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I will watch over you [Lyana]

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Tuiren se lève cet après-midi-là après une sieste qui l’a requinqué. Il en avait besoin. La bataille de Naboo n’est pas si loin derrière, elle date juste de la veille. Les hommes sont encore à l’infirmerie. Flottant dans le bacta guérisseur. Ses Rogues sont pour la plupart encore entre les mains des docteurs, hors d’affaire heureusement, le moral en berne toutefois. Il faudra du temps pour les remettre d’aplomb et en refaire une équipe. Le résistant sait que ce ne sera pas une tâche facile. Lui-même doit se retrouver en tant que leader. L’impression d’un échec lui martèle l’esprit et il s’est réfugié la veille auprès de ses mentors. Il a trouvé dans leurs conseils les encouragements nécessaires. Et maintenant le voilà reposé. Entre les draps doux il s’étire et paresse un moment du s’extirper du lit. Une fainéantise qu’il s’autorise sans le moindre souci.

Finalement il se bouge. Il lorgne du regard ses quartiers alors qu’il se pose sur le minuscule sofa. Il tombe sur l’arbalète de Lyana. A cette vue le résistant fait la moue, non pas parce qu’il a gardé son arme, mais justement parce qu’elle n’est pas venue la récupérer. Il la sait sortie de l’infirmerie et évidemment ca l’inquiète. Alors il  ramasse l’arbalète, récupère de quoi boire, et sort dans les couloirs.

Depuis qu’il est revenu il n’a pas tellement eu l’occasion de croiser Lyana. Il se rappellel’avoir vue rapidement. Dans l’infirmerie ils n’ont pas eu de grande conversation, pas plus que quand elle n’était dans ses bras quand ils revenaient de Naboo. Il se rappelle l’avoir serrée en lui disant qu’il était là, et qu’il s’occuperait d’elle. Il tient à ne pas faire la moindre impasse sur sa promesse.

Le voilà devant sa porte et il tapote à l’entrée une série d’appels discrets. Il ne veut pas la faire sursauter. Il mesure chacun de ses gestes. Doit insister pour qu’elle le laisse entrer. C’est lui collé contre la porte qui attend qu’elle vienne.

« Lyana ouvre c’est moi. »

Sa voix traverse la paroi, parvient aux oreilles de la demoiselle, qui finit par lui ouvrir. Il remarque immédiatement ses traits tirés. Cela lui fend le cœur. La vérité c’est qu’il ne doit pas avoir meilleure mine qu’elle. Il dépose tout ce qu’il a amené avec lui et la prend dans ses bras. Peu importe qui passe dans le couloir et qui pourrait les voir, il songe juste à la tenir près de lui, et à faire passer cet air triste sur ses traits. Il n’a pas l’habitude de la voir ainsi.

Au bout d’un moment il se sépare d’elle et d’un signe de la tête lui indique les objets sur le sol.

« Rick l’a récupéré quand on est venu te chercher. »

Il reste sur le seuil, sans faire un pas de plus, respectant l’intimité de la jeune femme.

« Est-ce que je peux rentrer ? Je me disais que tu voudrais pas être seule mais je voudrais pas m’imposer. Il est un peu tard.  Mais est-ce que tu as besoin de quoi que ce soit ? »
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I will watch over you
Une douleur comme elle n’en avait pas connue depuis un moment la tiraillait dans l’épaule droite. Le tir n’avait pas loupé. Sa cuisse aussi avait du mal à se remettre complètement. Certes le plongeon dans la cuve à bacta lui avait permis de se remettre un minimum de ses blessures, mais Lyana était complètement affaiblie. Elle n’avait plus la notion du temps car depuis son retour, elle avait passé presque tout son temps à dormir. Comment pouvait-elle avoir envie de sortir de ses draps ? Il n’y avait que là qu’elle se sentait bien et un minimum en sécurité. Elle ne voulait pas affronter la réalité, appréhendant les pertes de la bataille. La jeune femme avait à peine touché à la nourriture qu’on lui apportait. Elle n’avait pas faim. Elle n’avait envie de rien. Les seuls moments pour lesquels elle voulait bien se lever, c’était pour se doucher. Même si ce n’était pas évident de rester en appui sur sa jambe injuriée, l’eau lui procurait un bien fou. Un rare moment de plaisir.

