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Étincelles, mécanique et psychologie - Jill

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Jill n'était pas du genre à trop se prendre au sérieux, et il aimait ça chez elle. Elle avait une certaine répartie aussi, et elle ne le loupa pas, répliquant à chaque remarque. S'il avait été plus en forme, la conversation aurait pu tourner en un véritable débat enflammé sur ce que sont de jolies fesses, et comment on détermine des fesses pas mal, mais il n'était pas certain de pouvoir tenir une argumentation qui tienne la route face à une telle compétitrice. Débats intéressants néanmoins, il tenta de ranger cela dans un petit coin de son cerveau pour s'en servir plus tard, à une autre occasion. Ce n'était que partie remise.
Elle le menaça de le plonger dans de la peinture si jamais il mettait le bronx. Le Corellien haussa les sourcils, amusé. Noooon, elle ne gâcherait jamais autant de peinture pour se venger, c'était inconcevable. Puis, plus déconcertant, elle lui proposa qu'il fasse à manger, lui, le grand chef réputé. Le risque était grand, et elle sautait dessus avec un enthousiasme déconcertant. Plus déconcertant encore, elle lui laissait entendre qu'il serait judicieux d'aller squatter la cuisine. Un hoquet de surprise s'échappa de ses lèvres entrouvertes. Aller quoi ? La cuisine ? C'était une fichtrement bonne idée, l'idée du siècle ! Mais s'ils se faisaient attraper, ils ne sortiraient pas vivant. Pas lui en tout cas, il était bien incapable de courir. La perspective de voir Fauve en colère le courser avec un couteau de cuisine long de plusieurs mètres le fit hésiter. Avait-il envie de ça ? OUI. Et non. Mais l'alcool aidant, il était presque certain de faire le casse du millénaire, et que personne ne saurait rien. Un peu de risque pour se sentir vivre un peu en somme. Riche idée. Ouais, riche idée.
« Eh bien allons-y, ma petite sœur de fesses. C'est parti. » Errol se dirigea l'air de rien vers la sortie, un large sourire lui fendant le visage, et tenta une feinte au dernier moment pour s'emparer d'un pot de peinture (bleue) qui traînait sur l'établi. Jill ne devait pas s'attendre à une telle vivacité, il avait quelques secondes d'avance ! Il se précipita dans le couloir, tentant de courir du mieux possible sans heurter de mur. « J'AI LA PEINTURE DE LA PRINCESSE DES FESSES ! J'AI LA PEINTURE DE LA MANDALORIENNE BANTHA ! » Il agita le pot de peinture au dessus de la tête tout en courant et hurlant ces belles paroles, et ce qui devait arrivait arriva. Le pot s'ouvrit dans un plop mélodieux, et la peinture commença à se répandre partout. Bien sûr, il lui fallu parcourir encore une certaine distance avant de s'apercevoir que ce qu'il brandissait au dessus de sa tête coulait sur lui, et qu'il le laisse tomber. Jill était à ses trousses. Dans un effort d'athlète, propulsé par une adrénaline particulièrement véloce, Errol parvint à atteindre la porte de la cuisine avant elle. Il sauta par dessus un tour et s'écrasa par terre un peu plus loin. Jill arrivait déjà sur lui. « POUCE ! », dit-il en levant le pouce. « ON NE TUE PERSONNE EN CUISINE ! C'est dangereux. »
Pour s'assurer qu'elle ne tente rien de trop violent, il s'empara d'un couteau. Son intention n'était nullement de la menacer, non, mais il était ivre, elle le savait, et il savait qu'elle le savait. Alors, elle ne tenterait rien contre un voleur ivre, car ce dernier, au lieu de la blesser – quel était le risque d'ailleurs avec son armure ? - risquait plutôt de se blesser lui.
Couvert de peinture bleue et gluante, ravi, Errol décida d'aller se laver les mains. La tâche s'avéra délicate, car il ne pouvait jamais lâcher son bouclier de fortune. Trop risqué. Mais à force de concentration, et au bout d'un long moment et d'un effort certain, il parvint à accomplir cette première épreuve. « Bon, quoi qu'on va manger maintenant ? » Le Corellien se dirigea vers les frigos avec prudence, bien que sa jubilation intérieure saute aux yeux. « Aaaah, voilà. » Il sortit une bouteille de lait bleu, nectar de Tatooine, et ce qui ressemblait à du beurre de bantha, du moins, à ses yeux. Le regard pétillant, Errol se tourna vers son amie, lumineuse sous son armure tachetée. « On va faire... Des gaufres spatiales à la crème de lait bleu ». Ouais, ça lui disait bien, il en avait mangé dans une cantina lors de son dernier périple sur Tatooine. Seulement, il ne savait pas trop comment faire, et il allait falloir improviser.
Le jeune homme commença à faire bouillir le lait, et y ajouta tout un tas d'épices qui lui tombaient sous la main, d'un geste assez sûr pour quelqu'un dans son état. Son couteau était bien entendu posé sur le plan de travail et sa concentration ailleurs. « Alors Jill, voilà. Comme on a dit. Je fais la popote, tu me racontes tes soucis. C'est le deal. »
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Visiblement, les plans de Jill avaient convaincu son comparse. Faire à manger, manger, mais le tout sous surveillance assidue de la Mandalorienne.  Elle n’était pas franchement rassurée à l’idée de manger un truc cuisiné par un Errol ivre, mais… Qui ne tente rien n’a rien. L’expérience, tout aussi déplaisante qu’elle puisse être, pouvait aussi bien tourner. Et surtout, le plus important : Ca avait un très grand potentiel de drôlerie. De quoi remettre son ami d’attaque ? Peut être ! Elle l’espérait, en tout cas.

