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Finding Hope - Kael & Eäsiris

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❝ Finding Hope ❞
"Qui a râté ses adieux ne peut attendre grand-chose de ses retrouvailles "
Kael & Eäsiris   


J’étais sortie du palais, cette sensation qui m’écrasait le corps et le cœur, je ne pouvais en supporter d’avantage. Descendant les immenses marches en marbres, passant entre ces gigantesques statues blanches qui attrapaient le soleil d’une manière absolument remarquable. Je m’avançais vers la grande place de Theed, qui n’était plus aussi joyeuse qu’à son habitude. Beaucoup de gens se réunissaient, tout de noir vêtus,  déposant toutes sortes de présents pour témoigner leur soutien et leur tristesse au roi défunt. Le peuple souffre, sans son monarque il semble privé d’âme, errant dans les ruelles à la recherche du soleil qu’ils ne voient même plus briller dans le ciel. Leurs visages sont sombres, creusés  par la fatigue accumulée après avoir veillé près du mémorial sans fermer l’œil depuis plusieurs jours. Je restais là, pensive, à regarder tous ces gens pleurer la lumière de leur phare qui s’est éteinte beaucoup trop tôt.
J’y étais. Ce soir-là, j’y étais. Dans cette salle, à cette réception, pour les funérailles d’Han Solo, en l’honneur de toutes ces personnes qui avaient perdu la vie en voulant voir la liberté s’installer dans la Galaxie. En l’honneur de mes parents, entre-autre. Une soirée qui s’annonçait sous de beaux hospices en somme. Le roi de Naboo étant un  allié de poids de la Résistance nous n’avions rien à craindre lors de ces funérailles. Hélas, les choses ne sont pas toujours ce qu’elles paraissent.   Tout s’était déroulé tellement vite, la mort du roi, les suspicions, l’intervention de Darth Nihilus, de Lexi, l’explosion… Cette soirée avait réellement tourné au cauchemar et nous ne maîtrisions plus rien. J’avais dû passer ces quelques jours à l’infirmerie au palais, soigner les quelques blessures liées à l’explosion. Le roi était mort, la princesse également et nous avions tous un trou béant dans la poitrine.

Tout ce pour quoi nous nous battions avait été balayé, il avait suffi d’une allumette pour tout embraser, pour mettre le feu dans le cœur de tout un peuple, ce feu que même leurs larmes intarissables ne pouvaient éteindre. Plusieurs Jedi étaient là ce soir-là, de nombreux membres de la Résistance, la Garde Royale… Et aucun de nous n’a pu empêcher ce qui s’est produit. Je me sens honteuse et faible à cet instant, comment avons-nous pu nous laisser surprendre de la sorte ? Comment avions nous fait pour laisser le loup entrer dans la bergerie ? Elle avait beau être la fille d’Hayden, Lexi Horn, ou Alwess peu importe, ne méritait plus d’avoir le droit de respirer l’air de n’importe qu’elle planète. La Galaxie ne sera jamais trop grande pour qu’elle puisse se cacher éternellement, elle et son maitre. Les Jedi et la Résistance n’auront de cesse de les traquer afin de leur faire payer ces crimes abjects.  

Je poussais un profond soupire, et m’avança vers l’autel dressé à la mémoire du souverain et de sa fille. J’y découvrais deux grands portraits, ils avaient l’air sereins, paisibles, je me perdis quelques instants à les contempler, la gorge nouée. Baissant la tête, je parcourais du regard les milliers de bougies, de fleurs, de présents, laissés aux pieds de ces tableaux. Je m’agenouillais sur le sol, prenant une bougie dans mes mains afin de rallumer la mèche de celles qui furent éteintes par le vent, au milieu de ces centaines de gens qui venaient prier. Alors que j’allais pour me recueillir une voix transperça la foule, suivis de plusieurs autres.

