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O Captain, my Captain ! [Thrace]

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JE SUIS PRISE !

Adieu saloperie de vaisseau de transport de VIP ! Rah bon sang, ce que ça peut faire du bien d'être débarrassée de ce fardeau ! Désormais c'était moi qui était assise à l'arrière d'un de ces transporteurs et j'en profitais pour me renseigner un peu sur les vaisseaux utilisés par les Sabre. Des griffes chiss. Je ne m'inquiétais pas de savoir le piloter ou pas mais je cherchais les caractéristiques techniques. Si je me suis fatiguée à apprendre la mécanique, ce n'est pas pour me contenter de connaître l'envergure et l'encombrement de mon vaisseau mais pour le connaître de façon plus intime. Je m'intéresse à sa vitesse de déplacement, ses angles de tir, ses spécificités, jusqu'à sa conception. Ces vaisseaux semblent être un mélange prodigieux d'un chasseur Tie et d'un X-Wing, ce qui risquait d'en faire de prodigieux vaisseaux. J'avais hâte de pouvoir tester le mien l'essayer. Je n'avais même pas demandé ce qui était arrivé au précédent Sabre 6. J'imagine que piloter ce genre de vaisseau peut rapidement devenir difficile ou simplement mortel. Bah, peu importe, je suis là parce que c'est ce que j'aime faire, j'ai déjà accepté l'idée de donner ma vie pour le Premier Ordre, de mourir dans le cadre d'une mission alors peu m'importe ce qui est arrivé à mon prédécesseur. Maintenant c'est moi. Je suis là. Et je vais prouver que je n'ai pas usurpé ma place malgré ma jeunesse. Je sais que mes vingt années peuvent sembler un défaut pour une pilote mais ma passion a commencé jeune. A vingt ans, avec six années de pilotage derrière moi j'étais par conséquent plus qualifiée qu'une personne de vingt-cinq ans qui aurait commencé à piloter à vingt ans ! Je réfléchis comme ça et je me dis que de toutes façons, James Syn, le Commandant, m'a choisie personnellement, est venue me recruter en personne. Je mérite ma place, je ne l'ai pas volée ou usurpée. Je la mérite.

Attendant sagement que la navette atteigne le Precursor sur lequel je serai désormais basée. Depuis le hublot je regarde le vaisseau duquel nous nous approchons. Ce que ça fait du bien de voir un vrai vaisseau ! Pas une saloperie de navette de transport, un vrai vaisseau. Grand, beau, armé, piloté par une prodige également ! J'ai une profonde admiration pour le commandant James Syn, il n'y a pas un holovid de ses vols que je n'ai pas vu pour m'en inspirer. J'ai une profonde admiration pour le Grand Amiral Thrawn dont j'ai lu le moindre écrit sur la stratégie spatiale et les engagements spatiaux. Enfin il y a le Capitaine Mitth'rac'elani qui, outre avoir un nom imprononçable, est également une pilote hors norme. Vingt-six ans seulement et capitaine du Precursor, seconde du Grand Amiral. Si elle a volé sa place ? Pas à mes yeux, quand à sa jeunesse et bien je crois que c'est sa force. Comment ça je dis ça parce que je suis dans un cas similaire au sien ? Oui et après ?! Qui se ressemble, s'assemble, crédiou !

A peine débarquée sur le vaisseau, je suis accueillie par un officier qui me signifie où se trouvent mes quartiers mais également d'aller me reporter au Capitaine. Mon sac en bandoulière je hoche la tête. Je me dirige sans peine sur le vaisseau, cela faisait parti de la formation de l'académie de pilotage de connaître ces vaisseaux. Sans grande difficulté j'atteins les quartiers du Capitaine où on m'avait dit de me rendre pour signifier mon arrivée. Posant mon sac au sol, j'ajuste mon uniforme que la bandoulière avait un peu déformé et je prends mon sac en main. Je toque d'une main ferme, sans sembler enfoncer la porte et attends d'être invitée à entrer avant d'ouvrir la porte et de me risquer dans la pièce. Posant mon sac derrière la chaise face au bureau du Capitaine, je me mets au garde-à-vous, saluant l'officier supérieur qui me fait face.

« Elliara Shif, au rapport Capitaine Mitth'rac'elani. »

J'avais passé plus de deux heures à réussir à prononcer ce nom correctement, j'espère que l'effort sera apprécié.

« Je suis ici à la demande du Commandant James Syn afin de rejoindre l'escadron Sabre. »