C’est pleine d’espoir et d’enthousiasme qu’elle se lançait dans cette nouvelle quête… Ou pas. Prise au dépourvu, elle assista bouche bée au spectacle de l’arnaqueur qui arnaquait : Il se faisait la malle avec l’un de ses pots de peinture ! Un très joli bleu mat qui s’accordait à merveille avec les gris et les orangés. Mais l’heure n’était pas aux réflexions esthétiques : Il était en train de se barrer ! Ni une ni deux, la Mandalorienne se lança à sa poursuite.

Reviens ici tout de suite, chakaaryc !

Elle était petite et ses jambes n’étaient probablement pas aussi longues que celles de son ami. C’était certainement pour ça qu’elle ne le rattrappait pas aussi vite qu’elle l’espérait. Et puis il fallait éviter les tâches de peinture glissantes qui se déversaient derrière le di’kut qui avait réussi à ouvrir le pot !

Attention !

L’avait-elle prévenu lorsque la peinture commençait à s’écouler dans ses cheveux. Celui là n’était pas sorti de l’auberge ! Elle allait lui en vouloir, ça oui. Elle allait certainement trouver une façon de le martyriser et de lui rappeler chaque jour de sa vie la terrible erreur qu’il venait de connaître. Avec humour, certainement, mais elle lui ferait quand même nettoyer le bazar qu’il semait derrière lui.
Elle avait beau pester, elle était hilare. La course poursuite se termina avec fracas dans les cuisines, après moultes glissades et rebondissements. Pauvres cuisines. Pour la discrétion, c’était complètement raté, et il n’y avait qu’à espérer que Fauve ne traîne pas dans les parages. Jill tenait à ses oreilles, elle ne voulait pas se les faire tirer jusqu’à arrachage.

Le couteau entre les mains d’Errol arracha un frisson à la Mandalorienne. Il aurait au moins pu prendre un couteau à beurre pour la rassurer, mais non ! Il sortait le grand jeu !

Pose ça tout d’suite, shebs’la vod !

Il résistait, le bougre ! Elle passa une main dans ses cheveux pour qu’ils cessent de tomber devant son visage, et leva le pouce.

Ok, ok, pouce.

Pour le moment. La vengeance n’était-elle pas un plat qui se mangeait froid ? Elle réfléchissait déjà aux façons les plus imprévues de surprendre son ami. Elle pouvait repeindre son atelier avec le même bleu qu’il venait de répandre dans les couloirs de la station. Sérieusement, on pouvait les suivre à la trace. Si quelqu’un cherchait les responsables du bazar dans la cuisine, il n’aurait qu’à suivre les tâches jusqu’à l’atelier de la Mandalorienne.
Elle laissa ses épaules s’affaisser en regardant la maladresse appliquée d’Errol en cuisine.

Va pour les… Gaufres au lait bleu machin. J’te fais confiance, t’essaies pas de m’empoisonner, hein ? On empoisonne pas un Mandalorien impunément.

Elle posa ses fesses sur le comptoir le plus proche, si bien que ses pieds ne touchaient plus le sol. Elle pouvait les balancer dans le vide, avec un air d’enfant hyperactif.
Elle le regardait faire attentivement, avec l’appréhension de ce qu’allait subir son estomac plus tard. Zut. Il n’avait pas oublié, à propos des soucis.

T’es sur que tu veux entendre ça ? C’est pas super intéressant, tu sais. Et puis j’risque de m’enflammer un peu. Oh, et après faudra qu’on efface les preuves, sinon j’vais me faire défoncer. On m’a pas encore autorisée à redécorer la station.

Elle fouina dans un tiroir du meuble sur lequel elle s’était assise, en quête de quelques trucs à grignoter pendant qu’elle discuterait. Les fruits secs lui donnaient envie de cookies. Oh, des cookies. Elle devrait faire des cookies, après ça.

C’que j’te dis, ça sort pas d’ici, hein ? Si t’en parles, j’te fais manger une râpe à fromage. T’es prévenu.

Elle était semi-sérieuse sur ce coup là. Elle ne voulait pas voir ses aveux dévoilés au grand public, d’autant plus que certains pouvaient lui attirer des ennuis. Politiquement, elle était on ne peut plus out, ça n’était pas le souci. Personnellement, il y avait des détails qui restaient dans la sphère du privé.

J’hésite pas mal à prendre part à la guerre civile sur Mandalore. Enfin, t’sais, j’voudrais juste je sais pas, essayer de convaincre les gens de rejoindre le bon camp. Leur faire comprendre que le Premier Ordre c’est de la merde, et que si on veut jouer aux petits conquérants, on va se les prendre sur la gueule. On a déjà nos espaces et on vit tranquillement sur les planètes où on s’installe. Si on se met à envahir des planètes, on va devenir Persona Non Grata dans le reste de la galaxie et ça va être la merde. Tu vois c’que j’veux dire ? L’problème c’est qu’y a des di’kute qui ont tout dans le casque et rien dans la tête qui veulent faire les fiers.

Elle venait d’en sortir un gros bout. La rancoeur de Jill était forte envers ceux qui ne voyaient la grandeur de la culture Mandalorienne seulement au travers de la guerre. Ils ne comprenaient rien à l’art de leur propre peuple, ne savaient pas faire la différence entre une tradition guerrière et une tradition barbare. Elle savait se battre, mais elle n’attaquait pas tout le monde à tout bout de champ.
Aussi, elle poursuivit après avoir croqué dans quelques graines.

Mais tu vois, j’suis une gamine. J’vais me faire tej si j’essaie de donner mon avis, j’suis trop jeune. C’est pour ça que j’milite avec mes graffs. Quand j’écris un truc sur un mur ou quand j’fais un symbole de rébellion, bah ça inspire les gens, et ils savent pas qui j’suis. Y’a juste le message, quoi. Mais j’pense pas qu’ça soit suffisant. Si on est pas assez nombreux, on va soit s’faire buter, soit se faire éjecter et traquer comme des dar’manda.

