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"I'm back in the business, bitches !"

Olic Wade
Olic Wade
HORS LA LOI
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«  Chers passagers, le vol numéro 75778 à destination de la Station 616 arrive à son terminus. D’ici une minute, notre appareil terminera son appontage. Veuillez attendre l’arrêt complet de l’appareil et l’ouverture des portes avant de quitter votre place. Le personnel navigant vous guidera vers les sorties adaptées. Merci pour votre confiance et à bientôt sur les lignes de Galaxy Tours. »

La voix du steward droïde avait retenti dans toute la cabine. Les voyageurs commençaient à s’agiter sur leurs sièges, les uns récupérant un vêtement, les autres un bagage à main qu’ils avaient casé dans un rangement dédié, avant de pouvoir enfin quitter leur place. Dans quelques secondes, l’énorme vaisseau de ligne allait vomir son millier de passagers sur le quai.

Parmi eux, Olic. Pour le moment, il restait bien assis, regardant tout ces gens qui réagissaient de la même façon au même stimulus, tel un organisme unique.
Lorsque le signal sonore retentit pour annoncer l’ouverture des portes, les hôtesses et stewards, droïdes et organiques, se plaçèrent aux extrémités des travées de sièges pour guider les passagers vers les sorties, comme convenu. Ce fut le moment choisi par Olic pour se lever et se diriger vers l’issue qui lui fut indiquée.







Artwork by Clinton Young

Le quai se retrouvait bondé par la masse de gens qui venaient de débarquer. Ici ou là, certains étaient accueillis par d’autres déjà présents sur la station. Proches, amis, famille, relations de travail, se différenciaient par embrassades, poignées de mains (ou d’appendices équivalents) ou par un nom écrit sur un panonceau.

Olic, lui, n’avait personne pour l’accueillir. Il ne le regrettait pas. Vu les dernières années qu’il avait au compteur, si quelqu’un l’avait attendu à la descente du vol, ça ne serait certainement pas pour le recevoir avec des câlins.
Il s’engouffra dans le flux des personnes sur le grand quai du spatioport, avant de bifurquer dans l’une des rues de la station. A mesure qu’il avançait droit devant lui, passant des intersections, le foule se faisait moins dense, même si l’ambiance restait relativement oppressante. Après tout, on était sur une station spatiale, à l’espace limité. On n’était pas au même niveau que la population des oecuménopoles comme Nar Shaddaa, qu’il connaissait bien, mais il ne pouvait s’empêcher que réunir autant de monde dans un si petit endroit au milieu du néant de l’espace était irresponsable. Pourtant il était là, lui aussi…

Bon, ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait à débarquer en un endroit qu’il ne connaissait pas et où il ne connaissait personne. Il connaissait la chanson. Première chose à faire, s’informer. Sur l’endroit, les commodités, ce qu’on y trouve, les gens qui y vivent… bref le minimum vital. Et ensuite sur ce qui lui permettrait de travailler.
C’est donc vers une agence du Bureau Galactique de Tourisme qu’il se dirigea. Là, il trouva une holo-borne où il pianota pour obtenir quelques informations et imprimer un mémo résumant ses recherches. Cantinas, hôtels, commerces, banques, transports, activités, il disposait maintenant de certaines données utiles pour démarrer.

La prochaine étape serait le bureau local de la Guilde des Chasseurs de Prime. Ces endroits affichaient toujours en façade les portraits des pires enfoirés du coin, ce qui leur était reproché et la prime sur leurs tronches. C’était idéal pour choper quelques noms d’éventuels partenaires professionnels.

Mais un grondement dans son estomac rappela Olic à une réalité plus urgente et bien réelle : il n’avait rien mangé depuis plus de 24 heures. La compagnie de voyage proposait bien des repas à bord, mais ce qui sortait d’un droïde de restauration…
Aussi était-il temps de se trouver un endroit décent pour avaler quelque chose de décent. Olic avisa la documentation qu’il venait d’obtenir, et se dirigea vers le quartier hôtelier de la station.
En plus ça serait l’occasion de chercher une piaule, parce que dormir dans un vrai plumard serait pas du luxe.


Olic Wade
Olic Wade
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Les pas d’Olic le menèrent vers une allée moins fréquentée, comparé aux environs du dock où il avait débarqué. En même temps que la densité du public diminuait, le public lui-même changeait. Le côté cosmopolite se ressentait moins, ici. Clairement, Olic savait que ceux qui étaient venus pour le travail avaient gagné les quartiers qui les intéressaient. Certains devaient même dormir sur place, logés par quelque marchand de sommeil.

