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Racines et mélancolie (Cha'k)

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Elle était revenue.
Comment aurait-elle pu ne pas le faire ? Ici, dans ce jardin verdoyant et luxuriant au plus haut de Coruscant. Loin des bas-fonds de la cité, elle s'était laissé guider, recherchant à nouveau cet instant de paix qu'elle avait vécu avec Feren, ici-même. Pourtant sans le concerné, c'était comme s'il manquait quelque chose... Tout semblait moins attrayant. Depuis combien de temps ne l'avait-elle pas vu ? Lui était repartie quelque part dans la galaxie, sans promesse de retour. Pas de date... Rien. Juste le manque, l'impatience et l'angoisse. C'est tout ce qu'il avait laissé à Aava.

Un soupir las passe les lèvres charnues de la sith dont les yeux d'une insondable noirceur restent darder sur les fleurs. Et la voilà, elle, une Darth, une Zabrak, plus bas que terre. Et pourquoi donc ? Un mâle. Un stupide mâle qui lui avait fait gouter autre chose qu'à la noirceur et l'amertume. Comment appelaient-ils cela déjà, ces Jedi ? La paix. Ah oui... la paix. Avec un énorme soupçon de passion. Loki, Zeon... Ils auraient honte d'elle s'ils la voyaient. Elle serait sans doute la risée de ses comparses... Croisant les bras sur ses genoux, dans une position accroupis, la sinistre femme pose son front sur ses avant-bras. Elle n'a le cœur à rien aujourd'hui, pas plus qu'hier, sans doute moins que demain....

Marre de fuir. Marre de se cacher. De faire semblant. Se préserver, pour quoi faire ? Le doute la ronge, la gangrène comme une maladie. Ils appellent ça l'amour, soi-disant. Elle n'y voit que la douleur, la peur... Aava écoute cette angoisse qui serpente en elle comme un miel sirupeux. Ses deux cœurs battent à l'unisson, à travers le manque et la tristesse. Lentement, elle bascule. Son corps s'alourdit alors qu'elle se laisse choir dans l'herbe tendre et verte des jardins du skydome. Elle est là, la Zabrak, allongé, son regard d'ébène dardé sur le ciel. Il est là, quelque part, Feren. Mais où ? Peu importe, elle ne vivait pas pour lui, après tout. Juste pour elle, la sale petite égoïste. Ses doigts glissent dans les brins d'herbe, elle ferme les yeux. La nature... C'est ce qui lui manquait le plus sur Korriban, là-bas dans le désert, il n'y avait pas toute cette vie. Pas l'odeur âcre de la terre, cette plus tendre de la verdure. Pas toutes ces couleurs... Rien. Juste la désolation et la mort.

Du mouvement. C'est juste là, tout proche. Elle fronce les sourcils et pivote le visage, fixant les arbres, les buissons. Elle s'était caché Aava, loin des regards, s'enfonçant plus loin dans la végétation, là où elle pourrait exulter tranquillement. Sans faire de mal à qui que ce soit. Alors qui ou quoi, venait dans sa direction ? Son buste se redresse doucement, feuilles dans sa chevelure désordonnée. Elle attend, elle observe alors que sa main se glisse discrètement sur le pommeau de son sabre laser. Elle connaissait la sensation qu'elle éprouvait, là, dans son ventre... La force. Avait-elle oublié qu'elle était en territoire ennemi ? Bien sûr que non. Rapidement elle bondit sur ses jambes, oublies son manque, sa douleur et dégaine son arme d'un geste habile alors que la lame s'étire, rougeoyante et vrombissante dans l'air. Le faciès grave et figé dans une moue menaçante, elle attend, en position d'attaque, prêt à en découvre avec l'ennemi qui approche alors qu'elle siffle durement entre ses dents.

« Allez, montres-toi... »
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Le vent, les arbres, la douceur d’un soleil qui n’est pas une menace, les gens. Tout simplement la vie. La vie sur la fière Coruscant, la terrible Coruscant. Aux yeux de l’être millénaire, c’était un paradis après l’isolement et le silence de sa prison spatiale. Mais enfin il retournait à la vie, à l’Ordre et surtout à la Galaxie, car il avait toujours été question de servir la Force et la Galaxie. Le Neti avait obtenu sa première journée de liberté, et bien qui était d’un naturel assez calme et solitaire, il avait senti en lui ce besoin grondant, grandissant, de fouler de ses racines une vraie ville, avec de vrais gens, loin de son précieux Temple et la lourdeur des Jedis aux abois.

C’était tout naturellement qu’il s’était rendu dans l’un des plus beaux parcs de la Galaxie, un écrin de jade dans une ville qui vibrionne et cours à cent mille parsecs à la seconde. Bien sûr, le Jedi courrait le risque de faire une overdose de vert, c’était un danger certain, mais plus que tout, il voulait reprendre contact avec cette Galaxie qu’il avait perdue de vue. Oh, la Force, elle, ne l’avait jamais quitté et il avait pu communier de longues années avec Elle, ressentant les sursauts de la Lumière, les centaines de milliers de vies qui s’éteignaient, les cris, la peur, les ténèbres. Cha’K n’avait pas peur des ténèbres, s’ils existaient dans la Force, c’était pour une raison, il y avait forcément une raison. Peut-être les Jedis avaient-ils oublié cette raison, ou peut-être que tous l’ignoraient.

