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(FB) In alcohol, we trust. [Ti'Ilandra]

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In alcohol, we trust.
Ti'Ilandra & Sehrin


 
Anaxes. Terre de leur enfance. Terre de leur amitié. Terre de leurs meilleurs souvenirs. Depuis combien de temps n’avaient-ils pas foulé son sol ? Sehrin ne savait le dire mais tout ce qui lui importait, c’était d’être rentré chez lui, le temps de quelques jours. Du repos, voilà ce dont il avait besoin. Les missions s’enchainaient et, bien que fortes différentes les unes des autres, elles étaient éreintantes. Alors, il avait embarqué Audran à la première occasion et les voilà rentrer. Il savait que cela ferait du bien à son ami. La Résistance était dure pour lui ces derniers temps, bien trop dure. Passer du temps auprès des siens lui feraient le plus grand bien. Sehrin, quant à lui, ne venait pas voir ses parents, ceux-ci appartenant également à la Résistance. Non, il venait se ressourcer, loin de la fourmilière incessante que pouvait être leur base.

Mais la plupart du temps, il passait ses journées, et ses soirées, chez les Arundel. Ils étaient voisins depuis toujours. Il s’était lié d’amitié avec leur fils. Ils avaient pris l’habitude de les voir collés l’un à l’autre. Ils s’étonnaient plus de son absence que de sa présence. Il n’allait pas s’en plaindre, c’étaient des gens tellement chaleureux. Ils étaient en quelque sorte sa deuxième famille. Ils avaient été là pour lui dans les pires moments de sa vie, lorsqu’il avait perdu Asmaa. Parfois, il se demandait ce qu’ils seraient devenus sans leur soutien. Une épave, certainement.

Alors ce soir, pour leur retour à la maison, ils avaient décidé de fêter ça comme il se doit. Ils s’étaient réunis autour d’un verre. Ou de deux. Les parents des jumeaux s’en allèrent, heureux mais bien trop fatigués pour continuer. Autant laisser les jeunes s’amuser entre eux. Ou de trois. Ou de dix. A vrai dire, il n’en avait plus aucune idée. Il avait arrêté de compter depuis bien longtemps. Il se sentait trop bien pour s’en soucier. Au diable la gueule de bois qui l’attendrait demain matin. Il voulait juste revivre des moments comme ceux d’avant son implication dans la Résistance. Il voulait juste revoir Audran rigoler avec sa sœur. Il voulait juste réentendre Ti’Ilandra leur chanter les airs qui leur plaisaient tant, avec sa voix si douce. Vivre, et non plus survivre, le temps d’une soirée. Loin des champs de bataille, loin des morts, loin du désespoir. Mais proche de leurs yeux si malicieux, si rieurs, de leur complicité rassurante.


Audran avait fini par s’endormir, l’air apaisé. Cette soirée lui avait certainement fait du bien. Sehrin lui, la prolongea un peu. Ces derniers temps, il avait passé beaucoup plus de temps que dans sa jeunesse avec Ti’Ilandra. Il ne savait pas si c’était la jeune femme qui avait bien changé ou si c’était lui qui ne lui avait jamais accordé assez d’attention. Il faut dire qu’elle était l’exact opposé de son frère. Ils étaient tels le jour et la nuit, le soleil et la lune. Mais tellement complices. Audran pouvait être intarissable à son sujet. Sa sœur, c’était tout pour lui. Sehrin avait appris à l’apprécier à travers ses paroles. Cela lui faisait presque oublier la petite fille plus renfermée, plus timide qu’il avait connue. Elle restait la même sans aucun doute mais ils avaient appris à se connaitre depuis la mort d’Asmaa. Elle l’avait aidé, presque autant que son frère, à remonter la pente. Et bien qu’elle lui semblait par moment encore la gamine capricieuse et bornée, il en avait découvert d’autres facettes. Celles d’une jeune femme passionnée, attentionnée. Celles d’une jeune femme qui craignait pour son frère. C’est pourquoi il ne s’était pas enfui dès qu’Audran s’était assoupi : il appréciait ces quelques moments passés avec elle.

C’est lorsqu’il se rendit compte qu’il ne l’écoutait plus vraiment, trop obnubilé par la façon dont ses longs cheveux noirs retombaient sur ses épaules, si frêles, qu’il se dit qu’il était bien plus arrangé qu’il ne l’aurait cru. Il avait beau essayer de se rappeler de ses dernières paroles, il n’y arrivait pas. De quoi pouvait-elle bien parler, elle et ses yeux amusés ? Alors, pour garder la face tant bien que mal, il se leva, légèrement vacillant et lui dit, d’une voix qu’il voulait assurer :

« Allez fillette, il est temps pour toi d’aller dormir. Je crois que t’as assez bu pour ce soir. Ton frère va me tuer si t’es malade demain. »

Avec un peu de chance, elle serait raisonnable. Mais ce n’était pas vraiment une caractéristique des Arundel, si ?

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Chaque venue d’Audran était un cadeau du ciel, un sursis supplémentaire auquel elle s’accrochait férocement. Car tout pouvait cesser. Depuis que son frère avait rejoint la résistance, Ti’ilandra vivait dans l’angoisse d’un jour voir un résistant frapper à sa porte pour lui annoncer la pire des nouvelles. Lui annoncer que son frère, sa moitié, la personne la plus chère à ses yeux, les avait quittés. Elle ne pouvait le nier, souvent, elle le lui reprochait. Elle lui en voulait pour cette peur permanente qui lui nouait les entrailles. Ils s’étaient disputés, souvent, mais ils ne se fâchaient jamais bien longtemps. Andra ne l’aurait pas supporté. Être en froid avec son jumeau … non, c’était quelque chose que la distance qu’il y avait entre eux ne lui permettrait pas de supporter. Alors, elle savourait chacune de ses visites, comme celles-ci. Elle s’employait à lui rendre ce sourire qui se faisait si rare sur ses lèvres, le taquinait comme elle l’avait toujours fait, lui rappelait à tout va que des deux, il avait toujours été le petit frère, et que malgré leurs âges identiques, cela ne changerait jamais. Oui, c’était son petit frère, son souffre-douleur que personne n’avait le droit de toucher.

