travelling through nigthmares

Dans les rues grouillantes de Coronet, on ne parlait plus que de la même chose, et les échos à la fois horrifiés et surexcités des passants qui n’avaient que les mêmes mots à la bouche tendaient à agacer le zabrak, accompagné de son droïde Richi. Le Sith marchait d’une foulée rapide mais régulière, ayant remarqué que depuis la bataille de Theed, il y a deux jours, la sécurité de la ville semblait bien plus vigilante qu’à son habitude. Même dans les quartiers plus… laxistes, allait-on dire, des quartiers qui regorgeaient de trésors de criminalité et surtout, de bon samaritains contrebandiers. Feren pressa le pas en apercevant son point de rendez-vous, une cantina mal famée juste à côté du spatioport du Quartier Bleu, la partie de la ville qu’il valait mieux éviter si l’on était un tant soit peu sensible. Mais c’était là qu’on pouvait trouver n’importe quel contact pour n’importe quel service, même les pires. Le Sith, lui, se contentait surtout de trouver un contrebandier qui pourrait prendre sa cargaison et lui-même comme passager sans poser trop de questions, pour quitter cette fichue planète.

Il fallait avouer que le zabrak était légèrement recherché. Ou du moins, pour le moment, c’était ce qu’il avait en sa possession et qu’il avait fait transférer jusqu’au vaisseau du contrebandier qui avait accepté de l’emmener loin d’ici, qui était recherché. Des objets qui appartenaient normalement à un des musées de la capitale corellienne mais dont il en était à présent l’heureux propriétaire. Le Sith comprenait à peine pourquoi cela mettait tant les autorités hors d’elles, tout ça pour de vieux objets qui trainaient au fin fond des archives non exposées du musée. C’était probablement la bombe qui avait ravagé Naboo qui les avait rendus aussi… tendus. C’était vraiment le pire timing qu’on aurait pu avoir. Rien que pour ça, en soi, Feren pestait contre l’intervention de celui qui était censé être son patron. Quelle mouche l’avait piqué, au Darth Millenial ? Et puis quel intérêt de balancer cette bombe psychique, à part pour révéler plus ou moins subtilement leur existence ! Feren s’obligea à retirer la moindre pensée à ce sujet de sa tête, sinon il risquait de s’énerver passablement. Or là, il devait faire en sorte de rester calme et totalement inaperçu. Il n’avait pas envie de rester coincé sur Corellia.

Il entra dans la cantina qui exhalait des relents d’alcools et sans doutes de substances peu recommandables et encore moins légales. La capuche de son manteau noir rabattue sur la tête, on ne voyait, dans la pénombre qui régnait dans l’antre des voyous, que le bas de son visage où sa peau écarlate n’était pas tatouée. Richi restait prudemment sur ses talons, sans oser sortir le moindre mot, tandis qu’on demandait au zabrak ce qu’il venait faire ici. Il n’articula qu’un nom et d’un index, on lui indiqua la table où se trouvait Rick Nathwen. D’un pas assuré, le Sith rejoignit donc le contrebandier, s’installa avec nonchalance en face de lui. « La marchandise est-elle bien arrivée ? » Le zabrak avait grassement payé un gamin crasseux pour qu’il s’en occupe en lui jurant que s’il ne s’occuperait pas de sa mission correctement, il lui couperait toute envie de sourire, et lui couperait quelques membres tout court. Le Sith déclina l’invitation à prendre commande d’un signe de la main, avant de tourner la tête vers l’entrée de la cantina. Des gens qui venaient d’entrer râlaient comme quoi il commençait à y avoir du grabuge à l’extérieur, qu’apparemment il y avait des forces de sécurité qui allaient arriver d’un moment à l’autre pour fouiller le quartier.

