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Palimpsestes — K. Astar.

Aysun Sloane
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Souffrir est absurde et laid. Toute souffrance est un désordre... Mieux vaut s'accommoder des choses, ou les briser que de pleurer à la lune. ― David-Neel

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« Artists use lies to tell the truth. Yes, I created a lie. But because you believed it, you found something true about yourself. » - A. Moore & D. Loyd - V. for Vendetta


Pendant longtemps, elle ne vit rien.

(Ceci est le début et peut-être auriez vous désiré débuter par la fin. Après tout, on ne contrôle jamais que ce que l'on sait. Alors, sachez ceci : le temps, comme les hommes, reste malléable. Ce qui a été, sera et ce qui sera, est déjà.

Sachez aussi cela : on ne peut rien contre les destins. Le temps n'a pas d'importance. La fin arrivera bien assez vite.

Mais d’abord, revenons au commencement.)


***

Aysun est une enfant et Coruscant porte ses secrets. Planète impériale, planète noble, Coruscant est un cocon fait de délices et de merveilles. Le Premier Ordre y fait flotter son drapeau - sang et ténèbres. Peu importe. Elle sautille dans des jardins suspendus au sommet de tours électriques. De là elle ne voit pas le fracas des combats, ne perçoit guère les cris de désespoirs ou les sanglots opaques de toute ces multiples vies écorchées qui peuplent l’univers.

Ce n’est rien d’autre qu’un rêve - un cauchemar, un de ceux, ondoyants et terribles, qui glisse sur sa vie.

Les boucles brunes, les joues rondes, l’enfant apprend à plier: les genoux pour saluer les dignitaires et le tout-puissant Snoke dans ses robes d’or; les sourires pour être aimable et aimée; l’âme enfin pour se faire sage envers et contre tout. Révérences, port de tête, saluts esquissés de la pointe du visage. On se drape de mots qui ne veulent plus rien dire, on se pare d’insignes codés. L’Empire. Le Premier Ordre. Elle est née dans le second mais les Sloane entretiennent le souvenir du premier. Elle se laisse bercer par la voix de sa grand-mère, avale sans broncher les récits de son père. L’une est amirale, gardienne d’un monde pétrie de violences endormies, l’autre est général, protecteur d’une civilisation belliqueuse.

Ceci et cela.

Peu importe, pour elle, leurs étreintes sont toujours douces.

(Des mains de velours dans des gants de fer.)

On lui apprend les bienfaits d’une discipline qui est colonne vertébrale, on la baigne dans la ferveur d’une société pyramidale. Fondements - Corps - Elites. On le lui apprend jusque dans sa chair. Dos bien droit, menton relevé, mains posées devant soi. Excellent, Aysun. La construction est délicate et ne souffre aucune fausse note.

Il faut bien ça pour une galaxie si pleine de promesses.

A l’abri d’une Alliance intrépide et du bourdonnement de ses révolutions, Aysun grandit, troquant les tabliers d’enfant pour des tissus de sirène aux contours soyeux. Les heures se remplissent d’apprentissages consciencieux. Elle ne voit pas que l’écusson frappé du sceau de Snoke crispe ceux qu’elle croise parfois, qu’on serre les poings sous l’ombre grandissante des chevaliers de Ren. Elle est toute à sa charité improbable et à sa découverte d’un monde trop grand pour ses yeux noirs.

(L’endoctrinement a ses vertus. Le sang du drapeau devient vermeil, les ténèbres se font simplement ébène.)

(Les mots changent tout.)

Aysun se fait femme sous les prémices de la défaite inévitable d’un Ordre qui n’a de premier que le nom.


***

On peut toujours modifier le début d’une vie. C’est aisé et plus personne ne vérifie jamais rien. On plie la vérité à sa volonté, à ses désirs, à ce que l’on veut dire et montrer - comme tous ses spots de propagande qui viennent polluer vos comlinks dès que vous les allumez. Des discours calibrés. Des discours réussis. Lavez, rincez, répétez. La galaxie et ses étoiles rend souple tout être qui l'habite et ce, dès sa naissance.