Elle se demandait bien si l’esprit alcoolisé d’Errol saurait lui donner des conseils sur son militantisme et sa politique. Pas qu’elle veuille être à la tête de quoi que ce soit, elle voulait juste faire son travail, faire ce qu’elle pouvait pour remettre son peuple sur les rails. Pour aider les civils. Les Mandaloriens étaient des protecteurs, pas des destructeurs.
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Jill râlait. Il aimait bien la voir dans cet état, partagée entre la douceur et la colère, les yeux espiègles au dessus de son armure de guerrière. Les cheveux ébouriffés, le rouge qui lui était remonté aux joues, c'était son amie tout crachée. Et si elle menaçait beaucoup, elle n'agissait pas trop pour le moment – de manière violente bien entendu, ses services avaient déjà été nombreux. Le lait bleu commençait à bouillir, et il retira la casserole, son immense concentration marquant chaque trait de son visage. L'odeur qui émanait des volutes de buée était étrange, acre et acide, comme si le lait avait tourné, ce qui n'était pourtant pas le cas. Il s'était éclairci aussi, se rapprochant du blanc crème des laits plus ordinaires. Errol fronça les sourcils, contrarié. Jill l'observait, en plus. Il ajouta des œufs, du sucre, des poudres diverses et variées et une pousse bleue qu'il avait dégoté dans le frigo, et mélangea vivement. Une partie non négligeable de contenu se répandit autour d'eux. Ça bleuissait. C'était bien. Il était satisfait. Il mit la casserole de côté, content de lui, et s'empara d'un saladier pour faire la pâte à gaufre de l'espace.
Elle lui parla de ses doutes. Errol écoutait attentivement, tout en tentant d'être productif, chose que son cerveau n'était pas en état de faire. Il cassa les œufs à coté sans remarquer quoi que ce soit, et mélangea le lait bleu avec la farine avec force jusqu'à l'obtention d'une belle pâte grisâtre et collante. Le silence s'installa. Errol, dépité devant sa mixture, mit un moment pour réaliser que Jill avait fini. Il serait de bon goût qu'il lui donne son avis, ou à tout le moins, qu'il lui dise quelque chose. Elle avait joué le jeu, il était encore intact en plus, ce n'était pas rien. « Ça craint du cul ça. A mon avis, tu devrais essayer d'y aller avant que ça parte vraiment en bordel. T'es une gamine, ouais, mais tu sais ce que tu fais. Si tu veux on y va ensemble. La guerre, c'est jamais la solution. Si des Mando veulent vraiment se battre, ils le feront, ouais, mais si d'autres s'élèvent en contre-exemple, on s'en souviendra. Vous serez toujours les bienvenus ici. Je pense. Sauf s'il y a de gros changements. Sinon, on partira, hein ? On ira vivre sur Tatooine, dans une ferme isolée. J'm'occuperai des orphelins sur Mos Eisley, et tu feras des courses de module. » Bien sûr, cela n'arriverait jamais. Il voulait juste lui signifier qu'il serait là pour elle si ça partait en vrille, pour elle et son clan, mais l'alcool rendait les choses moins limpides. « D'ailleurs, quand j'aurai une armure verte tachetée de bleu et que j'serai Mando aussi, ce sera mon problème aussi. Tu fais bien de me tenir au courant. Hors de question de se battre. Ça fait trop mal. »
Bon, chercher l'appareil à gaufres. Il y en avait forcément un. Errol ouvrit un placard et commença à fouiller. « Des tas de trucs ici, c'est vachement cool. » Un moule tomba au sol. « Ca, j'sais pas c'que c'est, mais c'est joli. » Suivi d'un autre, et de tas d'autres. Les moules roulaient de partout, le correlien agenouillé, la tête dans l'armoire. « Bon, c'pas là. » Il se releva tant bien que mal, de plus en plus dépité. La cuisine était grande, il avait la flemme de tout fouiller. Trouver une solution. « Boh, c'pas grave, on va les faire frire. » Il s'empara d'un bidon d'huile et en vida une bonne partie dans une énorme marmite, qu'il posa sur le feu. « Tu vas voir, je sais que t'as des doutes, mais ça va être bon. Ca va nous requinquer. Mieux qu'un pkat de pâtes. » La pâte était vraiment très ferme, il décida d'en former des sortes de boules entre ses mains avant de les lancer dans l'huile, à la manière d'un joueur d'hydrobasket, bien à distance. A chaque plouf, l'huile crépitait et aspergeait la surface. Il en tendit à son amie. « Tu veux jouer avec moi. Celui qui a le meilleur score gagne la partie. Récompense que tu veux, gage que tu veux. » Décidément, l'alcool rendait con.
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La tentative de cuisine d’Errol faisait une distraction de compétition. Jill était impressionnée par l’ardeur qu’il mettait à rater son plat : Les oeufs loupaient leur cible, la pâte ressemblait à un pâté de ciment, elle imaginait presque des grains de sable et de pierre lui rouler sous les dents avec des grincements insupportables.
Pourquoi avait-elle accepté ce deal, au juste ?
Ah, oui, c’était drôle. Voilà, c’était la raison. Mais maintenant, la Mandalorienne appréhendait la dégustation infernale.
Enfin, elle soupira. Elle avait un peu lâché du lest en racontant ses soucis culturels, et hélas, Errol ne savait peut-être pas qu’il était déjà trop tard.

C’est déjà la guerre. J’peux pas arrêter ça. Mais si on arrive à convaincre assez de monde, on peut faire pencher la balance du bon côté.

Elle sourit. Aller dans une ferme à Mos Eisley… Mouais. C’était un projet bizarre sur une planète douteuse, quoi ! Elle lui tira la langue, en remettant en cause ses plans :

Togoria c’est mieux. Là bas au moins il fait beau et y’a des plantes.