Il n’avait pas vraiment le temps pour négocier plus finement le prix d’embarquement. Même si les autorités ne savaient pas encore précisément qui avait cambriolé le musée, cela n’allait pas tarder et il y avait sûrement eu des témoins qui avaient vu un zabrak s’en éloigner à une heure avancée de la nuit. Même en faisant attention, dans une ville de cette taille, impossible de tout voir, d’apercevoir chaque voyeur. « Ça sent manifestement les emmerdes dans le coin. », déclara-t-il d’un ton neutre avant d’ajouter : « Je paierai quand on sera sortis de l’atmosphère de cette planète. » Avec un supplément si c’était gentiment demandé.

Le vaisseau filait à toutes allures à travers l'espace en direction de Corellia. Le contrebandier avait reçu un message de la part d'un homme qu'il aurait aimé ne jamais revoir. Un sith nommé Feren Kodrell qui recelait des artefacts et d'autres babioles. Rick avait dût une fois ou deux lui donner un coup de main pour faire passer des objets rares sous le nez des autorités. Ce type lui inspirait une sacré frousse! Peut être que c'était à cause de ses cornes sur le crâne et sa couleur rouge ou de son sabre laser ? Possible. Tout ce qu'il savait c'est qu'il allait devoir être très vigilent et pas le mettre en rogne. D'une part car il faisait affaire avec un sith et d'un autre coté au vu des événements récents avec l'attentat de Naboo, il allait être compliquer de faire passer de la contrebande sans se faire prendre. Une alarme indiquant l'arrivée aux abords de Corellia retenti. Il alla au cockpit et commença à préparer son atterrissage. C'était sa planète natale. Il n'y était pas revenu depuis au moins dix ans. La dernière fois, c'était pour dire adieu et s'émanciper de l'organisation criminelle qui l'avait recruté plus jeune et c'était parti en vrille. Il amorça sa descente en direction d'une baie d’amarrage pas trop loin du point de rendez-vous convenu. Le vaisseau posé, il sortit à la rencontre de l’officier des douanes qui venait vers lui. Pour le coup, il avait décidé de la joué franc jeux et honnête pour éviter d'attirer l'attention.

"Bonjour Monsieur, avez-vous des marchandises ou autres à déclarer?"

"Non rien du tout M'sieur!"

Rick secoua négativement la tête et laissa le personnel douanier fouiller le vaisseau. Pour le moment il n'avait rien à craindre car il ne transportait rien du tout. Il avait entreprit de vider son vaisseau pour cette mission. L'officier revint vers lui et lui indiqua que c'était bon mais aussi qu'un gamin l'attendait. Ce dernier vint à sa rencontre et lui tendit un objet. Le gosse était effrayé. Il lui expliqua que c'était la marchandise qu'il allait devoir transporté. Il apprit également que le zabrak avait menacé l'enfant de le réduire à néant s'il n'accomplissait pas son travail correctement. Rick soupira, récupéra l'objet, congédia l'enfant et alla le cacher dans son vaisseau, dans l'une des innombrables cachettes puis il parti en direction de la cantina où il avait son rendez-vous. En arrivant là-bas, il s'aperçu qu'il était le premier. Il commanda un verre et alla s'installer à une table. Il refusa un paquet de partis de sabaak, de paris et autres jusqu'à l'arrivé de son client. Ce dernier, capuche rabattue s'avança vers lui et prit place. Le contrebandier qui était courageux, à l'aise en toutes circonstances se raidi en sa présence.

"La marchandise est-elle bien arrivée ?"

"Ouais, elle est déjà planquée dans mon vaisseau. Mais ça ne servait à rien du tout de menacer ce pauvre gosse. J'ai cru qu'il allait faire une attaque devant moi !"

Dans la cantina, l'agitation commençait à monter. Rick crut entendre que les autorités étaient en chemin. Mais qu'est-ce que cet andouille avait volé cette fois? Il posa la main sur son holster et retira la languette qui retenait son arme. Il était prêt à dégainer. Le zabrak parla alors d'emmerdes, de payement après avoir quitté la planète. Mais avant tout ça, il fallait arriver au vaisseau et décoller. Ce qui n'était pas gagné, surtout si toutes les flics de la ville leur couraient après et justement trois d'entre eux venaient d'entrer dans la cantina.

