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L'ombre de la retraite éclaire la conscience, l'éclat du grand monde l'obscurcit. • Sienna

Kara Aryss
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Étendue dans mon hamac, je profite du soleil, bientôt il sera l'heure pour moi de me lever et de retourner à la clinique. Je pousse un soupir de contentement, qu'est-ce que je suis bien là, j'aimerais passer toute l'après-midi à me prélasser au soleil, mais d'ici peu il faudra que j'aille me mettre à couvert si je ne veux pas être brûlée par les rayons du soleil. Ici, pendant un certain créneau, il ne vaut mieux pas être exposé au soleil sous peine de se prendre le pire coup de soleil que vous n'aurez jamais eu ou vu, comme vous voulez. Je me demande toujours comment la flore de cette planète arrive à survivre et comment les animaux peuvent le supporter. La radio diffuse de la musique aussi bonne que celle qu'on entend dans des cantinas, soit pas super de mon avis, mais je m'en contente. Je pousse un second soupir lorsque l'animateur déclare qu'il est quatorze heures, bon allez, il est temps pour moi d'aller bosser. Me redressant, je porte mon verre à mes lèvres et le finis. Je range le hamac à l'intérieur, avec la radio et le verre qui contenait l'eau. D'un rapide coup d’œil vers le miroir je juge mon apparence, ça va, je peux sortir avec. Je suis habillée d'une robe d'été affichant un oiseau tropical sur le côté, j'enfile une paire de sandales, prends mon sac à bandoulière où sont rangées quelques affaires, tel qu'un livre, une bouteille d'eau, de la crème solaire – sait-on jamais – mon étui à lunettes, un paquet de biscuits et la poignée de mon sabre laser tout au fond. Ici, je n'en ai pas besoin, mais ça me rassure toujours de l'avoir à portée de main. Cet homme qui m'a ramené ici n'est pas là aujourd'hui, parti à la capitale depuis quatre jours à présent, il devrait revenir bientôt j'imagine. Sachant bien entendu qu'il y a trois jours pour faire un trajet.

Je ferme la porte de ma maison, certes, je n'ai pas besoin de le faire ici, il n'y a aucun risque d'effraction, mais c'est pour éviter d'avoir des invités indésirables qui se pointent chez moi ou qu'un coup de vent mette la pagaie dans mes affaires. Et puis, c'est normal de fermer son habitation en partant ! Je rajuste mon chapeau, évitons les insolations, me mettant en route pour la clinique. Comme il est absent, je le remplace. Je n'ai certes pas autant de connaissances que lui, mais je me débrouille, surtout que c'est lui qui m'apprend. Il ne devrait pas y avoir de choses catastrophiques qui devraient arriver entre-temps. La vie est paisible ici et peu de choses se passent hormis les fêtes et événements qu'organisent les habitants, j'aime ce train-train quotidien qui s'est installé, c'est agréable et reposant. Soudain, mon attention est attirée par une fillette à la peau mate qui court vers moi, un sourire fleurit sur mes lèvres alors que je l'entends qui prononce mon prénom « Qui y a-t-il Yula ? » « Y a une dame qui demande à te voir à la cantina. » « Qui est-ce ? » « Je ne sais pas, mais elle a la même couleur que moi ! » dit la gamine d'une voix joyeuse avant de faire demi-tour et de se remettre à courir, cette fois-ci vers la cantina. Oh bon sang … pourquoi je sens que ma journée va être gâchée … bon, on ne sait jamais, peut-être que je me fais des idées, mais je crois avoir une idée de qui ça peut bien être.