Bon, il fallait d’abord s’attirer la sympathie des Togoriens qui gardaient leur planète bien à l’abri des étrangers et ne laissaient entrer que ceux qui y étaient invités. Elle-même avait posé le pied sur cette planète pour avoir travaillé avec un membre de cette espèce touffue.
Imaginer Errol en Mandalorien la faisait beaucoup rire, de même que l’imaginer se fondre dans la masse de son peuple. D’ailleurs, elle commença à rire pour de vrai avec ça en tête. Elle n’allait pas jusqu’à dire qu’ils étaient des ovnis, mais ils étaient différents, ils sortaient de la norme. Clairement. Ceci dit, s’il était prêt à respecter le Resol’nare, à parler le Mando’a, porter l’armure et apprendre à se battre… Pourquoi pas ? Savoir être un guerrier n’impliquait pas de se jeter dans toutes les guerres du coin.
Là où ça pouvait poser souci, c’était si Mand’alor décidait de rallier tous les clans pour la guerre. Ce qui risquait de se produire à l’issue de cette guerre civile si elle se finissait mal.

‘Fin j’verrais comment ça évolue, quoi. On trouv’ra une solution.

Elle jugea d’un oeil mi critique mi mort de rire les boulettes de son camarade. Ca lui rappelait les boules de composite molles avec lesquelles les enfants jouaient dans les rues. Tout au plus ils les malaxaient pour faire des bruits de pets, ou essayaient d’en faire des sculptures. Les jeter dans la friture, c’était tout nouveau pour elle.

Tu sais qu’il faudra tout ranger à la fin ? Et puis du coup on va dire que c’est des beignets, c’est ça ?

Elle roula des yeux. Errol la mettait au défi, donc. Et on ne mettait pas Jill au défi impunément : Elle le relevait, et elle entendait bien de le gagner. Entre autres, pour que le gage d’Errol soit de nettoyer tout son bazar. Pouvait-elle lui réclamer un véritable repas comme récompense, aussi ? C’était risqué. Elle se contenta de prendre quelques boulettes de pâte et de tenter sa chance. Ou plutôt… Son talent !



Lancer de dé - Dextérité - Dé facile


Jill, toujours juchée sur son meuble, prenait la petite compétition très au sérieux. Bon, elle ne brisait pas non plus tous les records galactiques : La texture des boulettes était dérangeante, et elle était assez prompte à blamer l’aérodynamisme des projectiles plutôt que sa propre méthode de lancer de boule.
Une bonne partie atteignirent leur objectif, tandis que d’autres s’étaient mollement posées à côté du plat, où il faudrait probablement aller les chercher tôt ou tard.

Faudrait les sortir du bain avant que ça soit tout cramé quand même.

Remarqua-t-elle, sage. Elle estimait déjà la recette comme dangereuse pour sa santé, mais autant essayer de la rendre un petit peu moins pire, non ?
Enfin, elle observait son comparse pour voir lequel des deux pourrait imposer à l’autre sa victoire retentissante.
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Finalement, Jill était parvenue en un temps record à le remettre sur pied, chose qui n'était pourtant pas aisée compte tenu de la situation. Il y aurait d'autres crises, c'était certain, le Ryll ne lâcherait pas son emprise comme cela. Son emprise était déjà profonde, et si elle pouvait se faire discrète, il la savait là, quelque part, à attendre. Une rechute était vite arrivée. Mais pas ce soir, pas cette nuit. Elle lui annonça que la guerre avait déjà commencé. Le Corellien sentit la tension sur son visage, prolongée dans la rigueur de sa posture et de ses gestes. Il ne sut quoi répondre. Tout le monde avait à se positionner dans le conflit à venir, penser s'en passer était illusoire. Les Mandaloriens souffraient d'être un peu à part, et si personne ne faisait de généralités sur le peuple d'une planète, ou très peu, ces derniers y étaient fortement exposés. Il maintint que le mouvement citoyen ne fermerait pas ses portes aux siens, et qu'il les aiderait autant qu'il pouvait, une fois redevenu complètement sobre du moins. Mais elle ne semblait pas optimiste. Cela lui fit mal au cœur. Il lui avait demandé, elle lui répondait. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même sur ce coup là.

Les boulettes étaient gluantes, grisâtre, et ressemblaient à tout sauf à quelque chose de comestible. A la limite,ils auraient pu s'en servir pour maçonner un mur. Mais il fallait bien le faire cuire pour voir, certaines choses se dévoilaient à la cuisson ! Et faute d'appareil à gaufres, il restait le bain de friture. Simple, efficace. Et gras. Jill lui fit remarquer qu'il devrait nettoyer après. Il la regarda, la mine désespérément malheureuse. Ses lèvres tremblèrent alors qu'il prenait la parole. « Nan, tu vas pas me faire ça... Je vais mourir Jill, on ne fais pas souffrir d'avantage les mourants... Et puis, c'est dans ta thérapie de cure, que de manger après, tu avais promis ! Et du coup, JE fais à manger, alors qu'on aurait pu manger des cookies, qui auraient étés beaucoup beaucoup plus meilleurs ! » Il hocha la tête avec conviction, comme si ce simple geste pouvait le rendre crédible. Mais il y avait du vrai dans ses propos. Si elle ne lui avait pas promis à manger, il n'aurait pas eu envie, et serait allé se coucher. Dans la situation actuelle, même avec la meilleure volonté du monde, il ne pourrait cuisiner dans des conditions optimales. La fatigue et l'alcool cumulés avaient tendance à faire des ravages.