"On se casse maintenant."

Le zabrak fut soulagé d’apprendre que les artefacts dérobés – ou tout du moins repris par leurs propriétaires légitimes, les Sith – avaient été arrivés à bonne destination. Au moins une chose qui s’était déroulée sans heurt ! Son visage resta toutefois impassible tandis qu’il rejetait légèrement derrière ses premières cornes son capuchon, pour braquer un œil de braise sur le contrebandier. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait appel à ses services et il n’avait jamais eu à vraiment s’en plaindre, à part peut-être son côté sauveur de la veuve et de l’orphelin. « J’ai fait ce qui était nécessaire. », rétorqua froidement le Sith, qui n’aimait guère qu’on critique ses méthodes pourtant très efficaces. Il n’y avait pas plus malléable que l’esprit d’un enfant qui ne mangeait pas à sa fin et force était de constater que des dissuasions imagées n’avaient pas leur pareil pour motiver le premier venu. D’autant plus qu’il ne s’agissait pas de menaces, simplement de vérités concernant l’avenir du gamin en question. Feren aurait-il tenu sa promesse de lui couper toute envie de sourire ? Oui. Sans aucune hésitation.

De l’agitation à l’entrée de la cantina attira alors fugacement son attention. Trois hommes en uniformes des forces de l’ordre corelliennes venaient de pénétrer dans la salle, provoquant quelques protestations grincheuses. Ils cherchaient les objets volés au musée, c’était certain. Autrement ils ne seraient jamais entrés dans une cantina aussi mal famée. Pour le coup, ils se fichaient sûrement des trafiquants de toute sorte, des junkies ou des clandestins. S’ils restaient calmes et coopéraient, vu qu’ils n’avaient pas les artefacts avec eux, tout pourrait bien se passer. Du moins, c’était ce que Feren espérait. Aussitôt, Rick lui dit qu’ils devaient partir. Mais pour sortir par où ? A l’entrée principale, il rôdait sûrement tout un tas d’autres flics, et cela alerterait les trois qui commençaient présentement à fouiller les clients. Le sang du zabrak ne fit qu’un tour : hors de question qu’on découvre son sabre-laser. Mais y avait-il seulement une autre issue, dérobée à l’arrière ? L’étage de l’immeuble semblait plus étendu que la cantina, ils risquaient alors de se perdre, et c’était ainsi le meilleur moyen de se faire attraper par leurs poursuivants.

Le Sith se leva nonchalamment et se dirigea, l’air de rien, vers le bar tenu par une twi’lek. Il se pencha vers elle et elle lui demanda ce qu’il souhaitait, d’une voix un peu tendue. « L’issue de secours la plus proche. » La twi’lek le considéra avec une soudaine méfiance. Le zabrak répéta en gardant un semblant de calme, tandis qu’au fond de lui il rêvait de l’étrangler : « L’issue de secours, et t’auras pas d’ennuis. » La barmaid fit la moue mais finit par obtempérer, l’optique d’avoir ces policiers dans son établissement ne lui faisant absolument pas plaisir non plus. D’un signe rapide de la main, elle lui indiqua la direction à prendre vers l’arrière-boutique. Feren se retourna vers Rick, un air entendu sur le visage, avant de jeter un coup d’œil rapide à la progression des forces de l’ordre. L’un d’eux reçut un holo-appel dont il ne put évidemment en connaître la teneur mais, au vu de l’air concentré qui tendit soudainement les traits du Corellien, celui-ci eut l’air de chercher… quelqu’un.