Bien sûr, son frère sans Sehrin, ce n’était pas monnaie courante. Cette fois-ci n’échappant pas à la règle, Audran avait ramené son meilleur ami dans le salon de leur maison. Ti’ilandra n’avait pas sourcillé, même si elle aurait parfois apprécié profiter de la seule présence de son frère. Sehrin l’avait pour lui tous les jours, ne pouvait-elle pas se l’approprier quand il était en permission ? Audran ne l’entendait pas de cette oreille, ils en avaient déjà parlé. Il était vrai que Sehrin était passé par une période difficile, avec la mort de sa femme, et Andra s’en voyait réellement désolée. Simplement … Elle ne pouvait s’empêcher d’être possessive, c’était bien plus fort qu’elle. Heureusement, l’alcool aidant, elle avait fini par oublier ce petit désagrément, et par se détendre, s’adonner à des jeux bien trop traîtres, des conversations bien trop animées. Oh, qu’elle aimait ces moments que rien ne pouvait briser. Ces instants volés où son cœur enfin se voulait plus léger.

Audran finit par s’endormir, arrachant une moue à la fois boudeuse et amusée à Andra. Ironiquement, le garçon de la famille Arundel avait toujours été plus frêle, plus fragile, que Ti’Il. C’était notamment pour cela que cette dernière avait toujours endossé le rôle de l’ainée, pour protéger son cadet. Elle avait toujours été une grande gueule invétérée, une bagarreuse dont la poigne laissait à réfléchir, une jeune-femme forte, mais bornée aussi. Tout ce qu’Audran n’était pas. Tout ce qu’il aurait peut-être dû être compte tenu de la situation. Tout ce qu’il finirait sans doute par être s’il vivait assez longtemps pour que la guerre le change à ce point. Elle s’était alors gentiment moqué de son frère, ignorant le fait que Sehrin n’en profite pas pour aller se coucher. Elle pouvait aisément le comprendre, et elle-même n’avait pas envie de mettre un terme à cette belle soirée. Pas tout de suite non, elle voulait encore en profiter. Demain s’envolerait l’insouciance, alors pourquoi précipiter l’inévitable ?

Andra ignorait ce dont ils étaient vraiment en train de parler. En fait, elle s’était lancé dans un monologue dont elle n’était pas sûre qu’elle ait un sens. Elle racontait une connerie qu’Audran avait fait la dernière fois qu’il était venu. Elle n’était plus trop sûre du récit exact, aussi l’embellit-elle, inspirée par le dernier verre de whisky corrélien qu’elle avait descendu. Ces détails inventés rendaient l’histoire plus amusante, et étrangement, plus crédible. Mais Sehrin l’écoutait-il seulement ? Elle n’en savait trop rien, et s’en préoccupait peu en vérité. Du moins, jusqu’au moment où il eut à son égard une réflexion qui la piqua au vif « Fillette ? » Le fils Tarrk aurait pourtant dû savoir qu’on ne provoque pas Ti’ilandra. Elle avait bien trop mauvais caractère pour cela. « Regarde un instant qui parle, tu tiens à peine debout. » Et comme pour lui prouver qu’elle tenait parfaitement l’alcool, elle se resservit un grand verre de whisky, le défiant du regard « À moins que tu veuilles que j’aille dormir pour pouvoir cuver tout cet alcool que tu ne tiens pas ? » Sourcil haussé, sourire en coin, Andra descendit une longue gorgée du breuvage qui lui brûlait la gorge. Une sensation bien plus agréable qu’il n’y paraissait en vérité. « Allons, reviens donc t’asseoir si t’es un homme. » Ajouta-t-elle néanmoins en tapotant la place à côté d’elle. Oh non, il ne s’en sortirait pas aussi facilement.
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Fuir. Voici une idée censée qui aurait dû lui traverser l’esprit bien plus tôt. Voilà ce qu’il aurait immédiatement dû faire. Avouer sa défaite et aller décuver tranquillement dans la chambre qui avait été la sienne pendant 18 ans. Prendre la porte et rester jusqu’à pas d’heure emmitouflé dans ses couvertures, le regard vitreux et la bouche pâteuse.

Mais cela n’avait jamais été son intention. Il savait pertinemment ce qui l’attendait une fois que le « fillette » aurait franchi ses lèvres. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle le prenne bien. Audran aussi prenait la mouche, quand il lui collait le surnom de « gamin ».  Ti’Ilandra partageait le même petit air outré, plein de défi. C’était sans doute d’elle qui l’avait appris. Ou c’était une mimique bien spécifique aux Arundel. Mais le caractère de la fille était encore plus mauvais que celui du reste de la famille. Bornée. Capricieuse. A la limite du supportable. Mais ça, c’était en temps normal. Quand il était sobre. Quand il était jeune et qu’il surveillait les nombreux petits bouts qui courraient partout dans la ferme familiale. Quand il était adolescent et qu’une petite fille, c’était vraiment moins sympa qu’un x-wing fonçant à toute vitesse à travers la galaxie.

Il soutenait son regard, ses yeux qui ne le quittaient pas, si grands, si sombres, alors qu’elle engloutissait l’énième bouteille de whisky qu’ils avaient sortis. Ce regard soutenu, moqueur, rieur qui n’attendait qu’une chose, et non pas celle à laquelle il s’attendait : qu’il aille se poser à ses côtés.

Et même si à cet instant, c’était loin d’être l’invitation la plus déplaisante du monde, ce n’était pas la promesse de moments d’une douceur qu’il avait oublié qui le poussa à prendre place. Non, c’était son égo, qu’elle avait piqué, avec ses paroles justes. Mais des paroles assassines quand on est fier comme un Taark peut l’être. Fier comme un Résistant, fier comme un soldat habitué à boire. Tout était prétexte pour aller boire un coup. Les retours de missions, les amitiés naissantes, les mariages. Les amis perdus, les vaisseaux explosés, les batailles perdues. Il en avait avalé des litres depuis qu’il les avait rejoints. Mais il n’avait plus été dans un tel état depuis au moins 3 ans. Celui lui donnait une idée de ce qu’ils avaient pu ingurgités ce soir. Bien trop. Suffisamment pour que ses idées ne lui semblent plus claires, pour que cette invitation lui semble comme la meilleure idée que l’univers lui ait jamais soufflée.