Lancé de dés - Agilité - Difficulté moyenne

Jill était adroite en lancer, cela ne l'étonnait pas. Elle avait toujours été assez agile, et elle n'était pas ivre, elle. C'était plus difficile pour lui. Une bonne moitié des boulettes manquèrent leur cible, de peu pour la plupart, et des tas commencèrent à se former un peu partout autour. Elle gagnait, sans conteste possible. Il haussa les épaules. Peut-être qu'elle ne lui donnerait quand même pas de gage, qui sait ? “Faudrait les sortir du bain avant que ça soit tout cramé quand même.” Ah. Remarque pertinente. Errol s'approcha de la marmite, glissa et manqua de tomber. Il se retint au tour, et se tourna vers Jill, toujours assise à l'observer. « Celle là, c'était la tienne » dit-il en pointant le sol. « Tu me tends des pièges en plus ? Tu veux vraiment mon malheur ? » Bouille malheureuse, bis. Un point. Sous l'effet de la chaleur, les tas de pâte avaient gonflé, et pas qu'un peu. Certains faisaient pratiquement la taille de petits ballons. Quant à la couleur... Eh bien disons que certains avaient pris une jolie coloration. D'autres étaient encore très pâles. Le mécano se mit sur la pointe des pieds, traits illustrant la plus grande concentration dont il était capable, langue tirée, les retira petit à petit, tentant de les extraire sans trop se brûler, chaque tas sorti intact étant une véritable prouesse en soi tant l'opération était difficile avec des baguettes. Une fois sorties, il les épongea avec du papier absorbant qui traînait pour rendre la chose plus comestible peut-être. « T'as vu Jill, je t'ai fait un joli dégradé de couleurs. Moi aussi j'suis un artiste. » En effet, cela allait du noir charbon au blanc laiteux, et les textures étaient à peu près aussi approximatives. « Bon, maint'nant, le dressage. Trèèèès important le dressage ! » Il agitait la main devant lui, l'index pointé vers le plafond, et formait de légers cercles du poignet. « On goûte avec les yeux d'abord. »
Des assiettes. Il devait prendre les deux plus jolies, ouais. Oh, mais il y en avait une très kitsch en forme de cœur. C'était drôle ça, encore un petit pied de nez. Dommage qu'elle ne soit pas rose. Il s'empara de deux cœurs et alla les poser sur un coin du plan de travail encore immaculé. Son regard était posé sur le carrelage, et il faisait de grands mouvements de jambe pour éviter les tas de pâte qui gisaient un peu partout. « Attention, les crocrodiles... Ne pas... Toucher... Les crocrodiles. » Voilà. D'un geste d'une grande précision, Errol posa trois tas par assiette, formant – ou souhaitant forme plutôt – une diagonale descendant de gauche à droite. Il essaya d'alterner tailles et colorations. Puis, d'un geste tout aussi expert, il se saisit de la casserole, et tenta de faire un mouvement de cuillère sur le côté, genre cuisine gastronomique. Ouais, mais c'était moche. Bon. Pis yen avait pas beaucoup. Et il en restait beaucoup. NE PAS GACHER, NON. Il soupira, et renversa le contenu sur les deux assiettes. « Voilàààà. Un joli nappage. » Moment de contemplation. « Jill, je te présente mes gaufres intergalactiques frites au lait bleu coloré, bouilli et rebouilli. Garanti sans bactéries, ouais. Je tiens à te dire que je suis trèèèèès ému d'avoir eu le privilège de cuisiner pour toi, et que ce fut un plaisir de te connaître. Et bon appétit. »
Il avala voracement le premier tas sans prendre la peine de se munir de couverts. Ah... C'tait chaud. Très chaud. La pâte était genre... dégueu. Atroce. Croustillante à l’extérieur, et pâteuse et amère dedans, un peu comme quand il avait fait du pâté de pâtes en les laissant cuire 30 minutes et qu'elle s'étaient dissoutes dans l'eau. La sauce, par contre, était très parfumée et assez bonne, ce qui l'étonna. C'tait pas ça qui allait le rassasier, mais bon, il n'assassinait Jill qu'à moitié.
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Maintenant que Jill avait remis le sujet du ménage sur le plat, Errol lui servait ses yeux larmoyants et des implorations. Il réclamait sa pitié ! Franchement, c’était difficile de résister. Il était nettement moins mignon qu’un loth cat, mais il y avait un petit truc dans sa diction qui lui donnait un air tout penaud.
Il avait raison sur un point : Ils auraient pu manger des cookies. Jill en avait en stock. Jill avait toujours de la nourriture en stock, puisqu’elle était ce qu’on pouvait qualifier d’estomac sans fond. Et sa nourriture avait la garantie d’être bonne. Enfin, pour elle en tout cas. Peut-être que les épices de ses plats de résistance feraient tousser des flammes aux moins endurcis des humains.

On mangera des cookies après. Si on est pas morts. Et je t’aiderais à nettoyer, ça te va ?

Trop aimable, pour une Mandalorienne. Mais quoi ? Elle ne voulait pas le voir glisser sur sol mouillé, ni sur boulette de pâte, pour qu’il s’assomme sur un quelconque coin de table. Non, ça serait naze, dangereux, et elle se retrouverait avec tout le boulot sur les bras. Plus de potentielles explications à donner aux responsables. Pas moyen !

Leur duel de lancer de boulettes était déjà tout joué. Et le sol maculé de pâte, sous formes de boulettes qui s’étaient affaissées comme des pancakes pas cuits. Plof. Une vraie patinoire, et c’était Jill qu’on accusait de tentative de meurtre, maintenant !

J’ai gagné, j’essaierai jamais de te tuer, di’kut !

Pouvait-elle lui donner un gage sans qu’il ne se vexe trop ? Ou bien elle allait les récompenser tous les deux en leur octroyant un superbe passe-droit : Elle voulait épargner leurs papilles et leurs estomacs, et potentiellement leurs toilettes respectives.

Grace à mes grands pouvoirs de gagnante du concours de lancer de boulette, je proclame ce repas comme facultatif. On va pas se forcer à finir nos assiettes. Par contre c’est toi qui nettoiera la peinture dehors !