A peine réinstallée dans ses draps, les cheveux encore légèrement humides, un bruit se fait entendre. Quelqu’un qui vient frapper à sa porte. Ce n’est pourtant pas encore l’heure du repas. Même si elle n’a plus la notion du temps, elle sait qu’il est encore trop tôt pour ça. Elle ne dit rien aux premiers coups. Elle ne veut voir personne, elle ne veut pas jouer son rôle de commandante pour le moment, il est trop tôt. Elle a besoin de repos tout simplement. Mais une voix traverse l’épaisseur de la porte. Une voix qui est très familière à Lyana. Elle aurait dû s’y attendre à ce qu’il vienne la voir, après tout, c’est lui qui l’avait tirée du champ de bataille. Elle hésite un instant, encore honteuse de ne pas avoir su mener à bien sa mission et tomber de la sorte.

Elle se lève finalement. Elle ne veut pas le laisser attendre comme un idiot alors que rien ne l’obligeait à revenir chercher les éventuels survivants. Il aurait pu rentrer directement à Fenves sans prendre la peine de la récupérer elle et les autres. Enfin, ça, elle n’en avait aucune idée. Elle ignorait qui avait survécu ou non. Elle ne voulait pas le savoir pour le moment, elle n’était pas prête. Elle se lève difficilement, traînant sa jambe blessée jusqu’à la porte puis elle ouvre cette dernière, laissant apparaître l’immense silhouette de son ami Tuiren. Elle n’a le temps de rien dire qu’il la serre dans ses bras. Une étreinte qui lui fait légèrement mal à son épaule mais qui se veut agréable. Mais elle reste forte et ne bronche pas. Si elle s’effondre maintenant, elle aura l’air de quoi ? Il la relâche finalement et lui indique des objets sur le sol. Un sourire se dessine presque lorsque la jeune femme aperçoit son arbalète. Elle pensait l’avoir perdue pour de bon, mais ce n’est visiblement pas pour cette fois. « Merci. » Les mots ne sortent pas et pourtant elle voudrait lui prouver sa reconnaissance pour ce qu’il a fait sur Naboo.

Il demande finalement s’il peut entrer ajoutant tout un tas de choses que Lyana a du mal à rassembler dans sa tête. Elle se contente de répondre à la première question. « Bien sûr, entre, ne reste pas dehors. Depuis quand tu as besoin de ma permission pour ça ? » Il est celui dont elle est le plus proche ici, dans la Résistance. Un des rares à qui elle sait se confier et qui ne l’a pas connue dans le passé. C’est une bonne chose à vrai dire, ça veut dire qu’il l’apprécie pour la Lyana qu’elle est dans la Résistance, pas pour ce qu’elle était avant. Pour ça, elle l’admire. Elle sait qu’elle n’est pas facile à vivre et elle en joue, mais il est toujours là, la preuve.

La commandante retourne s’asseoir sur son lit et invite son ami à en faire de même. « Comment tu te sens ? Qu’est-ce qu’il s’est passé dans le ciel de Naboo ? Comment ça s’est terminé ? » Elle ne voulait pas pourtant pas savoir tout de suite, mais les questions sortent toutes seules. Elle va bien devoir faire face à la vérité à un moment donné.
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Il peut voir dans son regard toute la douleur des derniers jours et les marques qu’a laissées la bataille. Au moins sa présence semble être réconfortante. Elle accepte son aide. Comme elle l’a toujours fait depuis qu’ils se sont rapprochés au sein de la résistance. Il n’y pas si longtemps, c’est elle qui l’a aidée, alors qu’il était dans le gouffre après la perte de Lyra, le départ de Darell. Il sait que lorsque cela arrive, il est bon d’avoir une épaule amicale où s’appuyer, alors lorsqu’elle dit ensuite qu’il peut entrer, il s’exécute et rentre à l’intérieur.

« Ca fait un moment que je ne t’ai pas vue, je me disais que tu voulais peut-être rester seule, et bref j’avais pas envie de te mettre la pression. »

Il se met près d’elle quand elle lui indique de s’asesoir, et replie ses longues jambes devant lui tout en tentant de s’installer le mieux possible. Lyana se fend de plusieurs questions. Toutes sur Naboo. Le résistant se passe une main sur le visage alors qu’il rassemble ses idées.

« Je me sens pas au top. »

Les images de la bataille spatiale s’imposent à son esprit et la fatigue qui en résulte le rend silencieux durant un instant.