Feren eut la malchance de croiser son regard pendant un très court instant. Pendant ces quelques dixièmes de seconde, il put observer dans les yeux du policier l’arrivée soudaine d’une évidence en constatant que le zabrak ressemblait au signalement qu’on venait seulement de lui faire. Le Sith détourna la tête et se glissa lentement vers l’arrière-boutique, sentant derrière lui le regard de l’homme qui continuait de le fixer pendant quelques secondes. Avant de finalement l’entendre crier pour rameuter ses collègues. Et merde. « Arrêtez-vous ! » hurla le flic tandis que le Sith prenait ses jambes à son cou pour plonger vers le long couloir qui menait vers la sortie.

Rick Nathwen regardait le sith intensément. Apparemment, il n'avait que faire de ses revendications vis à vis de l'enfant, pire encore, il justifiait ceci par le fait que c'était un mal nécessaire. Le contrebandier n'approuvait pas ce genre de méthodes mais pour avoir travaillé avec plusieurs sith, il savait que c'était leur méthode. L'agitation montait dans la cantina. Trois agents des forces de l'ordre corelliennes venaient d'entrer. Bien entendu, ils ne furent pas accueillis avec beaucoup de joie. En même temps, ils mettaient les pieds dans ce qu'on pouvait appeler un repaire de toute la racaille de la ville. Des insultes fusaient en tout sens mais il ne semblait pas intéressé par le fait d’arrêter des individus pour outrage, ils cherchaient quelques choses ou quelqu'un. L'un d'eux montra le portrait robot de celui qui le recherchait. Le visage du sith était clair net et précis. S'ils le voyaient dans la cantina, ils le prendraient immédiatement en chasse. Ce dernier était au comptoir en train de menacer la barmaid pour savoir s'il y avait une autre sortie. Tout se passa très vite. Le sith croisa le regard d'un des agents qui bien évidemment le reconnu et lui hurla de s’arrêter lorsque Feren se glissa dans l'arrière boutique. Les trois flics se ruèrent à sa suite et l'un deux passa à coté de Rick sans se douter qu'il était complice. Le contrebandier s'élança alors à son tour à leur poursuite. Rien de bon n'allait ressortir de cette histoire. Il n'aurait jamais accepter ce boulot s'il avait sut dans quel bazar il allait se mettre. Il dégaina son blaster et couru à toutes jambes dans les couloirs pour rattraper les flics mais surtout le sith qui risquaient des les découper en morceaux. Rick rattrapa les filcs et tira sur le plafond au dessus d'eux pour attirer leur attention puis les tint en respect. Mais où était donc passé le sith?!

"Je vais vous demander M'sieurs de bien vouloir poser vos armes au sol. Personne n'a besoin d'être blessé dans cette histoire alors s'il vous plait n'en faîte pas."

L'un deux dégaina son blaster mais Rick fût plus rapide et tira au sol ce qui effraya le flic qui laissa tomber son arme.

"Je viens de vous dire de pas faire d'histoire. Je vous garantis que vous préférez avoir à faire à moi qu'à lui. C'est un psychopathe et si vous tenez à gardez tous vos membres écoutez-moi!"

Mais où était donc Feren! Il n'allait pas pouvoir les tenir en respect longtemps. Et puis ces andouilles avaient surement appelé du renforts vu le boucan qui se ramenait dans le dos du contrebandier.

Le zabrak avait bondi en avant vers le couloir de l’arrière-boutique pour tenter non pas de semer les flics en empruntant immédiatement la sortie, mais en les perdant dans le dédale de passages pour les prendre de surprise et empêcher, il l’espérait, l’arrivée des possibles renforts. Pour l’instant, il n’y eut aucun tir de blaster en sa direction, à croire qu’ils souhaitaient le prendre vivant. Sans doutes pour l’interroger et savoir où il avait caché ce qu’il avait volé. C’était une chance pour lui, puisque de cette manière, il lui fut plus aisé de se faufiler de couloir en couloir, quitte à se perdre. Il prit le premier virage sur son chemin pour se plaquer contre le mur et les attendre. Le zabrak fronça soudainement les sourcils en entendant plusieurs coups de blaster lui parvenir, avant qu’une voix, plus loin dans le couloir principal, ne s’élève en s’adressant aux forces de l’ordre. Rick. Encore un tir. Feren esquissa un sourire avant d’observer dans quel passage étroit il s’était engouffré. Un cul-de-sac. Evidemment. Mais qui débouchait sur une sorte de petite salle plongée dans la pénombre, d’où il pouvait néanmoins apercevoir ce qui ressemblait à un générateur d’énergie. Probablement ce qui alimentait le bâtiment en électricité…