Simple, efficace, militaire. Bref … moi quoi.
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O Captain, my Captain !
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Depuis le début de la journée, j’affrontais une pile de dossier qui me semblait ne jamais vouloir finir. J’avais beau être capitaine du Precursor, depuis l’attaque de Naboo j’étais plus occupée que jamais à seconder Thrawn et de sa flotte qu’à gérer mon propre vaisseau. Les affaires plus locales, je les déléguais au Lieutenant Dtin. Ces derniers jours j’appréciais plus que jamais de l’avoir pris comme second. C’était également la première fois que j’avais autant de responsabilités suite à une bataille aussi massive, j’en étais à ce point où mes temps de présence sur la passerelle s’apparentaient à des moments de repos.
De son côté, James avait commencé le recrutement de nouveaux pilotes. Je gardais d'ailleurs de côté le datapad qui s’y référait et faisait état de l’avancée du recrutement des Sabres. J’étais en général très attentive sur l’arrivée de nouveaux pilotes, mais je l’étais d’autant plus quand il s’agissait de l’escadron Sabre. Non content d’être notre escadron le plus réputé, c’était également - un peu - le mien. Je regardais la liste mise à jour des pilotes avec un pincement au cœur. Pour le moment, c’était aux noms qui n’y apparaissaient plus que mes pensée allaient : ceux qu’on avait perdu au-dessus de Naboo étaient irremplaçables et je ne pouvais me défaire du regret de ne pas avoir été sur ma passerelle à les superviser directement lors de la bataille.
Une nouvelle pilote se présentait à bord aujourd’hui même et j’avais déjà transmis mon ordre de l’envoyer à moi dès son arrivée. Non pas que je veuille vérifier le jugement de celui que j’avais recommandé moi-même comme commandant des escadrons du Precursor et en qui j’avais la plus totale confiance. J’essayais dans la mesure du possible de me présenter en personne aux nouveaux soldats. Pour les trooper, comme ils arrivaient généralement par groupe, je les rencontrais unité par unité, mais les pilotes étaient sélectionnés individuellement et, au-delà de mon passé de pilote, c’était également une nécessité tactique que de connaître personnellement ceux qui volaient pour nous.
L’heure approchait et je signais deux rapports supplémentaires avant de mettre un peu d’ordre dans ma montagne de dossiers. J’aurais bien tout laissé en plan et changer mes ordres pour demander une rencontre dans un bureau polyvalent plus neutre, mais c’était contraire à mes principes. Je classais soigneusement mes piles de dossiers à traiter, partagés entre une pile “Precursor”, une pile “Flotte”, une pile “Urgent” (la plus massive) et une pile officieusement nommée “Les trucs qui peuvent attendre, quoi qu’en pensent les concernés”, plus sobrement renommée en “Autre”. Enfin, je me levais, baillais, fis quelques étirements et enfilais ma tunique d’uniforme dont je me délestais quand je travaillais seule, pour plus de confort. Hors de question, cependant, d’apparaître négligée devant mes soldats. Déjà que je portais toujours un patch de bacta collé sur la tempe, qui en plus d’être toujours aussi douloureux ne cachait pas entièrement l'hématome qui me couvrait une partie du front, le reste de ma tenue se devait d’être d’autant plus sérieuse. Je terminais d’inspecter mon environnement de travail, attrapais Csairiv que je remettais sur son support nutritif et m’installais à mon bureau, quand on frappa à la porte. Ponctuelle, c’était un premier bon point.
- Entrez.
J’avais consulté son dossier et avait déjà eu un aperçu en photo de cette nouvelle pilote et savait déjà qu’elle était jeune. Jeune mais avec déjà une solide expérience dans le pilotage, bien évidement, cela ne pouvait que faire écho à ma propre situation : à son âge, je commandais un escadron après déjà quelques années de vol derrière moi. Dans ses gestes que j’observais avec attention, je voyais l’agitation de son regard, la rapidité de ses mouvements et un enthousiasme contenu par une discipline militaire rigoureuse mais qui reflétait malgré tout un tempérament énergique. Il était plus qu’évident qu’elle était ravie d’être ici.
Quelle connaisse mon nom complet était aussi très révélateur. Au Premier Ordre, la plupart des gens ignoraient même qu’il y avait un nom derrière “Thrace”, pensant sans doute que c’était mon nom de famille et qu’on ignorait juste mon prénom, dans une logique humano-centrée des noms. Cette pilote s’était donc un minimum renseignée et, à ma connaissance, le seul moyen de mettre la main sur mon nom était d’avoir eu connaissance de mes premières batailles, quand j’étais encore basée sur Nirauan. Il n’était pas dans les habitudes de James de recruter n’importe qui et ce détail le confirmait une fois de plus : Elliara Shif devait déjà avoir de bonnes connaissances sur les spécificités de cette flotte et cet équipage.
- Repos. Bienvenue à bord du Precursor, Enseigne Shif.
Bien sur, sa prononciation n’était pas parfaite, comme toujours, certains phonèmes n’étaient pas corrects et elle avait dû s’entraîner sur base de la version écrite de mon nom, mais pour une humaine c’était sans aucun doute le mieux qu’il lui était physiquement possible de faire. J’appréciais beaucoup l’effort, quoi qu'il en soit.
- Le Commandant Syn a une expertise sans pareille pour recruter les pilotes.
Je passais sous silence le fait que James n’était pas non plus indifférent aux jolies jeunes pilotes. Enfin, fort heureusement cette inclination ne le rendait pas moins implacable pour reconnaître les talents réels d’un pilote. J'aurais sans doute dû la mettre en garde, à titre amical, mais si elle l'avait déjà rencontré j'étais presque sûre qu'elle avait déjà dû s'en apercevoir.
- En intégrant les Sabres, c’est une famille que vous rejoignez. Ajoutais-je avec un très léger sourire. C’est pourquoi j’aime rencontrer ses nouveaux membres quand ça m’est possible. Peut-être que nous aurons l'occasion de voler ensemble.
Sabre, je ne l’avais jamais été, pas réellement, l’escadron n’avait pris ce nom que sous le commandement de James. C’était pourtant la même unité, c’était pourquoi j’avais le droit au titre de “Ice Sabre”, même si je n’étais plus pilote aujourd’hui. Une famille oui, qu’on ait disparu au combat ou qu’on ai dû quitter le service, cela restait une famille. C’était aussi pour cela que j’avais toute confiance dans le recrutement de James, cette famille était la sienne.
- Et comme on en est aux présentations, même si votre prononciation est très correcte et que faire l’effort d’avoir cherché mon nom complet en dit long sur votre implication, je demande en général à ce qu’on s’en tienne à “Capitaine Thrace”. Très rares sont les humains aussi consciencieux dans leur prononciation, aussi j’évite qu’on diffuse trop mon nom complet. Poursuivis-je avec un sourire amusé.
Les humains avaient également tendance à se targuer de leur ignorance en clamant haut et fort combien les noms chiss étaient compliqués, écorchaient volontairement les noms pour souligner que c’était dur pour eux, quand ils ne dénigraient pas mon espèce dans son intégralité. C'était une des rares choses qui pouvaient rapidement me mettre de travers. Enfin, Elliara Shif intégrait l’escadron Sabre, je tablais donc sur le fait qu’elle soit également doté d’une intelligence suffisante pour comprendre mes raisons.
- Vous pilotez depuis longtemps, de ce que j’ai lu. Dans quel cadre ?
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Sacrée pression que j'étais en train de subir en ce moment. Se présenter à l'officier en charge du bâtiment n'était pas toujours une partie de plaisir. Certains essayaient de vous écraser de suite, d'autres semblaient bien sympathique sans jamais l'être, certains paraissaient carrément s'en moquer royalement. C'était un rite en général. L'officier en charge accueillait les unités ou les arrivants, chacun à sa façon mais jamais de la même façon qu'un autre. Allait-elle me surprendre dans sa façon de faire ? Après m'être fait copieusement hurlée dessus, pourtant que des mots d'une discussion, je crois que j'étais prête à tout genre d'entretien avec un officier supérieur. Et puis je connaissais ma place, pire encore depuis que j'avais été dégradée ce que la Capitaine ne manque pas de faire remarquer au moment où elle me souhaite la bienvenue. Conformément à son ordre, je me mets au repos en hochant doucement la tête pour la remercier de ses mots. Ce n'est pas toujours qu'on entend ce petit mot : Bienvenue. Les autres pilotes me voyaient parfois comme une mioche prétentieuse, d'autres comme celles qui voulaient leur place et certains officiers en étaient tout simplement incapable. Incapable d'un compliment, incapable d'un encouragement. Ils exigeaient plus mais toujours en imposant, en s'affirmant, par la domination de leurs équipes ou leurs pairs. Avec la Capitaine, je découvrirai sans doute un nouveau management, une chose était certaine je ferai tout ce qu'il était en mon pouvoir pour ne pas avoir à tester sa capacité à sanctionner. Pas que je me crois au-dessus de la possibilité de faire une faute ou qu'on s'en rende compte, ni même pas peur terrible de la Chiss. Non, je le ferai tout simplement parce que c'est ainsi qu'on doit servir, avec passion.

