On pouvait avoir de bonnes idées parfois, des éclairs de génie, des fulgurances insolites ou des instincts étranges. On pouvait avoir de bonnes idées parfois, ou bien faire cela au talent la tête vide, désespérément vide. Réfléchissez, avait souvent ordonné Diarmuid aux jeunes recrues. Réfléchissez, disait-il plus calmement aux quelques élèves de l'Académie. Soyez un miroir, réfléchissez vos pensées, réfléchissez vos idées et comme cela vous pourrez les voir.
Comprendre ce qu'elles voulaient dire.
Les conséquences.
Ne pas refaire les erreurs des aînés.
Réfléchissez...
Avait-il réfléchit lui-même aujourd'hui? Une question complexe. Diarmuid n'était plus vraiment un miroir capable, il s'estimait plutôt semblable à une glace sans tain. Tant mieux, pensait-il. Il ne voulait pas d'ombre, il ne voulait pas de reflet, et les gens gens que Diarmuid formait encore aujourd'hui, il ne les formait pas pour cela, être des ombres de ce qu'avait été le Général dans sa jeunesse.
Des reflets.

Penser à ses élèves le remplissait toujours d'une tendresse distante en vérité. Il n'avait pas grand chose d'autre pour s'occuper l'esprit en ce moment, et regarder les barreaux de sa cellule n'amenait rien si ce n'est un abrutissement lent et inutile.

Diarmuid Uw était enfermé.

Tout ça pour un poulet rôti.

(le poulet n'était pas responsable bien sûr et méritait de reposer en paix après avoir servit de repas familial.)

Sur Dromund Kaas était sa mère

(à Diarmuid, non au poulet. Il ne pensait pas posséder de demi-frère gallinacé)

A Dromund Kaas, il était allé. Une simple visite de routine, quelque chose de nécessaire et non d'affectueux en vérité. Lorsque Yennefer Uw vous perdait de vu trop longtemps, elle trouvait le moyen de vous faire venir à elle en détruisant avec subtilité les murs de votre existence. Diarmuid estimait que faire le premier pas était donc préférable. Rarement, le plus rarement possible, il s'imposait de lui rendre visite assez mais pas trop pour que chacun ensuite estime qu'il était de son devoir d'oublier l'autre pendant une période plus ou moins longue.
Plutôt plus que moins en vérité...

Il l'avait mangé ce satané poulet préparé avec tout sauf de l'amour. Ensuite, avant que l'un comme l'autre ne se servent de leurs couverts à des fins meurtrières, Diarmuid était parti. Son objectif? L'endroit à la fois le plus proche géographiquement pour lui s'y rendre et en même temps le plus éloigné de la demeure de sa mère sur cette satané planète pour se laver l'estomac à grand coup d'alcool.
L'eau de vie, meilleure remède contre les tentatives d'empoisonnement.

(non, cela ne l'était pas).

Bref, un bar.

Bref, de l'agitation, des cris, des insultes., Diarmuid seul à une table occupé à simplement vider une bouteille sans rien voir des tabourets (et des ivrognes) qui volaient.
Lorsque les personnes compétentes intervinrent pour rétablir l'ordre dans la cantina, le choix fut fait d'enfermer tout le monde jusqu'à démêler cette sombre affaire.

Voilà pourquoi un ancien général de la Résistance se trouvait derrière les barreaux.

Sans poulet rôti, rien de tout cela.

Fort heureusement, Dromund Kaas gardait un côté presque civilisé. On autorisa Diarmuid à passer un appel, un seul, via son holocom.

A présent, l'homme attendait que la personne mandatée par ses propres soins pour régler la situation vienne...hé bien régler cette foutue situation.

Il faisait froid, il faisait humide.

Et Diarmuid n'était même plus assez saoul pour ignorer tout cela.

Foutu poulet, oui....