Oui, le début est pâte à modeler pour qui veut bien la pétrir.

C’est la fin qu’on ne peut pas modifier.

Et même si les chemins diffèrent, même si les routes se font agiles ou tortueuses, la fin est telle qu’elle doit être - déjà écrite - immuable, implacable.

Mais ça, vous le saviez déjà, n’est-ce pas ?

L’Empire se dissipera comme neige au soleil, le Premier Ordre finira exsangue et meurtrie sous les coups d’une Alliance cramoisie de douleurs et sous les ténèbres et les chaos,

un Eveil silencieux.


***

Dehors, les soleils se couchent et dans le salon, la lumière est tamisée et agréable. Aysun est debout, concentrée, le corps presque absent, moulé dans sa robe irisée. JN-451 a l’œil grand ouvert, un faisceau de lumière dense s’en échappant. Sur la table principale, l’hologramme grésille, encore onduleux d’une technologie pourtant déjà bien avancée. La femme que l’on voit y est énergique, entière, l’aspect de celles qui ont déjà tout vu et qui, mue par une volonté extraordinaire, font et veulent. « Après ces sombres jours, la galaxie n’a connu que paix sous ce nouveau système qui nourrit et protège. » Le mot Unité semble fondre dans l’arrière-plan, prendre vie sous les étoiles d’un cosmos en émoi. La femme avance, des désirs de conquêtes plein les yeux. « Nos planètes du centre et des bordures enfin unies sous une même bannière sont comme les veines et les circuits qui mènent à notre capitale bien-aimée: Coruscant, cœur impérial. » Le mot de Prospérité éclot comme une fleur devant les néons de la planète reconnaissable entre toutes. « Notre armée est là pour vous protéger. Ensemble, nous sommes un. » Derrière celle qui fut Amirale, une armée de stormtroopers se meut en un seul et même mouvement, fort et gracieux, les tambours perceptibles sous leurs pas déterminées. Le cliquetis des armes est symphonie vibrante tandis que le signe impérial se soulève en ombre glorieuse derrière les soldats blanc.

La voix tonne: « Un corps, un cœur, un Empire. »

Arrêt sur image puis dans un bruit sourd, l’hologramme disparait. Silence.

« Mademoiselle Sloane. » Aysun cille, retire son pouce d’entre l'ivoire. Mauvaise habitude dont elle n’a jamais véritablement réussie à se débarrasser. Le mordillement est nerveux et laisse la trace enfoncée des dents sur la pulpe du doigt. «  Oui, Jan ? » Le droïde a retrouvé son aspect ordinaire.  « Monsieur Keth Astar vient d'arriver. Si je puis me permettre...Il est tard tout de même. » Une inspiration. Elle ne bouge pas, pas tout de suite. Elle a encore quelques minutes avant qu’il ne franchisse l’orée de la porte du salon de sa suite. Jan désapprouve et elle le couve enfin d’un regard affectueux. « Je dois écrire un discours pour après-demain et mes mots sont chaotiques. C’est aimable à lui de s’être déplacé, ne crois tu pas ? » fait-elle d’une voix douce. « Il aurait pu venir demain mais je suppose que l’homme est occupé. » Répond le métal grésillant. Elle connait suffisamment la machine pour percevoir sous les poulies en bronze un sarcasme binaire. « Il l’est, en effet. »

Keth Astar. Il appartient à la communauté de l’Eveil et celle-ci semble assoupie, si sage qu’on ne l’entend pas ruisseler de sa constante présence le long des couloirs du Sénat. De quoi alerter certains hauts noms de la Nouvelle République.

Keth Astar. Voix d’or et sourires brumeux. Elle devine des secrets derrière ses conseils avisés et ne s’en offusque pas. Elle y voit la preuve d’un esprit raisonnable.

Les pas résonnent déjà et elle ferme les yeux un bref instant avant de se tourner vers lui, aura argentée et sourire cristallin sur les lèvres. Elle tend une main pleine d’invitation tranquille vers la silhouette élancée qui déjà la rejoint. Il a répondu à son appel et elle lui en reconnaissante. « Bonsoir, monsieur Astar. L’opéra était il à votre goût ? » Peut- être lui a t'il menti quand il a glissé cette information badine. Quelle importance... la vérité comme le temps est une vague capricieuse sur un océan tempétueux. « Je suis heureuse de vous voir. » offre-t-elle, un voile de bienveillance sur le front.