J'émets tout de même la théorie que ça peut être quelqu'un qui vient de la jungle et qui demande à requérir à mes services. Pourtant, au fond de moi, je sais que cette hypothèse est obsolète. Je le savais déjà depuis longtemps que tôt ou tard on finirait par me retrouver, je suis sûrement portée morte par le Premier Ordre, donc ce n'est probablement pas eux qui me recherchent et si c'était eux, ils seraient venus en grande pompe. Non, au vu de la description sommaire que m'a donnée Yula, la femme qui m'attend au bar qui sert aussi de restaurant dans le village est sans aucun doute Sienna. Sienna et moi sommes les seules rescapées du commando Suicide, et si elle est là, je ne pense pas que ça soit pour prendre des nouvelles de moi. Alors que j'approche du lieu, je la vois, elle n'a pas changé, enfin je trouve. Aucun sourire n'est affiché sur mon visage, je l'aime bien Sienna, je la considère – ou considérais – comme une meilleure amie, mais je n'ai pas envie de la voir, surtout que je me doute bien de la raison de pourquoi elle est là. « C'est hors de question ! » dis-je alors qu'elle m'aperçoit, sans lui avoir laissé le temps de dire quoi que ce soit. Je change tout de suite de directions, prenant une allure un peu plus dynamique sans pour autant courir, direction la clinique. Ah oui … merde, c'est vrai, j'en oublie presque la politesse « Ah … et puis bonjour ! mais c'est toujours non ! » dis-je tout en faisant un signe de la main. Si elle est là pour me demander de réintégrer la Résistance, c'est non. Je suis très bien ici, j'ai retrouvé ma paix intérieure et j'y tiens à ce calme que je ressens.
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Les deux pieds croisés sur une table, enfoncée dans le dossier d’une chaise bancale, Sienna somnole. Ses mains gantées se rejoignent sur sa poitrine qui s’élève avec lenteur. Voilà une heure que la guerrière est au repos. Un repos bien mérité, sans aucun doute. Combien de temps a-t-elle passé à la chercher ? À examiner chaque piste, à perdre de l’argent à force de se faire entourlouper par les quidams les moins honnêtes de la galaxie ? Et qui dit moins d’argent, dit moins de bouteilles à siphonner. Cela dit, Sienna a décidé de se calmer un peu de ce côté-là. La joie que lui confèrent ses futures retrouvailles compense son envie de toucher à l’alcool. Elle s’est trouvé une autre occupation : la traque. La recherche. Elle se sent comme ces chasseurs de prime solitaires, à la recherche de prises à se mettre sous la dent. Et la sienne a été particulièrement ardue à retrouver. Ce qui a rendu la chasse d’autant plus grisante.

Sans compter le repaire de sa proie. Quelle beauté ! Quel calme ! Les paysages l’ont autant émerveillée qu’inquiétée. Convaincre son ancienne partenaire sera d’autant plus ardu. Tant pis. Une combattante comme elle se doit de rejeter la facilité. D’apprécier les chemins escarpés plutôt que les sentiers battus. C’est beaucoup plus amusant, et la victoire n’en est que plus savoureuse. Et elle gagnera, bien sûr. Sienna ne tombe pas ; elle trébuche. Même si elle porte encore les marques de la chute de l’an 31.

Sienna patiente. Elle a un peu bavardé avec une petite fille à la peau brune, Yula. Guillerette, gentille, encore dépourvue de la noirceur du monde. Cela ne saurait tarder. La gamine a dû trouver en la combattante une sorte de grande sœur. Un modèle à suivre. Le genre de femme qu’on érige sur un piédestal ; le sien serait un amoncellement de tôle brisée, de métal rouillé et de corps en putréfaction. Pas le genre d’individu dont on dresserait un portrait élogieux. Quoique le Premier Ordre devait bien avoir quelques meurtriers de masse dans leurs héros. Dans cette guerre, chaque camp, sans exception, sont noirs de sang jusqu’aux épaules. Quels pacifistes voudraient d’un commando suicide ? Sienna ignore quand la bataille sera terminée ; mais elle est sûre que tout le monde devra rendre des comptes. Et elle estime avoir déjà payé sa part – bien trop cher à son goût.