Surtout que les assiettes avaient une drôle de tête. Artistique, peut être, mais elle n’irait certainement pas s’amuser à manger sa propre peinture, tout aussi appétissante qu’elle soit. A l’esthétique, ça lui rappelait les parodies de flat bread qu’ils mangeaient sur Nar Shaddaa, quand il n’y avait plus rien d’autres à consommer. La pâte compacte et lyophilisée gonflait lorsqu’on la mélangeait avec de l’eau pour former une sorte de pain tout gonflé. Ceux des Mandaloriens étaient généralement cuisinés en grand nombre pour servir de rations de survie. Ils étaient épicés, nutritifs, et avec un bon goût de céréales. Ceux de Nar Shaddaa n’étaient qu’une pâle copie dont les traits gustatifs les rapprochaient plutôt de la cendre, et la texture d’une éponge, et elle craignait que leurs gaufres-beignets n’y ressemblent un peu trop.

Elle prit son assiette, en appréciant vaguement l’apparence.

Tu m’étonnes que c’est sans bactéries. On se reverra sûrement de l’autre côté, au paradis des morts d’indigestion.

Fit-elle avec un clin d’oeil avant de tenter sa chance.
Elle avait commencé en goûtant la sauce, non sans une suspicion sans bornes… Et fut agréablement surprise. Quelle était cette sorcellerie ? C’était un peu doux, pas agressif, ça glissait facilement sur le palais en laissant une trace agréable. Oh, quel terrible piège pour ce qui allait suivre : La sauce l’avait presque rendue enthousiaste à l’idée de goûter la suite, et ce fut avec un petit peu trop d’entrain qu’elle planta ses dents dans les portes de l’enfer.
Regrets presque instantanés. Elle n’avait rien contre un aliment croquant dehors et mou dedans, mais la pâte finit bien par rencontrer sa langue et son palais. Elle se demanda d’abord s’il y avait moyen d’oublier ça. Elle avait déjà avalé du shampooing sans le faire exprès, et l’expérience avait été franchement plus agréable. Quand on avait du shampooing dans la bouche, on pouvait souffler des bulles, ça avait le mérite d’être drôle. Là, rien de drôle. Juste un haut le coeur, accompagné d’un éclat de rire. Probablement l’euphorie qui précédait la mort prématurée de ses papilles.

J’en peux déjà plus. Tu m’en veux pas si je vais pas plus loin, hein ? On finit sur des cookies et comme ça tout le monde est heureux. Et on se réveillera pas avec des troubles digestifs. Hein ?

Jill était déjà prête à débarrasser. Et surtout à changer le goût affreux qui lui collait à la langue. Elle avait repris un peu de sauce pour tromper l’ennemi, mais jamais ce ne serait suffisant pour effacer ça de sa mémoire ! Tous les repas qu’elle prendrait seraient-ils teintés d’amertume grisâtre jusqu’à la fin de ses jours ?

Faut bouger, tant qu’on est encore vivants !

Elle était prête à l’embarquer avec elle aussitôt le bazar ici plus ou moins remis en vrac dans les tiroirs. Ils auraient encore les tâches de peinture du couloir à affronter avant de revenir à ce que Jill nommerait “Quartier Général”. Au moins, cette affaire lui changeait les idées, elle ne pensait plus à la politique Mandalorienne, mais uniquement à la façon dont elle nettoierait ses entrailles après ça. Rebondir pour se remettre d'aplomb, c'était son truc à elle. Les problèmes étaient toujours là, mais mieux cachés.

Oh et, pour ton bien : Ne dis jamais à personne que t’as voulu faire frire des gaufres, hein ? Si t’as de la chance t’auras oublié demain.