« J'espère qu'il ne se sera pas trompé en me choisissant. Ses méthodes de recrutement demeurent pourtant surprenantes. »

Un test. Sans être prévenue. Sans le savoir. Voilà ce que m'avait imposé le Commandant Syn. Apparemment j'avais été un tant soit peu à la hauteur puisque j'étais là mais j'espérais avoir fait mieux que juste « passer le test ». Je ne cherche pas souvent à impressionner, je suis très modeste sur mes succès mais si j'ai pu l'impressionner lui, si je peux l'impressionner elle, alors je me considérerai comme comblée. Elle parle de voler ensemble, c'est un effort sur moi que je dois réaliser pour répondre très sobrement et professionnellement.

« Je vous remercie de prendre ce temps pour me rencontrer, Capitaine. Voler avec vous serait un privilège. »

Ce qui traduit avec un certain détachement « Putain, quand vous voulez ! » qui avait manqué de sauter à mes lèvres. On m'avait parfois fait remarquer que j'étais trop professionnelle, trop procédurière, trop carrée mais je doutais que ce genre de réactions aurait eu sa place à cet instant. Ecoutant sa remarque je hoche à nouveau la tête.

« Votre nom complet, Capitaine Thrace ? Désolée, je ne crois pas le connaître. »

Pourtant l'effort semblait avoir fait son petit effet. Franchement je préférerai marquer des points en lui donnant satisfaction par mes capacités de pilote que pour avoir su trouver son nom complet. Je le devais à un contact, un agent du renseignement que j'avais tiré d'un sale pas un jour. Depuis … nous sommes pratiquement cul et chemise. Nous nous rendons des services lorsque cela est possible. L'entretien devient soudainement beaucoup plus professionnel quand elle me demande dans quel cadre je pilote, remarquant que je pilote depuis longtemps.

« Je suis entrée à l'académie de pilotage il y a six ans avant d'accéder à la formation d'élite. J'ai principalement fait parti de la flotte régulière affectée sur différents bâtiments dans divers systèmes. J'ai fait un peu de reconnaissance et des missions de récupération. Toutefois la majeure partie du temps j'étais dans la flotte régulière pour engagement contre des ennemis en raison de mes performances acceptables en combat laser. Plus récemment j'ai été affectée au transport de VIP en zone pacifique après avoir … échoué … pour la seconde fois en simulation de pilotage d'un destroyer. »

Mes doigts avaient tremblé sur le mot « échoué » mais j'avais réussi à m'interdire de mimer des guillemets. N'importe quel examinateur aurait approuvé mon test sans avoir de seconde pensée mais pas celui avec qui j'avais refusé de coucher. J'aurai pu dire mieux que simplement acceptable pour mes performances en combat mais je n'aimais pas me vanter, je laissais mes actes parler pour eux. La vérité est qu'il traine dans mon dossier une ligne indiquant « plus adroite en combat sans missiles qu'avec missiles ».

« J'ai également choisis d'apprendre la mécanique en complément du pilotage. Cela me permet d'entretenir et toucher à mon vaisseau selon mes propres préférences et habitudes. Pour vous donner un exemple, j'ai pour habitude de décaler ma mire de trois millimètres sur la gauche, c'est avec ce réglage que je parviens à la meilleure précision. »

