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The whole galaxy going crazy and here we stand [Angharad]

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L’alcool eut l’effet escompté. Certes ce n’était pas réglementaire mais il n’aurait pas caché des fioles à siffler, il n’aurait pas été un digne résistant. Sans doute n’aurait-il pas été dérangé en trouvant des bouteilles cachées dans les chambres de ses coéquipiers. D’ailleurs si ca avait été ses amis, il aurait même demandé à en avoir également. Le reste sans doute il aurait regardé ailleurs en lancant un avertissement ou en leur demandant de cacher cela mieux. Il trouvait que tant que cela restait raisonnable, c’était une chose que l’on avait tout à fait le droit de faire. Le résistant n’avait rien d’extrême en ce qui concernait ces règles du quotidien, et s’il ne les appliquait pas à table rase il ne les ignorait pas non plus. A cet instant il fallait voir les choses de cette facon : l’alcool en quantité raisonnable l’aiderait à se délester un instant de la crainte et lui donnerait un sommeil dont elle aurait besoin pour se réveiller en suffisante forme.

Elle toussa manquant de cracher ce qu’elle venait d’ingurgiter. L’habitude venait là encore avec le temps, l’on finissait par ne plus sentir tellement les effets. Elle lui demanda comment il faisait. Question légitime. Cela le fit sourire et il reprit la bouteille, attendant que le goût désagréable de l’alcool s’estompe pour laisser enfin l’effet hypnotique de la boisson.

« Tu t’y feras va. »

C’était comme la violence. Avec le temps elle devenait moins difficile, plus justifiable.

Elle le remercia en évitant son regard, semblait-il. Lui la fixait et lentement une expression douce se dessinait sur ses traits, car il en était encore capable, capable d’avoir des gestes tendres et d’aimer ce qu’il voulait à ses côtés.

Est-ce que ce soir une barrière fut brisée ? Peut-être qu’elle disparut, peut-être qu’elle n’avait jamais existé, mais ses doigts soudain s’approchèrent du visage de la jeune femme, se saisissant de sa joue, et la tournant vers lui.

Le silence s’était fait et seul le bruit de leurs respirations le trouble. Ses doigts caressèrent la joue l’espace d’un moment et s’y fixèrent.

« Tu vas y arriver. »

Il y avait de la tendresse, et dans son regard le sentiment qu’il disait juste. Elle serait capable de faire face, parce qu’il l’avait vu dans sa facon de faire, et de s’entrainer à ses côtés, de transformer cette détermination en impétuosité.

Et il aurait pu rire d’elle, lui monter la sortie en lui disant de ne pas se mettre en danger, sauf qu’il savait également combien il était important que l’on croit en vous, que l’on vous accorde ce simple désir. Que la résistance sous ses airs de brute déterminée était à la fois fragile et courageuse, et qu’elle était à son image. Que si elle rentrait elle aurait alors une voie qui se tracerait face à elle et qu’elle serait la seule à savoir si elle voulait y marcher ou emprunter un chemin différent.

Il ne s’attacherait pas avec ce geste, montrant seulement qu’il y avait un côté bon à tout. Qu’il avait crut en elle et qu’il y croyait encore.

Il lâcha sa joue et se leva.

« Je dois y aller. »

Il marqua un temps d’arrêt.

« Nous fêterons la victoire demain au retour. »

Etait-il sérieux ou suivait-il cette arrogance de ceux qui volaient et qui se croyaient invincibles ?

Il sortit de la chambre, la laissant seule jusqu’au lendemain, et revint dans ses quartiers. Ses hommes l’y attendaient, leurs craintes étaient différentes et leur courage inégalé, mais leurs desseins restaient les mêmes, et il était celui qui les mènerait.
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THE WHOLE GALAXY's GOING CRAZY AND HERE WE STAND
Elle soupira, l'esprit doucement embrumé par l'alcool qui arrondissait bien de ses pensées mais qui ne les effaçait pas complètement. Elle se coucherait surement l'estomac noué ce soir, l'esprit un peu lourd la forçant à fermer les yeux mais les craintes encore présentes attendant simplement que l'effet s'estompe pour reprendre le dessus. Néanmoins, malgré tous ses doutes -envers elle-même, ses forces, ses faiblesses, ses capacités; envers la résistance, leurs chances, leurs motivations- elle tentait de voir le bon côté. Tuiren l'avait entraîné, elle ne partait pas les mains vides. Même lui, visiblement, croyait en elle. Et ça voulait dire beaucoup de choses, non ? Elle ne courrait peut-être pas finalement vers sa propre fin et ce soir ne serait surement pas sa dernière nuit. Angharad se pinça les lèvres, le coeur serré, le regard vissé sur le sol. Tuiren devenait une ombre à côté d'elle tandis qu'elle se perdait à nouveau dans ses pensées.

Le contact de ses doigts contre sa peau la ramène violemment à la réalité, bien que le geste soit doux. C'est surprenant, venant de sa part et c'est ça qui la prend de court certainement. Cependant, elle ne se recule pas comme elle l'aurait fait dans une autre situation et laisse sa main dessiner les contours de sa mâchoire, fébrile. Le temps s'arrête, avec lui ses craintes l'espace de quelques secondes durant lesquelles aucun ne parle. Puis Tuiren le brise, le ton jamais aussi tendre. « Tu vas y arriver. » Ce qui arrache à Angharad un demi-sourire sans qu'elle ne trouve quelque chose à dire. Elle laisse le silence lui répondre. De toute façon, on lit dans son regard comme dans un livre ouvert et il y a dans celui-ci l'envie d'y croire, la reconnaissance aussi, ainsi que la naissance de quelque chose d'autre. Il s'éloigne aussi rapidement qu'il avait fait son visage sien, mettant fin à leur discussion et à ce moment. Angharad reste interdite jusqu'à ce qu'il ouvre la porte, avant qu'il ne mette un pied dehors.

"Attends." le somme-t-elle de s'arrêter en se levant enfin à son tour. Elle s'approche de lui, resserrant son peignoir sur le chemin alors que lui fait allusion à une fête le lendemain, comme si cette mission n'était rien d'autre qu'une bataille mineure sur une planète éloignée. Il est déjà dans le couloir, mais attend comme elle le lui a demandé. Et c'est une main posée sur les commandes de la porte qu'elle lui glisse ses derniers mots. "Fais attention." dit-elle, son inquiétude transparaissant. Elle n'avait jamais été inquiète pour lui jusqu'à présent, ne l'était surement pas finalement. C'était plus une formule toute faites, de politesse, mais elle ne pouvait s'empêcher de le lui dire. "Bon courage, que la force soit avec toi, comme on dit." finit-elle, le ton léger, n'y croyant qu'à moitié mais là était une tradition qui visiblement était gravée quelque part dans l'esprit des résistants. Elle avait entendu cette phrase des dizaines de fois depuis son arrivée, dans la bouche du petit personnel comme dans celle de la Générale elle-même. Et la porte se referme enfin, à nouveau seule et si non pas totalement apaisée, un peu plus confiante qu'avant qu'il ne vienne la voir.