***

(Le passé est dans le présent. Le futur dans le passé.

Maintenant, reprenons.)

Pendant longtemps, elle ne vit rien - mais toujours, les choses changent et se transforment. Elle sait ça dorénavant.


***

Dans un geste timide et velouté, elle l’invite à s’asseoir. « Commençons, voulez-vous ? »


Keth Astar
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   @Aysun Sloane  & Keth
La salle sombre s'illumina. Immense et bondée, l'opéra de Coruscant était l'un des plus, si ce n'est le plus grand de la galaxie. Les mains posées sur ses jambes, Keth observait l'oeuvre qui se jouait devant ses yeux sur la scène. On lui avait offert cette place, pour le remercier de son travail sur divers textes de loi. Il n'était pas la uniquement pour le plaisir et le divertissement. C'était rarement le cas. Son travail constituait une grande partie de sa vie, et il ne pouvait que très rarement s'en défaire. Son rendez vous s'installa dans le fauteuil à sa gauche. Sans un mot, il lui tendit un holopad, qui montrait un ordre de mission. Les différents collègues responsables de l'Eveil avaient coordonné un assassinat, suggéré par Keth. Ce dernier mis l'holopad dans sa poche de veste, en sortant un autre, désignant la cible. Son contact récupéra l'information, puis quitta la pièce. Le sénateur des mondes du noyau reporta son attention sur la scène. Malgré son travail, il appréciait la vue d'une pièce de qualité. Pendant une dizaine de minutes, une paix envahit son esprit. Il parvenait presque à méditer. Il devrait faire ca plus souvent, la méditation lui permettant d'etre plus efficace pendant quelques temps, du moins, il en avait l'impression.

Il sortit une parie de jumelles, les braquant sur la scène. Puis, il changea sa direction de vue. Ses yeux se fixèrent sur une des pièces réservés pour les personnes importantes. Une seule personne l'occupait. Alors que la musique montait en volume, la pièce atteignant son point culminant, la porte de la suite s'ouvrit. Son contact apparu sur le seuil. La musique atteigna son point d'orgue, et les différents arcs lumineux envahirent la pièce. Le tir de blaster se fondit dans l'ensemble, et le corps disparu dans le noir. La salle fut envahie par les applaudissements alors que la foule se leva comme un seul homme. Keth se leva, puis quitta le bâtiment, un taxi l'attendant sur une des places. Avant d'y entrer, il écrasa l'holopad avant de le jeter, le minuscule objet disparaissant dans les tréfonds de Coruscant.

Le véhicule quitta le quartier central de Coruscant pour se diriger vers un des quartiers résidentiels. Il devait maintenant quitter le costume du responsable des renseignements afin de reprendre celui du Sénateur. Il devait rejoindre une jeune novice se lançant dans la politique. Il devait lui venir en aide pour un discours qu'elle devait prononcer dans moins de deux jours. Assis à l'arrière du taxi, qu'il connaissait depuis son arrivée sur Coruscant, dont il était sûr de l'absolue discrétion et loyauté à son égard, Keth sorti sont holopad personnel, consultant les informations récoltées sur cette débutante. Aysun Sloane, ancienne du Premier Ordre, des liens familiaux avec l'Empire Galactique. De grandes chances pour que les derniers fragments du Premier Ordre lui fassent confiance. C'est ce qui intéressait Keth. S'il voulait établir une paix durable dans la galaxie, il lui fallait contrôler les reliquats du premier ordre. Bien qu'il ne soit pas certain que cela soit possible, il restait convaincu qu'elle lui serait importante dans le futur.