Pourquoi je n'en savais rien, sans doute une histoire d'oeil directeur ou quelque chose comme ça, peut-être bien un dérèglement cérébral, j'ai déjà entendu dire que j'ai un "pet au casque". J'espérais avoir répondu à ses attentes, sans quoi je ne doute pas qu'elle continuera à me questionner.
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O Captain, my Captain !
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Tout naturellement, j’avais survolé son dossier. C’était la moindre des choses. Il y avait malgré tout des choses que j’aimais apprendre en face à face : les rapports des dossiers étaient toujours biaisés par celui qui les rédigeait et n’apportaient pas autant d’information que pouvait en donner un regard bien exercé.
- Je ne l’ai jamais vu se tromper.
J’eus un fin sourire amusée. S’il n’y avait que ses méthodes de recrutement qui étaient originales… Voler avec lui demandait une bonne dose d’adaptation et pour beaucoup de pilote, cela passait par l’oubli de bon nombre de règles académiques dûment incrustées dans leurs réflexes. J’étais un peu fautive, je l’avais toujours encouragé à exploiter ce qui le rendait unique et l'avais recommandé comme commandant quand j’avais dû confier mon escadron à quelqu’un d’autre. Ce n’était pas comme si mes méthodes à moi étaient classiques. J’avais qui tenir, aucun de mes mentors n’étaient un modèle d’académisme.
Mais cela, notre nouvelle arrivante aurait bien le temps de s’en apercevoir par elle-même. D’ailleurs j’épiais ses réactions avec une attention soutenue, sans doute dérangeante d’ailleurs. Il m’avait fallu du temps et de l’entrainement pour apprendre à décoder correctement les expressions humaines. La plupart étaient bien plus explicites que les expressions chiss. Avec de l’entrainement et de l’observation je pouvais ainsi capter la plupart des détails révélateurs sur l’état d’esprit de la personne. Sur la jeune pilote, j’avais perçu les petits mouvements musculaires du visage et des épaules, geste de surprise et d’enthousiasme réprimé, qui ne s’exprima qu’au travers d’une réponse au ton très maitrisé et calme.
Son résumé de carrière fut pour le coup très conventionnel. Je n’eus de l’interprétation personnelle que sur son emphase sur le mot “échoué” et captais son petit mouvement des mains, à peine marqué, retenu. J’ignorais ce qu’elle avait voulu en faire mais il y avait clairement quelque chose derrière cet échec. Je ne relevais pas, d’ailleurs mon expression n’avait pas changé et il était presque impossible pour un humain de suivre le fil de mon regard et ainsi savoir que mes yeux la balayaient continuellement, malgré leur apparente fixité.
Sans que je ne lui demande, elle ajouta également quelques précisions sur ses habitudes et surtout son attrait pour la mécanique et l’entretiens de son appareil. J’esquissais un sourire : c’était quelque chose que nous avons en commun. Mon modèle de Griffe Chiss était techniquement un prototype des modèles actuellement en service. Je l’avais testé, analysé, bricolé, réparé parfois avec les moyens du bord, perdue dans l’espace. Il m’en avait fait voir de toutes les couleurs et, plus que les blessures qui m’avaient interdite à tout jamais de rester pilote militaire, sa quasi-destruction avait été l’une des pertes les plus dures à accepter. Mon corps avait été réparé en grande partie, depuis, je réparais mon appareil moi-même, petit à petit pendant des années, sur mes heures de repos.
- Les Griffes Chiss ont moins de systèmes d’assistance au vol qu’un TIE et reposent beaucoup plus sur les aptitudes du pilote. Vous connaitre vous-même et savoir faire les réglages vous aideront sans aucun doute à prendre vos marques sur ces modèles. Leur maniement est assez unique et peut demander un certain temps d’adaptation et de calibrage. Approuvais-je.
Puis je retrouvais mon regard pénétrant et mon sérieux, alors que mon ton s’était fait plus chaleureux sur le sujet de la mécanique. Les mains jointes devant le menton, je reproduisais intentionnellement l’attitude des interrogateurs impériaux et leur position scrutatrice.  
- Vous dites avoir échoué en simulation de pilotage. Dites m’en plus. Dis-je posément, modulant ma voix soigneusement pour la rendre un peu plus grave et ferme. J’aimerais connaitre votre conception de l’échec.
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Essaye-t-elle de me rassurer en me disant ne jamais avoir vu le commandant se tromper dans son recrutement ? Elle y parvient. Pas vraiment. Je ne doute pas que je suis là en raison de mes talents et pas simplement parce que j'ai un joli minois. Des pilotes plus belles que moi, il y en a. Plus douée que moi … sans doute aussi. Mais c'est moi qu'il a choisis et si je me tiens actuellement face à la Capitaine du Precursor, ce n'est pas parce que je suis mignonne, sexy ou attirante. Du moins je ne l'espère pas. J'espère toujours que j'ai eu mes ailes parce que je les mérite et non pour une autre raison. J'avais été reléguée au rang d'Enseigne après mon échec dans le simulateur, échec que je n'avais toujours pas digéré d'ailleurs. Ca n'en était pas un. Je crois encore avoir réussi, être parvenue à faire ce qui était attendu de moi. L'échec et le succès peuvent avoir bien des formes et il arrive que certains succès semblent être des échecs et certains échecs ressemblent à des succès. Dans le simulateur je crois avoir fait cela. J'avais échoué tout en réussissant. J'avais atteint l'objectif, sans que ça ne soit comme on s'y attendait.

« J'aime les défis, Capitaine, je ne redoute pas d'apprendre à piloter sur une Griffe Chiss. Je désactivais déjà de nombreuses assistances au vol mais également à l'armement dans mon chasseur TIE. Je me réjouis d'avoir l'occasion de piloter une Griffe très rapidement. »

Il y avait peu de données sur les Griffes Chiss dans les données du Premier Ordre. Trop peu pour satisfaire ma curiosité en tout cas. J'avais hâte de m'y frotter, de me lancer dans l'espace ou dans une atmosphère aux commandes de ces vaisseaux. Ne figurant pas dans la liste des vaisseaux enregistrés dans le simulateur, je n'avais jamais eu l'occasion de m'y frotter. Tous comme les X-Wings d'ailleurs. Voler dans un simulateur est une chose, voler vraiment en est une autre. Le X-Wing figure sur la liste des vaisseaux que j'entends piloter un jour, lors d'une vraie manœuvre et non dans un simulateur.

« Pendant toute ma carrière j'ai considéré mes échecs comme de simples embûches. Un échec est une épreuve à surmonter pour repartir de l'avant en apprenant une leçon. J'ai commis de nombreuses erreurs mais je me suis servie de chacune d'elle pour avancer, pour devenir une meilleure pilote, une meilleure tireuse, une meilleure mécanicienne. Je ne crois pas que les échecs soient des fins en soit. Sinon je serai probablement toujours en train de nettoyer mon transporteur de VIP. »

Je jouais la carte de l'honnêteté avec elle. Le maniement des armes m'était venu très naturellement. Pas des armes encombrantes, du moins pas trop encombrantes. J'ai beaucoup de mal avec les fusils à répétition et les armes à tirs rapides mais je suis douée avec des pistolets blasters. Et je me suis découvert un amour pour les arbalètes-lasers mais celles-ci ne figurent pas dans la liste de l'armement autorisé par le Premier Ordre, hélas.

« C'était une mission en apparence simple. Un destroyer avait été envoyé pour détruire une base rebelle. Ca devait n'être qu'une petite poche mais s'avéra être une véritable base lourdement armée. Le destroyer s'est retrouvé en grande difficulté. La mission était de récupérer l'équipage et si possible de terminer la mission du premier destroyer déjà sur place. »

Dans mon regard absent je pouvais revoir ce que je racontais comme si j'y étais encore, chaque détail me revenant avec une certaine précision. Ma vie avait basculé ce jour-là dans le simulateur, comment aurai-je pu oublier quoi que ce soit ?