Toujours est-il que Yula lui a conforté ses pensées. Ascella est bien ici. Et elle passe de temps en temps dans cette cantina. C’est une habituée. Sienna songe. Comment va-t-elle ? S’est-elle vraiment reconstruite, après tout ce temps ? S’est-elle adaptée au calme paradisiaque de cette planète éloignée, après des années à se rouler dans le feu et dans le sang ? La Corelliane se demande si elle pourrait, elle. Se calmer. S’affranchir de la guerre. Rien que l’idée lui inspire un profond ennui. Et la fillette de prononcer un nom.
Ascella. Ascella est venue.
Revigorée par la nouvelle, Sienna se lève d’un bond.
Elle est là. À quelques mètres. Elle n’a pas vraiment changé, si ce n’est cette aura plus sereine qui se dégage de sa silhouette. Elle n’a pas l’air ravie de la voir. Allons, elle pourrait faire un effort. En signe de leur franche camaraderie… ? Sienna ouvre la bouche, tendant un doigt.

« C'est hors de question ! »

Le refus est cinglant. Estomaquée, la guerrière demeure la bouche ouverte, immobile. Bon sang, elle n’a encore rien fait que la tatouée la rabroue déjà.

« Mais j’ai rien dit… »

Alors que son ancienne partenaire fait volte-face, Sienna la suit à grandes enjambées, ne manquant pas de la rattraper.

« Ah … et puis bonjour ! Mais c'est toujours non ! »

Sa mâchoire se crispe. Il n’en faut guère plus pour l’échauffer. Sa poigne musclée attrape le bras d’Ascella, la forçant à ralentir le pas.

« Bonjour ? Tu te fous de ma gueule ? Sa main la repousse avec vigueur, la forçant à lui faire face. Attends, attends. Me dis pas que tu comptais juste me dire bonjour et te barrer. Réessayons : Bonjour Sienna ! Quelle joie de te revoir ! Comment vas-tu ? Ca fait quoi d’avoir traversé la moitié de la galaxie pour me retrouver alors que je n’ai donné aucune nouvelle ? Allez, c’est facile. » qu’elle ajoute, plus cynique que jamais.

Serrant les dents, l’ex-suicidaire croise les bras sur son plastron. Bon sang, elles viennent à peine de se revoir qu’elle a déjà envie de lui coller une baffe. Comme au bon vieux temps.

« Sympa ton nouveau chez-toi. Je m’étonne que tu ne nous aies pas envoyé de carte. » fait-elle.
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Si je suis partie en exil, ce n'est pas pour que l'on vienne me chercher. Si je suis partie en exil, c'est pour me retirer des actions de la Résistance, retrouver cette paix qui me manquait. Alors si elle est venue pour me demander de revenir, c'est hors de question ! Je ne sais pas si elle continue à être active au sein du mouvement ou bien si elle fait profil bas comme je le fais. Faire profil bas c'est se faire passer pour morte et se faire passer pour morte, c'est très bien ! Ça évite les ennuis et on peut couler des jours heureux jusqu'à sa mort. Je ne veux plus du sang, des cris, de la souffrance, je veux juste le calme que j'ai trouvé ici. Est-ce trop demandé ? Je l'ai pourtant mérité. Après tout ce que j'ai faits, tout ce que j'ai vécu. Certes, je n'ai pas autant fait que certains au sein de la Résistance, mais c'est déjà beaucoup lorsqu'on fait partie du commando Suicide, ça vaut bien plus d'années qu'un soldat lambda ou un membre d'un autre commando. Je ne dis pas que ce n'est pas épuisant, éreintant lorsqu'on fait partie d'un autre commando, mais je connais le commando Suicide et je peux vous dire que ça vous pousse à dépasser vos limites, à un point que l'on peut finir par ne plus se reconnaître et qu'on peut se sentir perdu. Je sens sa main qui accroche mon bras, je ralentis mais ne m'arrête pas, l'écoutant d'une oreille jusqu'à ce qu'elle me force à me retourner alors je plante mes yeux dans les siens. Je ne peux empêcher un sourire narquois apparaître sur mes lèvres « Bonjour Sienna, quelle joie de te revoir ! comment vas-tu ? Ça fait quoi d'avoir traversé la moitié de la galaxie pour me retrouver alors que je n'ai donné aucune nouvelle ? » je croise à mon tour mes bras contre moi, pas dans une intention de l'imiter un peu plus. J'avoue, ça m'a amusé de répéter les mots qu'elle a prononcés, mon sourire qui était narquois passe à un simple petit sourire « Écoute … ce n'est pas contre toi, mais si tu es venue me demander de revenir, tu peux d'ores et déjà partir car c'est non. » lui dis-je sans animosité dans la voix

