« 20%. C'était le deal, et tu le savais. » Ripley observe le twi'lek face à elle d'un air maussade. Cela faisait plus d'un quart d'heure qu'elle bataillait afin de négocier avec la personne face à elle. Un combattant hors pair qui avait l'habitude de se rendre dans l'arène de la jeune femme pour amasser quelques crédits. Le contrat était le même pour tout le monde : qui que tu sois, tu peux venir te battre. Quelque soit ton clan, ou tes idées, mais les conflits doivent rester en dehors de ces murs. Plus on parie sur toi, plus tu gagnes de crédits, et la patronne garde 20%. Ce n'était pas grand chose, quand on savait que l'arène était extrêmement fréquentée et que les paris allaient à tout va. Mais les 20% accumulés permettaient à Ripley de s'amasser un joli pactole en fin de semaine qui lui permettait de rémunérer ses employés et ses meilleurs combattants. Mais le petit, il semble récalcitrant. « 20%, c'est trop, Rip. Tu devrais faire gaffe ou un des combattants un peu moins sympa viendra te piquer ta couronne. » La brune tique. Elle n'aime pas qu'on la défie. Prenant un ton très calme, mais un visage impassible, la jeune femme observe son vis-à-vis. « T'as des fins de mois difficile ? Le Premier Ordre au cul peut-être ? Désolée de te décevoir, mais t'es le premier à te plaindre du fonctionnement de l'arène. Mais si cela ne te conviens pas, je me ferais un plaisir de te montrer qui est en charge ici, sur le ring, et te bannir de l'entrepôt après ta cuisante humiliation. » Elle martèle chacun de ses mots, et la menace est loin d'être en l'air, si bien que le twi'lek semble se rétracter à mesure que les mots traversent les lèvres de la jeune femme. « Est-ce que j'ai été claire ? » achève-t-elle devant l'absence de réponse cohérente. « Très claire. » répond-t-il. Pendant longtemps, Ripley avait elle-même été une combattante redoutable, mais elle avait laissé tomber lorsqu'elle avait réalisé que gérer l'arène lui prenait bien trop de temps pour se laisser aller à cela, bien que cela lui manque beaucoup. Le twi'lek quitte ce qui fait office de bureau. Croisant les bras sur sa poitrine, la brune le regarde partir, la tête haute, le dos bien droit. Le port princier.Celui qu'elle devait abandonner, si elle voulait garder un brin de crédibilité. « Foutus combattants, j'vous jure. Toujours à négocier un truc non négociable. » C'est avec un peu de frustration qu'elle observe l'écran face à elle, pour gérer les paris. Sur le ring, deux autres personnes s'affrontaient, et les paris ne faisaient que s'enchaîner. Parfait. Elle aurait fait sa journée en moins de cinq combats. Soudain, quelqu'un fit irruption dans son bureau : Leclan, celui qu'elle avait engagé comme barman dès le début de son arène. « Qu'est-ce que tu veux ? » « Quelqu'un vous demande. » Elle ricane. « Tout le monde me demande. T'as un nom à me donner, au moins ? » Le barman reste silencieux. « Non. Mais c'est votre type, là. » Ripley hausse un sourcil. Cette vague dénomination était, pour ainsi dire, un peu trop large. « Mais encore ? » Le barman semble bien embêté : à force de croiser du monde, il  retenait très peu de nom et de visage. Ripley soupire. « Ca va laisse tomber, j'y vais. » La jeune femme se lève de son bureau et le quitte à la hâte, la curiosité l'emportant sur la raison. Plus elle approche de l'arène, plus les cris et les bruits augmentent, confirmant que l'entrepôt était, encore une fois, plein à craquer. Leclan était sur ses talons, la suivant avec une certaine distance. Enfin, elle ouvre la porte et se retrouve frappée par la nuée de personnes qui se trouvent dans les lieux. Ripley laisse son regard se balader jusqu'au bar, qui lui aussi permettait de ramasser pas mal de crédits supplémentaires. Se tenaient plusieurs clients habituels, ceux qui ne parient pas mais qui ne font que regarder, ceux qui ne se battent pas mais qui rêvent de monter. Et enfin, cette figure si familière. Rien qu'à distinguer sa silhouette, un grand sourire étire les lèvres de la jeune femme : « Nate ! » s'exclame-t-elle en faisant fi des personnes autour d'elle. Elle s'approche et lui saute dans les bras, manquant de le faire tomber de son siège. Leclan reprend sa place derrière le comptoir et Ripley s'adresse à lui « Offre lui un verre de ce qu'il veut. C'est pour moi. » Elle finit par rompre l'étreinte virant le client installé à côté de Nate pour prendre sa place. Hors de question qu'on lui vole ce moment. Nate était un homme pas mal occupé, et ça touchait réellement la jeune femme qu'il prenne encore le temps de venir la voir malgré leurs débuts difficiles et ses horaires monstrueuses. « Qu'est-ce que tu fais ici ? » demande-t-elle un brin trop enjouée.