« Quand je suis arrivée sur place j'ai de suite compris que remplir la mission de destruction serait extrêmement difficile. La base était lourdement armée et rassemblait une flotte importantes de vaisseaux de tailles moyennes et de chasseurs. J'ai disposé le destroyer en position d'attaque pour attirer les feux ennemis en laissant le temps à l'équipage du destroyer avarié de venir rejoindre mon bord. »

Jusque là tout allait bien.

« Hélas mon propre destroyer a été trop avarié pour soutenir l'attaque. L'équipage a bord j'ai fait calculer une trajectoire d'hyper-espace après avoir vu que les renforts n'arriveraient que bien trop tard. Le saut en hyper-espace s'est avéré impossible en raison des avaries trop nombreuses, si j'en avais donné l'ordre le vaisseau se serait dissous. »

C'est là que nos avis divergent avec l'examinateur, j'espérais sincèrement avoir l'avis de la Capitaine sur la décision que j'avais prise alors.

« J'ai fait évacuer le destroyer en restant à bord pour alimenter un feu nourri sur les ennemis. Cela a laissé le temps à mon équipage de quitter le bâtiment, passer en hyper-espace et rejoindre une zone sûre du Premier Ordre. A bord du destroyer, je savais que mes deux seuls possibilités étaient la bataille et la reddition. Ce qui en fait ne fait qu'une seule possibilité. J'ai entré une trajectoire de collision sur le centre de commandement ennemi. J'ai gardé un tir aussi nourri que je le pouvais et j'ai écrasé le destroyer sur la base. »

Petite moue en terminant.

« Si l'on m'offrait de changer ce que j'ai fait, je ne changerai rien, Capitaine. Je ne crois pas avoir pris une décision absurde ce jour-là. Et … je promets de ne pas le faire avec le Precursor. »
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Je l’écoutais en silence, juste dans l’observation, sans intervenir. J’aurais pu sans doute modérer ses ardeurs, l’informer qu’apprendre à maîtriser une Griffe Chiss serait sans doute l’un des défis les plus complexes qu’elle aurait à relever, que l’appareil était un hybride de technologie d’une autre espèce - la mienne - et que tout comme il m’avait fallu apprendre à penser et réagir comme une humaine, elle aurait à apprendre les réflexes chiss pour pleinement embrasser le potentiel de ces chasseurs. Il ne suffisait pas d’une mise à niveau de quelques jours dans un simulateur. Mais tout cela, elle le découvrirait bien assez tôt par elle-même. Encore une fois, si James l’avait sélectionnée, c’était qu’elle avait en elle un potentiel d’adaptation qu’elle ignorait peut-être elle-même.
C’était pourquoi je l’écoutais, observant ses gestes avec la même attention que ses paroles. Les mouvements de ses yeux, les variations de chaleur de son visage, de ses mains. Elle disait voir ses échecs comme des outils pour avancer mais je voyais dans ses gestes l’expression de sentiments contenus. Somme toute, elle restait vague sur la nature de ses échecs et surtout sur celui qui m’intéressait. Celui qui lui avait valu de ne pas piloter de Destroyer.
Encore une fois, je ne la coupais pas et la laissait en venir aux faits. Je connaissais ce type d’évaluations : plus destinés à évaluer le comportement du postulant que de juger réellement ses décisions. Je n’étais personnellement jamais passée par ce type d’examens, plus depuis mes classes tout du moins, c’était dire si ça datait. Mes grades je les avais obtenus en situation réelles et après quelques démêlés avec les autorités, de manière assez peu académique généralement, un peu comme ma carrière. Il était alors étrange qu’Elliara Shif ait été ainsi éliminée, c’était ce que j’avais lu également sur son rapport et son explication ne m'apportait pas encore les lumières que je recherchais sur la raison réel de cet échec.
Sa décision en elle-même n'était pas mauvaise devant un tel ultimatum. De mon point de vue elle avait même était avisée de choisir la survie de ses soldats plutôt que de son bâtiment, j'aurais fait sans doute le même choix. J'avais déjà fait un choix semblable après tout, mon propre sacrifice pour la sauvegarde des miens, c'était d'ailleurs à cela que je devais aujourd'hui d'être attablée derrière une pile de dossier en souffrances plutôt que dans un cockpit.
Ce type de décision faisait rarement l'unanimité auprès du haut commandement. Les soldats étaient bien souvent vus comme une ressource sacrifiable, que détruire un appareil tel qu'un Destroyer pour détruire une unique base aurait dû être évité. Le mouvement était risqué et demandait d'être sur de son ultime coup. Les deux avis s'affrontaient généralement, c'était pourquoi on pouvait se voir reprocher ce type de décision en simulation, mais ce n'était pas un motif d'expulsion, surtout si la finalité de la mission était remplie.
- Ce n'était pas une décision absurde, en effet. Finis-je par dire. Un Destroyer est une ressource couteuse mais remplaçable, les vies à bord ne le sont pas. L'objectif de la mission a été rempli et de mon expérience ce type de choix conduit effectivement à l'hostilité du haut commandement. L'hostilité mais pas la sanction.
Je me saisis de la bouteille isotherme posée sur mon bureau et versait un peu de thé dans ma tasse qui n'avait pas encore eu le temps de sécher, avant de lever le regard vers Shif.
- Vous en voulez ? Thé de Naboo… j'imagine qu'il va devenir compliqué de s'en procurer désormais. Dis-je sur le ton du regret sincère.
Passé ce court interlude et après avoir pris une gorgée du liquide chaud et parfumé, j'en revins à la pilote face à moi.
- Quoi qu'il en soit, cela ne vaut pas d'échouer à un examen de ce type. Laissez-moi donc poser la question plus directement : quelles sont les réelles raisons de cet échec ?
J'étais certaine qu'elle en connaissait d'autres raisons, des raisons qu'elle n'avait pas exprimées ouvertement. Ces raisons qui n'étaient pas sur son dossier et qui semblaient pourtant être à la source réelle de sa mise à l'écart en transport de VIP.
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Malgré mes mots, malgré mes paroles, je sais parfaitement pourquoi j'ai été reléguée au transport de VIP. Je n'ai pas envie de parler de ça, je n'ai pas envie que la Chiss me prenne pour une idiote incapable de voir une bonne opportunité. J'aurai pu me faciliter la vie. Je n'avais eu qu'à accepter des avances et même en cafouillant dans le simulateur, j'aurai été prise. A la place j'avais choisi la voie la plus longue, la plus difficile, celle que d'autres n'auraient pas pris. J'aurai peut-être dû jouer le jeu de l'examinateur mais je n'en avais eu aucune envie. Depuis que j'avais découvert le pilotage je n'avais eu de cesse de devoir me prouver encore et encore. J'y avais pris goût. J'avais pris goût aux succès mérités. J'avais pris goût à être fière de ce que j'avais parce c'est à moi, à mes capacités, à mes talents que je le dois. Je ne voulais pas que quelque chose vienne interférer avec ma carrière, pas surtout du sexe. Preuve en était  j'avais également envoyé paître le Commandant Syn dans sa proposition. Toute consciente que j'étais sur la possibilité qui s'offrait à moi, en jouant habilement mon jeu j'aurai pu me sortir du transport de VIP ainsi. J'avais préféré ne pas le faire. J'avais préféré être qui je suis. Une femme qui se respecte. Une jeune pilote décidée à faire ses preuves. Et si ma décision ne convient pas à la Capitaine face à moi, celle prise dans le simulateur, alors tant pis. J'avais dis que je ne reviendrai pour rien sur ce que j'avais fait.

