Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal


life in color » Jill A.

avatar
Invité
Invité
Holopad
Datapad

   


Life in color
jill atin — fauve yhadgar

life in color » Jill A. 9cPMNio
Il y avait une chose à la fois étrange avec la vie, avec la mort. Le bonheur et la quiétude ne tenaient à rien, on pouvait être heureux avec peu. Hélas pour beaucoup cela n'était pas suffisant, il fallait toujours autre chose, courir après un paramètre inconnu qui ferait que oui, à présent on était à l'apogée. Pourtant, cette apogée était placé relativement bas, parce qu'on faisait au mieux en pensant que c'était largement suffisant. Oser ? Pourquoi faire ? Pour aller où ? Cela avait quelque chose d'assez paradoxale. D'illogique même. Fauve le voyait chaque jour, elle qui côtoyait les différentes sphères d'une société imparfaite, hétéroclite. C'était toujours avec plaisir qu'elle jouait les ethnologues, les sociologues pour tenter de comprendre un peu mieux la galaxie qui l'entourait. Ces milliards de vies qui tentaient d'échapper au vide de l'espace en comblant chaque parcelle de planètes habitables.

Fauve observait ce vide à travers l'immense baie vitrée de son restaurant sur la 119. La courbe de Taanab se dessinait clairement à la lueur de l'astre lumineux de ce système solaire. Il était difficile d'imaginer la vie qui s'agitait sur la planète et pourtant… De nombreux vaisseaux et autres satellites gravitaient autour, pareil à des insectes butineurs. Ils étaient si petits, si fragiles face à cette colosse tellurique. C'était si beau aussi, presque irréel. La native de Corellia s'arracha à sa contemplation pour revenir à quelque chose de plus fastidieux. Elle quitta le restaurant encore fermé pour l'heure afin de se rendre dans les niveaux inférieurs de la station spatiale. Ainsi ses pieds déambulèrent dans les couloirs qu'ils commençaient à connaître par la force des choses. Il régnait ici une ambiance assez agréable, presque conviviale. Un sourire à la volée pour répondre à une salutation joviale. Fauve commençait à être connue comme le loup blanc par les habitants et surtout les commerçants de la station, mais moins par ceux des niveaux inférieurs. Il allait s'en dire qu'elle se rendait rarement dans ces zones, non pas par dédain et mépris, mais parce qu'elle n'en avait pas l'utilité.

La rousse était entrée sans plus faire acte de présence, l'habitude sans doute de ne jamais vouloir déranger. C'était peut-être la deuxième ou troisième fois qu'elle y mettait les pattes et pourtant ce garage continuait de la fasciner. Contrairement à bien d'autre qu'elle avait pu arpenter, celui-ci était plus vivant, coloré, personnel. Partout des formes multiples, tantôt figuratives, tantôt plus abstraites et artistiques. De tous les lieux qu'elle connaissait sur la 119, ici était son préféré.

- Ce sont de nouvelles créations ? Finit-elle par demandé à la jeune femme à qui appartenait l'endroit, observait ce qui lui semblait être des peintures qui lui étaient encore inconnues.

Ses rétines percevaient toutes les nuances de ces traits sans chercher à y porter un quelconque jugement, c'était juste un plaisir de pouvoir les observer, combler le vide qui l'avait happer un temps plus tôt. Le reste semblait moins effrayant, plus lointain dans l'esprit qui perdait facilement ses repères dans l'infinité obscure de l'espace.
avatar
Invité
Invité
Holopad
Datapad

   
life in color » Jill A. Tumblr_orx2cq2KI91v6y1jfo1_500
life in color


I see a red door and... it's nice

life in color » Jill A. FrFsGZF

De tous les lieux divers, banals ou époustouflants de la galaxie, il y en avait un que Jill reconnaissait comme sa maison. Comme son havre de paix et de couleurs où elle pouvait supporter des heures et des heures de solitude sans chercher la compagnie. Où elle pouvait dire ce qu’elle voulait, faire ce qu’elle voulait, ne craindre aucun jugement.
Il ne s’agissait pas du campement de son clan, ni même de l’enclave Mandalorienne de Nar Shaddaa ou de celle qu’elle avait créé sur la Station 119.
Il ne s’agissait pas non plus d’une retraite obscure, d’une cabane dans les bois d’une planète forestière méconnue, ou d’un astéroïde perdu dans l’espace.