Mes yeux balayent les environs, oui l'endroit est vraiment sympa, je suis bien tombée. En plus d'être un bel endroit, les habitants sont chaleureux. Je pose de nouveau mon regard sur mon ancienne coéquipière « Le service de poste n'est pas très fiable par ici et puis, je n'avais pas envie qu'en voyant où je vis, vous ayez envie de tous venir ici parce que vous trouvez l'endroit à votre goût. En plus de cela, le principe de l'exil, c'est être loin d'une communauté qu'on a longtemps côtoyé ... » en tout cas, à mon sens « et que celle-ci ne nous course pas pour que l'on revienne. » je défais mes bras de ma poitrine « Suis-moi, on ne va pas rester planter là à discuter, il ne vaut mieux pas. » Parce que bientôt il fera trop chaud et qu'il vaut mieux être à l'abri si on ne veut pas cramer, je ne crois pas qu'elle le sache, ce n'est que sur une partie de la planète que ce phénomène agit. Sans attendre de réaction de sa part, je me détourne d'elle et reprends ma marche, direction la clinique. Nous y serons à l'abri et l'air sera plus frais « Au fait, comment m'as-tu retrouvé ? » je lui demande, simple question de curiosité. Le cabinet n'est pas loin de la cantina, il nous faut à peine quelques minutes pour l'atteindre, je sors la clef qui est accrochée au porte-clef, j'ouvre la porte, l'enlève et rentre, laissant Sienna faire de même derrière moi et surtout la fermer après son passage.

« Tu veux boire ? Je n'ai que de l'eau à te proposer. » dis-je tout en délaissant mon sac. J'appuie sur le bouton qui actionne le ventilateur accrochait au plafond, l'air va devenir bientôt plus respirable. J'ai des choses à faire et parler avec elle ne m'empêchera pas de les faire. Nettoyer les étagères et autres meubles, le matériel, mettre à laver le linge sale pour qu'il soit prêt lorsqu'on pourra de nouveau sortir. Je baisse les stores, pas dans l'intention de nous cacher, mais avec la chaleur qui va augmenter d'ici peu autant prendre un peu d'avance et aider à préserver un peu de fraîcheur. Heureusement, je n'ai pas à faire l'inventaire des médicaments et baies, ça a déjà été fait avant le départ de mon professeur et ami pour la capitale. « Tu peux t'asseoir si tu veux. » il n'y a qu'une chaise derrière le bureau, si j'ai besoin de m'asseoir je le ferais sur la table d'examen, mais pour le moment, je m'occupe de sortir les objets et de les poser tout d'abord sur la table puis quand il n'y aura plus de place, je les mettrais sur la table d'examen. Je m'occuperais de l'étage plus tard, à moins que je le fasse demain. Il n'y a que deux pièces au rez-de-chaussée, si on ne compte pas les toilettes, l'autre salle est aménagée en cuisine, pas bien grande, mais elle fait l'affaire. À l'étage, on y trouve des chambres, c'est pour les malades. Lui, il habite à côté avec sa famille, en fait, pas vraiment à côté, il faut compter deux maisons pour atteindre la sienne, mais ça n'a pas vraiment d'importance. « Au fait, félicitation pour la destruction de la base Starkiller ! J'ai entendu ça à la radio. » Comme quoi, nous ne sommes pas si isolés du monde que ça.
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« Bonjour Sienna, quelle joie de te revoir ! comment vas-tu ? Ça fait quoi d'avoir traversé la moitié de la galaxie pour me retrouver alors que je n'ai donné aucune nouvelle ? »

Les commissures de ses lèvres vacillent. Sienna lève les yeux au ciel. Bon sang. Toujours autant de repartie, celle-là. Ascella a empoigné la perche tendue à deux mains, avant de la retourner contre sa camarade, tout sourire. La combattante serre les mâchoires – ses dents abîmées semblent prêtes à exploser sous la pression. Les mots de son amie lui écorchent son trop grand ego. L’éraflent. Le râpent avec méthode. C’est non. Sienna ne démontre rien et ne se démonte pas. Ah ? C’est ce qu’on verra.