« Que je ne tiens pas ? Regarde-moi donc »

Il attrapa la bouteille d’un geste un peu trop brusque et remplit son verre sans trop faire attention à la quantité. Il n’allait pas commencer à s’inquiéter pour cela. Il aurait juste un peu plus de mal à rentrer chez lui, dans une heure ou deux. Elle ne tiendrait surement pas plus. Mais il était hors de question qu’il soit le premier à s’avouer vaincu. C’est pourquoi il le vida d’une traite en la regardant droit dans les yeux. L’alcool lui brula la gorge mais il ne laissa rien paraitre. Non, il était aussi susceptible qu’elle. Il avait commencé un jeu qui le dépasserait bientôt. Mais il n’était pas en état de le remarquer ou de se poser des questions. Non, ce soir, il jouerait ce jeu dangereux jusqu’au bout. Parce que ce qui l’attendait avait bien plus de promesses que ce qu’il pouvait espérer.

« Tu t’attendais à ce que je m’en aille ? Je pense que c’est toi qui espère pouvoir cuver en paix, en ce moment » lui dit-il tout en les servant à nouveau.

Oh oui, Audran le tuerait le lendemain matin. Ou peut-être bien plus tard, quand ils finiront tous par se réveiller avec les effets des excès de la veille. Avec les folies soufflées par les étoiles et un trop plein de whisky. Avec des souvenirs doux et amers à la fois. Avec un remord qui le rongera pendant encore de longues années.

Et toujours sur ce même ton plein de défi, il lui posa doucement la main sur la joue, comme s’il voulait s’assurer qu’elle ne détourne pas les yeux et lui dit « Si je suis un homme ? T’oses en douter ? Je vais pas laisser passer ça ». Il aurait mieux fait de regarder le fond de son verre que les yeux de Ti’Ilandra. Des yeux qui le scrutaient, intensément, avec cette pointe de malice qui lui échauffait l’esprit en ce moment. Des yeux qui semblaient le sonder et comprendre le désir qu’ils provoquaient. Ses yeux chaleureux. Sa peau si douce. Ses lèvres charnues, comme une invitation à des sentiments oubliés depuis si longtemps, comme une invitation à revivre. C’était les pensées qui le traversaient alors qu’il se penchait doucement vers elle, sans la quitter du regard.

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Sehrin la sous-estimait. Oh, ce n’était pas rare que cela arrive, Ti’ilandra pourrait même dire qu’elle y était habituée. Après tout, c’était elle la fille de la famille. Les gens la pensaient volontiers plus faible, plus fragile. Plus douce et plus gentille aussi. Ils déchantaient en général assez rapidement. D’une part parce que Ti’ilandra était un roc, une petite force de la nature à elle toute seule qu’il était naïf de sous-estimer. En même temps, quand on était une femme et que l’on arpentait la galaxie seule, il valait mieux avoir les épaules solides. Ensuite parce que la chanteuse était tout le contraire de la douceur. En fait, derrière ses longs cheveux noirs et ses grands yeux bruns se cachait un petit bout de femme d’une rare violence. Un rien la mettait en colère, et elle n’existait jamais à en venir aux poings, à croire qu’il y avait quelque part dans sa famille des ancêtres mandaloriens dont Audran n’avait manifestement pas hérité. Elle parlait fort, et le plus souvent, très crument également. Une attitude à l’opposé de l’image qu’elle renvoyait. Elle buvait aussi. Pas de manière régulière, mais ça lui arrivait, et le moins que l’on pouvait dire était qu’elle avait le gosier bien fait. Maintenant, prenez le tout, et mélangez-le à une sacré dose d’orgueil … à quoi cet idiot de Sehrin avait-il donc pensé ? Il la connaissait pourtant. Il l’avait vu grandir. Il savait comment elle pouvait être parfois.

Andra éclata d’un rire franc comme Sehrin se resservait un verre. Elle avait envie de le pointer du doigt en lui faisant remarquer qu’il était ivre, mais l’observation lui paraissait suffisamment évidente que pour qu’elle ne la fasse pas remarquer. Après tout, elle était ivre elle aussi. Moins que le résistant, mais ivre tout de même. Toujours était-il qu’il était en train de verser du whisky un peu partout sauf dans son verre « Tu vas le gâcheeeeer » se lamenta Ti’ilandra sans pouvoir s’empêcher de sourire. De toute façon, il y avait d’autres bouteilles. Où ? Où elles étaient déjà ? Mince, il lui semblait que c’était la dernière de l’armoire, il allait peut-être falloir aller en chercher à la cave après … idée qui eut le mérite de lui ôter son sourire, jusqu’à ce que Sehrin ne la déconcentre. « Cuver ? Cuver ?! T’es foutu gars, jamais tu ne tiendras plus que moi ! » Ce n’était pas que de la provocation … Andra en était vraiment persuadée. La preuve, c’est qu’il ne tenait déjà plus droit, il se penchait dangereusement vers elle même. « Eh ? » Oh. Oooh. Elle avait pas pensé à ça en parlant d’ « homme ». En fait, elle n’avait jamais pensé à Sehrin de cette manière. Ou peut-être quand elle était gosse et que le résistant était la caricature du cool kid, mais la situation était loin d’être comparable et…  et bon sang c’était le meilleur ami de son frère. Le terriblement bel ami de son frère. « Je t’ai piqué dans ton orgeuil, Sehrin ? » elle essayait de gagner du temps, parce que clairement, elle était un peu perdue là. Est-ce que quelqu’un avait mis le chauffage ? Parce que vraiment, ce n’était pas nécessaire. À moins que c’était cette soudaine proximité qui lui échauffait les sens. L’avait-elle jamais vu d’aussi près ? Pas dans ses souvenirs non. Et elle s’en serait souvenu. Parce qu’Andra n’était pas aveugle, elle savait remarquer un bel homme quand elle en voyait un. Or, le meilleur ami de son frère avait un charme indéniable à ceci près qu’il était insupportable, trop sûr de lui, et qu’il lui cassait les pieds depuis à peu près toujours. Puis, surtout, comme dit, c’était le meilleur ami d’Audran, et jamais elle ne l’avait envisagé d’une autre manière. Alors pourquoi lui faisait-il tourner la tête à cet instant précis ? Et pourquoi est-ce qu’il faisait ça aussi ? N’y avait-il pas une clause dans le bro-code qui interdisait de toucher aux sœurs ? Sauf que le bro-code, il s’appliquait à Audran et lui, pas à elle … et sentir le souffle alcoolisé de Sehrin sur sa peau devenait intolérable. Soit elle cédait, soit elle fuyait. Quel rapide retournement de situation quand on y pense. Mais une chose était certaine : Andra ne fuyait jamais.

