Que restait-il à faire sinon à s'entrainer ? Par chance mon entraineur connaissait quelqu'un qui connaissait quelqu'un qui connaissait le patron d'une salle de sport. J'aurai eu les moyens de me payer un abonnement dans la salle de sport mais si vous voulez avoir votre petite tranquillité pour vous entrainer, ça a un autre prix. Si je me rendais dans cette salle, que je tombais sur un quelconque corellien intéressé par l'escrime ou un fanatique venu assisté au tournoi, il me reconnaitrait sans doute. Ma célébrité n'était pas brillante ou éclatante mais j'étais loin d'être encore l'outsider dont personne n'attendait rien, j'étais désormais parmi les favorites quand je participais à un tournoi. Une pression supplémentaire que je gérais bien mais qui commençait à attirer le feu des projecteur sur moi. Si c'était parfois agréable, ça pouvait empêcher de s'entrainer correctement. Alors après les horaires d'ouverture de la petite salle, c'est là que je pouvais venir m'entrainer calmement et tranquillement en ayant accès à tout le matériel et en emportant mon épée avec moi. Pour d'évidentes raisons, seules les épées d'entrainement étaient normalement autorisées dans la salle de sport mais j'avais une permission exclusive ce qui ne me déplaisait pas.

Je m'entraine comme toujours avec un grand sérieux, même après le départ de mon entraineur qui me rappelle mon « rendez-vous » au moment de partir. Je ne sais pas si on peut appeler ça un rendez-vous à proprement parler. Apparemment quelqu'un dans la ligne de celui qui connait qui connait quelqu'un avait promis une faveur à une femme qui l'utilisait pour me rencontrer. Je ne pensais pas que je méritais qu'on utilise une faveur pour me rencontrer. Je ne savais rien de la personne qui devait me rejoindre dans quelque minutes sinon que je n'ai rien à craindre d'elle et qu'elle tenait visiblement vraiment à me rencontrer. Je ne suis pourtant pas quelqu'un de difficile, elle aurait pu venir me voir après un combat ou dans la rue, pour peu qu'elle soit charmante nous aurions partagé un café sans soucis. Je peux discuter avec tout le monde pourvu qu'on vienne me parler, je trouve ça extrême cette façon de me rencontrer m'enfin mon ego apprécie vraiment.

J'attends donc la femme en question en portant mon regard vers l'horloge quand j'entends quelques pas, elle est d'une ponctualité hors norme. Je parle là d'une ponctualité à la seconde près, c'est une qualité rare mais que j'apprécie de suite. Loin de m'arrêter dans mon enchainement, je lève le regard vers elle. Même si apparemment c'était un ami à mon entraineur qui avait provoqué cette rencontre, mon entraineur avait insisté pour que je garde mon blaster sur moi. « Juste au cas où ça soit une fanatique prête à te tuer. ». Si c'est le cas, elle a perdu l'élément de surprise en s'approchant en pleine lumière et sans chercher à être discrète. Je m'arrête après mon enchainement déposant soigneusement mon arme sur un banc avant de venir à la rencontre de l'inconnue. La charmante inconnue. Si elle voulait me rencontrer pour un café ça aurait été oui sans hésitation et notre discussion aurait peut-être même terminé sur un oreiller. Elle n'aurait pas eu besoin de brûler une faveur pour me rencontrer. Je tends ma main vers elle.

« Merwan Cyrak, enchantée. »