà de tout l’agacement, toute l’exaspération, tout le mécontentement qu’une seule personne était capable de ressentir sans l’exprimer par le moindre tsunami de violence.

Les doigts sur son front se crispèrent, ses ongles s’enfoncèrent dans sa chair alors que son regard n’avait jamais été aussi brûlant, aussi envahi par la haine que pouvait offrir tout le côté obscur. « J’espère que tu te fiches de moi… », marmonna-t-il en levant les yeux au ciel. Mais non, c’était ça le pire, elle avait l’air terriblement sérieuse, tellement honnête qu’elle tremblait évidemment, en anticipant sa réaction. Feren allait vraiment la tuer en fait, il le sentait, l’idée battait dans ses veines comme jamais. « Non mais C’EST PAS VRAI !! » Et d’un coup, sans crier gare, et heureusement que Nova n’était pas très grande car sinon elle aurait été raccourcie d’une tête, le zabrak abattit la lame de son sabre-laser dans le mur le plus proche pour le zébrer d’une marque fumante, avant de lâcher un soupir dont les mots manqueraient pour le qualifier, mais qui, en terme de comparaison, serait un euphémisme d’être appelé rageur. Le Sith eut toutefois assez de contrôle sur lui-même pour s’obliger à éteindre son arme avant de décapiter la Padawan qui lui proposait si gentiment de lui donner les coordonnées où elle avait abandonné les précieux documents anciens. Naboo… La dernière planète sur laquelle il se rendrait, assurément. Le zabrak n’avait pas l’ombre d’une envie de frayer avec les résidus chimiques de la bombe psychique. Et une bombe dont elle l’accusait, en plus !

A cette pensée, il se retourna brusquement vers Nova. « Moi ?! J’étais en train de travailler tranquillement sur Corellia à ce moment-là, et ce cadeau surprise a bien failli foutre en l’air tout mon boulot. Ha ! La résistance et le premier ordre étaient déjà en train de s’entretuer, j’aurais jamais gaspillé une telle arme pour Naboo… j’aurais plutôt visé, je ne sais pas moi, le point central des échanges galactiques, une planète comme Coruscant ! » Au moins il y avait une bien plus dense population, ça n’aurait pas été des crédits jetés par les fenêtres. « Et puis d’abord, quelle idée d’avoir été sur Naboo. Ne me dis pas que c’est à cause de la Force, c’est TOUJOURS à cause de la Force pour vous les Jedi ! » Le zabrak grogna encore quelques flots d’injures en zabraki, sa langue natale, des mots qu’il n’avait entendus ni prononcés depuis une éternité mais qui lui venaient naturellement. Il fit les cent pas, se tournant et se retournant comme un animal en cage qui écumait de rage. Il était hors de question que le Sith pose le pied sur cette planète. Il avait bien autre chose à faire que de devenir fou, ou en tout cas, encore plus qu’il ne l’était déjà. « Donne-moi les coordonnées. », ronchonna-t-il finalement en s’arrêtant en plein cercle. « T’auras intérêt à venir avec moi là-bas. Comme ça, si je deviens fou, j’aurais au moins le plaisir de t’étriper. Ça te passera l'envie de me voler. »
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Do we get what we deserve ? Say way down we go. Way down we go... You let your feet run wild. Time has come as we all oh, go down. Yeah but for the fall oh, my. Do you dare to look him right in the eyes ? Cause they will run you down, down til the dark. Yes and they will run you down, down til you fall. And they will run you down, down til you go. Yeah so you can't crawl no more - Way down we go -Kaleo

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La pression qu'il imposait à son cuir chevelue n'était vraiment rien comparée à celle, émotionnelle, qui s'imposait à elle. Elle n'avait jamais été dans une telle situation, avant. Même à l'époque des missions Jedi, même à celle des embrouilles pendant sa cavale. Il aurait été préférable que la "famille Sith" reste bel et bien une légende.