L'entendre approuver ma décision me rassure un peu, au moins elle ne voit pas d'un mauvais œil ce que j'avais fait. J'avais dû choisir entre la vie de mon équipage et mon vaisseau, le choix avait été assez rapidement vu. De toute façon le vaisseau était condamné, sauver l'équipage permettrait d'armer un autre vaisseau. Voilà ce que j'avais défendu quand les résultats étaient tombés mais la décision avait été sans appel malgré mes propos. Toutefois il apparaît bien vite que la Capitaine Thrace ne va pas se contenter de mes propos. Comme elle l'a dit, ça revient à se faire taper sur les doigts mais pas fouetter le dos. Sa proposition de thé est plutôt surprenante je dois dire, je secoue doucement la tête avant de répondre.

« Non merci, Capitaine. Je ne bois que rarement des boissons chaudes. »

Une simple préférence personnelle, rien d'autre. Et puis comme elle l'avait dit, ces feuilles de thé ne tarderont guère à devenir rares après ce qui est arrivé à la planète Naboo. Autant lui permettre donc d'économiser les feuilles dont elle dispose. J'imagine qu'elle aura les ressources pour toujours en avoir, je ne crois pas qu'elle soit femme à se laisser prendre au dépourvu. L'interlude thé n'est pas bien long et laisse bientôt place à un retour à la réalité. Elle veut savoir ce qui n'est pas dans le dossier, elle veut savoir pourquoi j'ai été reléguée au transport de VIP.

*Parce que les hommes pensent avec leur queue, Capitaine.*

Je me suis mordue la lèvre pour ne pas prononcer cette phrase, pour que ça ne reste qu'une pensée. On ne peut pas dire ça le premier jour sur un nouveau vaisseau quand on rencontre sa Capitaine. J'allais devoir y mettre un peu plus de forme.

« Il n'y en a qu'une seule, Capitaine. »

Oh ce que je n'ai pas envie de le dire. Je sais que certains Capitaines, certains officiers supérieurs pensent qu'il faut tout faire, absolument tout, pour sa carrière, pour le Premier Ordre.

« Quelques jours avant l'examen j'ai été convoquée par l'examinateur qui serait en charge de mes résultats. Il m'a mis au courant des modalités de l'examen, m'a invitée à poser des questions et alors que l'entrevue se terminait il m'a proposée … disons … d'améliorer mes chances de réussite. »

On est loin de cette phrase que j'avais réussi à garder sur le bout de ma langue.

« Face à mon refus il m'a dit qu'il s'assurerait alors que je ne mette plus jamais les mains aux commandes d'un vaisseau armé. C'est là que j'ai tourné les talons. »

Bon … ok je ne l'ai pas dit clairement … et j'ai bien compris que c'est ce qu'elle veut entendre. Autant clarifier.