Elle ne s’était pas attendu à attend apprécier le goût des lèvres de Sehrin. En même temps, elles goûtaient le whisky. Mais il y avait un petit plus qui avait fait rater un battement au cœur de la jeune-fille. Quelque chose qui la fit s’agripper au haut du résistant pour ne pas défaillir. Parce que le bougre embrassait bien, et qu’elle ne s’y était peut-être pas attendu. Merde, il fallait qu’elle arrête de sous-estimer les gens, elle-aussi. Mais comme elle se redressait pour approfondir le baiser, elle réalisa soudain ce qui était en train de se passer. Merde. Merde merde merde. Audran allait les tuer. Et puis, c’était Sehrin, l’emmerdeur de service, pas un amant éventuel. Il fallait qu’elle se ressaisisse. Alors, elle se recula un peu trop brusquement pour réellement faire passer cela pour de la préméditation. « Mmh… » réfléchit-elle un instant avant de tapoter la poitrine du résistant « Not bad. Je veux bien te laisser le bénéfice du doute quant au fait que t’es un homme. » Afin d’éviter son regard, elle posa le sien sur la bouteille à moitié vide à côté d’eux. Voilà ! Le Whisky ! Solution parfaite ! « On en a presque plus, je vais aller en rechercher histoire de pas tomber à cours ! » Elle se releva précipitamment, tentant de ne pas tomber, et se dirigea rapidement vers la cave, là où, au frais, elle pourrait reprendre ses idées.
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Ce sont les lèvres qui se sont écrasées sur les siennes et les mains qui tiraient avec force son haut qui le firent revenir sur terre. Il ne savait pas vraiment ce qu’il lui avait pris sur le coup. Un moment, il buvait avec son meilleur ami et sa sœur. A un autre, il ne buvait plus qu’avec la sœur en rigolant de tout et de rien. Et voilà que maintenant, il se retrouvait à l’embrasser. Et il devait bien se l’avouer que c’était bien plus agréable que le caractère de cette dernière. Il n’avait pas vraiment pensé que cela finirait ainsi. Il n’avait jamais eu l’intention d’aller gouter les lèvres de la sœur de son meilleur ami. Non, il avait juste eu envie de la taquiner un peu plus, de jouer à ce jeu d’ego et d’orgueil qu’il y avait toujours eu entre eux. Mais il était ivre et les yeux de Ti’Ilandra avait aspiré le peu de raison qu’il lui restait. Alors, il s’était penché sur elle plus que prévu et voilà le résultat. Brutal. Fougueux. Violent. Loin de ce à quoi il s’attendait. Il croyait qu’elle le repousserait, lui botterait les fesses et l’enverrait sur le champ décuvé chez lui, avec une interdiction à vie de refoutre les pieds chez eux.
Peut-être même irait-elle le dire à Audran, dès son réveil. Elle lui raconterait, par-dessus leurs tasses de café serré, pour se remettre d’une nuit trop courte et trop pleine d’excès, comment celui qu’il avait admiré, celui qu’il avait désigné comme son meilleur ami avait osé bondir comme une bête sur sa pauvre sœur, mortellement dangereuse et parfaitement capable de se défendre seule, comme elle lui avait tant prouvé. Il pensait qu’il aurait à se cacher dans sa maison familiale jusqu’à leur retour sur Fenves parce qu’il arborerait la trace de la gifle infligée par Ti’Ilandra sur la joue. Mais il semblerait qu’il n’en serait rien. Non, son visage était sain et sauf. Elle avait même approfondi le baiser avant de s’écarter brusquement.  Il avait bien remarqué qu’elle n’était pas particulièrement à l’aise. Mais il ne lui dit pas parce qu’il n’était pas plus sûr qu’elle. Il sentait bien que la situation échappait peu à peu à son contrôle. Quand elle lui tapota la poitrine, comme pour relancer l’escalade de défi là où ils l’avaient laissée, il se retient de lui attraper la main pour l’attirer contre lui et continuer plutôt à explorer ses lèvres, son visage, le creux de son cou…

Mais un bref coup d’œil vers Audran l’en dissuada. C’était la sœur de son meilleur ami, endormi à quelques pas d’eux. C’était la gamine casse-pieds qu’il avait surveillée parce qu’on lui avait demandé. C’était la fillette qui lui avait tenu tête sur tant de sujets, parce qu’ils avaient le même caractère de cochon. C’était cette enfant capricieuse, bornée, sauvage avec qui il s’était pris la tête tant de fois. Cette copie conforme d’Audran sur un plan physique mais si loin de la douceur caractéristique du jumeau.

Non, il ne pouvait pas le trahir comme ça. Il contempla le fond de son verre, et les dégâts qu’il avait provoqué sur la table alors qu’elle partit chercher de quoi continuer à boire. Il pourrait prendre la porte maintenant. Partir pendant qu’elle fouille la cave à la recherche de whisky ou d’un autre alcool fort qui les enfoncerait dans leur ivresse. Partir tant qu’il pouvait encore regarder Audran dans les yeux le lendemain. Ce n’était qu’un baiser, pour l’instant, après tout. Un geste un peu idiot poussé par l’alcool qui ne signifiait rien. Quand il aura décuvé, Ti’Ilandra redeviendra ce qu’elle a toujours été à ses yeux. Ennuyante. Enervante. Et tous ces autres qualificatives qui lui viennent si facilement quand il est sobre. Pourtant, plus il regardait ce verre si désespérément vide, plus ces termes s’effaçaient pour laisser place à d’autres. Agréable. Fougueuse. Séduisante. Joueuse.