« Je venais aussi prendre de tes nouvelles. Ça s’appelle l’amitié, truc du genre. » réplique-t-elle.

C’est en partie vrai. Lorsqu’Ascella est partie, la guerrière l’a cherchée partout, une fois s’être extirpée de convalescence après avoir menacé son médecin. Elle a raclé les moindres recoins, sucé la moindre information. Et quand l’évidence s’est imposée à elle, elle s’est sentie vidée. Abandonnée. Quel sens pouvait-elle désormais donner à son existence, sans commando, sans personne pour la supporter – dans tous les sens du terme ? Et, bon sang, comme elle s’est inquiétée. Une vraie mère poule. La vue de la jeune femme aux bras décorés l’a soulagée comme jamais. Plus que sa mort présumée, c’est le doute qui lui a tiraillé les tripes. Ne pas savoir si elle la reverrait vivante et en bonne santé ou pourrissant dans la fosse commune d’une cité lointaine. Elle passe une main nerveuse dans sa nuque, massant sa peau tendue. Et d’acquiescer lorsqu’Ascella l’invite à la suivre. Sienna est curieuse de savoir à quoi ressemble sa nouvelle maison. Sa question lui inspire un petit rire grinçant.

« J’ai chopé des informations, ici et là. J’ai parlé à ceux qu’on avait pu rencontrer et ça a surtout été l’occasion de visiter les cantinas les plus louches de la galaxie. Même les plus discrets peuvent être retrouvés. »

Elle entre à la suite de son amie, baissant la tête pour passer la porte. Son regard noisette parcourt le décor. Trébuche sur les quelques ustensiles de médecine. C’est bien rangé. Bien épousseté. L’invitée ne se fait pas prier pour s’asseoir avec lourdeur, cuisses écartées, sur l’unique chaise de la maisonnée.

« Ouais, c’est pas de refus… Et ça me changera de l’alcool. »

Peut-elle voir les ravages de la boisson sur son ancienne camarade ? Le blanc des yeux un peu jauni, la mine fatiguée. Rien que l’haleine doit lui donner un indice. Elle hausse un sourcil lorsqu’Ascella évoque Starkiller. Ah, oui.

« Ouais, c’était fun. »
fait-elle, désinvolte.

Même l’exploit lui paraît bien fade à côté de ces retrouvailles. Pourtant, la liesse de son camp l’avait aussi transportée. Le Premier Ordre s’en était pris plein la tronche. Grisant.

Tordue sur sa chaise, Sienna pose un coude sur son dossier. Elle désigne son interlocutrice du menton.

« Qu’est-ce que tu deviens ? »

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« Parce qu'ils sont encore en vie ceux-là ? » J'aurais cru que depuis le temps ces contacts que nous avions été morts. En même temps, notre commando a bien trépassé et nous en sommes les seules survivantes. « Et pourtant, on ne trouve toujours pas Luke Skywalker. » Je ne crains pas de parler ici, il n'y a aucun espion du Premier Ordre, pas de chasseurs de primes. La paix y règne ici et ça se ressent à peine on y pose le pied. Aucun conflit ne nous atteint, les souffrances glissent comme des gouttes d'eau sur des feuilles d'arbres. Et on voudrait que je m'en aille de ce petit paradis . Là où je me sens si bien. Pour reprendre une guerre qui m'a tellement meurtri que j'ai cru devenir folle ! Il y a certes mes amis là-bas, des gens que je connais et qui se battent pour des convictions je porte, mais je ne veux plus souffrir, je veux juste garder ma paix intérieure. Et si j'y retourne, je le sais, j'aurais de nouveau mal ? En ai-je envie ? Qui aurait envie de souffrir alors qu'il se sent plus que bien ? Je ne suis pas maso ! Est-ce que les missions me manquent ? Je ne pense pas. Mais l'adrénaline qui coulait dans mes veines, oui ! S'en était même devenu comme une drogue pour moi. Je fréquentais la mort à chaque mission et ça me plaisait, parce qu'elle ne m'atteignait pas. J'ai bien failli mourir à plusieurs reprises, mais j'avais tellement d'adrénaline que je n'avais pas pleinement conscience que j'avais failli y passer. Sauf le jour où le commando Rage nous a eus. Depuis combien de temps Sienna me cherche ? Mes pensées vont vers mes anciens camarades que j'ai laissés derrière moi. Vers Masha. Comment va-t-elle ? A-t-elle participé à la destruction de Starkiller ? Sans doute.