Le Maître avait affiché clairement son envie de découvrir son nouveau monde et avait laissé le Temple a son ami de fer, n’emportant avec lui que le nécessaire et voyageant comme tout un chacun. Bien sûr, les Netis étaient une espèce rare, presque légendaire  et il ne passait pas inaperçu. Mais le voyage commençait sur une note agréable dans un jardin des plus somptueux.

Cha’K se mit rapidement à profiter du soleil et du vent frais, épiant tour à tour les conversations et les sentiments que laissaient déborder les badauds. Précédemment, les Maîtres lui avaient parlé du Premier Ordre, de la Nouvelle République, de la Résistance, bref un cours de géopolitique accéléré et relativement désagréable pour un être de patience et de savoir. Il fallait qu’il sache, qu’il découvre, qu’il apprenne. Et le mieux était encore de prendre son temps et d’apprécier les trésors de la Galaxie. Lier l’utile et l’agréable.

Le Jedi finit par s’ouvrir totalement à la Force et celle-ci se mit à lui raconter ses secrets. Certains étaient baignés par la Force, d’autre peu, certains versaient dans le côté lumineux quand d’autres non sans toutefois être des Jedis ou des Siths. Sauf une petite lumière. Il n’y avait pas de doutes possibles, il s’agissait d’un utilisateur de la Force, mais pas un allié ni un ami. Pour autant, Cha’K ne pouvait pas ignorer d’un côté la lueur que dégageait cette aura, d’un autre cette sensation de solitude qu’elle charriait.

Le Neti s’était approché, presque inconsciemment attiré par l’être. Il avait parlé, mais Cha’K ne pouvait lui répondre, du moins… pas comme ça. Doucement, très lentement, comme pour apprivoiser un animal sauvage, il tendit une sorte de pont mental afin d’effleurer la conscience de la personne, une jeune Zabrak. Il rendit son esprit aussi doux que possible en envoyant une vague apaisante, faisant appel à des sensations plutôt qu’à des images pour transmettre son envie pacifique. Il fit une pause afin de laisser à la demoiselle le temps de fermer son esprit s’il elle le souhaitait, il n’avait aucune envie de forcer les défenses qu’elle aurait pu dresser, ou de lui ouvrir.

Il n’avait pas été en contact avec beaucoup de gens depuis le début de la mission d’exploration, et avec les Jedis, les échanges avaient été courts et directs, afin de transmettre et partager au plus vite des informations. Il s’était contenté de communiquer simplement et efficacement avec des personnes qui étaient réceptives. Là, il s’agissait de convaincre une Sith, ou tout du moins une utilisatrice de la Force, qui pouvait être méfiante, de s’ouvrir et partager.

Cha’K transmit alors sa curiosité à l’égard de l’obscurité qui entourait la jeune Sith, qui s’était relevée, et lui fit parvenir à la fois son interrogation et une nouvelle vague d’apaisement. Il sentit bien que l’onde mentale s’était heurtée à un bouclier. L’utilisatrice de la Force avait même sortit son sabre, un sabre rouge comme l’avait été celui du Jedi au début. Il semblerait qu’elle n’ait pas plus apprécié que ça les touches mentales de Cha’K, qui accepte son erreur en ne bougeant pas tout en conservant son attitude pacifique. En se contentant d’envoyer de très légères vagues de calme à la jeune femme, il espérait qu’elle range son sabre.

Il en avait presque oublié qu’il était venu s’informer du contexte politique de la Galaxie, sa curiosité piquée à vif par la personne face à lui. Mais il lui fallait encore ne pas se faire couper en rondelles pour pouvoir s’informer. Profitant de la patience qui était la sienne, il se mit à attendre sans bouger qu’elle ne se calme. Il n’avait rien d’une menace et ne voulait pas en représenter une, ni pour la jeune Zabrak, ni pour les citoyens de Coruscant dans le cas d’un combat.
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Il y a soudain cette chose qui se redresse hors des fourrés. C'est grand, c'est noueux, c'est vivant. Il y a longtemps, Aava avait lu quelque part dans les archives, ce petit quelque chose sur ces êtres végétaux doués de conscience. Était-il possible que la chose qui l'approche en soi un ? Ce magnifique spécimen au faciès teinté de douceur lui fait perdre ses moyens. Elle le fixe à travers la lueur rougeoyante de son sabre laser... Involontairement, elle le laisse entrer. Juste là, dans un coin de sa tête. Ce petit coin sombre lié à ses deux cœurs, là où vivent et persistent les sentiments qu'elle tentait durement de mettre de côté. Mais lui - ou elle – s'immisce sans effort dans sa conscience, la caresse de cet apaisement nouveau. Et encore cette paix... Elle avait déjà voulu si fort à Feren pour cette sensation qu'on leur refusait chez les Sith... Pourquoi lui infliger ça, pourquoi insister si lourdement ? Quelque chose ne tourne pas rond chez eux. Ou bien est-ce elle ?