Il s’agissait bien sur de son garage : De ce vaste local qui lui permettait d’abriter bien des vaisseaux, de les soigner aussi. Et, lorsque la Force lui était favorable, de les repeindre. C’était son entreprise, sa passion et son gagne pain. Un accord commercial avec la Station lui avait permis de s’approprier les lieux, pourvu qu’elle privilégie les clients qui vivaient en ces lieux et qui participaient à la vie du Mouvement citoyen. Ca ne lui posait pas de souci, c’était même un juste retour des choses.
Et personne ne lui avait interdit d’étaler ses couleurs sur chaque plaque métallique qui couvrait les lieux.

Elle occupait déjà les lieux depuis quelques mois et les peintures finissaient toujours recouvertes par d’autres, à mesure que les idées lui venaient, que ses voyages l’inspiraient. Elle versait peu dans le réalisme, elle préférait les grands aplats de couleurs et l’expression des formes les plus simples et les plus vives, qu’elle tâchait de rendre universellement lisibles. Parce que son art n’était pas là que pour décorer les murs, elle s’en servait aussi pour délivrer des messages.

Enfin, l’heure n’était pas aux dessins parce que la Mandalorienne chouchoutait actuellement la navette de Fauve Yhadgar. Elle s’était déjà occupée du bestiau par le passé et connaissait déjà assez bien les coins et les recoins de l’engin. Pas de problèmes pour en réaliser un entretien régulier et efficace.
Son autre bijou du moment reposait plus loin dans le vaste espace qui constituait son garage. Le TIE Defender était couvert d’une immense bâche qui le couvrait des regards imprudents. Pour l’heure, en tout cas, avant qu’elle ne décide de frimer en exposant le fier vaisseau.

Jill ne s’éternisa pas : Quelqu’un était entré. Elle sortit donc ses mains gantées du panneau dans lequel elles étaient enfouies et fit sa glorieuse entrée dans le champ de vision de Fauve. De son armure vêtue, excepté le casque qu’elle avait remplacé par des lunettes de protection, elle arriva devant son invitée. Non pas debout, mais allongée sur la planche antigrav qu’elle utilisait pour se glisser confortablement sous les vaisseaux.

Su’cuy gar !

La salua-t-elle.
Elle appréciait tout particulièrement Fauve pour plusieurs raisons tout à fait rationnelles : D’une part, elle était bienveillante envers Jill et ses projets. D’autres part, elle faisait une cuisine exceptionnelle, et une goinfre amatrice comme Jill ne pouvait pas nier un tel talent.
De toute évidence, elle s’intéressait aux fraiches peintures qui couvraient les murs du garage. Jill n’avait rien à cacher à ce sujet : Les motifs évoquaient diverses créatures de la galaxie. Ses favorites, comme les tookas ou les gizkas notemment, mais représentés à l’aide de multiples formes géométriques, de jeux de négatifs et de couleurs vives. C’était une petite partie d’un plus vaste projet :

Ouep ! C’est des recherches pour un… projet. Pour une peinture de vaisseau. T’aimes bien ?

Parce qu’elle n’allait pas rester dans cette posture pour accueillir Fauve, elle se releva et s’avança pour lui serrer la main et lui dévoiler quelques formalités concernant sa navette.

Ta navette est comme neuve. J’dois juste rebrancher le système de refroidissement. J’ai remplacé le fluide pour éviter qu’y aie des dépôts dans les systèmes secondaires. J’ai mis à jour la base de données du système de navigation aussi. T’as besoin que je fasse un truc spécial ?