« Il n'est rien que je ne ferai pour accomplir une mission, Capitaine. Je me sacrifierai cent fois pour sauver un officier supérieur. J'entends réussir ma carrière au sein du Premier Ordre parce que je crois en ses préceptes mais pas n'importe comment. Je veux mériter ce que j'ai. Pas coucher pour l'avoir. »
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O Captain, my Captain !
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Une réponse spontanée la démangeait. Je connaissais cette frustration et malgré tous mes efforts, on me reprochait encore régulièrement mon manque de tact. Ou de révérence, enfin, de sens diplomatique en somme. Ça irritait mes supérieurs et amusait beaucoup ceux qui avaient connu mon grand-père à ses débuts dans l’Empire, et pourtant j’essayais vraiment de ne pas trop froisser les égos de ces arrivistes privilégiés qui ne connaissaient rien à la guerre.
Qu’elle retienne une répartie instinctive ne la renferma pas pour autant et elle ne tarda pas à reprendre son explication. Et cette explication était malheureusement celle à laquelle je m’étais attendue. Comme à chaque fois que j’apprenais l'écho d’un débordement de ce type, je sentis la colère monter en moi. Cela ne se voyait pas sur mon visage à l'exception de mes yeux dont la lueur devint ponctuellement plus intense : c’était un des signes qui pouvaient trahir mes émotions…
Car l’armée était bien trop souvent peu accueillante pour une femme. Trop rares étaient celles qui n’avaient jamais reçu la moindre proposition graveleuse en échange d’une évolution rapide, ou de menaces devant le refus. J’avais connu cela aussi, principalement pendant mes classes d’officier, à peine remise sur pieds, fragile physiquement et en proie à des instructeurs parfois douteux, ne voyant en moi qu’une petite alien perdue, fragile et exotique. J’en avais dû recadrer plus d’un, reçu beaucoup de menaces et d’insultes. Parfois j'avais dû même provoquer les choses afin d'en venir aux menaces physiques, justifiant ainsi que je réplique par la force, annihilant enfin cette image de gamine sans défense par quelques raclées bien cuisantes. C’était la seule situation où j’avais eu à tirer parti d’être la petite fille d’un Grand Amiral : m'en tirer à bon compte après ces incidents. Depuis, c’était surtout la diffamation que je connaissais. Mon grade m’évitait les attaques directes mais certains prétendait que je devais ce grade à des “extras” attribués aux bonnes personnes, quand ce n'était pas sur ma filiation. Ces attaques ne pouvaient qu’être ignorée et méprisées : je savais à quoi je devais ma place, ce que j’avais fait pour l’obtenir, je savais que je l’avais mérité par le travail et les faits d'arme.
- C’est regrettable, mais trop nombreuses sont les combattantes ayant vécu des affaires semblables.
J'avais remarqué que c’était là un aspect déplorable présent dans de nombreuses cultures humaines. Ce n'était pas systématique ni unique aux humains mais ce type de considération était très minoritaire chez mon espèce et les rares cas étaient le fait de profonds déséquilibrés. Ce n'était pas habituel ni banalisé, comme ça l'était en présence d'humains. Je mettais cela sur le compte de leur culture qui reposait très fort sur la notion d'héritage, d'inné, d'origine. C'était assez curieux comme manière de pensée, comme si d'où l'on venait décidait de qui on était, de ce que l'on était. Aussi l'influence biologique et génétique était souvent très forte et les gens se trouvaient jugés par leur genre ou leur origine familiales, une façon de penser que j'avais beaucoup de mal à appréhender et dont j'étais parfois victime. Il m'arrivait de faire face à des collègues persuadés que je devais mon grade à ma filiation avec Thrawn, un non-sens pour lui comme pour moi.
C'était dans cette ligne de pensée que certains en venaient à penser que naitre homme ou femme placerait la personne "naturellement" à certaines taches plus que d'autres, de déviation en déviation, extrapolation en extrapolation, on en arrivait à des hommes traitant les femmes comme des objets, des conquêtes. J'en comprenais le cheminement et les illogismes qui y menaient, mais la colère grondait toujours quand je le constatais.
- Ce sera donc une belle revanche que de reprendre le fil de votre évolution militaire de votre plein droit. Dis-je en inclinant la tête avec un sourire sardonique. L'ambition n'était rien sans la volonté de faire les choses de manière honorable. Dans ce curieux petit univers qu'était l'armée, une victoire dûment méritée d'une femme, c'était une victoire pour toutes les autres animées de la même volonté. Et merci d’avoir répondu sincèrement à mes questions. Je relevais la tête. Sachez quoi qu'il en soit que ce type de débordements n’est en aucun cas toléré à bord de mon vaisseau. Il est trop tard pour vous faire justice vis à vis de cet instructeur, mais je peux au moins vous assurer la sécurité dans mon équipage.
Je me levais et contournais le bureau pour me diriger vers la porte tout en attrapant une datacard. C’était justement le rapport de recrutement de James que j’avais revu et signé et que je devais à présent lui remettre. Bien évidement je pouvais faire appel à un droïde coursier mais j’étais enfermée dans ce bureau depuis de longues heures et avait besoin d’une pause. D’ailleurs après une brève délibération je pris également les cartes pour Thrawn, au cas où j’avais l’occasion de le croiser.
- Je devais passer aux quartiers des pilotes et il est temps que vous découvriez vos nouveaux quartiers. Je vous accompagne.
Par ailleurs, j’avais lu au détour de rapports que les simulateurs de vols avaient été mis à jour, j’avais bien envie de le constater par moi-même et l’arrivée d’une nouvelle pilote en était l’occasion rêvée.
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Il n'est pas facile de décrypter les expressions et réactions de la Capitaine. Je n'ai pas souvent eu à faire avec des chiss, elle est la seconde que je rencontre et la première était une garce en puissance. La Capitaine semblait très différente, plus posée, plus professionnelle, être capitaine d'un vaisseau comme celui-là à son âge ça devait affiner le caractère. J'imagine assez aisément que ses colères doivent être assez ravageuses. Comme les colères de tout officier supérieur bien sûr mais plus les gens semblent contenus plus les critiques font mal quand elles tombent. J'avais rapidement découvert cela, avec des instructeurs extra-bavards qui n'arrêtaient jamais et que j'avais finis par ne plus vraiment entendre et des instructeurs silencieux, observateurs aux lèvres desquelles j'étais suspendue tant ils parlaient peu. Je voyais la chiss dans ce second cas de figure, plus réservée, plus posée mais sachant qu'à la seconde où elle allait parler, tout le monde allait l'écouter. Moi en tout cas j'étais d'ores et déjà suspendue à ses lèvres. Dans tout ce que je n'ai pas dû lire et saisir de ses réactions, cette fois je crois avoir touché quelque chose en expliquant comme je m'étais retrouvée au transport de VIP. Ce n'était peut-être qu'une impression, après tout j'avais peu d'expérience avec les chiss mais chez les humains quand le regard semble s'illuminer, c'est signe d'une émotion vive. Alors j'imagine que ça doit être pareil chez les chiss. Ou alors je me trompe carrément.

« Et le chiffres n'incluent pas celles qui jouent ce jeu pervers en pensant ne pas avoir le choix. »

Cette fois ça m'avait échappée et mon pincement de lèvres le prouve bien. J'avais connu une soldat dans ce cas-là. Une redoutable tireuse avec des armes de haute précision, le genre de soldat qu'on envoie en solitaire pour renverser un régime d'un seul et unique tir. Son premier refus de céder à un chantage sexuel lui a valu deux années de plus en formation dont elle n'avait pas besoin. Cela l'avait dégoûtée tant et si bien qu'elle avait choisis finalement de céder aux chantages qui suivirent. Elle avait fini par arrêter en se rendant compte qu'elle avait tellement mieux et plus à offrir que son corps. Quand la Capitaine me dit que ça serait une belle revanche de prendre ma carrière où je l'avais laissée, je hoche la tête, parfaitement d'accord avec elle. J'ai hâte de remettre les pieds dans un vrai cockpit.