« Si le Roi et la princesse sont morts c’est uniquement parce qu’ils ont décidé d’aider les Résistants ! »

«  Aujourd’hui la menace d’une attaque plane au dessus de nos têtes et nous n’avons plus personne pour nous protéger ! »

«  Si seulement le roi n’avait pas été manipulé par cette scélérate de Générale ! »

«Qui va nous aider maintenant hein ? La Résistance ? Ahaha laissez-moi rire ! Ils n’ont même pas pus défendre ni le Roi, ni la Princesse alors qu’ils étaient en supériorité numérique ! Comment voulez-vous qu’ils protègent une planète entière ! »

« Ce que vous dites est injuste ! » Je me relevais, les poings serrés le long de ma jambe. « Que vous soyez en colère et en deuil je le conçois parfaitement. Mais vouloir taper sur tout le monde sauf le véritable coupable, je m’y oppose fortement. » Certains citoyens, humains et gungans s’écartaient alors de moi. « J’y étais, j’ai tout vu. Et si nous avions pu faire quoi que ce soit nous l’aurions fait. Nous avons fait tout ce que nous pouvions, mais l’ennemi est fourbe et cruel ! Nous savons aujourd’hui à qui nous avons à faire et c’est pour cela que nous pouvons vous protéger. »

« Si vous aviez vraiment fait ce que vous pouviez vous auriez dû y laisser votre vie, pas la princesse ! »

« Vous et les autres rats de votre organisations vous ne méritez pas plus de vivre que ceux qui ont commandité cet attentat ! »

« La Résistance dehors ! »

« Laissez-les en dehors de ça, le Roi les estimait beaucoup et avait confiance en eux ! »

« Ouais mais regarde où ça l’a mené ! »

« Non il a raison, sans la Résistance nous sommes perdus ! »

« Nous pouvons très bien nous défendre tout seuls ! »

Deux groupes distincts étaient en train de se former sur la place, les éclats de voix se faisaient de plus en plus violents, certains commençaient à en venir aux mains. Une jeune femme me fit signe de la suivre pour m’aider à sortir de la foule de laquelle s’élevait maintenant un nuage de colère. Alors que je parvenais à me dégager je sentis une poigne forte m’attraper fermement le bras, me stoppant net dans ma progression. L’homme me ramena vers lui de manière vive et peu amicale. D’autres citoyens se joignirent à lui pour m’encercler.

« Si tu n’as pas péri dans l’explosion, tu périras ce soir et maintenant, ta dépouille servira d’exemple et d’avertissement à tout tes petits copains de la Résistance. »

Il sorti un couteau d’une de ses besaces s’apprêtant à m’en donner un coup au niveau de l’estomac. Sans vraiment réfléchir et plus rapidement que je ne l’aurai souhaité, de ma main de libre je saisi mon bryar et tira en l'air pour les effrayer, ce qui me libéra de manière immédiate. Les autres se reculèrent d’un pas, ce qui me permit de passer et de commencer à courir pour m’enfuir. Je les entendais déjà brailler et le bruit de leur course effrénée résonnait derrière moi comme une alarme. Je ne connaissais pas bien Theed, malheureusement pour moi et j’espérai ne pas avoir à courir trop longtemps de peur de ne pas me retrouver dans des endroits propices à mon évasion.



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Les évènements s’étaient enchaînés rapidement, et le statut quo s’était terminé en quelques jours. Une période si courte, que cela en avait surpris plus d’un et causait à présent l’inquiétude et la peur. Que pouvait-on faire devant une telle force. C’était ce que Kael lisait sur les regards des habitants de Naboo, et même de certains résistants. Il ne pouvait les blâmer véritablement pour le moment, et puis les doutes n’étaient là que pour renforcer les convictions. Si quelques années auparavant, on lui avait narré cette situation et surtout son implication, il aurait simplement rigolé. Et pourtant, il faisait partie de la résistance, se battait et comptait bien continuer le combat malgré les circonstances… Ou plutôt à cause des circonstances. Ce serait renié les croyances de ses parents que d’accepter simplement la situation, et il ne pouvait vivre avec cette idée. Même si foncièrement sa vie n’en serait que peu impacté dans le fond. La contrebande était déjà un emploi marginal même en temps de paix, et il devait se montrer prudent et méfiant de façon constante pour éviter des revers parfois mortels. De nouvelles funérailles. C’était probablement ce qui incommodait le plus l’homme. Il détestait ce genre d’évènement, et n’y faisait acte de présence que par obligation et devoir. Comme sa présence sur cette planète quelques jours plus tôt, et sa présence sur cette place en ce jour. L’ambiance était lourde, pleine de frustration et de tristesse. Le pilote ne fut pas étonné de voir la situation dégénérée.