Il se retrouva en face d'une grande maison. Plutôt rare sur Coruscant. Un cadeau du temps de l'Empire, Keth supposait. Il fit connaître sa présence, et ce ne fut pas long avant qu'il entre. Il suivi un long couloir, avant d'arriver dans un salon, bien équipé. Un droide était présent, près d'une silhouette lui tournant le dos. Il s'arrêta non loin de l'entrée, croisant ses main dans son dos. La jeune femme se retourna, lui demandant si l'opéra s'était bien passé.

«Particulièrement bien réalisé. Le final était grandiose. Merci de m'accueillir dans votre demeure, Madame Sloane, tout le bonheur est pour moi.»

Elle l'invita à s'asseoir. En se dirigeant vers le canapé qu'elle lui indiquait, il observait la pièce. Différentes bibliothéques ornaient les murs. Des ouvrages manuscrits ainsi que des holopads de toute époques se cotoyaient. «Une collection impressionnante et du meilleure goût.» lança Keth en s'asseyant. Il observait la jeune femme en face de lui.

«Dites moi tout, ou en sont vos recherches pour votre discours. Rappelez moi le sujet.»

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Souffrir est absurde et laid. Toute souffrance est un désordre... Mieux vaut s'accommoder des choses, ou les briser que de pleurer à la lune. ― David-Neel

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Elle observe Keth du bout des cils, un peu de coton dans ses gestes engageants. Lui aussi est toujours aimable et même exquis à son égard. Le verbe charmant, le sourire suave. Parfait comme seul les diplomates ayant élu domicile à Coruscant savent l’être. Le Sénat est un jeu, une plaque tournante où les pièces se frôlent pour mieux s’étreindre et se détruire. Elle ne connait ni les règles, ni les pièges – pas encore tout du moins - mais Keth a les doigts volatiles déjà sur la table de bois sombre, le regard perlant de conseils aussi avisés que sages. Elle n’en reste pas moins prudente, de l’affection glacée dans les contours de sa voix quand elle l’accueille, du miel dans son regard sombre.

Tenir les gens à distance lui a toujours été un sacerdoce secret, une armure plus efficace qu’on ne veut bien le croire. Elle sait se faire chaleur éphémère, comme une étreinte pleine d’émotion qui disparait aussi rapidement qu’elle a eu lieu. C’est sa seule véritable capacité, innée et terrible. Le vouvoiement creuse des gouffres, le sourire promet mille merveilles. La politesse fixe les tranchées, les gestes invitent et caressent. C’est une guerre mais d’un autre genre qu’Aysun a si bien intégré – corps et âme - qu’elle ne songe à faire autrement.

« Une collection impressionnante et du meilleure goût. » Elle a un sourire raffiné, de ceux qui remercient silencieusement. « Je suis certaine que celle de votre communauté est tout aussi prestigieuse. » Le regard scintille lorsqu’elle le lève vers le meuble à son tour. Les couvertures dégagent cette odeur abrupte et réconfortante de cuir et de savoir. Elle en sait certains interdits et pour cette raison même, elle ne les a jamais ouverts. Drapée d’obéissance éclatante et de discipline timorée, Aysun n’épilogue pas. Elle aurait pu lui parler de sa famille, la façon dont ils ont gonflé cette bibliothèque – elle aurait pu mais n’en fait rien. La famille est intouchable, même pour des amis bienveillants comme l’est Keth Astar, n’est-ce pas ? « Vous pouvez m’appeler Aysun. » L’onyx contemple à nouveau l’homme  assis près d’elle avant d’inspirer lentement. « Dites-moi tout, ou en sont vos recherches pour votre discours. Rappelez-moi le sujet.» Du courage maintenant. De la prestance.

Le discours. Son premier au sein du Sénat et en tant qu’entité extérieure. Elle n’est ni élue, ni employée d’un gouvernement après tout.