Elle, non. Hélas.
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Jill exprimait avec conviction toute la perplexité qu'elle éprouvait quant à sa production culinaire. Bon, des boulettes de pâtes frites, c'était pas de la haute gastronomie, mais au moins, il avait fait preuve de créativité, non ? Si en plus ils pouvaient manger de ses délicieux cookies à la fin, comme dessert, Errol n'en demandait pas plus. A manger et une épaule sur laquelle s'appuyer, que pourrait vouloir de plus un homme ivre ? Bon, d'accord, la dégustation n'était pas à la hauteur de la présentation. C'était assez dégueu. Il se demanda, pensif, pourquoi il était d'une telle calamité en cuisine, lui qui était pourtant capable des plus fines soudures dans des endroits que beaucoup de mécaniciens redoutaient de toucher ? C'était peut-être que la mécanique avait pris une bonne partie de son talent manuel, et qu'il ne lui en restait que peu à partager avec le reste. Tant pis, il acceptait ça. Et puis, ce serait une petite leçon pour la Mandalorienne, qui devait avoir espéré, dans un élan de folie, qu'il soit en mesure de faire quelque chose de vraiment comestible, d'autant plus dans son état. « Du coup, je remonte dans ton estime ou pas ? On aurait mieux fait d'aller cuisiner des pâtes chez toi ? » A celles et ceux, qui en assistant à la scène, auraient affirmé que de toutes manières, cela ne pouvait pas être pire, Errol pouvait affirmer sans la moindre honte, sans le moindre doute 'Si, ça peut être pire'. Si on ne touchait jamais l’excellence, on ne touchait pas plus la nullité absolu, on ne pouvait que s'efforcer de s'en approcher au mieux. Et dans l'état actuel des choses, on pouvait lui reconnaître un certain succès.
Jill posa son assiette. Elle n'avait pas envie de finir. Il hocha la tête et recracha un bout de pâte, dépité. Ouais, s'éviter d'être malades en plus, c'était une riche idée. Elle était brillante cette fille quand même. Bon, maintenant il fallait débarrasser, ranger, nettoyer. La cuisine. Puis nettoyer le couloir. La tâche lui semblait titanesque, absolument insurmontable. Il ne se sentait que capable d'aggraver la situation. Sous la surveillance de Jill, peut-être qu'ils y arriveraient, au prix de lourds efforts. Et des efforts, il venait d'en faire un paquet, mine de rien. « Tu veux pas plutôt qu'on aille se cacher ? Genre, au fond d'une malle ? On pourrait y installer des couettes, et dormir jusqu'à la fin des temps, et manger des cookies et refaire le monde parce qu'il est quand même bien merdique. Et personne ne nous trouverait. Et quand on ressortirait, plus personne ne s'en souviendrait, on serait même content de nous revoir et on ferait la fête... Ou alors on dit que c'est pas nous, que c'est un complot, qu'on s'est introduit dans ton atelier et dans la cuisine pour nous faire porter le chapeau. Tu connais pas du monde qui t'aime pas ici ? Moi, je crois que si. Il y a Hill, tu sais, l'intendant à qui j'ai emprunté des affaires. Fauve aussi, des fois, quand elle me gronde parce que je lui ai pris des œufs de Gorgon vert au lieu des Gorgons bruns. Et... » Errol interrompit sa tirade. Non, il pouvait continuer encore longtemps, mais Jill n'allait pas le suivre sur ce coup là. Il devait ranger. Alors, lentement, grimaçant, soupirant, Errol s'extirpa de sa chaise et commença à remettre les choses en ordre. L'Ordre, quel concept étrange...
Il leur fallu une bonne vingtaine de minutes pour que la cuisine reprenne un état normal. Bon, il y avait encore de légères traces, mais Fauve était du genre hyper maniaque avec tout ça, et il leur aurait fallu le reste de la nuit. Et puis, au point où il en était, il n'avait rien contre lui dire qu'il y était passé rapidement. C'était dans un état acceptable pour qu'il n'écope que d'une ou deux claques, rien de grave. Après, il y avait la peinture. Là, c'était moins drôle. Tout frotter avec du produit que Jill conservait dans son atelier jusqu'à ce que la couleur ne se dissolve complètement. Toutes les cinq minutes, le corellien tentait de négocier avec son amie, lui expliquant que c'était bon là, les traces qui partaient de l'atelier étaient parties, et que c'était joli aussi, des tâches de peinture, et que c'était triste sinon. Toutes les cinq minutes, il se retrouvait à regretter ses propos et se remettre laborieusement au travail.
Finalement, au bout d'un temps qui lui sembla une éternité et d'un effort qui lui sembla être l'effort du siècle, ils purent ranger le produit, et s'échouèrent sur le sol de la cuisine de la Mandalorienne. Errol se saisit du premier cookie que lui tendit son amie et l'engouffra avidement dans sa bouche, en une fois. Il mâcha avec énergie. Ça allait mieux. La fatigue le faisait se sentir lourd. Depuis quand n'avait-il pas dormi ? Un sacré bout de temps, semblait-il. Il cala sa tête contre l'épaule de Jill, la bougea un peu, cherchant un angle confortable où son armure ne le gênait pas trop, et s'empara d'un nouveau biscuit. « Tu m'apprendras, hein, Jill ? Avec ton talent et ma créativité, on va révolutionner les cookies. On fera régner la paix dans la galaxie avec ça. Et on deviendra les rois. » Prince des voleurs. Le murmure lointain résonna dans sa tête et il ferma les yeux, comme si le néant pouvait empêcher ces souvenirs de revenir le hanter. Il bailla. « Princesse ? » Sa main se posa sur son bras, comme celle d'un enfant cherchant une réponse d'un adulte. Les adultes sont sensés avec les réponses aux questions, après tout. « Je t'ai parlé de Dune. Je t'ai parlé de Meetra. Un peu. Mais tu ne m'as parlé de personne, toi. Ya bien quelqu'un, une, deux, trois personnes que t'aime bien, non ? A part moi, j’entends, et pas de la même manière... » Cette question semblait étrange, mais la curiosité l'avait envahi à nouveau, et il lui semblait capital d'avoir cette information avant de pouvoir trouver le chemin des rêves.
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Mon estime culinaire ? Nan, tu remontes pas. En fait j’pense créer une échelle exprès pour quand t’es bourré. L’échelle est dans le négatif.

Fit-elle, dans le plus grand des calmes, après la question pleine d’espoir d’Errol. Finalement, la sauce n’avait fait que donner un peu plus de hauteur à la chute vertigineuse que représentait son échec en cuisine.
Nettoyer était une assez bonne occupation pour oublier les goûts désastreux qui restaient collés à son palais, malgré les plaintes d’Errol. Bien sur qu’il n’avait pas envie de nettoyer ! Elle non plus, d’ailleurs. Mais bon, ils avaient mis le bordel, et il était plus ou moins normal de le régler eux mêmes. En plus, tout ça pour ça !

Tu sais quoi ? J’garde l’idée de la malle pour une prochaine fois. Mais une grande malle alors. Et interdit de péter dedans sinon soit on meurt soit on grille notre couverture.

Quand Jill s’y mettait, elle avait vraiment un niveau de blague tout en bas de l’échelle. Elle revendiquait son droit de rire des petites choses de la nature que beaucoup d’êtres partageaient dans cette galaxie. Et puis son camarade était plutôt bon public en matière d’humour, elle ne s’en faisait pas trop pour son cas.
De toute façon, ils avaient commencé à nettoyer, et un bon moment passa avant que leur tâche ne fut finie. Discrétion ? Pas top. Il avait beau être tard, sur l’horloge de la station, il y avait toujours du mouvement. Deux ou trois passants les avaient jugés et jaugés du regard, les deux à quatre pattes avec leurs éponges, alors qu’ils enjambaient les traces de peinture.
Enfin.
C’était du passé.