Evidemment, il ne s’était pas imaginé que cela prendrait une telle tournure. Kael avait eu envie d’interrompre Easiris en entendant sa voix s’élever au milieu des protestations de la foule. Un timbre de voix reconnaissable, et surtout cette étonnante capacité à ressentir sa présence quand ils étaient proches. Il ne serait dire d’où provient cette capacité, mais depuis leur première rencontre durant l’enfance, il sent un lien très fort le relier à la jeune femme. Malheureusement, Kael n’eut pas le temps d’intervenir pour stopper son amie… Il assista aux échanges de loin, soupirant longuement. Il la comprenait, mais il savait déjà que son intervention ne servirait à rien. La plupart des gens acceptent leur situation comme sous l’empire trente ans plus tôt. Certains ne souhaitent pas perdre le peu qu’ils ont pour diverses raisons. Certaines valables et d’autres moins. Une émeute. C’était ce qui démarrait sous ses yeux à présent. Easiris était devenue la coupable désignée du groupe, pour passer leur colère, leur frustration et leur tristesse… Pour ne pas reconnaître leur propre faiblesse et leur inaction. Un coup de feu et tout dégénéra rapidement. Kael vit les gens se mettre à courir, et il eut à peine le temps de voir la tignasse brune de son amie passer dans une ruelle. Il connaissait bien la capitale, pour y avoir passé une partie de son enfance et commis quelques actes peu avouables.

Kael s’élança dans une rue adjacente. Il sentait la présence de Easiris, par cet étrange lien, et puis il la connaissait suffisamment bien maintenant pour anticiper ses réactions. Il passa par des passages et des chemins dérobés, pour tenter de devancer la foule et venir en aide à la jeune femme. Finalement il déboula dans une ruelle juste à temps. D’une main puissante, il attrapa Easiris au vol… espérant ne pas lui déboîter le bras. Il la plaqua dans un coin le long d’un bâtiment, dans la pénombre, et plaça immédiatement sa main sur sa bouche pour l’empêcher de crier.


_ « Si tu tiens à la vie… ce dont je doute en ce moment. Ne fais pas de bruit. » Il se tourna quelques secondes vers Easiris et lui sourit simplement. « Ca me rappelle des souvenirs. »

Kael était collé contre elle, et la maintenait fermement connaissant son caractère impulsif. Son regard se porta vers la rue où les premiers poursuivants apparaissaient. Trop énervé et trop en colère pour réfléchir, ils crurent qu’elle avait accéléré et passèrent sans faire attention à eux. Une fois que le gros des poursuivants fut passé, Kael se décale et relâcha un peu son amie. Il prit la parole à voix basse.

_ « Tu peux soit me suivre… soit tenter ta chance avec eux. C’est comme tu préfères… »

Kael se mit en marche sans même attendre la réponse de la jeune femme, préférant éviter tout problème pour la suite. Il se glissa dans un passage entre deux bâtiments, à peine visible pour une personne ne le connaissant pas. Elle devait se souvenir qu’il avait grandi dans cette ville, et qu’il pouvait parfaitement bien se déplacer discrètement. Après quelques minutes, Kael déboucha sur une petite place très à l’écart et s’installa dans un coin… Son regard se posa sur la direction d’où il était arrivé…

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❝ Finding Hope ❞
"Qui a râté ses adieux ne peut attendre grand-chose de ses retrouvailles "
Kael & Eäsiris   