Il n'y a pas le moindre mot. Dans ce silence, la Zabrak observe la créature qui lui fait face et pendant un instant, son visage perd sa froideur. Si ses yeux n'avaient pas été de cette insondable noirceur, sans doute aurait-il reflété sa surprise. Elle reste interdite, à la fois terrorisée et curieuse. Non, ce n'est pas de lui dont elle a peur mais plutôt de ce qu'il lui fait ressentir. Ce poignard lancinant dans ses deux cœurs... Lentement, la femme abaisse son bras, laisse la brûlante lame du laser effleurer l'herbe dans un crépitement sinistre avant que ladite lame ne se rétracte soudain, emportant avec sa sanglante lumière. Au milieu des fleurs, de la verdure, elle reste là, immobile. Qu'est-elle censée faire ? Cette chose, aussi pure soit-elle, reste son rival par excellence. Sa conscience lui dicte d'agir, de tuer... Son cœur lui, l'implore autrement. C'est son humanité qui s'éveille avec lenteur mais pas sans cette gêne dérangeante qui empoigne ses tripes avec force. Dans ce même silence, elle s'avance, lentement. La femme hésite et ses pas mesurés la trahissent. Mais pourtant la distance qui les sépare diminue un peu plus à chaque seconde alors qu'elle accroche son sabre à sa ceinture. Tant pis, la mort attendra... Et puis de toute façon qui sans soucis ? Personne n'était là pour le voir. À mesure que ses pas la guide vers le végétal à la colossale carrure, le visage d'Ava s'ouvre sur une nouvelle expression. Comme celle d'un enfant, c'est m'émerveille pure qui s'affiche sur ses traits fins mais rongés par l'obscurité qui la couve comme un cocon.

« Qu'est-ce que tu es, toi ? »

Murmure-t-elle dans un souffle sur le ton du secret. Malgré elle, un sourire étire ses lèvres alors qu'elle lève doucement une main, effleurant l'écorce qui orne ce corps noueux qui lui fait face ; Il est de toute beauté... Elle n'éprouve aucune peur et aucune gêne à pactiser avec ce qui devait être un ennemi. Non, pas un ennemi... Elle l'avait senti dans sa tête, dans ses cœurs. Tout comme elle, il était curieux et pour la première fois de sa vie, Aava se sent en parfaite symbiose avec un être vivant. Même plus qu'avec Feren... La culpabilité attise son esprit à cette pensée, elle a la sensation de trahir son aimé. Mais l'idée persiste et au fond, c'est vrai. Elle et Feren sont extrêmement différents malgré ce qui les lie. Mais lui là, cette chose faite de verdure et de bois, cette créature aux yeux baignés d'amour et d'innocence. Le visage de la femme suit le mouvement de sa main. Elle touche ce bois strié, savoure sa texture. Elle qui avait toujours et profondément aimé la nature... N'y avait-il pas plus beau cadeau que cet être presque divin face à elle ? Son sourire se fait plus large, elle n'a pas besoin de parler pour que l'on comprenne la joie soit palpable, tout autour d'elle.

« Tu es tellement beau... »

Avoue Aava sans la moindre hésitation avant de retirer sa main, fermant les doigts qu'elle porte à sa bouche. Elle mordille doucement ses jointures, cachant son sourire naissant et enfantin. Ce retour en enfance semblait lui sied à merveille.

« Tu sais parler ? »
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Le Neti senti soudainement chez la jeune femme une vague de peur, peut-être même de tristesse. En était-il l’origine ? Il ne l’avait pas voulu, jamais il n’aurait voulu blesser qui que ce soit. Du moins, il n’y avait plus personne qu’il n’ait envie de blesser, car à présent, il vivait dans une ère dans laquelle il était un étranger, il ne restait pour lui plus personne à haïr, et encore moins la jeune zabrak. Dans le noir de ses yeux, dans l’obscurité aussi profonde qu’un puit sans fond, il semblait qu’il était attiré, qu’il allait s’y noyer tellement ils brillaient comme les siens de curiosité.

Elle finit toutefois par abaisser son arme, sans doute que sa peur avait été vaincue par la curiosité. Le sabre crépite un instant contre la terre, laissant échapper une fumée ainsi qu’une odeur âcre, puis disparaît. Longuement, les êtres sensibles à la Force restent l’un face à l’autre, immobiles. Le Neti n’essaye pas d’entrer plus que cela en communication, il est persuadé que la Sith saura le trouver, elle viendra le trouver. Parce qu’elle n’a jamais vu de Neti et qu’elle est une jeune personne curieuse.

Ça y est, elle s’approche du Jedi, petit pas après petit pas. Il a l’impression de découvrir à nouveau ce que c’est d’être en vie, de rencontrer des gens, de converser, d’exister dans l’univers. Et ça faisait si longtemps, si longtemps que même l’attente lui avait semblée longue, à lui, le Neti millénaire. Dès à présent, il est libre de sa prison de lave, libre de pouvoir apprécier le vent sur ses écorce sans craindre une attaque, libre de pouvoir converser, libre de sortir son sabre, le garder sur sa ceinture ou le jeter au loin. Libre. Et plus seul.