S’il n’avait pas vraiment la fortune pour se payer une belle suite de luxe, Olic ne voulait pas pour autant finir sur une paillasse humide au fond d’un hangar, à chercher le sommeil au milieu de travailleurs clandestins. Aussi, une modeste auberge ferait l’affaire…
Tiens ! Voilà pile-poil ce qu’il lui fallait !

« Au bon Akk-oeil ». Le jeu de mot était plus qu’éculé, mais Wade aurait été capable de faire pire. Le calembour lui arracha un mince sourire. Un coup d’oeil au porte-menu holographique qui projetait sa lueur bleu-vert suffit à lui arracher un grondement de l’estomac. Ça irait comme ça.

Olic passa la porte, s’approcha du comptoir de l’accueil et pressa le bouton devant lequel une inscription en Basique disait « sonnez et attendez ». Après quelques secondes à patienter dans une musique d’ambiance digne d’un ascenseur coruscanti, Olic vit arriver un type si gros que le hall d’entrée lui-même parût plus sombre. C’était un grand homme, presque aussi large que haut. Ses vêtements amples cachaient à peine la masse tremblottante de son corps. Il marchait d’un pas empoté, mais son sourire était lumineux, et ses mains aux doigts boudinés s’agitaient de manière étrangement gracieuse alors qu’il parlait.


« Bonjour, et bienvenue au Bon Akk-oeil. Que puis-je faire pour vous ?
J’ai besoin d’une chambre et d’un repas.
J’ai ce qu’il vous faut, si vous êtes seul. Il me reste une chambre simple.
C’est parfait.
Ca fera 25 Crédits pour la chambre, et 5 de plus pour le repas. Je peux vous le faire monter en chambre, si vous voulez. Le temps de vous installer, et vous pouvez appeler à la réception pour passer commande.
Ca me va.
Par ici, dans ce cas.

Le patron attrapa une carte d’accès à laquelle était pendue une petite figurine de chien-Akk, accrochée par une courte chaînette qui devait avoir été dorée, autrefois. Il fit signe à Olic de le suivre, et ensemble ils se dirigèrent vers un élévateur exigü. Ils montèrent au troisième niveau, quittèrent la cabine pour un nouveau couloir et s’arrêtèrent à la dernière chambre, tout au bout. Le patron utilisa la carte pour ouvrir la porte de la chambre et invita Olic à entrer d’un geste de la main.

La piaule ne payait pas de mine, mais c’était de loin ce que Olic avait eu de mieux depuis longtemps. Au moins le lit était un vrai lit, et il n’était pas défoncé.


« La salle de bains est par ici. Il y a un intercom près de la porte pour appeler la réception. Je vous laisse vous installer, s’il vous faut quoi que ce soit, n’hésitez pas !
Merci ! »

Le patron laissa la carte d’accès sur le lit avec un hochement de tête, puis s’éclipsa dans le couloir en se dandinant. Olic ferma la porte et se laissa tomber sur le lit en soupirant. Ouais, ça irait très bien comme ça.
Il resta de longues minutes allongé à regarder le plafond. Finalement, il se redressa en grognant et s’assit sur le bord du lit. Une douche. Il lui fallait une douche.

La salle de bains n’était rien qu’une cabine assez grande pour contenir la douche, les toilettes et un semblant de lavabo. C’était de loin la plus luxueuse salle de bains qu’il avait eu ces dernières années. Au moins il pourrait se laver sans craindre pour sa vie.
Ce n’est qu’après un long moment passé sous l’eau chaude qu’Olic se décida à sortir de la douche. Il constata alors qu’il avait embué une bonne partie de la chambre. Il alla entrouvrir la fenêtre pour laisser la vapeur d’eau s’échapper, puis avisa le menu, affiché à côté de l’intercom.

Wade pressa le bouton, et une voix se fit entendre. Ce n’était pas celle du patron, mais celle d’une femme. On lui demanda quel service pouvait lui être fourni. Olic commanda un repas composé de viande rôtie, d’un morceau de pain Corellien, quelques légumes sautés, un gros bout de fromage d’Herbeux et une grande bière.
Il ne fallut pas plus de dix minute pour qu’un droïde arrive avec le repas sur un plateau.

Olic avala le tout sans cérémonie, avec l’impression qu’il s’agissait du meilleur repas de toute sa vie. Pourtant, la qualité était tout à fait standard, mais quelques années de prison rendaient facilement un homme peu exigeant.

Après avoir posé le plateau aux assiettes vides sur une petite table sous la fenêtre, Olic s’affala sur le lit. Il sombra rapidement dans un sommeil profond, entrecoupé de rêves faits de violence et de sang.



 

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