Le sourire du Sith s’agrandit et il franchit les quelques mètres le séparant du générateur, jetant de temps à autre un coup d’œil derrière lui, mais les forces de l’ordre étaient occupées avec Rick, dont il entendit à nouveau le son de la voix. Un psychopathe, lui ? Il faillit éclater de rire, tout en détachant son sabre-laser de la ceinture. Une fois devant le générateur d’énergie, le zabrak prit quelques secondes à trouver ce qui correspondait à un arrêt d’urgence, qu’il enclencha sans hésiter, plongeant tout l’étage dans le noir. Cela devrait au moins donner un peu de temps à Rick pour retenir encore les trois hommes. Feren sortit de son manteau un casque qui relevait davantage du masque, le posa sur son visage, attendit qu’il se fixe automatiquement puis activa la vision thermique, avant de se diriger vers les trois policiers corelliens qui rayonnaient de rouge orangé. A deux ou trois mètres d’eux, il activa une des lames rouges en disant d’un ton narquois : « Vous auriez dû l’écouter. Il est beaucoup plus sympathique que moi. » Si l’effet de surprise fonctionna à merveille sur le plus proche, auquel il porta un coup de tranchant du haut de l’épaule jusqu’à la taille, il n’en fut pas de même pour la suite. Le deuxième, juste à côté, évita l’attaque que le zabrak porta, sans doutes trop lentement. Il pesta contre lui-même : lamentable, on aurait dit un débutant alors qu’il pouvait voir les silhouettes bouger malgré la pénombre.

Les deux policiers restant braquèrent donc leurs blasters en sa supposée position, qui forcément ne se trouvait pas loin de la lame rougeoyante qui éclairait un peu la scène. Au vu de l’attaque qu’il venait de porter et, sans doutes, la prise de conscience quant au fait qu’il détenait un sabre-laser, les deux hommes n’avaient plus l’air de vouloir ni négocier, ni se contenter de coups de semonce. Ce serait donc au plus rapide. Feren sentit son sang ne faire qu’un tour et fit affluer la Force, seulement guidé par l’instinct et sa colère contre lui-même d’avoir raté son coup. Une poussée de Force propulsa ainsi les flics un peu plus loin, les déstabilisant et les jetant à terre, juste au niveau de Rick, dont il espérait qu’il ne serait que partiellement touché par la vague d’énergie. Du boucan supplémentaire attira son attention. D’autres arrivaient. Feren leva les yeux au ciel sous son casque et lâcha un soupir. « Achevons-les et cassons-nous définitivement d’ici. »

Lancer de dés:

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#1 'Capacité Facile' :


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#2 'Capacité Facile' :