Je me dirige vers la cuisine, sort un verre et y verse de l'eau. J'ai bien remarqué la couleur de ses yeux, mais ce qui m'a le plus marqué c'est son haleine. Même un Hutt sent meilleur qu'elle. « C'est ton nouveau passe-temps de boire ? » lui dis-je tout en posant le verre devant elle « Soit c'est ça, soit un Hutt a décidé de s'installer dans ta bouche, parce que tu pues. » autant être sincère même si elle doit avoir sûrement conscience de son haleine. Je suis quelqu'un de sincère et ça m'a déjà porté défaut, mais pourtant, je ne change pas et n'hésite pas à dire ce que je pense. Même si parfois, bien entendu, je sais retenir ma langue. Mais je n'ai pas besoin de le faire avec Sienna, j'ai toujours été franche avec elle. « Tu y as participé ? » simple curiosité, et aussi pour savoir si elle est toujours active au sein du mouvement. Je sais que sa présence ici est liée à la Résistance, ça ne peut être autrement même si elle m'a dit qu'elle venait prendre de mes nouvelles. Je ne crois pas en cette hypothèse qu'elle ait fait tout ça juste pour savoir si je vais bien. Certes, je suis partie sans un mot, mais je sais me débrouiller, même quand j'allais très mal et que je n'avais pas les idées claires, j'ai su tout de même survivre. Preuve en est, je suis toujours en vie aujourd'hui ! Pour combien de temps encore ? Ça, je ne saurais le dire. Mais si je rejoins de nouveau la Résistance mes chances de survie vont grandement diminuées. Est-ce que je lui dis maintenant que je suis malade ?

Non. Pas maintenant, je ne veux pas de sa pitié, je n'aime pas la pitié. Certes, si je lui en parle, peut-être que ça la convaincrait de ne pas me proposer de revenir. Mais je préfère attendre, car je n'aurais peut-être pas à lui en parler. Certes, je suis quelqu'un d'honnête, sincère, mais il m'arrive de mentir, ou plutôt d'omettre de parler de certaines choses. « J'apprends la médecine, la personne qui m'enseigne est actuellement absente. Il est parti pour la capitale. » je ne vais pas m'étaler sur les longues heures que je peux passer à profiter du soleil, ni même décrire la beauté des paysages qu'elle a pu observer en arrivant ici « Allons droit au but Sienna, pourquoi es-tu venue ? hormis pour avoir des nouvelles. » Je me suis arrêtée dans ce que je faisais pour planter mes yeux dans ceux de mon amie et poser mes mains sur la table d’auscultation. Je veux l'entendre le dire pour pouvoir lui dire de nouveau que je refuse. Je ne veux plus tuer, je ne veux plus souffrir et tant pis si c'est égoïste. Aujourd'hui je me sens bien et je veux rester dans cet état. Aujourd'hui je ne fais plus de cauchemars – ou presque – mes morts me hantent moins. Alors vas-y Sienna, dis-moi que tu souhaites que je revienne pour que tu puisses essuyer ce refus que tu es venue chercher.
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Sienna hausse les épaules devant l’étonnement de sa camarade.