Comment Audran le prendrait-il s’il apprenait ce qu’il avait ressenti pour sa sœur ce soir-là ? De la colère ? De la haine ? Du dégout ? Il ne sauterait certainement pas de joie. Il avait confiance en Sehrin, suffisamment pour s’endormir et le laisser seul avec ce qui compte le plus au monde pour lui.
Un autre coup d’œil lui rappela la promesse qu’il lui avait faite au retour de la première mission du jumeau Arundel. Audran avait vécu assez mal sa toute première fois sur le terrain, comme bon nombre d’entre eux. C’était toujours un choc de voir la mort les guetter d’aussi près. De voir le Premier Ordre à l’œuvre. Alors, il l’avait attrapé dans le vaisseau qui les ramenait, l’avait entrainé dans un coin reculé pour lui parler seul à seul. Et c’était là qu’il lui avait juré, en le regardant dans les yeux, que quoi qu’il arrive, il ferait de son mieux pour protéger Ti’Ilandra. Parce qu’il savait l’importance qu’elle avait pour lui.

Mais ce qu’il faisait ce soir ne la mettait pas en danger. Et ce n’était pas comme si elle ne savait pas se défendre seule. Il n’avait pas l’impression de briser sa promesse quand il se leva tant bien que mal pour se diriger vers la cave. Elle y était depuis bien trop de temps à son gout. Il ne prit même pas la peine de la prévenir, il y descendit immédiatement. De toute façon, elle avait surement entendu le bruit de ses pas. Elle était là, dans toute sa splendeur, comme pensive face aux bouteilles qui composaient la réserve des Arundel. Elle choisissait surement avec soin celle qui lui sera fatal, celle qui lui fera rendre ses tripes s’il continuait à boire ainsi. Sans trop y réfléchir, il la saisit délicatement pour lui faire prendre appui contre un des pans de murs encore libre, avant de reprendre avec ferveur le baiser. L’une de ses mains se glissa dans ses cheveux pendant que l’autre remontait doucement le long de son dos. Il approfondit autant qu’il pouvait l’échange. Ce soir, il n’y avait plus qu’eux deux dans la galaxie. Ce soir, il revivait. Ce soir, il partagerait avec elle cette étincelle de vie qui l’habitait encore.
Mais il ne put s’empêcher de lâcher un petit « Merde », en pensant à Audran, là-haut, en s’éloignant légèrement d’elle. Pensée qu’elle devait également partagée. Mais qu’il ne laisserait le stopper. Il posa son front contre le sien et la fixa dans les yeux.

« Merde. Mais c’est que t’embrasses bien en plus de jouer avec mon orgueil comme tu le fais ».


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C’était les joues rougies et le souffle court qu’Andra était arrivée dans la cave. Elle s’était précipitée, c’était vrai, mais il lui fallait à tout prix échapper à cette situation dans laquelle elle s’était partiellement mise. Mais qu’est-ce qui avait pris à Sehrin au juste ? Elle, elle avait des excuses. Elle était plus jeune, plus influençable. Enfin. C’était censé être le cas. Et puis, son goût pour les plaisirs de la chaire n’avait jamais été un secret pour Anaxes. De nombreux esprits étriqués s’en offusquèrent fut un temps, puis ils s’habituèrent. De toute façon, les aventures de la brune avaient lieu en d’autres planètes à présent. Jamais cependant elle n’avait embrassé un homme sous son propre toit. Encore moins devant son frère, tout endormi qu’il était. Mais là, il ne s’agissait pas de n’importe quel homme, mais de Sehrin Tarrk … ce n’était même pas comme si elle l’appréciait, elle se contentait de tolérer sa présence pour faire plaisir à son frère. Et pourtant … elle pouvait encore sentir le goût de ses lèvres sur les siennes, un sourire un peu perdu, un peu niais sur le visage.

Elle ne savait pas exactement depuis combien de temps elle était dans la cave. Ce qu’elle savait c’était que l’air frais lui faisait du bien. Elle serait bien restée ici indéfiniment. Ou en tout cas le temps d’une sieste. Cela lui éviterait d’autres bêtises du genre baiser imprévu avec le meilleur ami de son frère … en parlant d’Audran, il ne fallait pas que celui-ci sache. À la simple idée que celui-ci soit mis au courant, Andra sentit son sang ne faire qu’un seul tour dans ses veines. Elle en vint néanmoins très rapidement à la conclusion que ce n’était pas dans l’intérêt de Sehrin de lui en parler. Après tout, il n’allait pas le réveiller et lui dire « Hey bro, ta sœur elle embrasse bien », si ? Non. Non c’était ridicule. Bordel Sehrin, espèce d’idiot, pourquoi ? Ti’ilandra prit une grande inspiration. Elle n’était pas du genre à accuser les gens aveuglément. Après tout, ils étaient ivres tous les deux, et en grande partie à cause d’elle et ses idées de jeux pourris. Puis, elle n’avait pas vraiment tenté de dissuader le résistant quand il s’était penché sur ses lèvres, elle s’était contentée de rompre la distance. Bref, ce n’était pas uniquement la faute de Sehrin, peu importe combien cela était dur à admettre. Mais ils étaient adultes. Adultes et matures. Ils n’étaient pas des animaux sauvages incapables de se retenir face à leurs pulsions. Alors, elle allait prendre une bouteille, remonter, trinquer, et boire des mini-gorgées jusqu’à ce que Sehrin s’endorme à son tour. Tous les coups étaient permis pour prouver qu’elle tenait mieux l’alcool de toute façon. Sauf que c’était sans compter sur des bruits de pas qui se firent entendre dans les escaliers. Audran, dis-moi que tu es juste venu me dire bonne nuit, pria-t-elle en se concentrant sur les bouteilles. Mais le pas était trop incertain, trop bourru également. Il ne pouvait appartenir qu’à une seule personne. Et avant qu’elle n’eut le temps de tourner la tête vers lui, son dos vint à la rencontre du mur derrière elle.