La voix de la jeune Zabrak l’interrompt dans ses élans de joie, bien sûr qu’elle ne sait pas ce qu’il est. Avant sa mission déjà les Neti n’étaient qu’une légende, mais en ces temps c’était pire. Les guerres avaient fait flamber les bibliothèques et les lieux de savoir. Tous avaient oublié cette race ancienne et timide. Lentement, il pose de nouvelles pierres pour le pont entre eux, de nouveaux piliers, de nouvelles bases. Et sur ce pont tendu, il envoie une simple image, un holopad allumé sur une courte page relatant ce qu’ont été les Neti, une race d’arbres humanoïdes, sages et sensibles à la Force. Rien de plus. De toute façon, dans cette Galaxie il ne doit plus exister que Cha’K qui soit en possession d’un savoir supérieur sur les Neti.

Heureux de cette connexion paisible, Cha’K se laisse aller à ferme les yeux et un semblant de sourire apparaît sur ce qui lui sert de visage. Il laisse la jeune Sith promener sa main sur son écorce, il n’est pas particulièrement sensible au toucher, voire même complètement insensible, mais il peut sentir la caresse que provoquent les doigts de la Zabrak sur ses nœuds. Le Jedi sent son contentement inonder l’espace autour de lui avec tellement de puissance que la Force en vibre.

« Tu es tellement beau... »

Puisant dans sa mémoire lointaine, le Maître cherche un souvenir qui pourrait exprimer ce qu’il veut transmettre, quelque chose qui trahisse son plaisir et aussi son amusement. Il envoie d’abord l’image de son premier padawan, un humain chétif, blond et avec une propension extraordinaire à ouvrir de grands yeux bleus pour trahir ses émotions. La première fois que Cha’K l’a vu, il s’était mis à rougir devant son Maître, et c’est cette couleur qu’aurait pris le Neti s’il avait été humain. Puis, dans un autre temps, il lui transmet ce qu’il avait ressenti à ce moment-là, des centaines d’années en arrière. Une puissante chaleur, l’amour, mais aussi la peur. Peur de perdre cet enfant qu’il ne pouvait qu’aimer. Mais surtout l’attachement, l’affection, touché par cette timidité qui rapproche le padawan de l’attitude de la jeune fille.

Cha’K lui fait signe que non, non il ne peut pas parler, ni chanter, ni crier, mais il sait se débrouiller autrement, par les images, les sensations, les souvenirs qu’il projette chez les autres. Pour illustrer son propos, le Jedi envoie une image, un bestiaire qui s’allume sur la description des Zabrak, rapidement, l’écran passe à une autre page, celle de Zan Yant, un Zabrak qui fut un grand chirurgien, puis à l’image de Gith. Gith, comme les Neti, devint un être de légende après que son peuple ait oubli é si elle avait réellement existé. Ils lui conféraient le pouvoir de faire apparaître la nourriture par magie en période de disette. Enfin, l’écran fit place à Bao-Dur, un Zabrak ingénieur de renom. L’image s’évanouit pour faire place à la vision qu’avait Cha’K de la jeune Sith, après tous ces Zabrak illustres. Il finit par lui demander son nom en posant sa main sur son propre torse tout en dessinant les lettres de son nom, Cha’K Tao, puis en faisant de même sur le front de la femme.




HRP:
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La barrière de la langue était souvent un souci, pourtant en cet instant, Aava n'avait pas le moindre problème pour comprendre le Neti. Elle ferme les yeux, ressent au plus profond d'elle ce qu'il lui transmet, que ce soit les émotions ou les images. Les souvenirs qui s'immiscent dans son esprit lui arrachent un frêle sourire. Le garçon aux cheveux blonds était beau, il avait ce quelque chose d'attendrissant. Rien que pour cela, la jeune femme cesse de sourire. Son visage pivote, sa nuque craque. C'est un geste nerveux qui trahit une impatience à donner un coup, à offrir la mort. C'est cette tension qui raidit son corps entier alors que la sinistre créature ouvre lentement les yeux. C'était de voir les Jedi, ou leurs niais de Padawan qui lui donnait des envies de mort. Elle lui aurait volontiers arraché le visage, à ce petit blondinet, juste avoir le plaisir de lui faire goutter à sa haine.

Elle est atrocement silencieuse Aava alors qu'elle lève à nouveau le visage, plongeant l'ébène de ses yeux dans ceux du végétal. Elle attend et les images déferlent encore. Il sait ce qu'elle est, il montre à sa manière à lui. Les Zabrak, hein ? Et parmi eux un illustre inconnu dont elle ne savait rien. Rien, comme pour presque tout ce qui concernait sa race avec laquelle elle n'avait pas grandi. L'image de Gith n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait connu de Drïx ou bien encore Feren. Elle réalisait qu'elle avait bien des choses à apprendre, beaucoup trop, à dire vrai. Ce n'était pas force d'essayer mais malgré ses nombreuses heures à garder le nez plongé dans les archives de Korriban, bien des choses lui échappaient encore. Alors un être comme cette créature, qui semblait si vieille... Aava se surprit à l'envier pour tout ce qu'elle avait dû voir et vivre. Son regard se baisse, elle observe les gestes du neti, elle comprend, elle lit...

« Ch'ak.. ? C'est cela ton nom... ? »

Un nouveau sourire pointe sur la commissure de ses lèvres alors que la sith hausse doucement les épaules. Voilà un prénom qu'il serait facile de retenir. Puis elle hésite, était-ce une bonne idée de livrer son nom à cette créature ? Elle qui vivait dans l'éternelle discrétion faite de noirceur et de haine. Pourtant, elle finit par murmurer, simplement.