« La plus agréable des vengeances, Capitaine. Et pourtant … Je ne veux pas sembler nostalgique mais à voler pour les mêmes personnes, des liens se sont créées avec certaines personnalités. Pensez-vous qu'il me serait possible de conseiller certains pilotes pour ces personnes ? »

Je pensais notamment à Clue et deux ou trois autres VIP importants qui avaient leurs petites habitudes. Certains qui voulaient toujours passer faire un détour par tel ou tel endroit, d'autres qui voulaient des vols doux ou au contraire venir s'asseoir dans le cockpit. Un petit rire m'échappe quand elle me promet la sécurité, je me détends un peu et ça se sent, c'est la deuxième réaction que je n'arrive pas à réprimer.

« Pardon Capitaine, c'est juste que … J'étais jeune la première fois, je n'ai pas cru qu'il y aurait des répercussions alors je n'ai rien fait. Le prochain en revanche n'aura pas cette chance. »

Je n'entendais plus me laisser faire et certainement pas me faire avoir à nouveau comme ça avait été le cas. La proposition de la Capitaine, enfin son ordre, me laisse sur les fesses, accompagnée au quartier des pilotes par la Capitaine en personne ? Un sacré honneur.

« Avec plaisir, Capitaine. »

Difficile de dire non au premier ordre qu'elle me donne depuis mon arrivée. Je commence à marcher, sac sur l'épaule, la suivant et me risquant finalement à une question qui me brûlait les lèvres depuis quelques minutes.

« J'espère que vous ne le prendrez pas mal, Captaine mais … vous dans ce bureau, aux taches administratives, ça a l'air quelque peu … contre-nature. »
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O Captain, my Captain !
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- Nous avons besoin de pilotes, si vous avez des noms vous pouvez les transmettre au Commandant Syn. Toutes les suggestions sont les bienvenues, il les étudiera.
C’était même plus que bienvenue, la dernière chose qu’il nous fallait était de remplacer les équipes de vol au pied levé par des conscrit ou des jeunes cadets à peine sortis du simulateur. Shif n’avait certes pas encore fait ses preuves à bord mais tout nom pourrait être utile. C’était des pistes et si dans ses connaissance se trouvaient des contacts intéressantes, cela ne pourrait être que bénéfique à l’escadron que de disposer de pilotes se connaissant déjà. Ça leur assurerait une base de cohésion de vol qui ne serait pas à bâtir de rien.
Elle semblait commencer à se sentir plus à l’aise, c’était une bonne chose. J’attendais la plus totale discipline en service et elle m’avait démontré qu’elle en était capable, j’avais vu ce que je voulais voir. A présent, alors que je me préparais à quitter le bureau, la formalité s’estompait un peu et je dû faire un certain effort pour ne pas rire à mon tour. J’avais tout de même une image à conserver, je gardais le plus grand sérieux en hochant lentement de la tête.
- Moi aussi, la première fois. Je ne m’étais pas attendue à une telle insistance et en pensant agir de mon plein droit j’ai tiré un coup de blaster... dans les parties. Il s’est avéré par la suite qu’il avait des contacts auprès de je ne sais plus quel Moff. Racontais-je d'un ton tout aussi posé.
Histoire aussi appelée “Thrace découvre les humains primitifs et les jeux politiques dans la même journée.” J’avais surtout eu des ennuis, non pas pour m’être défendue mais pour avoir employé mon blaster sans autorisation. Ennuis limités car dans le contexte j’étais en train de nettoyer mon arme quand ce type était venu m’importuner. Heureusement pour lui j’avais toujours eu pour habitude de laisser mon arme sur sa puissance minimum par défaut, partant du principe qu’il était préférable d’assommer en voulant tuer que tuer en voulant assommer. Il avait eu tout de même bien mal et avait fait passer à l’époque un message percutant. J’avais eu une paix relative par la suite.
Enfin nous quittions mon bureau et je savourais ce plaisir si simple que celui de se dégourdir les jambes. En marchant vers l’arrière du Precursor, je laissais mon esprit s’égarer vers les longs chemins de Borosk, l’envie de courir me tiraillait et je notais mentalement de me planifier un entrainement une fois mon service fini. Shif brisa le silence en me ramenant au moment présent, commentant le côté administratif de mon travail. Je m’autorisais une petite grimace affligée.
- C’est une partie du travail qui doit être faite mais j’admets que ce n’est pas l’aspect le plus captivant de mon emploi du temps. C’était avec les mondanités ce qui me pesait le plus dans le grade. En temps normal c’est le Lieutenant Dtin qui s’occupe d’une bonne partie de l’administratif du Precursor mais au lendemain d’une bataille telle que celle de Naboo, ce sont des choses que je dois faire moi-même.
En plus de ma charge il y avait aussi ce que Thrawn me déléguait, l'après-bataille le monopolisant plus encore.  Membre du Haut Commandement, il avait bien mieux à faire que de la paperasse, c'était donc à moi que cela incombait. Cela aurait pu être pire, j'aurais pu être amirale…
- Les quartiers des pilotes sont par là. Dis-je en montrant un couloir. - Le bureau du Commandant Syn est juste là, d’ailleurs, si vous voulez bien m’excuser. Je glissais mon cylindre crypté dans le terminal et entra dans le bureau vide, le temps de déposer ses dossiers, avant de ressortir. Je retrouvais Shif et consultais rapidement l’heure. J’ai techniquement encore un peu de temps de pause. Je vous montre le simulateur de Griffe Chiss ? Proposais-je sans douter de la réponse.
Bien qu’amical le geste était également poussé par l’efficacité : elle était avide d’apprendre et ne prendrait pas ses fonctions immédiatement, au plus tôt elle serait familiarisée avec le simulateur, au plus tôt elle se formerait elle-même et au plus tôt elle serait apte à voler. La mise en route pouvait surprendre, les systèmes de vol et l'ordinateur de bord n'étaient pas les standards du Premier Ordre. Les quartiers des pilotes étant très proche des ponts d'envol et de la salle d'entrainement, nous y serions en un rien de temps.
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