Elle attend avant de regarder, sérieuse et déterminée, son interlocuteur. Elle sait ce qu’elle va demander devant le Sénat : quelque chose d’impossible. Ce n’est pas ce qu’elle lui a dit au départ c’est vrai et encore maintenant, elle hésite à lui faire part du contenu révolutionnaire de son discours en devenir. Dans son appel à l’aide, elle s’était faite délibérément vague. « Mon discours porte sur la démilitarisation complète et totale des galaxies. » Elle sait combien l’idée risque d’être controversée, ce qu’elle risque de soulever. Démilitariser la Nouvelle République alors qu’elle est encore si fragile ? L’ébène se fait abîme au fond du regard d’Aysun : n’ont-ils pas gagnés ? Ou leur victoire ne vaut-elle rien ? « C’est une façon d’œuvrer pour la paix et d’en accélérer le mouvement. La vente et le trafic d’armes dans les bordures sont un fléau mais devant des enfants qui réclament des bonbons, nous ne pouvons les leur refuser tout en nous empiffrant. Plus aucune construction d’armes ni de destroyers ni même de vaisseaux dans un premier temps, voilà qui me semble adéquat. » Les joues se colorent légèrement. Elle sait ce que beaucoup vont penser : une petite fille d’amirale prononcer un tel discours pacifiste ? Une fille de général ? Elle se mord les lèvres avant de reprendre posément. « Je sais que le Sénat refusera. Mais il faut essayer ? » La question vibre sans qu’elle n’élève la voix. Le choix est risqué, le jeu effréné. Elle ne peut pas se permettre de ne pas faire forte impression parmi ceux qu’elle veut plus tard convaincre du bien fondé de certaines causes. Les leçons de sa grand-mère à cet égard ont toujours été convaincantes : pour que les idées passent il faut les draper d’éclat et de lumière, même si elle s’avère aveuglante. « J’hésite entre faire un discours plutôt court mais où la demande est dite de vive voix ou énoncer les raisons… j’imagine que les raisons, tout le monde les connait ? » Elle esquisse un sourire teinté de fébrilité vertueuse comme si tout ceci n’était que conversation bénigne. « Il me faut aussi trouver la bonne intonation, les mots justes… je ne sais pas toujours faire ça… » Elle y réfléchit, les mots inabordables prenant forme dans son esprit. L’art de l’oraison est particulier et demande une assurance qu’elle ne sait pas encore avoir. Il demande aussi de la peur – un des rares carburants qui permettent aux idéaux de se transcender.

Aysun se force à rester droite sur sa chaise, à ne pas se lever et faire les cent pas comme son anxiété le lui suggère. L’habitude d’une aristocratie ancrée lui colle à la peau et aux mœurs : on ne se lève pas n’importe comment alors qu’un convive se tient près de vous. Au lieu de ça, elle laisse ses doigts nerveux venir caresser la table. « Racontez-moi votre premier discours.. je me sentirais moins exposée si vous vouliez bien me faire cette faveur. »


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«Bien, mademoiselle Aysun. Vous pouvez m'appeler Keth dans ce cas.»

La jeune femme l'avait contacté pour avoir des conseils sur son discours, mais aussi pour avoir des informations sur comment se comporter au Sénat, des conseils de vie. De ce qu'il voyait, sur la façon qu'elle avait de lui répondre, de se déplacer, de se tenir, il pouvait déjà dire qu'elle serait parfaite dans cet environnement. Il écouta la jeune femme exposer le projet sur lequel portait son discours. Ce n'était pas ce qui était convenu, mais cela fit sourire Keth. Une tactique employée par de nombreux membres du Sénat pour convenir d'un rendez vous sans dévoiler le réel objet de la rencontre. Il la laissa parler du projet, de ce qu'elle pensait au fond d'elle sur la paix, sur la réalité du Sénat, sur ses craintes du refus. Il l'observait se dandiner sur sa chaise, essayant de rester dans une posture correcte selon les dictats de la société. Il laissa un léger silence avant de rebondir sur le fond de son discours.

«C'est un sujet assurément audacieux pour un premier discours. Mais il ne faut pas forcement reculer face à une difficulté. La plupart des sénateurs qui débutent commencent avec la majorité de l'assemblée contre eux. Il faut partir dans l'idée que vous aurez en permanence une majorité de groupes dont les idéaux ne correspondent pas aux votres.»

Ils pris un moment pour respirer, poser sa respiration. Même s'il ne le disait pas, il voulait que son comportement et sa façon de parler lui montre déjà quelque chose.

