Un charmant jeune homme au ton débordant de cynisme et d’ironie. Le parfait petit jouet des supérieurs. Le meurtrier idéal. Un régal.

S’il n’est pas aisé de cerner la personnalité de Shepard, certains points sont tout de même facilement remarquables. Notamment cette fâcheuse tendance à la possessivité ou à la surprotection. Le soldat est formaté, manipulé pour servir la noble cause du Premier Ordre. Ces choses que l’on appelle émotions ont été refoulées avant même qu’il n’apprenne à courir. Il n’est qu’un pion parmi tant d’autres, condamné à marcher aux côtés de ses pairs, le regard fixé sur un futur qui n’arrivera jamais. Pas de pitié, ni de compassion, c’est ce qui fait sa force. Et pourtant, il a beau user d’une multitude de moyens de persuasion, il sait pertinemment qu’il n’en est rien ; depuis son traumatisme, l’empathie s’immisce lentement au cœur de cet être voué à tuer jusqu’à ses derniers instants. Sa sensibilité s’est accrue et il doit se faire violence pour repousser tous ces sentiments inconnus qui l’assaillent et lui pourrissent la vie. Avant, la reconnaissance lui suffisait comme satisfaction. Désormais, il se surprend à rechercher désespérément le bonheur, engagé dans cette quête à contrecœur. Puis il finit par laisser la culpabilité le posséder et rejette tout ce qui pourrait provoquer la moindre parcelle de joie dans sa vie. Alors il justifie ses agissements envers ses proches comme simples manifestations d’inquiétude envers des collègues. Mais il n’en est rien c’est évident. Jamais il n’avouera à qui que ce soit –et certainement pas à lui-même– qu’il a besoin d’eux plus que de raison.

Ash est si perfectionniste et efficace qu’une mission mal-effectuée le tuerait. C’est arrivé, une fois. Le désastre qui en a résulté lui a valu un détour par la case convalescence à Corellia durant de nombreux mois. C’est depuis ce temps qu’il souffre d’un syndrome de stress post-traumatique plus ou moins vivable. C’est depuis ce temps particulièrement que son esprit fait une fixette sur un seul et même prénom, qui le hante au point de le rendre fou. C’est depuis ce temps qu’il combat chaque soir les insomnies que seule Gamora a réussi à atténuer.

Il s’enferme dans une prison de glace. Il n’accorde sa confiance que très rarement, et se montre particulièrement hostile envers qui que ce soit qui a pu lui causer du tort, volontairement ou non. S’il souffre d’un comportement largement destructeur envers lui-même, il est attaché à certaines personnes plus qu’à la prunelle de ses yeux, et se donne pour but de veiller sur elles, quoi qu’il en coûte. Cette attitude lui vaut certains jugements hâtifs, et il est notamment considéré comme « obsessionnel ». Les gens ne connaissent pas l’attachement… Lui non plus d’ailleurs ; il ne fait que le subir.

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