Au service du client, Jill avait des heures à dédier au bricolage, et elle n’était pas à un ou deux réglages près. Et puis, elle serait honnête : si on lui en demandait trop, elle ne se gênerait pas pour gonfler sa facture. Mais ça n’était pas le genre de la Chef ! Elle avait l’air plus fascinée par les dessins que par son propre vaisseau, et ça rendait la Mandalorienne toute joyeuse.


avatar
Invité
Invité
Holopad
Datapad

   

Des musées, elle en avait déjà vu plus qu'elle ne pouvait en compter. Il y régnait là-bas un froid pénétrant. Le temps avait suspendu sa course pour laisser aux œuvres figées dans une demi existence. D'une certaine façon c'était les avoir arraché à la vie et plongé dans la carbonite. Une fin cruelle pour des créations qui avaient été façonnées de la main des vivants. Une fin oui, alors même qu'elles n'avaient pas vécu, qu'elles n'avaient pas affronté les éléments, les événements. Ce cette galaxie elles n'en connaîtraient que les murs blancs et glacés des musées. Ici, c'était différent. Il y avait de la vie, de la chaleurs. Quand bien même les choses étaient éphémères, elles avaient au moins l'audace d'avoir vécu. C'était sans doute ce qu'il y avait de plus appréciable dans le garage de la mandalorienne. Cette dernière arriva d'une façon fort peu conventionnelle, ce qui était pour ravir Fauve qui lui adressa un sourire en la voyant.

Elle hocha la tête à l'affirmative concernant ce projet de peinture pour vaisseau qu'elle mentionna. Suite à quoi les deux femmes se saluèrent de façon pour formelle. Cela avait quelque chose d'amusant sans savoir vraiment d'où ce sentiment pouvait provenir. Fauve se contentait d'afficher le sourire bienveillant qui la quittait rarement quand elle était sur la station, tout en écoutant Jill qui faisait le point sur la navette qu'elle lui avait confié. A nouveau et avec plus de légèreté, la cheffe hocha la tête pour signifier qu'elle comprenait ce que la mécano lui expliquait. En soit ce n'était pas vraiment compliqué, même pour quelqu'un qui passait le plus clair de son temps dans une cuisine, mais il existait un gouffre entre la théorie et la pratique. Fauve se contentait de comprendre la théorie quand il s'agissait du domaine d'expertise d'une autre personne.

- Un truc spécial… dit-elle en reprenant la dernière phrase de la jeune femme. Là, elle regarda autour d'elle puis reporta son attention sur la navette. Pourquoi tu ne me ferais pas une peinture dessus ? Je la trouve bien triste par rapport au reste.

L'idée était lancée. La native de Corellia n'avait pas forcément de modèle en tête, mais elle n'avait pas non plus envie de quelque chose de trop représentatif. C'était surtout pour Jill qu'elle proposait l'idée, lui donner un nouveau support vierge à transformer au gré de ses envies et de son imagination.

- Du moment que tu ne me fais pas une assiette et des couverts, ajouta-t-elle avec une pointe d'humour et un sourire toujours aussi bienveillant.

Fauve s'approcha de l'appareil de transport qui n'en était plus à son galop d'essai. Cela lui dit penser qu'elle devrait en acheter une autre sous peu afin de renforcer la flotte qu'elle devait à présent se constituer avec deux restaurants à faire tourner. Déjà deux… Le temps passait curieusement vite ou alors beaucoup trop lentement. Restait à déterminer de et pour quel point de vue le temps s'écoulait. Sans doute pas de celui des mortels qui n'était qu'un grain de poussière dans l'infini.
avatar
Invité
Invité
Holopad
Datapad