« Il s’est passé un truc étrange. »

Et il se retourne vers elle.

« Tu n’en as pas entendu parler ? »

S’est-elle réfugiée dans ses quartiers à peine sortie de l’infirmerie ? Il semblerait que ce soit le cas. Sinon elle aurait entendu les soucis qu’ils ont eus. Ils sont au centre de toutes les discussions.

« On était en pleine bataille quand on a recu un étrange message qui parlait d’auto-destruction. Puis plus rien ne répondait. On a tous fini sur Naboo. J’ai réussi à m’éjecter avant. Mais tout le monde n’a pas fini pareil. On a perdu pas mal de monde. Cin n’a pas survécu. J’ai perdu trois pilotes cette fois. »

Il secoue la tête en repensant à ses hommes perdus.

« Apparemment il s’agit de ceux qui ont fichu la pagaille sur Naboo parce que même le Premier Ordre a vu ses appareils touchés aussi. »

Il tend la main vers elle et la glisse sur son bras dans un geste doux. Les responsabilités sur leurs épaules les écrasent. Ce n’est pas évident. Ils sont des commandants trop jeunes. Sans doute précipités trop tôt dans cette folie. Et alors qu’ils ont juste envie de pleurer, il faut maintenant se montrer fort pour les autres. S’occuper du reste. Des formalités de toutes sortes. Tuiren le sait, Lyana devrait être dehors en train de s’occuper des siens. Ce qui prouve oh combien elle doit être touchée à rester enfermée ainsi.

« Nous nous sommes bien battus mais le bataille nous a échappés et ce n’est pas notre faute. »

Il le dit avec force comme pour s’en persuader lui-même et garde sur ses traits une expression qu’il veut encourageante.

« Tu as fait du bon travail Lyana. »
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C’est une visite inattendue mais qui malgré les apparences fait plaisir à la commandante. Tuiren est la seule personne au sein de la Résistance qui fait effet de repère. Alors dans une telle situation, forcément, voir sa grande silhouette ne peut qu’être rassurant. Elle le fit entrer dans sa chambre sans broncher, ce n’était pas la première fois qu’il venait lui rendre visite et généralement il ne se voulait pas autant en retenue. Il pensait que la jeune femme aurait préféré rester seule, ce qui n’est pas totalement faux. Mais ça, c’était plutôt vis-à-vis de certains supérieurs qui tentaient de déjà lui parler de la stratégie concernant la prochaine bataille. Cependant, certains visages demeuraient rassurants et celui du Rogue en faisait partie.

Il va s’asseoir à ses côtés, acceptant l’invitation. Elle le questionne simplement, encore dans le flou concernant la situation actuelle. Seules les douleurs lui rappellent deux-trois souvenirs des dernières minutes sur le champ de bataille. Le reste est flou, même le visage de l’ennemie récupérée au sol. Elle ne sait plus si c’est vrai et elle n’ose pas demander. Sans surprise, le commandant ne se sent pas non plus au top de sa forme, le contraire aurait été étonnant. Il ajoute alors que quelque chose d’étrange est arrivé et pour tirer ce genre de mots de sa bouche pour décrire une bataille, c’est que ça devait réellement être inattendu, inhabituel. Elle cherche à en savoir plus, elle le regarde avec insistance même si le simple fait de se tourner vers son ami lui inflige des douleurs dans son épaule droite. Il semble étonné que la jeune femme n’ait pas entendu parler de ça. « Non, rien. Je crois que mon cerveau a fait barrage à la moindre information qu’on a voulu me transmettre. J’étais beaucoup trop… Ailleurs. » Elle n’entre pas dans les détails.

Il commença à décrire ce qu’il s’était passé, les messages d’auto destructions, les pertes de pilotes dont Cin… Elle comprenait un peu mieux certaines choses. « C’est donc pour ça les chutes de vaisseaux… » Elle toucha machinalement sa cuisse qui avait été blessée par un débris. Elle avait eu de la chance que ça ne soit pas pire. « Cin est mort ? » Ca faisait partie des aléas des batailles, mais elle savait à quel point il avait compté pour Tuiren et elle l’appréciait plutôt bien, c’était une perte regrettable. D’après le coruscanti, il s’agirait là des méfaits d’un troisième acteur car même le Premier Ordre aurait été surpris par ce qu’il s’est passé.