«Quand au sujet... Si vous voulez parler de la démilitarisation, ne commencez pas par ça. Vous perdriez directement tous les groupes qui financent et sont financés par cette industrie. Axez plutôt le discours sur la paix. Parlez de tous les peuples qui souffrent de nombreuses agressions, d'assauts. Parlez du nombre de morts et de blessés. Nommez quelques planètes, ca amènera des gens a promouvoir votre projet. Parlez du coût de construction et de maintien pour ces différentes industries et ramenez le à des chiffres qui parlent à tout le monde. »

Il posa ses mains sur ses cuisses, laissant le silence reprendre sa place dans la salle. Elle lui demanda de parler de son premier discours comme exemple. Le sénateur respira, réfléchissant à comment formuler tout ce qui entourait le discours.

«Vous le savez surement, je suis originaire d'Alderaan. Mes parents étaient sénateurs. J'ai été formé depuis ma plus tendre enfance. Quand je suis arrivé dans l'arène qu'est le Senat, je n'avais pas la même position ni le même statut que vous. Ce n'est pas un jugement. Donc quand je suis arrivé à vingt ans, l'Empire, qui a détruit ma planète, avait déjà été défait. J'ai donc axé mon discours sur la paix, comme vous en un sens. La paix qu'avait apporté la République après la destruction de l'Empire. Cela portait aussi sur la réhabilitation des Jedis en tant que défenseurs de la paix, notamment grâce à la présence de Luke Skywalker. Si je devais refaire le même discours, je n'aurait pas les mêmes propos. Le premier discours... Comment dire... façonne la manière dont les autres membres du Sénat vous voie. J'ai eu à partir de ce moment là une image de défenseur de la paix. C'est toujours le cas aujourd'hui. Même si mes priorités ne sont plus les mêmes.»

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Souffrir est absurde et laid. Toute souffrance est un désordre... Mieux vaut s'accommoder des choses, ou les briser que de pleurer à la lune. ― David-Neel

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Aysun patiente, un peu nerveuse, suspendue au jugement avisé de Keth puis ce dernier à la bonne idée d’esquisser un sourire avant de répondre et c’est tout ce qu’il faut pour que le souffle circule à nouveau entre ses lèvres. Elle lui en offre un aussi en miroir, saupoudré de soulagement tacite. Elle sait l’idée audacieuse, terrible même. Beaucoup ne seront pas d’accord et c’est très bien. Elle n’exige rien, soumet seulement aux trompettes de la Nouvelle République une idée révolutionnaire en soi. Ce n’est pas tant pour que l’idée soit acceptée d’ailleurs mais par coup d’éclat. Toute les propositions ne sont pas faites dans l’hémicycle pour être accomplies : elles sont totems, drapeau dans lequel on s'enroule facilement. Le Sénat est primaire, il fonctionne par adjectif. Elle veut que celui de pacifiste lui soit rattachée et l’aura de Keth Astar en soit est déjà un rayonnement merveilleux, mais ce discours en sera un point décisif pour son entrée dans l’arène.

« Il faut partir dans l'idée que vous aurez en permanence une majorité de groupes dont les idéaux ne correspondent pas aux vôtres. » Elle écoute et cille, les précieux conseils glissant sur le marbre de ses pensées à la manière d’une gradine que tiendrait un sculpteur de renom. « Il est vrai que même la Communauté de l’Eveil ne fait pas toujours l’unanimité. » Le regard caresse la mine égale de son interlocuteur pour mieux serpenter cette vérité. Des voix commencent à s’élever contre ceux qui semblent grignoter du terrain dans les opinions et parmi certains sénateurs et autres représentants. La Communauté gonfle et prend une ampleur dorée. Elle semble insuffler une terreur chez certains : l'idée que l’éveil sera terrible pour qui ne sait pas voir. Elle même ne sait toujours pas quoi en penser, sent qu’on ne lui dit pas tout sur le sujet, qu’il lui manque des piècesau sein de ce puzzle gigantesque.

