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Qui a raté ses adieux ne peut attendre grand-chose de ses retrouvailles • Diarmuid

Kara Aryss
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Pourquoi ne pas lui laisser la place ? Pourquoi la laisser diriger seule le commando ? Après tout, ça serait normal. Elle est bien plus affirmée que moi, elle fera sûrement un meilleur chef que moi. Je suis jeune et je n'ai sans doute pas l'expérience pour être à la tête d'un commando, mais je le connais ce commando, comme je connais Sienna et il faut quelqu'un pour la temporiser, il faut quelqu'un de plus réfléchi, moins impulsif qu'elle. Nous avons ce point commun d'être têtues, preuve en est, elle m'a bien retrouvé alors que j'étais cachée dans un recoin de la galaxie où personne n'aurait pensé à me chercher. Après tout, qui se douterait que je m'étais réfugiée dans un petit village loin de tout sur une planète paradisiaque ? Je n'ai même pas fait un seul passage sur Mandole depuis que je suis censée être morte, c'est mieux comme ça même si ma famille me manque énormément. Je m'en veux de leur faire croire que je suis décédée mais pour leur sécurité il vaut mieux que cette nouvelle s'apprenne le plus tard possible. L'ego, ça aussi ça doit être en cause dans le fait que je ne souhaite pas quitter mon nouveau rôle de chef. Je fais partie des rescapées du commando, pourquoi Sienna dirigerait et pas moi ? Je crois que je l'aurais mal pris si ça avait été seulement elle qui avait été désigné pour cela. Au fond, je crois que nous nous complétons et c'est ce qui fait que nous ferons de bonnes dirigeantes, enfin je crois ... je vois Sienna comme quelqu'un qui a déjà dû avoir à donner des ordres, alors que moi, non. J'ai beaucoup à apprendre. Et puis, c'était aussi l'une des choses qui ont fait que j'ai accepté de revenir, dirigeons ensemble le nouveau commando. C'est légitime. Mais tout ça, je pense que Diarmuid trouvera ça futile et pas assez légitime. Et puis, qui a envie d'avoir une chef alcoolique à la tête d'un tel commando ? Même si nous sommes des têtes brûlées, les pires des têtes brûlées, des fonceurs qui n'ont pas froid aux yeux et qui improvisons beaucoup sur le terrain, nous réfléchissons tout de même.  « Je ne crois pas que tu comprendrais les raisons ... mais il faut bien quelqu'un de plus posé pour équilibrer avec elle. » Je refuse d'un geste de la main la boisson qu'il m'offre, l'eau qu'il m'a donnée me convient très bien et le café n'est pas ma boisson préférée.

La sincérité, j'ai toujours apprécié ça chez les autres. Que cette sincérité n'aille pas dans mon sens m'importe peu tant qu'elle est réelle. J'accepte donc sans broncher le fait que Diarmuid me dise qu'il n'a pas été pour ma candidature au poste de chef. Il a des arguments, de bons arguments et je les accepte. Sienna sait plus s'imposer que moi, c'est un fait. C'est comme ça, c'est naturel chez elle.  « Et tu crois que Sienna va bien ? quand elle m'a retrouvée, on aurait cru qu'un Hutt habitait sa bouche, tellement elle avait mauvaise haleine à cause de l'alcool. Elle m'a même confessé qu'elle buvait. Et je doute que l'eau soit sa boisson principale pour s'hydrater. Si je puis me permettre, je pense aller mieux qu'elle. » au moins ça c'est dit. Je fais preuve moi aussi de sincérité même si elle peut paraître brutale. Selon moi, Sienna va mal même si je doute qu'elle nous mène à la mort. Sauf si nous croisons de nouveau le chemin des Rages. Au lieu de foncer dans le tas – quoique l'effet de surprise pourrait nous donner l'avantage – il faudrait plutôt y réfléchir. Et je pense que Sienna serait plus à foncer dans le tas qu'à faire preuve de réflexion. J'avoue, j'ai la crainte de devoir de nouveau les affronter et je sais qu'un jour ça arrivera, le plus tard possible sera le mieux ! Nous étions à l'époque leur bête noire et j'en prenais plaisir à l'être, mais maintenant, je préfère faire profil bas tant que je n'aurais pas repris du poil de la bête.

J'esquisse un mince sourire lorsque Diarmuid pose sa main sur mon épaule. Maintenant je suis chef et je me vois mal revenir en arrière, si on a accepté que je le devienne alors c'est que l'on pense que j'en suis capable. Et avec Sienna à mes côtés, je suis sûre que je vais être capable de m'affirmer un peu plus. J'ai beaucoup d'hésitation mais c'est normal, je reviens à peine dans la Résistance après l'avoir fui sans un mot, je sais que beaucoup me le reprochent, mais je veux faire mes preuves ou plutôt, montrer que je suis toujours capable. Certes, le temps que j'ai passé sur cette planète paradisiaque je n'ai pas été dans l'action, mais je ne me suis pas tout de suite posée et croyez-moi ! J'en ai vécu des choses ! Et puis, ce genre e choses ne s'oublient pas, après tout, avant d'être une résistante j'ai été formé en tant que mandalorienne, j'ai déjà des bases, puis j'étais censée devenir une Jedi, ce n'est pas rien. Je pars donc avec un avantage, me battre est dans mon sang. Il semblerait que malgré les réticences qu'a exposées Diarmuid, j'ai fait tout de même l'unanimité. On peut me considérer comme la seconde de Sienna de par mon rang, même si je préfère me considérer comme son égale. J'écoute ses propos, ses conseils, je sais que ça va être dur, très dur, qu'il y aura des hauts et des bas et que les bas feront très mal. Je sais bien que les responsabilités que l'on m'a attribuées sont lourdes, très lourdes à porter. Je hoche la tête positivement lorsqu'il me demande si je comprends, oui je comprends qu'il faut qu'on fasse quelque chose, que l'on s'oppose contre le Premier Ordre, sinon qui le fera si ce n'est pas nous ? La Résistance réunit des personnes de beaucoup de peuples, voici notre différence mais nous sommes tous unis dans un seul but, vaincre le Premier Ordre. La version 2.0 de l'Empire.  « Merci Diarmuid. » Je ne sais pas quoi dire de plus, je sais qu'il sera toujours là pour moi si j'en ai besoin, si j'ai des doutes ou des interrogations, besoin de conseils, je sais que je pourrais venir frapper à sa porte.