Nev-Ora usa de ces quelques secondes d'accalmie pour passer en revue ces choses qu'elle aurait voulu faire, aimé faire, accomplir, avant la fin. Le regard de Feren était aussi dangereux et tranchant que son sabre laser, dont la chaleur piquait sa joue. Elle essaye du mieux qu'elle peut de laisser sa sincérité transparente. Elle n'avait rien à gagner en mentant, de toute manière. Pas pour l'instant...
Il la relâche moins brusquement que la première fois. Un peu soulagée de la douleur, elle fait immédiatement deux pas en arrière, pour prendre de la distance, avaler une bouffée d'air. Tout cette proximité lui faisait tourner la tête. Feren jouait entre le chaud et le froid, et elle n'avait jusqu'à aujourd'hui pas imaginé à quel point il pouvait être imprévisible.

Et puis s'éloigner de quelques pas, vu ce qu'elle lui disait après, était la réminiscence de sa soif de vivre. Même si elle était condamnée, elle pouvait glaner du temps.

« QUOI ?! » Nev-Ora fait un bond de dix mètres et perd encore quelques nuances de couleurs. Et d'autres cheveux blancs précoces pour une Padawan traumatisée.
Force. Le hurlement et la démesure la prennent de cours. Voilà pourquoi elle n'aimait pas parler, la diplomatie, et ces moments ou il fallait annoncer une mauvaise nouvelle en espérant que l'individu qui la recevait ne le prenne pas trop mal alors que, évidemment, il le prendrait mal. Pourquoi les messagers étaient-ils aujourd'hui tous des droïdes ? Parce que les êtres vivants se faisaient tous assassiner par des destinataires mécontents.
Elle observe ses réactions physiques avec prudence, la crispation des muscles de guerrier, l'expression mouvante ; elle pouvait presque imaginer sa peau rouge se teinter d'un sanglant plus intense encore, et ses tatouages prendre la forme de créatures vicieuses au gueules béantes et pleine de crocs... Alors c'était comme ça qu'elle allait mourir ? Décapitée ou étranglée à mort par la colère d'un Sith à cause d'une bombe qu'ils avaient eux-mêmes lancés ?
La vie n'avait vraiment aucun sens.

« J’espère que tu te fiches de moi… » Comme si elle oserait après ce qu'il lui avait dit. Elle le suit discrètement d'un regard toujours si prudent, se préparant à la tempête qui menaçait. Son corps, parcouru de tremblement et de sueurs froides, semblait avoir accepté encore mieux que son esprit ce qui allait arriver. « Non mais C’EST PAS VRAI !! »

Elle manque de s'évanouir cette fois, voit sa vie défiler devant ses yeux. Et pourtant, douze ans d'entraînement intensif la rattrape et avec rapidité, elle appuie instinctivement sur l'interrupteur de son sabre laser turquoise sur lequel sa main complète s'était posée, dans une posture défensive. Même si, s'il avait visé sa tête, quelques centimètres plus bas, elle n'aurait pas pu parer l'inévitable.
Nev-Ora respire fort, vite ; respiration saccadée par la peur et la nervosité presque insupportable. Ou peut-être que son cœur lâcherait avant qu'il ne l'abatte ? Elle n'arrivait pas à arrêter ces foutues larmes.
Tétanisée, elle garde sa lame allumée même lorsque Feren éteint la sienne, comme s'il avait conscience qu'il perdait le contrôle.