Le commandant pose sa main sur le bras de Lyana comme un geste qui se veut réconfortant. Elle n’est pas à l’aise avec ça, elle ne l’est jamais. Les mots qui suivent sonnent faux dans l’esprit de la commandante. Surtout les derniers. « Du bon travail ? » Elle tente de ne pas s’emporter. « Non, Tuiren, je n’ai pas fait du bon travail. J’ai donné des ordres qui nous ont tous condamnés. J’ai perdu trois de mes hommes au combat, dont un qui d’après certains de mes hommes n’aurait même pas dû nous rejoindre. Viktor, le mandalorien, il n’a pas survécu. Pas plus que Mack et Jared. Rien que la décision de l’avoir fait intégrer nos rangs me fait perdre toute crédibilité. » Elle savait qu’on allait le lui reprocher. Bien qu’elle assume son choix d’avoir écouté ses supérieurs, elle n’était pas encore prête pour l’extérieur. « On n’a même pas capturé la bonne personne. » Et ça, on le lui avait fait savoir alors qu’elle était encore en train de recevoir des soins au centre médical. « Non, Tuiren, je n’ai pas fait du bon boulot. »
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La Steel explique qu’elle s’est juste fermée à toute information et l’homme hoche la tête en réponse. Il n’y a rien de jugeant dans son attitude, dans son absence de mots. Il laisse ses mains trainer sur les draps. A la recherche de la bouteille qu’il a ramenée. Il la trouve enfin et la ramène. Tout en écoutant Lyana, il débouche la bouteille. Il sait que l’alcool peut réchauffer les cœurs, sans doute pas la solution définitive. Mais il s’agit là de leur meilleur allié. Celui qui les fait mieux repartir. Il y aussi la rage, qui semble faire défaut à Lyana. Un spectacle loin d’être habituel pour une femme plus au cœur de rancor.

« Malheureusement. »

Ses doigts enlèvent le bouchon.

Il sait que les Steels ont souffert également, que peu d’entre eux sont revenus. Il ne demande pas. Il a déjà vu les noms. Viktor l’ami de Gwen compte parmi les gens qui ne reviendront pas. De l’équipage de l’Oméga déjà malmené il ne reste désormais plus que sa sœur. Quant aux autres il sait qui ils sont également. Normal quand l’on bosse avec la plupart du temps. Les Rogues et les Steels se battent régulièrement ensemble contre l’ennemi. Tuiren est sans doute l’un de ceux qui peut le plus apprécier leur talent. Il n’a pas de doute sur celui de leur leader et cela rend d’autant plus triste de la voir ainsi quand on sait ce qu’elle peut faire. Ce n’est pas souvent que Lyana est ainsi retranchée dans le reproche de ses propres aptitudes. Il n’y a pas de mot sacré pour faire disparaitre la douleur. La voix de Lyana s’emporte et Tuiren ne semble pas s’en soucier. L’indifférence face au volcan réveillé n'affecte en rien ce qu’il ressent pour elle.

« Je ne suis pas d’accord. »

Et ses mots mesurés contrastent avec les mots de Lyana, et les traits de son visage ne semblent pas s’émouvoir. Au fond de ses prunelles pourtant il y a la douleur vive d’un homme qui ressent encore. Il lui tend la bouteille et la laisse boire, comme ils le font souvent. Il n’est plus qu’un moment de quiétude qu’il laisse s’étendre, pour qu’elle puisse faire le point.

« Viktor était un homme tout à fait capable et si tes supérieurs n’avaient pas été d’accord de le prendre, tu l’aurais su avant de partir. Je n’étais pas sur le terrain, je ne peux pas te dire que tes ordres n’étaient pas les bons. »

C’est facile d’en parler après coup, d’analyser froidement les données sur le terrain.

« Tu trouveras des millions d’ordres meilleurs que tu aurais pu donner sur le moment, mais il n’empêche que lorsque tu étais sur le terrain tu as évalué la situation qui s’offrait à toi. »

Il tourne son regard vers elle.