Ce qu’elle sait c’est pourquoi la Communauté enjôle et séduit. Leurs propositions sont apaisantes, un peu de ouate autour des corps et des âmes meurtries par ces années de guerre. Les galaxies ne font que chercher un peu de calme et personne ne peut les en blâmer.

(Quel est cette phrase apocalyptique qu’aiment à faire entendre les Jedis déjà ? Ah oui. Quelque chose perturbe la Force.)

Quelque chose perturbe surtout le Sénat : un manque de vision, une lenteur exécrable, des lobbies tout puissants. Les Sloane n’en sont pas exempts pour autant. Ils possèdent bien trop de part de marché et d’actions dans trop de conglomérats ou compagnie pour ne pas savoir quelles ficelles peuvent être tirés et quelles doivent rester intouchables. Keth a parfaitement raison, il vaut mieux axer le discours sur le désir de paix et sur ce que les armes coutent aux populations plutôt que sur leurs essences même. « C'est tout à fait brillant, Keth. » Il confirme on ne peut mieux ce qu’elle sentait déjà de façon confuse : une main amie afin de guider sur un chemin tempétueux est un phare dans l’obscurité et celle de Keth a une douceur et un sérieux qui lui plait. Pas étonnant qu’il soit devenu l’une des figures de proue d’une Communauté chatoyante, pas étonnant non plus que cette dernière se drape de prestige et de pouvoir.

Des boissons chaudes et froides sont étalées joliment devant eux par des ombres empressées, de quoi se sustenter également, mais l’attention de la jeune femme est toute entière tournée vers son invité. Elle acquiesce légèrement quand il parle d’Alderaan. Elle le sait parce qu’elle sait toujours ce genre de choses quand elle parle avec quelqu’un durablement. Ce sont des politesses basiques se dit-elle, même si d’autre y verrait un système propre aux gouvernement impériaux. Du reste, les parents de Keth sont connus, la renommée cristalline dans ce type de cercle. « Quand je suis arrivé dans l'arène qu'est le Senat, je n'avais pas la même position ni le même statut que vous. Ce n'est pas un jugement. » Aysun cille aimablement, invitant silencieusement et dans un sourire à continuer. « Donc quand je suis arrivé à vingt ans, l'Empire, qui a détruit ma planète, avait déjà été défait. » Du rose lui monte subitement aux joues, un peu de tristesse indicible lui sature les iris sombres. Elle tend une main puis recouvre celle de Keth durant quelques secondes, la pression légère, puis la retire candidement. L’Empire n’a pas toujours bien fait les choses, elle l’admet sans peine mais ce n’est pas simple d’apporter de l’ordre dans tout les territoires. Parfois, les choses débordent, parfois… « Je n’aime pas l’idée que la paix ou la guerre soit affaire de Siths et de Jedis. Ils forment une part infime des populations et semblent s’amuser plus qu'autre chose à nos dépends. L’Empire, et sans aucun doute la République à sa manière, » ajoute-t-elle, la voix douce et diplomate, « avaient une vision, un projet pour les systèmes. Ils sont différents je vous l’accorde mais ils ont la même finalité et surtout le même souci qui est de rendre les choses plus simples et plus viables pour tous. Les porteurs de Force ne semble attiré que par l’exercice de leurs pouvoirs. » Elle se sent perdue sur le sujet, semble à contre-courant de la vision que tous possèdent sur les détenteurs de sabres lasers. L'Académie de la Force n'a jamais été aussi reconnue qu'en ces temps derniers d'ailleurs et elle ne comprend pas. La Nouvelle République semble prête à faire la même erreur que le Premier Ordre a fait avec les Siths mais cette fois-ci, avec des Jedis. « Pas après ce qu'il s’est passé à Exegol… » La dernière phrase est un murmure douloureux. Une partie des siens y ont péris, l’uniforme rouge et noir probablement pulvérisé sous les explosions et les batailles. Et tout ça pour quoi ? « Mais ne remuons pas de mauvais souvenir. Vous faites honneur à vos parents. Votre carrière est en tout point enviable. » Elle lui glisse un sourire adorable. « Je suis d'ailleurs tout à fait jalouse. » Au contraire, lui dit son regard, elle est heureuse pour lui.