   
life in color » Jill A. Tumblr_orx2cq2KI91v6y1jfo1_500
life in color


I see a red door and... it's nice

life in color » Jill A. FrFsGZF

Comme prévu, à peu près en tout cas, l’entrée de Jill avait eu un certain effet sur son invitée. Enfin, elle l’avait fait sourire, quoi, et c’était amplement suffisant pour la Mandalorienne. Si elle pouvait rendre ses clients heureux avec ses prestations et avec sa bonne humeur, elle était la première ravie.
La mécanicienne avait tâché de rendre ses explications les plus brèves et sans douleurs possibles. Non pas qu’elle sous estimait les connaissances de Fauve, mais elle connaissait son métier, et ne voulait pas assommer la pauvre cheffe avec des détails inutiles. L’important, c’était qu’elle sache son vaisseau bien choyé par la guerrière. En plus, tout allait bien. Pas de mauvaises nouvelles à expliquer.
D’ailleurs, l’accueil que Fauve porta à la proposition de Jill fut le meilleur imaginable. Non seulement elle semblait intéressée, mais en plus elle lui proposait un travail de peinture !

Peindre sur un vaisseau, ça n’était pas exactement de l’ordre de l’oeuvre d’art pour le commun des mortels, mais la Mandalorienne essayait de donner du sens à son travail. Une navette, c’était aussi un moyen de communiquer, et sa peinture seule pouvait en annoncer le contenu. En toute subtilité, bien sur. Ca tenait plus de l’image de marque et du sentiment que du panneau publicitaire ambulant.
Le sourire de la Mandalorienne s’était élargi à l’écoute de cette proposition, et elle avait ri à la caricature de peinture non-suggérée par la cheffe.

Une assiette et des couverts, ça serait un coup à ce que la navette se fasse croquer par des mynocks !

Commenta-t-elle, souriante. Elle voyait déjà les chauves souris galactiques essayer de s’emparer d’une fourchette peinte sur la carlingue. Elle haussa un sourcil à cette vision plutôt singulière.
Bien sur, c’était à elle de s’emparer au mieux possible de la demande de sa cliente. Alors elle se mit aussitôt en quête d’un peu plus de détails, d’idées, de sensations.

Tu peux m’en dire un petit peu plus alors ? Quelle impression tu veux donner aux gens ? Tu sais, savoir si j’dois représenter un esprit spécial, ou bien si tu veux un truc plus personnel. Tu vois c’que j’veux dire ?

Bien sûr elle ne peindrait pas de la même façon dans un cas ou dans l’autre. En donnant plus de détails, Fauve alimenterait la sensibilité artistique de Jill. La mandalorienne ne demandait qu’à être inspirée. Elle avait une bonne occasion de se faire plaisir et faire briller la navette comme un sou neuf une fois repeinte.

Profites-en aussi si t’as des trucs un peu spécifiques que tu voudrais voir. Enfin, c’est toi qui vois. De toute façon je commencerais par te faire des croquis et des plans, et tu pourras choisir.

En évoquant les plans, elle avait désigné une pile de feuilles au rangement approximatif qui envahissait un coin de son bureau. La plupart de ses créations se retrouvaient à un moment ou à un autre à l’état embryonnaire sur ces feuilles là, et parfois en notes sur son datapad. D’autres fois, elle n’avait pas le temps d’y réfléchir et s’appliquait directement sur un mur.
Heureusement, la navette de Fauve n’était pas un mur ni une navette du Premier Ordre.

avatar
Invité
Invité
Holopad
Datapad

   

Fauve sourit de plus belle en entendant la réponse de la mandalorienne. L'image qu'elle avait en tête de la navette recouverte de mynocks lui arracha presque un rire. Surtout que ça lui rappelait le jour où un client lui avait demandé de préparer cette créature volante en une déclinaison de préparation culinaire pour son animal de compagnie. Naturellement la cheffe avait refusé, on lui avait demandé beaucoup de choses excentriques mais si elle commençait à préparer à manger pour des compagnons de tous poils, on risquait de ne plus la prendre au sérieux dans sa profession. Fauve secoua légèrement la tête pour se reconnecter au présent, il n'était pas temps de laisser son esprit divaguer.