« Aavryn... Bien que tu ne pourras probablement jamais le prononcé, n'est-ce pas ? »

Si ce n'est le craquement du bois, jamais elle n'entendrait son prénom dans la bouche cette chose, cette bouche sans lèvres qui n'était faite que pour offrir ce sourire bienveillant. À croire qu'il était né pour cela... La jeune femme soupir puis se détourne doucement du végétal, venant s’asseoir au sol tranquillement. Lentement, elle dénoue les sangles de ses bottes puis les retire avant de venir fourrer ses pieds nus dans l'herbe tendre. Là, elle se sentait beaucoup mieux ainsi. Elle fixe ses orteils qu'elle remut doucement puis glisse vers Cha'k son regard noir avant de murmurer.

« Tu l'as vu, dans ma tête, n'est-ce pas . Tu as vu ce qui me ronge... Tu ne devrais pas rester ici, avec moi. Je pourrais te faire du mal si je le voulais. »

Sa tête se penche en arrière puis lourdement, la sith se laisse choir au sol, retrouvant sa position initiale. Dans l'ébène de ses yeux, le ciel se reflète comme un miroir sombre et oppressant tendit qu'elle murmure d'une voix brisée et pâteuse.

« Ce serait facile... Tu n'es même pas humain... je pourrais le faire sans en éprouver le moindre remords... »

Avoue-t-elle à demi-mot sans vraiment être certaine de sa propre confidence. Ces derniers temps, elle avait l'art de tout remettre en question, que ce soit sa vie, ses agissements comme les raisons même de son existence. Elle soupir, la jeune femme, sa pâle chevelure formant un rideau laiteux dans la verdure qui l'entoure.

« Je déteste ce monde. Cette galaxie tout entière...»
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Le haut Jedi hoche la tête, bien qu’il ait senti son trouble elle accepte de continuer à converser. Il conserve ce nom, comme tous les autres, bien précieusement dans sa phénoménale mémoire. Cette fois-ci, il acquiesce avec moins d’entrain. Son incapacité à parler lui a toujours semblé naturelle sur sa planète natale, mais une fois parmi les Jedi, le Neti avait senti que sa différence n’était pas un cadeau, loin de là. Rares étaient ceux qui avaient la patience de lui parler et pis encore, le courage de le laisser s’exprimer dans leurs propres têtes.

Pendant qu’elle s’installe dans l’herbe et ôte ses chaussures, Cha’K ferme les yeux pour apprécier la nature qui l’entoure, la Force qui le traverse, la chaleur du soleil, tout ce que peut lui offrir la Nature, tout ce qui lui avait été volé pendant d’aussi longues années, le désespoir, la solitude, la peur aussi. L’irréprochable Maître avait goûté la peur et par la même, la tentation du côté Obscur. Il avait désespéré de la Force, repris courage pour mieux retomber. Oh, il avait bien pensé abandonner, mais la Force toujours revenait, il avait cru des fois l’entendre pleurer, crier de douleur ou exulter. Il ignorait tout du reste de la Galaxie, ne ressentant que ce qu’Elle charriait. Alors il comprenait, il avait senti lui aussi la lourde pesanteur du côté sombre de la Force, ses doigts crochus et son haleine puante, il avait senti le pouvoir qu’il pouvait lui donner mais également l’abime de souffrances que promettait ce pouvoir illusoire. Pourtant, Cha’K savait également que la différence fondamentale entre lui et la jeune combattante était qu’il avait vécu autre chose, qu’il avait connu la Lumière avant les Ténèbres.

Le Jedi ne fit rien, ne répondit point aux menaces, non pas qu’il n’y croit pas, c’était une Sith après tout, elle ne l’avait pas caché. Sa puissance et sa sombre colère pulsaient et influençaient la Force autour des deux êtres sensibles, pourtant le Neti ne fit rien. Rarement trop sûr de lui, il savait pourtant qu’il était capable de lui faire face. Non seulement il était un Maître de la Force mais ces longues et terribles années à affronter le biotope de la planète de lave pour protéger le Temple Perdu lui avait inculqué ce qui lui manquait en maîtrise du sabre laser.

Il ne fût pas tenté d’envoyer une semonce à la jeune Zabrak qui s’allonge dans l’herbe. Sans bouger d’un millimètre, il aurait pu commencer un duel d’illusions mentales ou l’envoyer valser au loin via une projection de Force, mais il n’avait pas non plus oublié qu’il était un Jedi, un gardien de la Force. Que son savoir devait servir à améliorer la vie des autres, qu’il ne devait faire couler le sang qu’en dernier recours, pour sauver sa vie ou celle d’un autre. Défenseur et jamais attaquant. Peut-être était-il le dernier Jedi à se souvenir de cet enseignement, il lui semblait qu’aussi vertueux soient-ils, les nouveaux Jedi étaient devenus des soldats de la Force, et non plus ses gardiens. Ik et lui étaient les derniers Jedi de l’Ordre et sa solitude n’en était que plus forte.