Si elle tenta de repousser le beau diable qui venait de la rejoindre ? Loin de là. Alors que ce qui lui restait de lucidité lui hurlait de partir en courant – et ce même si elle était chez elle – son corps n’en faisait qu’à sa tête, venant se presser contre celui du brun comme ses bras passèrent machinalement autour de sa nuque. L’alcool n’avait plus d’importance. Leur pari n’avait plus d’importance. À cet instant précis, même Audran n’avait plus la moindre importance. Elle était incapable de penser à autre chose qu’à Sehrin, à ses lèvres, à sa peau, et aux risques charnels qu’impliquait ce jeu dangereux. Si bien qu’elle retint une légère plainte lorsqu’il se détacha d’elle. Rouvrant les yeux, elle vint à la rencontre du regard du résistant, un frisson lui parcourant l’échine. C’est son juron qui initia sa descente sur la terre ferme. Si elle embrassait bien ? Évidemment qu’elle embrassait bien. « J’ai de l’expérience » articula-t-elle difficilement, une boule au fond de la gorge. Petit à petit, et à contre-cœur, ses bras se délogèrent de la nuque du brun pour venir se mettre entre eux. Un soupir franchit la barrière de ses lèvres « Si … S’il apprend, mon frère va nous tuer… » elle ne put s’empêcher de se demander comment elle réagirait si les rôles étaient inversés … inévitablement, ses pensées l’emmenèrent du temps où son frère était fiancé à leur amie d’enfance, Gamora. Envers et contre tout, Ti’ilandra les avait soutenus, allant jusqu’à leur organiser des rendez-vous secrets, jusqu’au jour où Gamora disparut purement et simplement. Cependant, la situation avait été radicalement différente : Audran était amoureux de Gamora, il l’avait toujours été, et le serait probablement toujours. Il ne s’agissait pas d’un coup d’un soir à l’ombre d’une cave. D’ailleurs, en y réfléchissant à deux fois, une cave n’était pas vraiment un endroit convenable pour pratiquer une activité d’ordre … disons sexuelle. Et pourtant, Ti’ilandra n’avait pas envie de bouger. Elle voulait rester là, avec Sehrin. Elle voulait encore goûter à ses lèvres, et pourquoi pas à plus. Parce qu’elle était ivre, et que le résistant avait déclenché un type de désir bien plus puissant que celui qu’elle avait pour l’alcool, un plaisir dont elle voulait s’enivrer jusqu’à en perdre la raison. Il ne faudrait pas grand chose au brun pour faire voler en éclats la détermination d’Andra, et pourtant, elle osait espérer qu’il serait plus sage qu’elle sur ce coup-ci.
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Audran. Un soupir lui échappa également. Lui qui semblait si résolu alors qu’il descendait la rejoindre, l’entendre parler de son frère lui fit perdre un peu de sa détermination. Son air hésitant le faisait presque douter également. Audran était là-haut, encore endormi, inconscient de la limite qui s’apprêtait à être franchie. S’il l’apprenait… Risquait-il vraiment de les tuer ? Non, elle, elle ne courrait aucun danger. Il y tenait bien trop, il supportait mal la moindre de leurs disputes. Il lui ferait peut-être la tête quelques heures tout au plus, mais jamais il n’irait jusqu’à la « tuer ». Elle aurait surement droit au petit regard désespéré, celui qu’il faisait si bien quand il était exaspéré par la dernière bêtise qui avait eue lieu. Mais elle lui tiendrait tête et il craquerait. Sehrin savait que si cela arrivait jusqu’aux oreilles d’Audran, elle le regarderait droit dans les yeux en ne niant rien de ce qu’il s’était passé. Avec force, avec détermination, avec ce caractère de feu qu’elle possède habituellement. Et Audran sourirait en coin, devant la fougue de sa sœur, avant de la prendre dans ses bras et de lui rappeler à quel point il l’aime, à quel point elle est tout pour lui et qu’il ne permettrait jamais quoi que ce soit lui arrive. Parce qu’Audran était comme ça. Doux, aimant, attentionné, protecteur.
C’était sans doute pour ça que lui, par contre, risquait bien de se faire tuer. Il avait touché à Ti’Ilandra. Il savait ce qu’elle représentait. Il savait de quel œil il voyait les aventures de la jeune fille. Il ne disait rien, parce qu’il respectait sa vie mais Sehrin savait qu’il bouillonnait. Sehrin connaissait les discours enflammé qu’Audran pouvait avoir, quand ils étaient seuls et que les bouteilles étaient bien entamées. Il connaissait par cœur le sort que le jumeau réservait à quiconque ferait du mal à sa sœur, comment il traverserait la galaxie rien que pour cela, comment il comptait sur son meilleur ami pour l’aider.

Mais ce soir, c’était ce dit meilleur ami qui était le « fautif ». Il ne briserait pas le cœur de Ti’Ilandra. Il savait parfaitement qu’il ne prouvait prétendre avoir assez d’importance pour cela. Leur seul point commun était Audran. Ce n’était pas vraiment l’amour fou entre eux deux. Juste une tolérance qui avait légèrement évoluée au fil du temps. Mais ce soir, c’était elle qu’il avait dans les bras, dans la peau, sur les lèvres… Il entendait déjà Audran soupiré, lui demander s’il n’avait vraiment pas pu en choisir une autre, lui demander pourquoi elle, après tout ce temps sans personne. Pourquoi sa sœur, parmi tant d’autres. Il n’avait pas d’explications. C’était comme ça. C’était ce soir. C’était l’alcool. C’étaient ses yeux, trop pleins de vie. C’étaient ses cheveux et la façon dont il tombait sur ses épaules. C’était ce caractère, peu farouche. C’était juste un soir, parce que cette envie de revivre la vie à son maximum l’avait prise par les tripes.
Il était foutu. Audran lui en voudrait. Il sentait déjà le malaise s’installer entre eux, le froid terrible du reproche. Cela le stopperait-il ? S’ils n’étaient pas à se regarder les yeux dans les yeux, il aurait certainement continué. Mais cette hésitation dans la voix, dans le regard le contaminait peu à peu. Mais cela serait-il suffisant ? S’il restait là, à boire avec, il recommencerait bien assez tôt. Il ne pourrait pas reprendre le cours normal de la soirée. Pas maintenant. Pas quand le désir le brule. Pas quand il avait l’impression d’être sur le point d’exploser, tel une supernova.