Le linceul noir semblait s’étendre sur toute la surface de Naboo, ces visages tristes, ces yeux remplis de larmes, ces cœurs débordants de colère et de chagrin. L’avenir semblait bien sombre pour cette planète et ses habitants. Difficile de voir le ciel bleu et le de sentir le soleil vous réchauffer l’épiderme lorsqu’à l’intérieur de vous-même vous n’êtes plus qu’un torrent de sanglots figés dans la glace.  C’est tout un peuple qui aujourd’hui souffrait, cherchait des réponses et un coupable. Lorsque la douleur est trop intense, la réalité trop dure, nous avons tendance à accabler le premier qui se dressera contre nous et je faisais les frais de cette découverte aujourd’hui. La foule me poursuivait à travers les dédales de la ville. Je m’étais refusé à tirer directement sur l’homme qui me menaçait, j’avais préféré tirer en l’air afin de disperser la foule plutôt que de tirer sur un homme qui ne savait clairement plus faire la différence entre le bien et le mal. Je ne regrettais en rien d’avoir pris la parole face à tous, alors certes ils souffraient, mais ce n’était pas, pour moi, une excuse valable pour remettre tous les torts de la planète sur le dos de la Résistance.  Mais à vouloir raisonner des fous, voilà ce que l’on gagne, le droit d’être la proie d’une chasse aux sorcières.

Défendre et aider les plus faibles c’est là le devoir de la Résistance et de la Nouvelle République, et ce n’est pas ces actes ignobles qui vont faire que nous allons baisser les bras. C’est maintenant que le peuple de Naboo a besoin d’aide, alors qu’il est au plus bas parce qu’il est également encore plus faible. Ce ne sont pas quelques voix dissidentes qui vont faire que nos troupes vont se retirer. Je crois aux valeurs de la Résistances, en ce qu’elle défend et protège et même s’ils ne voient pas encore les effets positifs de nos engagements ici, ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas.

Mais à l’heure qu’il est je ne pensais qu’à une seule chose : me sortir de ce mauvais pas. D’aucuns diront qu’il faudrait que j’apprenne à tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de l’ouvrir, mais sachez qu’à mon âge, on ne se refait pas. Les injustices m’insupportent et c’est plus fort que moi, il faut que j’exprime mon point de vue. On ne peut pas dire que Sehrin avait réussi son enseignement à ce sujet. Alors que je courrais à en perdre haleine à travers les ruelles de Theed, je ressentais comme une présence, une chaleur rassurante, ce sentiment je le connaissais bien mais je ne saurais l’expliquer avec exactitude. Et alors que, distraite, je m’apprêtais à tourner dans une ruelle à droite, une main puissante me saisit le bras pour me tirer dans la direction opposée. Tout alla très vite, je n’eus pas le temps de crier ou d’attraper mon blaster que je me retrouvais plaquer contre un main, une main vissée sur mes lèvres et une proximité plus que grande entre moi et l’homme qui venait de m’attirer à l’écart de l’axe principal. Pourtant étrangement je n’avais pas eu peur, je m’étais même sentie presque immédiatement soulagée. En rouvrant les yeux je découvrais le visage que j’étais sûre de trouver. Toute autre personne aurait déjà pris mon genou dans son service trois pièces pour me tenir si fermement contre lui à l’insu de mon plein gré. Sa dernière phrase n’eu pour réponse qu’un haussement du sourcil de ma part. A moi aussi, cela me rappelait des souvenirs qu’il valait mieux garder sous scellé pour le moment. Mon regard suivait alors le groupe de citoyens passer devant nous à la hâte sans même nous remarquer, continuant leur course folle sans lièvre à chasser.

Alors qu’il se décalait de moi je pris le temps de reprendre un peu mieux mon souffle. Je n’eus même pas le temps de lui répondre que monsieur était déjà parti devant sans même m’attendre. Je levais les yeux au ciel avant de le rattraper. Je le suivais à travers de tout petits chemins de traverses au cœur de Theed. C’est vrai, j’avais oublié qu’il avait grandi ici et pour connaitre ce genre de passage il n’avait pas dû suivre les intellos de la classe. Je débouchais enfin sur la petite place où Kael m’attendait déjà. Je relevais alors les yeux avant de me diriger vers lui et de lui attraper le col de son t-shirt et de le plaquer contre l’un des murs en pierre qui encerclait la petite place.