Cha’K ne la provoque même pas, il sent qu’elle a peut-être besoin de l’affirmer pour se prouver le contraire, se dire qu’elle n’est plus que cruauté, mais se prouver l’inverse en n’attaquant pas celui qu’elle devrait haïr. Et il a raison, puisqu’elle ne saute pas sur ses pieds pour le charger, qu’aucun crépitement de sabre ne vient altérer la beauté du lieu. Le Jedi finit par s’asseoir à son tour pour l’entendre murmurer : « Je déteste ce monde. Cette galaxie tout entière... »

Cha’K aimerait lui montrer toutes les merveilles qu’il a vu, tous les trésors de ce monde, des jardins, des villes, des palais, des forêts vierges, des nuits qui semblent jour tellement le ciel est étoilé, des jours de félicité, des fêtes sans fin, des chants d’oiseaux, tout. Mais il sait au fond de lui qu’elle n’en veut pas et de toute façon il n’est pas sûr que ces choses existent encore. En 900 ans dans la Galaxie, en 300 ans enfermé sur une planète inhospitalière, il en a vu des choses, des jours de deuil et des jours de joie, des combats, des défaites et des victoires, la paix un peu, rarement.

Est-ce que seulement les visions des guerres, des batailles, de la haine étaient des choses qu’elle aime ? Il lui transmit simplement la question, d’abord les images de guerre, la sensation de joie et enfin la question. Il en fit de même avec les Sith, était-elle attachée à cet Ordre, à cette vie ? Il en avait vu des Sith, son sabre avait été un sabre rougeoyant, il en avait combattu, mais rarement Cha’K avait eu le loisir d’échanger avec l’un d’eux.
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L'écorce grince à nouveau et l'entité végétale vint se poser sur le sol à son tour dans une position assise. La Zabrak reste là, allongée à fixer le ciel, ses doigts passants et repassant dans l'herbe fraîche alors que ses yeux sombres se perdent sur l'immensité du ciel. Elle aurait voulu que rien d'autre que ce jardin n'existe, pouvoir savourer cette sérénité sans avoir peur des conséquences, qu'on ne la juge pour la paix auquel elle se laissait aller. Non, elle ne regrettait pas sa présence chez les sith, mais parfois, elle aurait voulu pouvoir connaître autre chose que la haine qui gangrenait ses cœurs. Lentement, son visage pivote, son nez s'enfouit dans sa propre chevelure étalée dans l'herbe. Ses orbes fixent à nouveau la créature, elle voit les images, ressent les questions sans qu'aucun mot ne soit prononcé. Aava soupir et prend appui sur ses coudes, redressant la tête et une partie du buste alors qu'elle murmure simplement.

« Je ne sais pas si j'aime ça... La guerre c'est mon métier, tu sais... Je le fais parce que je sais le faire. Mais... Si j'avais vraiment pu faire un choix... »

Elle lève les yeux, penche la tête en arrière et observe à nouveau le ciel dans la douceur de l'après-midi. Elle entendait les cris des enfants, les murmures des gens de l'autre côté des fourrés. Les rires, les discussions...

« Si j'avais eu le choix, je serais resté avec mon maître... je serais resté dans les livres, dans l'exploration... J'aurais voulu tout connaître ce cet univers... Comprendre le pourquoi du comment, le nom des étoiles, l'histoire de chaque monde... »

Rester avec Darth Zeon. Elle aurait indéniablement choisi la voie de la connaissance, pas seulement pour comprendre l'obscurité, mais pour comprendre tout ce qui régissait la vie. La mort. Dans un soupir las, la jeune femme se laisse choir de plus belle, l'arrière de son crâne cognant sur le sol ferme. Tout cela était un bien joli rêve, n'est-ce pas ? Pouvait-elle seulement espérer changer sa vie, un jour ?

« Je n'ai pas été... endoctriné par les miens... Ils m'ont élevé. En réalité, je dois tout aux sith. Ils m'ont sauvé, tu sais... je vivais ici, sur Coruscant. J'ai tué ma mère en venant au monde et mon frère s'est occupé de moi, e entre quelques gifles, quelques coups perdus, entre deux bouteilles d'alcool. Les sith m'ont arraché à ma vie de misère quand j'avais six ans, ils m'ont protéger, m'ont donné tout ce dont j'avais besoin, m'ont donner accès à la connaissance, l'éducation... »

Finalement, Aavryn se redresse, assise dans l'herbe. Elle pivote sur elle-même pour faire face au Neti et lui offre un sourire plus doux, le fixant toujours avec cette intensité sinistre dans le regard.

« Sans eux, je serais morte dans les bas-fonds... je leur dois la vie. Et même si certain voient cela comme une faiblesse, j'aime à croire que l'attachement que je voue à mes comparses est ce qui me rend forte. Peu importe la lumière ou l'obscurité... Ce qui compte c'est que je me bas pour ce en quoi je crois, pour ceux en qui je crois. Ils sont ma famille Cha'k... Pour moi c'est bien au-delà d'une conquête ancestrale entre le bien et le mal... Tout ce que je fais, c'est pour eux. »

D'un geste machinal, elle arrache un brin d'herbe avant de le triturer entre ses doigts, l'éplucher, le froisser. Et elle recommence, Aava. C'est plus la nervosité qui guide ce geste, l'angoisse qu'elle à se confier à l'ennemi. Mais elle n'arrive pas à voir cette entité à la douceur incroyable, comme quelqu'un à qui elle devrait faire du mal. C'est au-delà de ses forces et cette pensée, elle préfère la refouler.