- Je ne sais pas si ça pourra t'aider, mais en général dans mon travail je suis à la recherche de l'équilibre des saveurs, répondit-elle en essayant de mieux définir sa demande. Et l'équilibre en général à vrai dire. Je ne sais pas si c'est très clair.

Elle se souvenait d'une discussion un peu lointaine avec un homme qui était entré un jour dans son restaurant sur Corellia. Crasseux, à l'allure un peu misérable, fatiguée et pourtant un visage qui n'avait rien de celui qu'un corniaud. Un souvenir aujourd'hui encore un peu étrange dans son esprit. D'ailleurs jusqu'à présent, elle n'y avait jamais repensé. Oui, maintenant elle revoyait la scène dans son esprit, avec l'impression qu'il s'agissait d'une autre vie.

- C'est un concept assez abstrait c'est certain, poursuivit la cheffe. Équilibre, harmonie… j'ai l'impression de faire le jeu des synonymes… Après, n'hésites pas à te laisser guider ton propre instinct, ton esprit.

Fauve ne savait pas bien si elle arrivait à faire passer l'idée à Jill, mais elle ne pouvait pas douter du talent de la mandalorienne et lui faisait pleinement confiance. Quelque part, elle avait envie qu'elle puisse exprimer sa propre vision de l'équilibre quand la cheffe le faisait à travers sa cuisine. Que cela vienne du cœur en quelque sorte.
avatar
Invité
Invité
Holopad
Datapad

   
life in color » Jill A. Tumblr_orx2cq2KI91v6y1jfo1_500
life in color


I see a red door and... it's nice

life in color » Jill A. FrFsGZF

L’harmonie, une notion tout à fait subjective que Jill avait le loisir d’explorer lorsqu’elle pratiquait son art, ou même lorsqu’elle l’étudiait. Que ce soit dans les galeries de Coruscant ou dans les constructions Mandaloriennes, dans les tatouages d’un brigand ou la finition d’un vaisseau, tout créateur cherchait à atteindre l’harmonie. En tout cas, sa vision de l’harmonie. Un équilibre fragile entre la technique et la création, entre le plein et le vide, entre l’explicite et l’implicite, et tout plein de choses qui allaient parler à l’oeil de celui qui regardait l’oeuvre.

C’est clair pour moi.

Répondit Jill, parce que si c’était clair pour elle, alors elle ferait en sorte que ce soit clair pour le reste de la galaxie.
Elle ne comptait pas couvrir bêtement le vaisseau de Fauve avec des couleurs vives comme elle l’aurait fait des murs de son atelier. Elle adaptait tant sa technique que ses idées à la demande. C’était une question d’identité. L’art de Jill devait être combiné avec l’identité que voulait émettre Fauve. Voilà.

J’ai ma petite idée.

Et aussitôt dit, aussitôt fait : En bonne professionnelle autant qu’en artiste désorganisée, la Mandalorienne avait saisi son datapad pour récupérer les imageries du vaisseau de Fauve qu’elle avait sous la main. Et sous ses yeux pas forcément ébahis, elle choisissait des zones de la carosserie soigneusement, traçait des lignes sur le dessin virtuel d’une main experte pour appliquer ses couleurs d’abord sobres, classes. De noirs et de gris chaleureux, dont toute la valeur fut ensuite réhaussée par des accents colorés sous la forme de lignes élégantes et fines suivant le dynamisme et les courbes du vaisseau lui même. Parce qu’un vaisseau était bien un objet physique, Jill jouait avec les volumes en donnant de l’importance à certaines pièces, en les soulignant avec ses couleurs d’accent, ou à l’inverse en les rendant plus discrètes. C’était de cette façon qu’elle atteignait l’équilibre. Son dessin l’était, et changeait l’idée même que l’on se faisait de l’engin. Ainsi elle lui donnait un aspect plus léger.