« Mais enfin je contrôlais parfaitement la situation ! Qu’est ce qui t’a pris ? Tu crois vraiment que j’ai besoin d’un ange gardien peut-être ? Je n’ai pas besoin de toi pour me débrouiller.»

Je le fixais quelques instants avant de le lâcher et de soupirer. Je profitais de la présence d’un banc pour me reposer un peu et cette fois pouvoir reprendre mon souffle convenablement. J’avais exagéré, heureusement qu’il avait été là, c’est sûr. Je ne comprenais pas pourquoi je me sentais obligée de le défier de la sorte. Sa présence me faisait du bien, la dernière fois que je l’ai vu semblait me paraitre bien lointaine, mais il n’avait pas changé. Les yeux rivés sur le sol je repris la parole.

« Excuse-moi… Je te remercie, je ne sais pas jusqu’où j’aurais dû courir pour me débarrasser d’eux… » Je relevais les yeux vers lui et lui souris timidement « Tu n’as pas changé Kael… Ça me fait plaisir de te voir… Tu es venu pour les funérailles ? »

Sous-entendu celle de Han Solo. Je lui fis signe de venir s’assoir à côté de moi. Je me sentais plus sereine, apaisée lorsqu’il était à mes côtés, un sentiment qui était bien trop rare à mon goût. Il m’était difficile et amer de rester ainsi si près de lui alors que nous avions ce vécu que j’ai du mal à conjuguer au passé. Nos destins sont, et je le pense vraiment, liés d’une façon ou d’une autre. Nos chemins n’ont de cesse de s’entrecouper et même s’ils se séparent à chaque fois depuis notre enfance, ils finissent toujours par se rejoindre.

« Alors dis-moi… Qu’est devenu Monsieur Visegard ? » Je lui donnais un léger coup d’épaule. « Toujours dans la contrebande ou une charmante créature a réussi à te passer la corde au cou et tu as enfin raccroché ? »

Même si savoir qu’il avait quelqu’un dans sa vie me ferait de la peine, je serais heureuse pour lui de savoir qu’il goûte un tant soit peu au bonheur. Ce n’est pas parce que nous avons décidé de mettre un terme à notre relation qu’il n’a pas le droit de vivre, tout simplement. Notre séparation restera pour moi mon plus grand échec, ce n’est pas faute d’avoir des sentiments puissants l’un pour l’autre, mais nos routes devaient se séparer et nous n’aurions pas pu vivre heureux dans cette situation.


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La résistance. C’était une tâche ingrate quand on y regardait de plus près. Les gens attendent beaucoup d’eux, et mettent leurs espoirs dans leurs actions… mais personne n’est prêt à assumer ou à afficher ce soutien au grand jour, préférant même dénigrer les résistants lorsque tout va mal. Kael s’était préparé à ce genre de choses en acceptant de suivre les traces de ses parents. Il ne s’était pas attendu à recevoir une médaille ou une quelconque reconnaissance. De toute manière, une fois la guerre finie, il reprendrait sûrement ses activités de contrebandier. C’est probablement pour cette raison que la réaction de personnes présentes pour l’hommage au roi et à sa fille ne l’avait guère touché ou blessé. Ce n’était que de la frustration pure et simple. Evidemment, tous n’avaient pas forcément ce recul nécessaire dans ses situations. Et puis les situations compliquées ou désespérées ne lui faisaient pas peur bien au contraire. Il en avait vu d’autres, et devait même continuer les suppléants pour le renseignement dans la résistance. Si il devait paniquer ou perdre son sang-froid à chaque difficulté, il aurait déjà rendu son tablier depuis longtemps. Probablement qu’il se montrait trop insensible ou trop blasé face à ce genre de choses, mais c’était une réaction naturelle de son point de vue.