« Je n'ai pas honte de l'amour que j'ai pour ceux qui sont proches de moi. Pour être honnête... je ne crois pas que tout doit être tout lumineux ou tout sombre... Je crois qu'il y a un juste milieu. Et... ce doit être le plus bel endroit qui existe. » Murmure-t-elle avec un sourire nouveau et enfantin.
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Le Neti était souvent dépassé par les émotions de ses comparses Jedi, ou des gens que la vie lui permettait de croiser. Dans sa planète natale, parmi les siens, il n’y a pas de conscience de famille, chacun doit loyauté à l’espèce entière et tous sont bienveillants. S’il avait pu goûter à la notion d’amour et de parentalité, c’est seulement envers ses Padawan. Il aimait sinon également toutes les espèces vivantes de la Galaxie, sans distinction de race et d’ordre. Il pouvait ensuite en venir à haïr, mais c’était rare et lui-même doutait un jour de n’avoir ressenti ce sentiment. Contrairement aux Sith, les Jedi s’interdisaient tout sentiment fort, plus particulièrement la haine, mais l’amour également. Car quand on perd l’être aimé, s’ensuit la lente descente vers le côté obscur. Il lui avait donc fallu apprendre à relativiser, et sa longévité l’avait aidé dans ce cheminement. Tous n’avaient pas fait ce travail, notamment la jeune Sith. Il lui était facile, à lui qui n’avait souffert d’une enfance difficile, de conseiller de prendre du recul, bien sûr. Mais le Neti avait d’autres démons, d’autres peurs qu’il fallait éloigner à tous prix. Méditer, s’occuper, se calmer. Actuellement, il avait trois cent ans d’histoire à rattraper et son esprit était bien trop affairé pour penser à la solitude, mais de temps en temps, à l’occasion de silences, il y pensait. Et se trouvait bien seul. Sans doute aussi seul que cet enfant face à son frère.

Le Jedi rouvre ses yeux mi-clos quand la jeune femme lui fait face, elle a un sourire plus doux que l’amertume dans ses mots. En soit, Jedi ou Sith, tous ont eu leur lot d’endoctrinement, Cha’K avait été enrôlé après qu’il eut suffisamment mûri, mais des enfants de 5 ans étaient adoptés par l’Ordre, et Cha’K savait que les humains n’étaient pas assez âgés pour relativiser à cet âge-là. Sans doute que la Zabrak avait une vision biaisée elle aussi, du fait de son enfance. Mais personne d’autre n’avait été là pour sauver cette petite vie, pas même l’Ordre.

Il lisait en elle et en ses mots le farouche attachement envers les siens. Les Sith étaient pour Cha’K des êtres solitaires, contrairement aux Jedi et leur Ordre. Mais de toute évidence, soit il avait changé, soit elle était une exception. Finalement, elle se fichait du bien ou du mal, la Lumière ou l’Obscurité. C’était la loyauté, ou plutôt l’amour, qui la poussait. Cha’K demeurait loyal à la Force, à ce qu’il croyait qu’Elle voulait qu’il fasse. Et c’était tout ce qu’il lui restait. Un bref instant, il sentit le goût âcre de l’amertume, presque envieux de cette femme qui n’était pas seule. Le Jedi la regarde jouer avec un brin d’herbe, il suit un instant le parcours du végétal entre ses doigts, puis, comme épuisé par la vitesse du mouvement, reporte son regard sur les oiseaux. Ils le regardent curieusement, intrigués par ce perchoir comme nul autre pareil.

Tout doucement, le Neti se met debout et s’avance au-devant des oiseaux. Il tend lentement sa main dans leur direction, le dos de celle-ci tendu vers le ciel et les volatiles. Timidement, un oiseau vient s’y poser. Il transmet à la zabrak son assentiment. Durant sa longue vie, il a vu passer de toute sorte de Jedi, toute sorte de philosophie, et il en a tiré la conclusion que la Force aime l’équilibre, mais les êtres vivants ont besoin d’un côté vers lequel pencher. Celui du Cha’K a été celui de la Lumière. L’ancien Jedi a vu, constaté, et certaine fois pris part aux guerres entre les deux camps, et il en a décidé en son âme et conscience que comme il fallait choisir puisque l’équilibre est un idéal inaccessible, la Lumière était le plus digne, le moins violent… Toutefois, Aava penchait d’une façon du côté obscur, pour une raison, à laquelle il ne pouvait s’opposer. S’il ne pouvait pas ressentir l’amour charnel, la passion amoureuse, il partageait avec elle l’attachement envers les siens.