« Moi ?! J’étais en train de travailler tranquillement sur Corellia à ce moment-là, et ce cadeau surprise a bien failli foutre en l’air tout mon boulot. Ha ! La résistance et le premier ordre étaient déjà en train de s’entretuer, j’aurais jamais gaspillé une telle arme pour Naboo… j’aurais plutôt visé, je ne sais pas moi, le point central des échanges galactiques, une planète comme Coruscant ! » Corellia.... Souvenirs lointains, d'un Feren alors différent. Elle l'écoute les sourcils froncés, à moitié convaincue. Est-ce que les Siths n'avaient aucun plan d'action commun ? N'étais-ce donc pas une organisation structurée ? Comme dans les légendes, juste un Maître, et un Apprenti, seuls face au monde et à leur colère ?
Si elle comprenait bien, Feren était loin d'approuver l'utilisation de la bombe psychique. En tout cas, son point d'arrivée. Il n'avait même pas été au courant... « Si ce n'est pas toi, c'est qui cet idiot ? » Coruscant... Elle frémit en imaginant le carnage. Elle ne pouvait qu'imaginer les terribles dégâts sur la planète surpeuplée. Et les Bas-fonds, déjà bourrés de violence, se transformeraient en boucherie géante si quelque chose comme ça arrivait. Elle détestait cette planète mais ne souhaitait pour rien au monde que ça lui arrive. Parce qu'elle n'était pas remplie que de rebus de la société.

« Et puis d’abord, quelle idée d’avoir été sur Naboo. Ne me dis pas que c’est à cause de la Force, c’est TOUJOURS à cause de la Force pour vous les Jedi ! » Elle se pince les lèvres et toussote discrètement. Très bien, elle ne lui dirait pas. Mais la Force les avaient guidés sur Naboo, comme elle les avait guidés l'un vers l'autre avant ça... Sam.. Et puis même pour Feren, elle avait ses suspicions. Ah, la Force et ses desseins mystérieux mettait tout autant sur les nerfs Nev-Ora. « C'est aussi la Force qui nous a fait nous rencontrer tu sais... » Elle murmure aussi doucement que les brins de sables qui s'enlaçaient dans l'immense désert les jours de calme, en espérant qu'il ne l'entendrait pas.

« Donne-moi les coordonnées. » En silence et sans rechigner, elle reprend un peu de contrôle, range son sabre et fait glisser la lanière de son sac d'une épaule et commence à farfouiller dedans pour son Datapad, le cœur battant à tout rompre. Vivement qu'il se casse loin de cette planète, Force... « T’auras intérêt à venir avec moi là-bas. Comme ça, si je deviens fou, j’aurais au moins le plaisir de t’étriper. Ça te passera l'envie de me voler. » Ca à le mérite de la réveiller complètement de la sorte de torpeur dans laquelle elle était plongée depuis ses menaces.

« Quoi ?! Non !! » Son exclamation à le mérite de venir du cœur. Nev-Ora le fixe avec de grands yeux emplis d'émotions contradictoires. Peur, désespoir l'obscurcissant comme un ciel nuageux. Jamais elle ne remettrait les pieds là-bas ! Pas tant que ce gaz toxique polluait l'air de Naboo !! Et surtout elle ne pouvait pas partir d'ici tant qu'elle n'avait pas trouvé Sam. Elle était venu jusqu'à cette planète à cause de sa vision -qui pouvait très bien ne pas se réaliser avant dix ans ou ne pas se réaliser du tout. Mais quand même. C'était sa seule option, son seul recours pour le moment. Et c'est pour ça que Nev-Ora se met sur la défensive, le corps replié et crispé, position de qui savait encaisser des coups, de qui était prèt à en prendre. « Je ne peux pas quitter Tatooine. Pas tant que... mes affaires ne sont pas réglées. J'ai des obligations. » Elle réfléchit à toute allure, pèse et mesure ses arguments. « Si j'deviens folle je pourrais te blesser, te causer des tas d'ennuis. T'as pas vu l'effet de la bombe. Moi si. On peut pas y aller à plusieurs c'est trop dangereux. Même pour un Sith. T'iras plus vite sans moi. » Elle se revoyait parer et attaquer, la vision déformée par la rage. Elle se revoyait essayer de plonger son sabre laser dans le ventre de Sam.
Plus jamais.

Que ce maudit Zabrak aille récupérer seul ses antiquités Siths !