Quand la foule quitta la place pour poursuivre Easiris, enfin une partie de la foule, Kael s’élança dans des rues adjacentes espérant rattraper son amie avant ses poursuivants. Il ne fut guère difficile de la suivre, et il était évident qu’elle tournait en rond à la recherche d’une échappatoire. Le contrebandier put intervenir à temps pour permettre à la jeune femme d’échapper à ses poursuivants. Il la connaissait assez pour ne pas être étonné de sa réaction ni même de ses actions. Et puis cette proximité entre eux, étrange mais présente, jouait un grand rôle dans son envie de l’aider et de la sortir de ce mauvais pas. Mais il restait Kael malgré tout. Dès que la foule fut passée, il se remit en route sans même attendre Easiris ou vérifier qu’elle le suivait. C’était la seule et unique solution pour elle, à moins de vouloir tenter sa chance dans le dédale de rue. Sentir Easiris contre lui avait réveillé des souvenirs de moments plus intimes et plus anciens, mais ce n’était guère le moment pour ce genre de choses. Arrivés à une petite place, Kael observa son amie attendant sa réaction. Elle s’était montré étonnement silencieuse jusque-là. Un large sourire accueillit ses premières paroles. Un haussement d’épaule prit place pour seule et unique réponse de sa part. Et oui il pensait qu’un ange gardien avait été utile dans cette situation particulière. Quand Easiris le lâcha, son sourire était toujours présent.


_ « Tu les as bien remonté quand même… et à mon avis tu aurais dû courir très loin avant de leur échapper. Et puis tu partais en direction des impasses. » Il sourit et posa son regard sur elle à son tour. « Tu as un peu changé de ton côté… Un peu plus jolie. » Il lui tira la langue avant d’ajouter. « Les funérailles… On peut dire ça. Je me devais d’être présent pour plusieurs raisons. »

Ses parents auraient voulu qu’il soit présent, et il était venu pour les représenter principalement mais aussi par devoir envers la résistance. Il s’installa aux côtés de la jeune femme, suivant son invitation. Cela lui rappelait des souvenirs, et à se voir ainsi sur cette place, il avait l’impression de se retrouver des années plus tôt. Quand leur relation suivait un autre cours que l’amitié. Leur relation avait tourné court pour diverses raisons, et parfois il avait encore un goût d’inachevé pour lui… et probablement pour elle. Il n’était même pas sûr qu’elle sache qu’il faisait partie de la résistance à présent. Ils discutaient régulièrement, mais n’évoquaient pas forcément des choses trop personnelles.

_ « Eh bien Mr Visegard vit sa vie tout simplement… comme d’habitude. » Un – ou presque – resta coincé mais il reprit rapidement. « Toujours dans la contrebande… et les charmantes créatures vont et viennent mais ne restent pas. Je crois d’ailleurs que personne ne me fera raccrocher. » Il observa un homme passé, les bras chargés. « Une vie rangée et simple ce n’est pas pour moi. Je ne suis pas formater sur ce principe, et ce serait ennuyant je pense. »

Un nouveau sourire accompagna ce simple constat. Peut-être plus tard, dans quelques années, regretterait-il cette décision et ce choix mais pour le moment, cela lui convenait parfaitement. Voyager sans but précis et suivre simplement ses envies. Parfois il se prenait à rêver d’une vie rangée, d’une maison et d’une famille. Easiris aurait pu lui offrir cette vie, mais même si ils étaient proches, leur chemin n’avait pas vocation à se croiser de la sorte. Le contrebandier en était persuadé.

_ « Et toi alors ma chère ? Quoi de neuf dans ta vie ? Enfin cas… »

Kael ne termina pas sa phrase, car il le ressentit avant de le voir ou de l’entendre. Un danger approchait. Il se tourna et plaqua Easiris contre lui l’entraînant derrière le banc. Il était couché sur le sol, et maintenait la jeune femme sur lui. Une cachette peu orthodoxe, et surtout très petite pour eux deux. Mais elle avait le mérite de les dissimuler. Des pas résonnèrent quelques secondes plus tard dans la place, et des voix s’élevèrent. La colère était toujours présente, et il continuait de chercher la jeune femme. Son regard tentait de suivre les mouvements des poursuivants au travers du petit interstice lui offrant une vue sur la place.
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