Tout l'étage fût plongé dans le noir. Certainement Feren qui avait coupé l'alimentation électrique. Pour le coup, cela embarrassait Rick qui arrivait plus à distinguer les deux flics. L'avantage, c'est qu'eux aussi ne devaient pas le voir dans l'obscurité. Il allait en profiter pour les assommer lorsqu'il vit le rayon rouge d'un sabre laser s'activer. Le sith allait passer à l'action et répandre la mort. Il vit la lame s'abattre violemment, puis un cri assourdissant. Feren avait très certainement blessé mortellement l'un des policiers. Il s'en suivi un ballet de tournoiement de rouge dans l'obscurité. Il fallait le dire, c'était fascinant mais apparement pas assez efficace car deux des policiers étaient encore debout. Le contrebandier décida alors d'intervenir à son tour et s'apprêtait à ouvrir le feu lorsqu'il fût propulsé dans les airs. Il heurta violemment un mur, lui coupant le souffle et retomba lourdement au sol. Il était complètement sonné et désorienté. Il se redressa péniblement en s'appuyant contre le mur tout en essayant de retrouver à la fois son souffle et ses esprits. Son blaster était au sol, il était ouvert au niveau du front. Pourquoi avait-il accepté ce maudit boulot? Il détestait travailler avec les siths du fait de leur accès de colère mais aussi de leur grande capacité à réduire tout en bouillis autour d'eux. Il ramassa son arme et crut entendre Feren lui signifier qu'il fallait s'occuper du reste des flics qui arrivaient et déguerpir par la suite. Il y allait donc avoir encore plus de mort. Tout ça pour une maudite babiole. Et d'ailleurs c'était quoi ce truc ?

" Hey, c'est quoi le truc que tu as volé ? Non je demande avant de mourir parce qu'ils ont l'air vachement en colère après toi La ! Si ça continue comme ça on va avoir tous les fils de Corellia sur le dos mon pote "

Le brouhaha des policiers se rapprochait. Ils seraient là d'une minute à l'autre. Rick dégaina sa lame secrète dans son gantelet au cas où il y aurait du corps à corps et s'apprêtait à tirer sur la moindre tête qui passerait la porte qui donnait accès au couloir où ils se trouvaient.

Apparemment, la vague de Force avait aussi touché Rick de plein fouet, bien que ce ne fut pas dans l’intention de Feren. Mais l’urgence de la situation avait fait primer les réflexes de survie sur le dosage de la poussée. Le plus important était de rester en vie et d’avoir neutralisé les deux policiers qui leur cassaient encore les pieds il y a à peine une minute. Alors tant pis pour les dégâts collatéraux, d’autant qu’ils en verraient probablement d’autres. Le Sith avança calmement vers les deux policiers qui commençaient à reprendre leurs esprits. L’un d’eux lâcha un geignement en se tournant sur le côté, mais n’eut pas l’occasion d’en dire plus car la lame rouge du zabrak fondait déjà sur lui pour l’occire. Il fit de même pour le dernier ; il était proprement hors de question de laisser le moindre poursuivant en vie, surtout s’ils étaient encore capables de leur courir après lorsque les autres arriveraient. Rick le rejoignit alors et le Sith se retint de soupirer alors qu’il lui demandait ce qu’il avait bien pu dérober pour attirer autant de monde à ses trousses.

En temps normal, Feren lui aurait très gentiment fait remarquer de s’occuper de ses oignons et que moins il en savait, mieux ça vaudrait si les choses tournaient mal. Toutefois, au vu de leur situation et dans quelle merde de Bantha ils étaient déjà, le zabrak devait avouer que ça n’avait plus aucune sorte d’importance. Et puis ce n’était pas entièrement de sa faute… C’étaient les événements de Naboo qui avait rendu les autorités complètement folles. Feren éteignit son sabre en répondant. « Juste une vieille babiole qui prenait la poussière dans les caves du musée de Coronet. Ils l’ont jamais exposée, je ne comprends pas pourquoi ils en font un tel foin… Non, ce doit être ce qui s’est passé sur Naboo avant-hier, ça leur a mis les nerfs en pelote. » Le Sith était étrangement sincère, il avait juste omis que la vieille babiole en question était chargée d’histoire et que ses gravures à moitié effacées étaient en réalité des symboles de l’ancienne langue des occupants de Korriban. Ce n’était qu’un détail, après tout. Le zabrak haussa les épaules d’un geste résigné : « Je crois qu’on en a déjà une grande partie aux fesses. »