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Le plus beau cadeau qu’on aurait pu faire au zabrak à cet instant précis, ça aurait été de lui offrir quelqu’un à tuer. Il n’y aurait rien eu de plus plaisant que de refermer ses doigts autour d’une gorge ou de s’emparer de quelqu’un par le col pour lui écraser la tête contre le mur qu’il venait déjà d’abimer. Et malheureusement, il n’y avait que la jeune femme qui aurait pu faire office de défouloir, sauf qu’il avait encore besoin d’elle… en vie. Pour le moment. Que n’aurait-il prié pour voir quelqu’un apparaître dans la cage d’escalier, là, tout de suite ! Cependant, la Force devait être dotée d’un très mauvais sens de l’humour, car ce miracle n’arriva jamais, malgré tout le raffut que sa crise de rage avait dû faire. Feren ignora passablement la lame turquoise que Nova avait enclenchée par réflexe alors que son sabre-laser lui était passé juste au-dessus de la tête. Que pouvait-elle donc tenter de lui faire ? Elle était tellement pâle qu’on aurait dit un fantôme et la moindre attitude menaçante qu’elle pourrait hasarder ne provoquerait chez le Sith qu’un énorme éclat de rire méprisant.

Un frémissement agacé agita la joue du zabrak alors qu’elle ne semblait pas très convaincue par le fait qu’il n’y était pour rien concernant la bombe. Oui, cela paraissait complètement fou qu’aucun Sith n’ait été au courant avant que Naboo eut été bombardée, et pourtant… Etait-ce véritablement incroyable ? Darth Millenial avait agi seul, parce que les Sith n’accordaient confiance à personne, pas même aux leurs. Surtout pas aux leurs. « Très bonne remarque ! Dans tous les cas l’idiot en question n’est pas moi. », rétorqua-t-il d’un ton acerbe, noyé d’amertume. Oui, idiot, c’était le cas de le dire. L’anonymat lui convenait très bien et maintenant, cette discrétion était sur le point de voler en éclat. S’il avait été sur Naboo, il aurait dégainé son sabre-laser et s’en serait donné à cœur joie, c’était bien plus amusant qu’une bombe psychique surprise. Toutefois, le Darth n’en révélerait pas plus sur la teneur et l’organisation de son Ordre, aussi n’ajouta-t-il rien. Nova n’avait pas besoin d’en savoir plus. Ce qu’il avait dévoilé, c’était déjà de trop.

N’ayant que fragmentairement entendu et compris ce que Nova avait marmonné, Feren s’empara de son datapad dans la poche intérieure de son manteau en lâchant un soupir excédé, attendant que la Padawan lui partage les coordonnées, comme promis. Il n’avait en rien l’intention de la laisser s’éclipser sans que cette histoire ne soit réglée, bouclée, terminée définitivement. L’exclamation désespérée qu’elle laissa échapper avec toute l’horreur du monde lui fit relever brusquement les yeux vers la jeune femme qu’il foudroya du regard. Comment ça, non ? Il n’avait pas eu l’impression de lui demander sa permission ! Le zabrak ne lui laissait pas le choix, c’était sa condition sine qua non si elle comptait profiter de quelques années de vie supplémentaires. Le Sith se pinça l’arête du nez, ferma les paupières pendant quelques secondes où il inspira calmement. Puis il laissa tomber sa main avant de reposer son attention sur la jeune femme. Et de rugir avec toute la puissance de ses poumons : « JE T’AI PAS DEMANDÉ TON AVIS ! » Le zabrak ne la laisserait pas se défiler une fois de plus. C’était de sa faute à elle : c’était Nova qui lui avait dérobé ses tablettes, c’était Nova qui les avait laissées sur Naboo. S’il avait été naïf, Feren lui aurait demandé d’aller les chercher elle-même, toute seule. Sauf qu’il ne l’était pas. Il était un Sith et il n’avait décidément plus aucune confiance en elle. Non seulement parce qu’elle l’avait trahi, mais surtout parce qu’à présent, il savait qu’ils étaient dans des camps opposés.