Jill cessa enfin d’agiter ses mains expertes autour de la représentation virtuelle, laissant place à l’oeil de Fauve.

T’en pense quoi ?

D’ailleurs, à même le datapad, la Mandalorienne laissait tout le loisir à Fauve de modifier certaines couleurs si elle le souhaitait, pour les adapter à ses goûts.


avatar
Invité
Invité
Holopad
Datapad

   

C'était agréable. Parfois,  à travers cette galaxie en proie au chaos et au désordre, il pouvait arriver d'oublier qu'il était encore possible d'avoir des conversations paisibles, légères. Bras dans le dos, une posture très militaire pour une cheffe cuisinière, Fauve observait son interlocutrice avec toujours autant de bienveillance dans le fond de ses prunelles. C'était autre chose que de converser avec l'élite d'une société qui n'avait plus tellement de sens. Non, parler avec Jill s'était retrouver la simplicité des échanges humains, sans haine, sans convoitise. Juste deux esprits qui avaient plaisir à partager leurs univers. La native de Corellia était ravis que la jeune femme ait saisis ce qu'elle avait voulu lui dire, tout le monde ne comprenait pas forcément son point de vue. Beaucoup se contentaient de dévorer ses plats goulûment sans vraiment chercher à savoir pourquoi ils avaient été fait ainsi.

Fauve observait la mécanicienne et artiste se mettre à l’œuvre aussitôt en projetant ses idées sur l'écran de son datapad. C'était toujours aussi fascinant de pouvoir observer le processus de création, quelque soit le domaine créatif où il pouvait être exercé. C'était comme chercher à suivre une comète qui filait à travers la galaxie, suivant une voie invisible aux yeux des autres. Le regard de la rousse se baladait sur l'écran, même si elle restait de marbre – comme à son habitude – elle ne pouvait s'empêcher d'apprécier, d'assister à ce moment. Il y avait quelque chose de satisfaisant à voir les choses prendre forme sous son nez, dans le sens où l'on partait de rien, que ce soit d'une assiette vide à un vaisseau sans peinture.

- C'est intéressant, répondit-elle en scrutant chaque forme, chaque couleur à la recherche de cet équilibre qu'elle aimait tant. Tient là, pourquoi ne pas faire ça ainsi ? Je crois que ça donnerait davantage de légèreté.

De la légèreté. C'était étrange de prononcer ce mot quand il était destiné à un vaisseau de transport, pourtant c'était le bon mot, oui c'était ça. Avec le travail effectué par Jill sur ce simple écran, c'était déjà un appareil spatial bien plus gracieux que ce qui était donné à la base. Plus élégant malgré son utilité très… Rustique ? Ou un terme qui s'en rapprochait. Bref, pas vraiment un assemblage fait à la base pour parader dans l'espace. Mais en soit, c'était un peu ça l'équilibre, savoir jongler entre la force brute et le raffinement.

Fauve esquissa un sourire en voyant le rendu, puis elle releva la tête pour regarder Thorval, cette navette si triste, si rustre.
avatar
Invité
Invité
Holopad
Datapad

   
life in color » Jill A. Tumblr_orx2cq2KI91v6y1jfo1_500
life in color


I see a red door and... it's nice

life in color » Jill A. FrFsGZF

Les neurones de Jill, pleins d'imagination et fourmillant d'idées, s'agitaient en même temps que ses mains sur les schémas qu'elle produisait. Parfois il s'agissait de plans pour un nouvel engin, un speeder de sa conception, des modifications de vaisseau... Et d'autres, comme celle-ci, il s'agissait de créer un assemblement de formes et de couleurs qui transmettrait au mieux un message, qui soulignerait au mieux les lignes d'un vaisseau.