Il recula jusqu’à ce qu’il rencontre un mur. Il ferma les yeux à son contact et soupira. Dans quelle galère s’était-il foutu ? Il n’avait aucune envie d’en rester là. Il avait juste envie de lui attraper la main et de remonter avec, de continuer dans un endroit bien plus agréable à de tels jeux. Il pourrait toujours quitter la ferme avant le réveil d’Audran. Ce dernier dormirait certainement une bonne partie de la matinée. Sehrin irait rejoindre son propre lit pour achever sa nuit. Il repasserait saluer la petite famille une fois reposé, pour respecter les habitudes, pour ne pas sembler suspect. Mais si Audran le surprenait, sortant de la chambre de sa sœur ? Il ne préférait pas y penser. Mourir de la main de son meilleur ami n’était pas vraiment celle qu’il s’était imaginé. C’était un peu moins romanesque que de mourir en défendant la veuve et l’orphelin. Mais c’était celle que son corps tout entier lui criait de choisir.

Il ouvrit les yeux et se décolla du mur. Il attrapa une bouteille et reprit le chemin des escaliers. Mais une fois sur la première marche, il se retourna. C’était le moment où il devrait lui dire qu’il s’en moquait de ce que dirait Audran, qu’ils étaient adultes, qu’ils savaient bien l’un et l’autre que c’était juste l’histoire d’un soir, que ça ne durerait jamais. Mais c’était trop brutal, trop loin de l’amitié qu’il vouait à Audran.

« Le jour où il l’apprend, tu peux écrire à mes parents et leur dire de préparer mes funérailles. Enfin, s’il reste quelque chose de moi. »

Il avait envie de lui dire que de toute façon, le mal était fait. Son corps tout entier lui hurlait qu’au point où ils en étaient, ils pouvaient bien continuer de se consumer. Il pouvait bien continuer à lui accaparer les lèvres, à laisser ses mains parcourir sa peau. Mais Audran est là-haut, comme elle lui a si bien rappelé. Et il lui était bien trop fidèle pour prendre la décision par lui-même. Il lui faudrait sûrement encore un peu d’alcool pour l’aider à franchir ses barrières, si elle ne venait pas à lui d’elle-même.


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Pourquoi Ti'ilandra se prenait-elle autant la tête ? Bien sûr, il s'agissait en partie de ne pas blesser son frère, mais rien de ce qu'elle faisait ne le blessait. Et puis, même avec Audran, elle avait toujours été du genre do it now, think later. Non, elle ne s'était jamais imposé aucun interdit, pas même en ce qui concernait son jumeau, et c'était d'ailleurs comme ça qu'il la connaissait. Alors, pourquoi tout à coup, les choses changeaient-elles? Pourquoi s'inquiétait-elle autant de ce que son frère penserait si elle s'envoyait en l'air avec Sehrin ? Ils étaient adultes, tous les deux. On pouvait même les dire responsables de leurs actes, et ce en dépit de l'importante quantité d'alcool qui avait été ingurgitée. Pourtant, Andra se retenait. Elle s'imposait des limites qu'elle n'aurait jamais cru nécessaire de s'imposer. Pourquoi ? Pour qui ? S'inquiétait-elle réellement de ce qu'Audran penserait d'elle s'il la retrouvait au petit matin dans les bras de son meilleur ami ? C'était ridicule. Elle ne craignait rien, et le savait. Jamais Audran ne lui tiendrait rigueur de quoi que ce soit. C'était comme ça entre eux, ils se pardonnaient toujours tout, et ce même quand les disputes se faisaient cinglantes. Ils ne pouvaient tout simplement pas envisager de se séparer sur un froid, un malentendu. Car la vie était éphémère, et qu'ils le savaient mieux que quiconque. Était-ce alors pour Sehrin qu'elle mettait des barrières entre eux ? À moitié ... s'il était certain qu'Audran aurait plus facilement tendance à reprocher à son ami d'avoir couché avec Ti'ilandra, cette dernière doutait que cela dérange vraiment son jumeau. Bien sûr, ça ne lui plairait pas ; c'était Audran après tout, il ne supportait pas la simple idée que l'on puisse toucher à sa soeur. Puis, une fois qu'il serait calmé, il réaliserait qu'il n'en voulait absolument pas à Sehrin, pour la simple et bonne raison qu'il avait confiance en lui, bien plus qu'en tous ces hommes qui passaient par le lit de sa jumelle. Il prendrait conscience qu'à choisir, il préférait que ce soit Sehrin plutôt qu'un autre. Alors pourquoi diable était-elle si récalcitrante alors que son corps tout entier lui hurlait de se jeter sur le résistant, de profiter de cette nuit déjà bien consumée. C'est alors qu'un soupir franchit la barrière de ses lèvres " Audran ne te ferait jamais de mal, tu le sais, pas vrai ? " Non, son jumeau n'était qu'une excuse pour ne pas franchir le pas. Et ça ne lui ressemblait pas. Aussi fit-elle un pas en avant, tendant le bras tout en désignant la bouteille du menton " J'ai soif. " et sans attendre la moindre réaction, Andra s'avança pour retirer la bouteille des mains de Sehrin. Se concentrer sur la bouteille lui semblait être une bonne solution pour ignorer les questions qui se bousculaient dans son esprit embrumé. Arrêter de penser, et agir. C'était généralement sa maxime. Aussi, tout en portant le whisky à ses lèvres, elle plongea son regard dans celui du soldat. " T'as envie de moi ? " Oh, elle n'avait jamais été douée pour les sous-entendus, les métaphores, et toutes ces conneries que les gens employaient alors qu'il existait des mots simples et clairs pour exprimer sa pensée. Elle avait toujours été trop directe, trop franche. Mais elle voulait savoir, par pure curiosité déplacée. " Après tout ... " continua-t-elle en s'avançant un peu plus vers Sehrin " Le mal est fait. " Une fois près de lui, elle pencha la tête sur le côté, entraînant ses cheveux dans son mouvement, dévisageant cet homme qui était en train de lui faire tourner la tête bien plus que l'alcool " Alors, que fait-on, Sehrin ? Il semblerait que nous soyons dans une impasse ... " S'ils remontaient, ils allaient sans doute devoir se trouver un autre terrain de jeu assez rapidement. S'ils restaient là cependant ... l'affaire serait rapidement pliée, cela allait sans dire. Soudain, poussée par l'alcool qui fluctuait dans son sang, Ti'ilandra se rapprocha suffisamment près du résistant que pour poser une main sur son torse et se hisser sur la pointe des pieds " Moi ... j'ai envie de toi. " murmura-t-elle dans un souffle avant de venir cueillir ses lèvres avec une douceur qui ne lui ressemblait pas. Puisse Audran leur pardonner leurs excès de cette nuit, mais après tout, être sage n'avait jamais été le fort de la chanteuse.
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Heureusement qu’elle lui avait arraché la bouteille des mains. Parce que si c’était lui qui buvait à ce moment-là, comme il l’avait prévu, il aurait tout recraché en l’entendant. Il savait Ti’Ilandra directe mais se doutait-il que c’était à ce point ? Une chose était certaine : la jeune fille n’y allait pas par quatre chemins pour exprimer ses envies. Ni pour assouvir ces besoins, certainement. Mais il aurait été trop facile de dire qu’elle l’avait tenté alors qu’il mourrait autant d’impatience qu’elle. Il ne savait pas par quel miracle il avait été aussi calme jusqu’à présent.