La vision thermique toujours active, il put apercevoir malgré les murs les silhouettes des autres flics qui arrivaient en trottinant. Dis donc, ils n’avaient plus l’air de plaisanter, là. On eut dit qu’ils avaient débarqué toute la cavalerie pour attrapper un pauvre fugitif voleur de babioles. Bon, d’accord, le fait que l’objet ait eu un rapport avec les Sith juste après qu’une bombe psychique dont l’origine était de la même organisation avait de quoi rendre fou de terreur et presque paranoïaque. Une coïncidence ? Pas pour eux. Même si c’était réellement le cas. Feren grommela avec une pointe d’agacement : l’endroit était trop étroit pour qu’il puisse se débarrasser de ces imbéciles de manière optimale, preuve en était de tout à l’heure. Et puis là, eux non plus ne feraient pas de quartier. Rick, malgré toutes ses qualités et les talents de tireur dont ne doutait pas le Darth, aurait sans doutes bien du mal aussi à tous les dézinguer avant qu’on le descende lui. « Humf, ils sont beaucoup à arriver, et c’est pas l’endroit idéal pour une confrontation. Il vaut mieux avancer pour les semer. Trouvons la sortie et tâchons de rejoindre le vaisseau. » Parfois, il valait mieux reculer pour mieux avancer. Prendre de l’élan pour sauter plus loin. « Passe devant, s’il y en a qui déboulent, je le saurai plus rapidement. » Et il pourrait toujours renvoyer les tirs de blaster vers leurs expéditeurs.

Une vielle babiole qui prenait la poussière dans une cave et qui n'avait jamais été exposée ? Pourtant la moitié des flics de la ville étaient après eux et l'autre partie étaient en train d'arrivé aussi pour être après eux! Feren se payait clairement la tête du contrebandier. Ce n'était pas une simple babiole comme il le disait mais Rick ne chercha pas plus. Il n'était pas très sage de questionner un sith surtout si on voulait vivre. Et le contrebandier, malgré le fait qu'il était un grand casse fou, souhaitait vivre, longtemps. L'évocation de l'événement survenu sur Naboo le titilla. Après tout c'était pas un simple événements mais clairement un acte tetroriste perpétré par nul autre que les siths ! Quelques bandes de gredins ceux-là! Toujours à mette la galaxie sans dessus dessous! Pouvaient laisser les braves gens tranquilles avec leur histoire de force Avec les jedis !
Ce qui étonnait Rick, c'était le mal que se donnait Feren à faire sortir de la planète un simple objet.  Ce dernière devait avoir une très grande importance à ses yeux pour qu'il se donne tant de mal.

"C'est un objet en rapport avec toi ! C'est un artefact sith ! C'est ça pas vrai !"

Quel idiot il était. C'était forcément ça! Après tout ça avait du sens. De toute manière, ça ne le concernait pas même s'il aurait bien voulu subtiliser l'objet pour le ramener aux résistants. Après tout, il n'aimait pas trop les siths, le premier ordre et les deux c'était du tout au même ! Et si il le volait ? Le voleur volé ! Ça pourrait être comique. Rick était un fin voleur. Il suffisait d'endormir le sith. C'était là que le plus dur allait se jouer. Il ne devait pas éveiller de souspons et surtout il devait le prendre par surprise. Les deux complices s'enfuirent afin de regagner au plus vite le vaisseau. Les forces de l'ordre étaient trop nombreuses et ça aurait été du suicide que de les affronter. Le contrebandier connaissait bien les ruelles. Après tout il y avait grandi. Il allait donc semer le sith et décoller sans lui. Comme ça, il aurait récupéré un artefact des mains des siths, mais en plus, l'un d'eux serait soit mort soit en prison! Le plus marrant, c'est que le sith ne se doutait de rien !