Au dessus d'elle, de ses mains agiles et de son datapad, la Mandalorienne sentait le regard intéressé de Fauve. Elle semblait capter les moindres détails, un investissement personnel qui faisait grand plaisir à l'artiste.
D'ailleurs ce fut bientôt à la client de donner son avis, et Jill était à l'écoute. Le moindre détail était important. Elle faisait ses peintures pour durer, ça n'était pas pour qu'on revienne la voir une semaine après pour lui dire de tout refaire. Eh oui, la satisfaction client avant tout !

Elle suivit le geste de Fauve, hochant la tête d'un air appréciateur. Elle aussi avait de la ressource. De la créativité. Avec la rigueur, c'était un élément important dans son corps de métier. Jill ne savait que trop bien ce qu'il se passait si l'on manquait de précision en cuisine, et elle savait aussi qu'un manque d'originalité conduisait à une lassitude face à la nourriture. Quelque chose de triste pour ceux qui aimaient manger comme elle.

Elle approuvait.
Et d'un geste, elle sauvegardait le fichier comme référence.

"Lek, j'pense qu'on tient un bon truc là !"

Elle se retourna vers le vaisseau pour l'observer, pour vérifier qu'elle n'avait pas omis un détail. Tout lui semblait être en ordre. Que pouvait-elle proposer de plus ?

"Ca m'parait bon. Tu me valides ou tu veux qu'on teste encore des trucs ? J'm'y mettrais vite dès que c'est bon pour toi."

Aussi, elle réfléchissait à quelques façons d'adapter sa rémunération. Elle avait déjà touché ce qu'il fallait pour les réparations de la navette, et lorsque les crédits ne lui étaient plus utiles, Jill appréciait trouver d'autres façons de faire valoir son travail. Entre militantes, Fauve et elle savaient s'entendre sur ces sujets là.

"Pour ça, tu penses que tu pourrais me fournir deux trois caisses de rations ? On a prévu de passer en zone de guerre d'ici deux semaines, il nous faudrait des trucs à distribuer."

Son temps de travail, Jill le donnait plus que volontiers à l'oeuvre dans laquelle elle s'était engagée. Dans les limites de sa propre survie financière bien entendu, mais la Mandalorienne était économe et arrivait assez vite au point où elle pouvait donner de sa personne.


avatar
Invité
Invité
Holopad
Datapad

   

C'était étrange comme quelques traits de couleurs pouvaient donner une autre perspective, une autre vision des choses. Ce vaisseau si quelconque semblait avoir bien plus de personnalité à présent. Il était le porteur d'un symbole qui ne disait pas encore son nom. En effet, les deux femmes tenaient quelque chose. Fauve leva les yeux vers la navette de transport qui était encore vierge de l’œuvre en préparation. Oui, elle avait l'air si triste, si fade.

- Ça me semble correcte, répondit Fauve en hochant la tête positivement.

La Corellienne s'approcha de l'appareil, effleurant sa surface du bout des doigts. Cette chose si froide allait recevoir une âme, c'était comme donner vie à une créature de métal. Même si elle ne resterait qu'une machine dépourvu de conscience. Ce n'était jamais qu'un assemblage de matériaux conçu pour s'aventurer dans l'espace comme sur les planètes sur lesquelles Fauve était amené à se poser. Elle se retourna vers Jill pour porter une énième fois son attention sur elle.

- Oui c'est possible, je regarderais dans les stocks tantôt, dit-elle en croisant les bras.

C'était si peu, si triste. Fauve eu une pensée pour tout le chaos qui régnait dans les recoins d'une galaxie si vaste. C'était écœurant, tous ces conflits et les civils qui finissaient toujours pas trinquer alors qu'ils ne demandaient rien. Oui, quelques caisses de rations c'était si peu en comparaison de tout ça.

- C'est terrible tout de même, poursuivit-elle. Devoir subir les actes des plus forts sans pouvoir répliquer. N'être que des dommages collatéraux.