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«Effectivement, la Communauté ne fait pas l'unanimité dans l'assemblée, c'est pour cela qu'aucun sénateur, mis à part vous n'est au courant de mon affiliation. »

Le fait qu'il garde ça secret était aussi en rapport avec cette méfiance générale. Par principe, il avait préféré garder cette information inconnue pour permettre d'entrée dans des cercles fermés aux membres de la Communauté. De plus, il avait rejoint ce groupe afin de profiter de leurs ressources, étant le groupe avec les idéaux le plus proches et les plus avantageux pour le projet de paix qu'avait Keth.

«Vous me faites trop d'honneurs, je ne suis pas si brillant que ça. Il faut voir les discours comme un entonnoir. Si on prends l'objectif de notre discours dès le début, en fonction du sujet, en plus de froisser de nombreuses personnes, le propos restera étriqué et ne représentera pas correctement le travail fourni et la réelle plus value du projet.»

Il écouta ses propos après lui avoir présenté son premier discours, tout en observant les différents mets être servis sur la table. Un rapide sondage des esprits des personnes qui venaient de sortir de la pièce confirma qu'il n'y avait ni poisons ni drogues dans ce qu'ils avaient apporté.

«Je suis d'accord avec ce que vous dites. Les Jedis ne devraient pas avoir le pouvoir. Les Siths non plus. Un jour peut être, nous nous connaitrons assez pour qu'on discute de ce que je pense de la République, l'Empire, et tous les autres grandes forces ayant apposé leur marque sur la Galaxie. Mais pour en revenir au sujet des Jedis, malgré le fait que la République et le Premier Ordre étaient peut être plus à même de représenter la majorité des peuples de la Galaxie, le fait qu'un groupe de personnes puisse réguler les deux parties tout en restant relativement neutres. Cette notion reste toute relative avec la proximité entre l'Ordre Jedi et la République. Je pense que certains utilisateurs de la force sont attirés et intéressé par autre chose que le pouvoir. Or vous savez comme moi que le pouvoir dépends de celui qui le détient, notamment quand l'on vient de familles aussi puissantes que les nôtres.»


Il avait fait son deuil par rapport à Alderaan. A ses parents. A une vie qu'il n'avait pas pu connaître. La voix de la jeune femme s'enraya lors qu'elle évoqua Exegol.

«La bataille d'Exegol fut une tragedie sur tous les points. Vous deviez surement connaitre des personnes ayant péris ce jour là. Vous m'en voyez désolé. Ma soeur... participa à cette bataille. Nous ne sommes pas parlé depuis une trentaine d'années. Je sais qu'elle était dans la Resistance. Cela ne change pas mon point de vue sur leurs actions et sur le drame de cette bataille.»

Elle le félicita pour sa carrière, lui disant qu'il faisait honneur à sa famille. La plupart des gens étaient en droit de penser ça. Il essayait au mieux de faire honneur à leur mémoire, à ce qu'ils lui avaient appris. Mais même si comme eux, il œuvrait pour la paix, ils n'étaient surement pas d'accord avec son affiliation à la Communauté, ni avec la formation dispensée par son maitre. Il se leva de sa chaise, prenant deux verres et la bouteille d'un alcool posé sur la table. Il la porta à hauteur de son nez pour la sentir. Un vin d'une grande qualité. Peu étonnant vu l'endroit où il se trouvait. Il servit deux verres, en posant un devant la jeune femme.

«Encore une fois, vous me flattez. J'ose penser que je fais effectivement honneur au nom et à la mémoire de mes parents, et je suis certains que vous le faites aussi, par votre projet de paix et de démilitarisation, bien que les postes occupés dans votre famille pourraient faire penser que ce projet est légèrement... incompatible. Ce n'est pas ce que je pense. Quand à ma carrière, elle n'est que très modeste. C'est mon ancienneté qui fait que je suis écouté. Mon avis sur beaucoup de sujet m'a fait acquérir de nombreux ennemis, comme vous en aurez.»


ROGERS. ♕ avatar de VISENYA & CORVIDAE ♕
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