« Faut croire. C’est des coriaces qui ont eu plus de chance. »


Ses prunelles brunes fixent le plafond et ne vacillent même pas lorsqu’Ascella évoque Skywalker. Cet homme a un don pour se cacher. Ou fuir. Une capacité Jedi, peut-être ? Un rictus narquois se dessine sur ses lèvres. Peut-être pourra-t-elle la taquiner à ce sujet plus tard. Sienna se redresse pour prendre son verre d’eau. Bon sang, depuis combien de temps n’a-t-elle pas ingurgité autre chose que de la liqueur ? Ascella semble d’ailleurs avoir relevé la même chose. La vanne sur le Hutt lui arrache un rire franc, un peu gras. Sa poitrine se soulève, percluse de gloussements.

« Punaise, ton franc-parler m’avait manqué. C’est si horrible que ça, sérieux ? Elle souffle dans sa bouche, tordant son visage de dégoût. Err… T’as raison. Je force sur la bouteille en ce moment, c’est vrai. J’suis pas assez grande pour me surveiller toute seule, faut croire. »

Sienna trempe ses lèvres dans l’eau, silencieuse. Un soupir de bien-être s’échappe de sa bouche ; elle a un peu oublié que l’eau reste le meilleur nectar du monde. Ce serait parfait si elle pouvait aussi y noyer sa tristesse. Au moins, elle ne ressemblerait pas à une vieille loque le lendemain – voire le surlendemain. Son hilarité disparaît à l’évocation de Starkiller.

« Oui, j’y étais, fait-elle en dénouant ses épaules. J’ai pu donner un coup de main. Je pensais pas pouvoir encore être utile, mais les chefs n’étaient pas de cet avis. »

À vrai dire, ils l’y ont même poussée, ne supportant sans doute pas qu’une de leurs pires têtes brûlées se retrouve à errer dans un camp au hasard, l’œil sombre et le pas traînant. Elle reconnaît avoir apprécié cette mission. Surtout en sachant qu’ils ont gagné, malgré la mort du général Solo. Mettre une bonne raclée au Premier Ordre, après la tannée du commando RAGE, ce n’est jamais de refus. Sienna prête une oreille attentive aux dires de l’ex-suicidaire. La médecine, alors. Elle hoche la tête. Elle se demande bien qui est ce « Il ». Est-il uniquement son mentor, ou autre chose ? Cela expliquerait d’autant plus son refus d’obtempérer. Un paysage verdoyant, une vie paisible, un mec sympa – et médecin qui plus est. Elle comprendrait presque. Tiens, en parlant de ça, la voilà qui lui rentre dans le lard. Un rictus vient décorer les lèvres charnues de la résistante. Elle se permet une autre gorgée d’eau, avant de lâcher :

« On m’a demandé de reformer le commando Suicide. »


Sienna soutient le regard de son ex-camarade. Une lueur défiante, empreinte de dureté, danse comme une flamme dans ses prunelles brunes. Sa voix s’est faite plus grave, ses épaules plus carrées. Ses mots sont francs, tranchants – elle n’est pas de ces diplomates qui se perdent en logorrhées inutiles. Pourtant rien n’est sûr. Même pour elle, les mots semblent lointains, irréels. On lui a demandé de reformer le commando Suicide. Elle. La soldate brisée qui ne doit sa survie qu’à la mort des siens – et à beaucoup de chance. Il faut croire que les tenants de l’ordre en ont décidé autrement. Une seconde chance – ou peut-être un moyen de voir enfin crever cette teigne de Falkrowe. Sous les assauts discrets de ses ongles, le verre tinte dans un bruit sourd. Le refus semble inévitable, mais elle n’a pas encore abattu toutes ses cartes.
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J’ai moi-même succombé à l’appel de l’alcool plus d’une fois depuis la chute de mon commando. Des morts, encore et toujours des morts. Mais nous sommes en guerre. Un nouveau coup de poignard en plein dans mon cœur, le premier ayant été donné à la mort de mon maître. Je l’ai vu mourir devant mes yeux, j’ai ressenti sa mort au fond de moi, alors imaginez la souffrance que j’ai ressentie aux décès de ceux qui étaient à la fois mes amis mais aussi ma famille. J’ai malgré tout réussi à me relever, je ne dirais pas que j’ai fini de remonter la pente, car elle est longue très longue et tant que la paix ne sera pas revenue il y aura toujours ce risque que je retombe tout en bas, mais j’ai réussi à apaiser suffisamment la douleur de la perte pour ne plus être assez perdue pour sombrer dans l’alcoolisme. C’est ce que j’en conclus de Sienna qui semble boire un peu trop à la vue de son haleine. Même un Hutt ou un Rancor sentirait meilleur ! « Y a d’autres moyens de faire passer la peine Sienna. Si tu te mettais à méditer ça irait peut-être mieux … tu finirais par retrouver le calme que j’ai tant cherché et dont tu as besoin. » Ouais, j’avoue, je l’ai déjà fait chier avec ça. Mais méditer m’a grandement aidé même avant la mort de nos compagnons d’aventures, bien avant la disparition de mon maître. Moi qui avais besoin de canaliser mon trop-plein d’énergie, ça avait tendance à être utile. Bien sûr, il y a des moments où il m’était impossible de rester concentrer. Méditer est plus sain que de boire. Et je suis persuadée que même Sienna n’est pas sensible à la Force, elle peut tout à fait réussir à méditer. Passer de longues heures à méditer – surtout dans ce lieu paradisiaque – m’a aidé à me sentir mieux. Bon ok, quand j’agonise dans mon lit, impossible de méditer et puis, je doute que ça me fasse du bien …