Parce que c'était ça, ils n'étaient que des dommages collatéraux. Remplaçables et corvéables à merci. Quand bien même Fauve avait grandit dans un milieu privilégié, elle n'avait pas oublié que d'autres n'avaient pas eu cette chance. Elle pensait à ses enfants, qui grandissaient dans un monde qu'ils n'avaient pas choisi. La rousse aurait préféré qu'ils ne voient pas ça, qu'ils puissent vivre dans une galaxie où la mort n'était pas le fait d'autres espèces conscientes, seulement la conséquence d'une vie menée à son terme. Mais de ses enfants, elle n'en parlait jamais, elle voulait les préserver. Pourtant, c'était le regard d'une mère qu'elle portait sur la galaxie, inquiète pour toutes ces vies qui pouvaient basculer d'un jour à l'autre selon le bon vouloir des puissants. Parce que la Nouvelle République était incapable de jouer son rôle, incapable de fédérer les êtres pour apprendre à vivre en paix, au dessus des intérêts du pouvoir, de la cupidité et d'autres vices inhérents à tout ce qui était capable de penser.
avatar
Invité
Invité
Holopad
Datapad

   
life in color » Jill A. Tumblr_orx2cq2KI91v6y1jfo1_500
life in color


I see a red door and... it's nice

life in color » Jill A. FrFsGZF

C’était ça de fait ! Jill venait d’avoir l’accord de Fauve pour le design qu’elle appliquerait à son vaisseau. C’était une étape importante, le genre qu’elle faisait toujours confirmer par une signature sur le fichier final pour éviter toute réclamation lorsqu’elle aurait fini son travail. D’ailleurs, par réflexe, elle tendit son datapad à sa cliente pour qu’elle en fasse une confirmation formelle. C’était la routine et il fallait parfois s’y plier pour éviter les problèmes.

Elles avaient un accord, et Jill en était contente. C’était le moins qu’elles puissent faire pour contrebalancer la terrible injustice qui sévissait en permanence dans cette galaxie. Pour le moment en tout cas.

Kandosii ! Tiens moi au courant, on ira distribuer ça au plus vite.

Si elle pouvait éviter le moindre gaspillage ou la moindre péremption, Jill serait une Mandalorienne heureuse. Généralement, ils distribuaient des rations impérissables ou des conserves aux réfugiés pour ne pas devoir tout jeter en cas d’imprévu. C’était facilement contrôlé, et ils s’adaptaient aux peuples qu’ils devaient aider. Certains digéraient mal certains types d’ingrédients, d’autres au contraire appréciaient un aliment particulier… Il fallait faire avec si ils voulaient faire au mieux. C’était enrichissant. Jill apprenait un peu de chaque culture avec laquelle elle entrait en contact lorsqu’elle donnait de sa personne.

Hélas, la demande de la mécanicienne artiste ne semblait pas éveiller beaucoup de joie chez Fauve. C’était compréhensible. Jill non plus n’était pas ravie de devoir faire ce genre de choses : Les seuls responsables étaient les deux factions en guerre et leur négligence. D’ailleurs, la Mandalorienne avait son avis bien à elle sur la question.

On va pas se laisser faire. On peut pas se laisser faire, sinon ils vont tout réduire en miettes. Va falloir qu’on se sorte les doigts et qu’on prenne les devants. Là on se contente de réparer les pots cassés et d’aider les gens quand c’est trop tard, mais va falloir qu’on prenne les devants à un moment et qu’on les protège.

Elle en était sure. C’était la prochaine étape. Trouver des alliés commerciaux, solidifier leur base et se protéger. S’ils parvenaient à se rendre indispensables à la galaxie, il serait alors bien plus difficile de les attaquer. Les citoyens devaient prendre les choses en main et ne plus laisser des dirigeants corrompus les diriger. Ni mourir comme dommages collatéraux d’une cause plus grande à laquelle ils n’avaient pas souscrit.

J’essaie de rassembler des clans pour nous soutenir. Ca se passe plutôt bien pour le moment, mais j’ai encore des preuves à faire. T’as des idées, toi ?


Contenu sponsorisé
Holopad
Datapad

   

 

TopBot