« Nous sommes revenus avec un de leurs gradés, ce n’était peut-être pas celui que nous voulions. Mais quelle importance au final, je ne pense pas qu’il faille en rougir. »
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La commandante des Steels était loin d’être satisfaite. Officiellement, elle n’allait pas avouer à ses supérieurs son échec sauf si on le lui faisait remarquer. Elle devait assumer ses décisions et les considérer comme ayant été les bonnes. Mais au fond d’elle, elle savait pertinemment que ce n’était pas le cas. Tuiren est le seul à qui elle sait l’avouer, à qui elle ose montrer ses faiblesses. Parce qu’il ne la juge pas, parce qu’elle l’a vu lui aussi dans un sale état le jour où l’ennemi a emporté Lyra. Lyana repense à la conversation que tous les deux ont eu avant la bataille, lorsque sous les flots de l’alcool ils se sont avoué avoir envie que tout s’arrête et tout quitter pour une vie meilleure, une vie plus simple. Ils ne savaient pas à ce moment-là qu’ils seraient encore en vie suite à la bataille de Theed, pourtant ils étaient là. Peut-être est-ce un signe, peut-être est-ce un message signifiant qu’il est temps pour eux de se retirer. Tout autour d’eux, leurs proches disparaissent un à un. Bientôt ce sera leur tour et ils le savent. Autrefois, Lyana aurait avoué sans sourciller être prête à mourir pour la cause qu’elle défend. Mais aujourd’hui… Eh bien, aujourd’hui, elle a peur. Si le Premier Ordre n’est plus le seul ennemi, alors que peuvent-ils ?

Elle avoue ses fautes, ses craintes et ses regrets. Il ne peut rien y faire, mais elle a juste besoin que ça sorte, elle a besoin de l’avouer là, maintenant, car après ce sera trop tard. Elle devra retrouver sa posture de leader et conduire au mieux ce groupe si dissout que sont les Steels. Elle devra affronter ceux qu’elle redoute le plus. Ulfric principalement. Tuiren débouche une bouteille d’alcool. Généralement, il ne faut pas en promettre à la jeune femme pour qu’elle se jette sur la bouteille, mais là, elle se sent nauséeuse rien qu’en humant l’odeur si particulier de l’alcool, cette vapeur émanant de la bouteille avant même que les lèvres n’aient goûté au breuvage. « Je n’en prendrai pas, je… ne me sens pas trop de boire, là. » Est-ce son état d’esprit ou le contrecoup de ses blessures ? Elle n’en a pas la certitude, mais elle ne préfère pas se forcer.

Le Rogue ne semble pas en accord avec les propos tenus par Lyana. Pourtant, c’est la vérité. Il la connaît bien, mais s’il faisait partie du commando, il verrait les choses autrement. Il n’était pas là, il était ailleurs occupé à d’autres obligations, mais s’il l’avait vue prendre ces décisions, disons… suicidaires ? Il n’aurait pas réagi de la même manière. Comme elle le pensait, il avait le même avis qu’elle sur Viktor. Pour elle, le choix n’avait pas été mauvais, il avait toutes ses chances. Mais les désaccords de la veille ont probablement influencé les résultats de la bataille : un groupe loin d’être soudé. « Mais Viktor a fait faillir la cohésion du groupe et ce par ma faute. » Il tente de la rassurer, de lui faire entendre qu’elle a fait le choix qu’elle devait faire une fois sur le terrain. Un rictus se dessine sur le visage de la jeune femme. « J’ai justement mal jaugé la situation dans la précipitation. » Elle ne pouvait avouer que cette idée d’avoir peut-être retrouvé sa sœur là-bas l’avait fait agir ainsi. Même s’il ne s’agissait finalement pas de sa véritable sœur, Gamora était un otage assez particulier pour Lyana. Etait-ce là la stratégie de l’ennemi ? Envoyer de tels recrues pour les déstabiliser ? « J’espère que la Commandante que nous retenons nous permettra d’obtenir les informations que l’on veut. Mais il ne s’agit pas de la petite fille de l’Amiral Thrawn, il n’aura peut-être que faire de la vie de la commandante Kelso et dans ce cas, tu ne peux nier qu’il s’agit d’un véritable échec. » Après tout, qu’était Gamora pour le Premier Ordre ? Une commandante, certes, mais peut-être pas suffisamment importante à leurs yeux pour risquer de la garder en vie. Lyana avait cette crainte en plus qu’il lui arrive quelque chose d’injuste. Ce genre de confessions, elle ne pouvait les faire à son ami. « Je suppose qu’il faudra du temps avant que tu ne retrouves la Lyana forte et aimant l’alcool. J’ai l’impression d’être rouillée. » Elle tente de changer de sujet, de détendre l’atmosphère, même si ça sonne faux.
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