Je ne réponds rien lorsqu’elle m’affirme qu’elle a aidé à la destruction de la base Starkiller. De toute façon, je ne crois pas qu’il y ait quelque chose à répondre à cela. Au moins, ça me donne l’information que je voulais, elle est toujours active au sein de la Résistance. Ce qui m’affirme toujours dans mon idée qu’elle est venue pour me demander de revenir et sûrement de reformer le commando Suicide. Ce serait trop de responsabilités, même si nous partageons ce poids sur nos épaules. Je n’ai jamais aimé les responsabilités, ça a tendance à m’angoisser. Je ne crois pas avoir de problème de confiance en soi, c’est juste que je préfère que ce soient d’autres qui donnent des ordres, même si je ne suis pas une fana de recevoir des ordres, je sais obéir. Alors, parce que je veux en avoir le cœur net, je lui demande sans détour pourquoi elle est venue jusqu’ici. Elle a pu voir le cadre idyllique où je vis, elle sait à présent que je suis bien établie, que je suis même entrain de me former pour devenir médecin. J’ai toujours aimé tout ce qui touchait à la guérison, j’ai même développé le don de soin lorsque le Nouvel Ordre existait. J’ai demandé qu'on m’aide, à ce qu’on m’apprenne à guérir. Que j’apprenne la médecine est dans la continuité de ce que j’ai dû arrêter d’assimiler.

Mes lèvres se pincent lorsque je l’entends me dire qu’on lui a demandé de reformer le commando Suicide. Je maintiens pendant quelques secondes son regard, avant de fermer les paupières et de pousser un profond soupire. « Et tu es ici pour me demander de revenir, c’est ça ? Tu veux que je fasse partie du nouveau commando ? Sienna, c’est non. S’il te plaît, ne me le demandes pas, c’est non. Je suis très bien ici, je suis entrain de devenir médecin, le coin est superbe, les gens sont adorables. Je me sens enfin bien et être loin des conflits de la galaxie me convient très bien ! Tu trouveras certainement plein de personnes qui seront ravies de servir de chair à canon ! Mais pour moi, c’est sans façon ! Une fois, pas deux ! » Je me remets à faire ce que je faisais tout en gardant une oreille à l’écoute de la réponse de mon amie. Parce que malgré le temps qui s’est écoulé et le fait que je l’ai laissé tomber – elle aussi – en m’exilant, nous sommes encore amies. Je suis ravie de l’être, même si ça inclut le fait qu’elle vienne me demander de redevenir active en tant que résistante. Je sais qu’elle ne me l’a pas dit clairement, mais juste le fait qu’elle soit là et qu’elle me dise qu’on lui a demandé de reformer le commando Suicide veut tout dire. Ça n’a rien d’anodin.
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