L’alcool et le désir lui montaient à la tête. Il en devenait presque fou. Alors qu’elle semblait avoir fait son choix, il était toujours dans une impasse. Succomber ou s’éloigner pour faire plaisir à Audran ? Mais elle avait raison, ce dernier ne lui ferait aucun mal. Il le connaissait bien, après tout. Il savait qu’il ne ferait pas de mal à Ti’Ilandra, qu’il n’était pas comme ça. Surtout qu’entre eux, tout semblait clair : ce ne serait que pour un soir. Mais pas n’importe quel soir non. Celui-ci s’annonçait magique. Il la regardait s’approcher et ne semblait plus vraiment l’entendre. La femme devant lui était à la limite de lui faire perdre tous ses moyens.

« On a qu’à faire ce qu’on a tous les deux très envie de faire et s’en foutre du reste » lui murmura-t-il après le baiser le plus doux qu’elle lui ait accordé de la soirée. Les évènements prenaient une tournure bien différente de celles qu’il avait imaginé quand il avait foulé le sol d’Anaxes quelques heures auparavant. Lui qui était juste parti pour boire, voilà qu’il allait s’envoyer en l’air avec la sœur de son meilleur ami, dans la maison de ce dernier. Le formuler lui ôta un poids. Oui, ce soir, il n’y aurait qu’eux deux. Au diable Audran et son coté protectif. Il comprendra. Il finira bien par accepter l’idée. Au diable ces freins débiles dans lesquels il s’entête depuis qu’il la rejoint dans la cave. L’alcool l’avait grisé mais il était encore conscient. Il savait qu’il ne regretterait pas ce qu’il s’apprêtait à faire.

Il se repencha une dernière fois vers pour cueillir ses lèvres avant de l’emmener à sa suite. La cave n’était vraiment pas le lieu approprié pour lui faire atteindre le septième ciel. Sur le palier, il la laissa le guider jusqu’à sa chambre, ou jusqu’à n’importe quelle pièce qu’elle jugerait digne. Il abandonna la bouteille de whisky déjà bien entamée sur la première surface place qu’il croisa : ils n’en auraient plus besoin. Aucun des deux n’avaient plus besoin de chercher une échappatoire, une fuite.

La suite lui paraissait floue, comme pris dans un tourbillon d’actions et de sentiments, comme s’il agissait par automatisme. Pourtant, chaque toucher lui faisait découvrir un écrin de peau inconnu jusqu’à présent. La Ti’Ilandra qui se tenait devant lui, celle qui murmurait son prénom, était bien différente de celle qu’il avait connu alors qu’ils étaient plus jeunes, enfants. Comme il avait aimé ses yeux à ce moment, l’extase les faisant briller de mille feux. Et sa voix, cette voix qui leur avait tant chanté de douces mélodies, comme il avait aimé qu’elle chante son nom, sous des airs de plaisir.
L’accolade l’avait fait renaitre, reprendre espoir en la vie. Elle était si différente de ce qu’il avait connu. C’était une lueur, une étincelle dans des années de noirceur. C’était un élan de douceur après de trop vives douleurs. La douceur des draps contre sa peau, les mots à moitié murmurés, ses yeux clos, comme incapable de résister au plaisir qui les submergent. C’étaient tant de souvenirs qui resteraient gravés en lui, en elle, en eux.

Le lendemain, le réveil fut presque aussi agréable. La voir assoupie à ses côtés, sentir sa peau contre la sienne, encore moite des jeux dont ils avaient abusé quelques heures auparavant prolongèrent l’impression de vie douce qu’il avait retrouvé. Même la bouche pâteuse ne pouvait gâchés ces quelques instants volés, dont il était le seul témoin. L’expression d’Audran quand il arriva dans le salon lui coupa l’envie de continuer de sourire. C’était comme un brusque retour à la réalité. Le jumeau n’était pas sot, il avait compris immédiatement d’où venait Sehrin, encore à moitié titubant et hébété. Le visage fermé, comme s’il avait trahi, brisé la règle implicite. L’incident avait jeté un léger froid entre les deux meilleurs amis. Ils étaient restés proches mais les silences étaient parfois lourds de ces moments qu’ils n’arrivaient pas à se dire. Qu’ils n’arriveraient jamais à se dire, désormais.

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