Comme pour la remercier pour son histoire, Cha’K lui dévoile les souvenirs qu’il a de sa planète, une espèce de jungle entre Neti mouvants et ceux qui avaient abandonné leur liberté pour devenir des arbres, soit qu’ils étaient trop vieux, soit qu’ils y renonçaient. Toutes les familles, tous les types d’arbres s’y côtoyaient, les plus grands mesuraient deux fois la taille de Cha’K, les plus petits arboraient à peine l’ébauche d’une branche. Parmi la verdure, les lianes, les écorces, de petits animaux vivaient en harmonie avec ces êtres d’une lenteur absolue. La planète était semi-marécageuse, très humide et surtout située dans un lieu de la Force, ce qui leur donnait à tous cette capacité de sentir son flux. Le Jedi se souvenait du ciel sans nuage, la nuit était courte et le vent agitait agréablement leur vie monotone. Il avait voulu quitter ce monde sans horizon, ces êtres qui se contentaient de vivre au lieu d’enrichir leurs connaissances. Il change l’ambiance vert et or de sa planète natale pour les tons ocre et rouge de sa prison, la planète de lave qu’il avait cru devoir être son tombeau. Il fait passer à la Zabrak cette impression que le temps, malgré sa patience, s’étire à l’infini, se distord, ne semble jamais atteindre de fin. Il ne meurt pas, mais n’est pas libéré non plus. Bloqué, perdu dans une stase.

Le temps passe, et au fond, ce n’est pas ce qui l’ennui. Le vrai souci, il le sait, c’est d’être loin, loin de l’Histoire, loin de l’Ordre, loin du savoir. Et seul. Terriblement, absolument, totalement seul. Il se remémore les longues heures passées à fixer le ciel, mi priant, mi espérant, qu’on ne vienne le tirer de là. Le dur retour à la réalité. L’étouffement. La sensation de ne rien apprendre. De perdre son temps. Pour la première fois l’impatience. Et puis le côté obscur. La mort. Céder, se laisser tenter. Mais toujours le Jedi repousse cette facilité. Il se plonge dans la méditation, mais la Force jamais ne lui enseigne pourquoi une telle épreuve. Et bientôt le désespoir.

Et puis les Jedi. Hayden Horn et Galen Kale. La liberté, enfin ! Et la solitude. Un ordre inconnu, une histoire inconnue, une galaxie inconnue. Tout à redécouvrir et si peu de repères…
Sans y faire attention, Cha’K a transmis un grand nombre d’images sombres à la jeune femme, et s’en veut aussitôt.

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Le silence ne lui a jamais parut aussi étrange.
Aava doit bien l'admettre, communiquer ainsi lui coûte cher sur le moral. Non pas par l'absence de parole de son comparse, mais pour ce qu'elle décèle en lui. Pour ce qu'elle décèle en elle-même aussi. Il est impossible de mentir au neti, il est dans sa tête, dans son cœur et l'intrusion commence à devenir pesante. Si ce n'est même angoissant. La sith n'ose plus ouvrir la bouche, se contente de fixer la créature qui se lève, rejoindre un arbre et s'attire la douceur d'un oiseau. Y avait-il seulement plus belle vision que cette tendresse ? Probablement que non. Sans doute que si. Qu'en savait-elle au juste ? Aavryn toujours si perdu dans son propre chaos émotionnel qu'elle ne distinguait plus le bien du mal...

Et les images reviennent, prennent d'assaut son esprit déjà tourmenté. Les souvenirs défilent, envahissent son crâne jusqu'à lui donner la nausée. Les forêts, les netis, l'extrême solitude, la peur, la tristesse mais aussi l'espoir. La zabrak ce sent chanceler sous ce flot d'images et d'émotions qui la submerge alors qu'elle s'écrit soudainement

« Arrête ça !!! »

C'est presque si elle rampe dans l'herbe, les mains crispées et serrées autour des touffes d'herbe. L'intrusion se renforce et la jeune femme essoufflé, lève son regard fait d'encre, pour toiser la créature. Elle comprend bien qu'il n'a que ce moyen pour communiquer avec les êtres comme elle, mais cette fois, c'était sans doute un peu trop. Chancelante, Aava se relève, cheveux en vrac qu'elle tente de replacer, ses mains cognant contre ses cornes d'ébènes alors qu'elle murmure.

« Je comprend bien que ta vie a aussi eu son lot de difficulté... Mais s'il te plaît contrôle toi.... Mon esprit n'appartient qu'à moi, il est mon seul et unique refuge Cha'k... »

Vivre avec ses peurs était déjà difficile, avoir à subir celle des autres était un douloureux fardeau qu'elle ne pouvait se permettre. Lentement elle s'approche et tend une main vers le Jedi, caressant encore son écorce avec douceur. Lui ne sentait sans doute rien, mais ce contacte en revanche apaisait sa rivale avec une force rare.

« Je dois partir Cha'k... Pardonne moi d'avoir crier sur toi.  »

Elle bascule la tête arrière, dardant ses orbes sombre et vide vers le visage souriant du végétale et lui offre un maigre sourire, mais un sourire tout de même.

« Tu ne m'oublieras pas, hein ? Je reviendrais ici, c'est promis... Et nous nous retrouverons, si tu veux toujours de moi. »

Malgré elle, Aavryn vient se lover contre le neti, enlacer ce qui lui fait office de hanche. Elle n'osait jamais faire ça avec les gens, sans doute parce que leur aspect trop humain la bloquait Mais lui, c'était différent. Il avait ce quelque chose qui la libérait de ses angoisses. La sith le relâche doucement et recule, agitant la main en guise de salut.

« M'oublies pas. »


Supplie la zabrak une dernière fois avant de pivoter sur elle-même et de fuir à travers les fourrés. Une rencontre étrange qui restera indéniablement gravé en elle.
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