Jill avait fini par le traîner de nouveau jusque chez elle, où ils s’échouèrent tels des cétacés sur le sol dur et lisse de son petit appartement. La fatigue était là, bien installée ! Mais les bons moments s’étaient aussi inscrits dans leur mémoire. Ils feraient peut-être de beaux rêves, mais pas avant de manger des cookies. Des cookies nutritionnels, goûteux, avec quelques épices qui évoquaient l’automne, les boissons chaudes qu’on se servait lorsqu’ils commençait à faire froid, celles qui réchauffaient les mains et le coeur.
Oui, Jill aimait lancer des fleurs aux quelques recettes qu’elle avait récolté auprès de son aliit.

Grignotter, ça faisait du bien. Elle ne se gênait pas non plus pour se blottir contre Errol. Il n’était pas complètement une poule mouillée, du coup sa présence avait un petit truc rassurant pour Jill. Même si c’était elle qui devait le materner plus qu’autre chose.

On sera la royauté des cookies galactique.

Elle lui pinça les côtes lorsqu’il la surnomma princesse. Encore une fois. Elle passait son temps à le menacer, mais ne parvenait jamais à transformer les mots en gestes, avec lui !
Enfin, compréhensive quand au confort relatif de ses épaulettes, elle prit un instant pour se délester de la veste qui supportait une bonne partie de ses plaques d’armure. C’était une solide veste en cuir sur laquelle chaque élément était riveté, portée par dessus une combinaison près du corps, de qualité admirable et pleine de technologies hallucinantes. Elle tendit le bras pour suspendre sa veste au crochet prévu à cet effet, et reprit sa place confortable.
Errol ne l’avait surement jamais vue sans ses plaques. Peu de gens l’avaient vue sans ses plaques, en fait. Elle était capable de dormir avec, c’était sa seconde peau, alors un geste pareil était un symbole de la confiance qu’elle accordait au voleur.

Il n’imaginait probablement pas les cicatrices qui constellaient le corps de la guerrière sous la combinaison, et c’était tant mieux, d’un côté.

Finalement, il revenait au sujet que Jill avait évité. A ce point là, qu’avait-elle à lui cacher ? Elle pouvait lui faire des confidences. Peut être que ça lui ferait du bien aussi. Elle lui montrait qu’elle lui faisait confiance, et continua sur sa lancée :

Tu sais, le côté Mandalorien, ça aide pas toujours les gens à se rapprocher. C’est intimidant, il parait.

Fit-elle, comme introduction. Forcément, l’armure et le casque étaient un cap difficile à passer pour beaucoup. Les Mandaloriens étaient des gens violents et dangereux, non ?

Y’a mes parents sur Nar Shaddaa. Ils sont adorables. T’sais, si ça se trouve ils ont adopté un autre enfant depuis que j’suis partie.

Elle s’imagina le délire sans souci. Un verd’ika ! Mais ça n’était probablement qu’un délire : ils l’auraient prévenue s’ils prenaient ce genre de décision. Peut-être. Ils étaient aussi imprévisibles que génialissimes.

J’m’étais vachement attachée à une fille du clan. On s’est soutenues mutuellement, et tout. Mais ça fait un peu plus d’un an qu’elle est morte. Elle était dans un commando de la Résistance, et y’a un commando du Premier Ordre qui les a massacrés. Elle était vraiment cool, et puis pas comme les autres.

C’était peu dire : Ascella était une Jedi. Jill eut un pincement au coeur en se remémorant sa disparition brutale. Elle l’avait cherchée pendant un temps, avant d’entendre parler des vantardises du Premier Ordre. Ceux qui écrasaient leurs ennemis sans montrer la moindre pitiée, avec du sang et des larmes.
Lorsqu’elle allait dormir, comme le voulaient certaines traditions, elle récitait les noms de ses camarades de clans tombés au combat. Pour qu’ils ne tombent jamais dans l’oubli et survivent dans le Manda. Elle ne croyait pas forcément à un Paradis pour les Mandaloriens, mais elle aimait pouvoir se souvenir de leurs noms, de qui ils étaient, en vantant leurs exploits plutôt qu’en pleurant leur mort. Sa liste finissait sur son nom à elle, Ascella.

Mais tous ses proches n’étaient pas partis, non. Jill en était d’ailleurs bien heureuse.

J’vais te dire un truc, ça va peut être te surprendre. J’ai une amie, une très bonne amie. Genre, ma meilleure amie peut être ? Je sais pas trop, j’ai pas d’échelle de classement. Mais bref. C’est une Chiss. Et puis elle est du Premier Ordre. Quand j’ai appris ça, j’me suis énervée, tu vois le genre ? Du coup j’suis un peu partie en claquant la porte et ça a duré un moment. Puis elle m’a manqué.

Si Errol pouvait prendre cette courte histoire comme une leçon… Ca serait bien ! Qu’il ne fasse pas les mêmes erreurs que Jill. Il était déjà un peu plus grand. Plus adulte ? Pas nécessairement. Mais plus grand, oui.

On s’est retrouvées comme sur un coup de la Force le jour de mon anniversaire. Et on s’est réconciliées parce que tu vois, tous les mandaloriens sont pas des bourrins sanguinaires. Et dans l’fond, tout le monde au Premier Ordre sont pas des enfoirés qui font exploser des planètes. Mais du coup ça reste une situation un p’tit peu compliquée, quoi. Elle, c’est quelqu’un de bien. Super bien.

Elle hocha la tête, sure d’elle. Si ça n’était pas le cas, elle aurait définitivement coupé les ponts, malgré tous les bons moments échangés. Ca aurait été difficile, mais nécessaire. Elle ne voulait pas laisser une flamme de frustration grandir en elle jusqu’à implosion.
La Mandalorienne, finalement, n’avait qu’un petit entourage. Mais ce petit entourage était bien plus proche d’elle que n’importe qui d’autre.

On peut dormir sur un lit ptet ? J’ai genre euh, un canapé aussi. C’est comme tu veux. Par contre je te chante pas de chanson.

Fit-elle en plissant les yeux. Rester au sol ? Bof.
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