La course-poursuite entre le duo Sith et contrebandier et les forces de l’ordre se poursuivit au travers des couloirs, mais heureusement, leur dédale toucha bientôt à sa fin et Feren n’aperçut aucun Corellien les rattraper. Une chance qu’ils n’aient pas perdu davantage de temps ! Cependant, il n’avait pu s’empêcher de tiquer, sous son masque, lorsque Rick s’exclamait tout haut que sa cargaison avait un rapport avec les Sith. Cet homme était trop perspicace pour son propre bien. Sans doutes l’évocation de Naboo qui lui avait mis la puce à l’oreille, bien que personne, à part sans doutes, quelques érudits ayant entendu parler des précédentes bombes psychiques Sith qui avaient existé par le passé, pouvait entrevoir le lien avec les Sith, qui n’existaient tout simplement plus dans la tête de milliards d’habitants de la galaxie. Le zabrak n’avait pas le temps de philosopher, ni de confirmer ou d’infirmer les dires de Rick, il se contenta donc de ronchonner d’un ton pressant : « Tais-toi et avance ! » De toute manière, cela ne le regardait absolument pas. Ils avaient un marché : livrer la cargaison et son détenteur sur une planète en dehors du système corellien et bien plus calme, où l’attendait d’ailleurs son droïde, qu’il avait déjà envoyé en repérage pour un autre transport jusqu’à la bordure extérieure.

Cependant, l’expérience lui avait appris à être méfiant. Le zabrak ne donnait de toute façon aucunement sa confiance à qui que ce soit et restait un sceptique dans l’âme. C’était pourquoi il s’arrangeait pour ne jamais payer avant que le service qu’il demandait soit effectué. A partir du moment où on s’adressait aux contrebandiers, il fallait rester extrêmement vigilant. Aux yeux du Sith, ils n’étaient pour la majorité qu’un ramassis de voleurs sans scrupules qui se vendaient aux plus offrants comme de vulgaires twi’leks coureuses de remparts. Feren avait déjà eu une mauvaise surprise avec moins que ça, un an plus tôt. Quelqu’un avec qui il avait pourtant des atomes crochus. Fichue Nova… c’était cette fois-là où il avait découvert qu’elle appartenait à l’Ordre Jedi. Alors plus question de se laisser avoir. Ni par les policiers, ni par personne. Le Sith ne suspectait pas, pourtant, Rick qui connaissait sa nature. Après tout… tenter de le rouler reviendrait à signer son arrêt de mort. Au fond de ses entrailles, le contrebandier devait le savoir. Restait simplement l’inconnue suivante : tenait-il à la vie ou non ?

Une fois à l’extérieur, une petite goutte de soulagement apaisa un tant soit peu la tension qui tiraillait chaque cellule du zabrak. Il désactiva la vision thermique et se débarrassa de son masque pour le ranger. En pleine rue, il trouvait ça tout sauf pratique. Intimidant, certes, mais pas pratique, vraiment. D’autant plus que son visage était déjà naturellement intimidant à la base. A présent, l’urgence était moins oppressante, en se fondant dans les ruelles, les forces de l’ordre auraient plus de difficultés à les retrouver. Feren pouvait donc avoir le loisir de démentir ou mettre fin à la curiosité de Rick. « Pour en revenir au sujet, je ne vois pas en quoi ça te concerne. Je te paye pas pour poser des questions. De toute manière, tu ne le sauras jamais. Je suis le seul à pouvoir ouvrir le conteneur dans lequel se trouvent les deux ou trois objets que j’ai emprunté. » Il fallait avouer qu’une des tablettes était particulièrement volumineuse et il avait fallu un conteneur magnétique, qui pouvait léviter, pour pouvoir l’acheminer jusqu’au vaisseau. Un sourire caustique apparut sur les lèvres du Sith. « Et même si quelqu’un tentait de forcer l’ouverture… et bien… » Une moue faussement attristée fit fondre son sourire alors que tout en marchant, il posa les yeux sur Rick. « Disons que je ne garantis pas l’intégrité de l’état du vaisseau et des gens autour. »