Le Darth expira un feulement qui n’augurait rien de bon. Qu’est-ce que c’était que cette excuse qu’elle lui débitait, là ? Nova disait avoir… des obligations ? Un ricanement caverneux mauvais et moqueur s’échappa de sa gorge. « Comment une Padawan paumée comme toi, seule, sans maître et sans Ordre, pourrait avoir des obligations ? » Elle se foutait littéralement de lui. De Nova, il ne connaissait que sa mobilité de planète en planète parce qu’elle fuyait, toujours, inéluctablement. Elle fuyait le danger, elle fuyait peut-être même des fantômes. Alors, pourquoi, maintenant, n’avait-elle pas envie de décamper de Tatooine ? Surtout en aussi bonne compagnie que Feren. Il leva les yeux au ciel, se demandant s’il allait pouvoir retrouver un jour un niveau de colère acceptable en lui, qui n’était pas en train de déborder comme il le sentait actuellement et qui risquait donc, d’un moment à un autre si cela continuait ainsi, de littéralement exploser au nez de Nova.

Le zabrak détendit comme il le put ses doigts crispés par son emportement furieux. Une à une, les articulations claquèrent comme le son d’un terrible tic-tac qui serait peut-être le décompte final des derniers instants de la Padawan. Ses arguments étaient risibles, à mourir de rire. Elle transpirait la trouille à l’idée de retourner sur Naboo. Comme s’il n’était pas conscient des dangers que représentaient encore l’atmosphère tuméfiée de poison de Naboo ! Les Sith qui avaient été là-bas en avaient suffisamment parlé pour que son imagination puisse faire le reste. « Me blesser ? » Il lâcha un rire acide. « Il n’est pas né, le Padawan qui pourra me blesser ! » Il en avait vu d’autres, le Sith. Il en avait vu, des vertes et des pas mûres, il en avait vécu, des situations bien pires qu’une pauvre planète qui rendait fou. Feren, il riait à la face du danger, c’était comme un jeu pour lui, parce qu’il n’y avait rien de plus excitant que braver mille périls et ainsi se sentir on ne pouvait plus vivant. Ces froussards de Jedi ne pouvaient pas comprendre ça. « Tu crois vraiment que j’irais plus vite ? Même avec les coordonnées, il n’y a que toi qui connaisse exactement la configuration du terrain et à quoi ressemble la cachète. Et si tout s’est écroulé, je vais faire quoi, moi, au milieu des débris… jouer au bac à sable ? Ah, mais j’ai compris ! Tu veux juste que j’y devienne complètement cinglé pour ne plus jamais quitter Naboo ! Non, non, non, tu vas pas t’en tirer comme ça. »

D’un geste sec, le Sith s’empara de son holo pour contacter son droïde qui attendait toujours chez Nova la mécano. Lorsque la silhouette de Richi apparut, il ne le salua même pas, préférant attaquer directement le fond du sujet. « Richi, ramène tes fesses et le vaisseau avec au spatioport de Mos Eisley. Fais ce qu’il faut pour préparer la ferraille à un voyage sur Naboo. » Malgré l’image qui grésillait quelques peu, Feren put apercevoir les yeux métalliques du robot qui clignotèrent de terreur. « Na-na-na-Naboo ? Maître… » « La ferme, contente-toi d’obéir et tout se passera bien. » « Maître, attendez… je voulais juste vous dire… Dame Avryyn a tenté de vous joindre cet après-midi, elle souhaitait de vos nouvelles. Dois-je faire savoir que nous aurons du retard… ? » Le zabrak soupira. Ce n’était pas vraiment le moment de le prendre par les sentiments pour l’empêcher d’aller sur Naboo récupérer ses tablettes, dont il songeait d’ailleurs de plus en plus sérieusement qu’il allait les faire avaler de force à la Padawan. « Pas la peine, tas-de-ferraille. On fait juste un aller-retour. » Et il raccrocha tout aussi sèchement.
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