Lorsqu'il évoque la mort d'une partie de son escadron, je ne peux m'empêcher de baisser un peu les yeux. Je ressens de la tristesse et de la compassion pour l'acte qu'il a fait. J'espère n'avoir jamais à ordonner une telle chose à des membres de mon commando même si nous sommes connus comme étant le groupe qui frôle le plus la mort et s'en amuse il n'en reste pas moins que chaque mort est dure pour chacun d'entre nous et que nous vivons pour certains avec la peur de mourir. Ai-je peur de mourir ? Je préfère dire que la mort ne m'effraie pas, elle viendra quand elle viendra, le plus tard possible si possible. Je ne m'empêcherais pas de prendre des risques s'il le faut, après tout, nous sommes sûrement l'une des branches les plus extrêmes de la Résistance, ce n'est pas pour rien que l'on nous surnomme les suicidaires. Il a raison lorsqu'il dit que cette guerre nous fait être des monstres, le Premier Ordre n'est pas le seul à commettre des exactions. Le nombre de choses que j'ai dû faire dont je ne suis pas fière et qui m'ont meurtri. Et le nombre de fois où j'ai vu l'un de mes camarades y rester pour le bien de la mission. Serais-je capable de faire de même ? Sûrement. Lui dire que je suis désolée de ce qu'il a dû faire je ne suis pas sûre que ce soit utile, après tout, il doit bien le savoir que je le suis. J'hésite à lui poser une question qui me vient à l'esprit, est-ce déplacé ? Je pense connaître déjà la réponse. Après plusieurs longues secondes de silence, je finis par reprendre la parole, relevant mes yeux et allant les planter dans les siens « Regrettes-tu de l'avoir fait ? » je pense qu'il me répondra. Je sais que s'il ne souhaite pas me répondre il me le fera savoir et je ne chercherais pas à aller plus loin, mais je pense que ma question aura une réponse et je pense la connaître. On nous envoie à la mort à chaque mission, après tout, nous sommes le commando Suicide, nous faisons donc les missions les plus dures, celles que l'on pense qu'elles ne peuvent être réussites et je doute que les généraux qui décident de ces missions aient des remords lorsqu'ils nous les assignent.
Diarmuid Uw
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Holopad : Qui a raté ses adieux ne peut attendre grand-chose de ses retrouvailles • Diarmuid - Page 2 Crab
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QUI A RATÉ SES ADIEUX NE PEUT ATTENDRE GRAND-CHOSE DE SES RETROUVAILLES

Ascella & Diarmuid
Il la regarda, un sourire dans les yeux. Parce qu'Ascella parlait d'alcool, de dépendance, avec un naturel déconcertant alors même que son supérieur s'enfilait devant elle un café aussi noir que corsé, dont le parfum embaumait la pièce.
Parfum éthylique évidemment, toutefois, Ascella ne parlait pas pour lui et Diar le savait. Il la considéra juste avec une tendresse un peu lointaine, ainsi que cela lui arrivait parfois. La répartie de la jeune femme était bienvenue, il la savait manquer de confiance en soi comme tant d'autres ici, les quelques questions qu'elle lui avait posé avant ne faisaient que le lui affirmer. Néanmoins Ascella se montrait capable d'arguments en sa faveur, ce malgré une annonce que d'autres auraient pu trouver par trop déconcertante.
Diarmuid acquiesça, néanmoins il savait que l'alcool pouvait également être un moteur puissant chez un soldat, un défaut à accepter.

“Quel équilibre as-tu à offrir à Sienna si tu ne sais comment trouver les réponses à tes questions? Les doutes ne doivent ni se voir, ni se deviner. Ne pas en posséder est impossible, il faut cependant donner l'illusion aux autre sans en devenir une soi-même... Tu apprendras.”

Parce que c'était cela ou mourir. Que savait-elle de ses ennemis, Ascella? Comme elle, beaucoup ici ne considéraient le Premier Ordre que comme le dernier nom de l'Empire. Diarmuid était un fils de l'Empire, il ne retrouvait rien de cela chez leurs adversaires. Oui ils reprenaient les troopers (par la Force, ils seraient fous de ne pas utiliser ces soldats surentraînés) mais Snoke n'était pas Sidious. Il y avait un proverbe, un vieux proverbe d'une planète oubliée: la meilleure ruse du diable est de faire croire qu'il n'existe pas... Et le Premier Ordre semblait ne pas exister face à l'Empire, blotti dans les ombres de ce dernier.
Sous estimer un adversaire, une faute grave. Ce même adversaire capable de détruire des bataillons entiers. Parfois, la nuit, Diarmuid s'imaginait marcher sur une route sans fin, pavée par les ossements des disparus, de ses disparus. Ce n'était pas les pires rêves que le général faisait, quand bien même qu'y pouvait-il?
L'homme secoua la tête, un vieux réflexe, un réflexe idiot pour se débarrasser de toutes les pensées qui brûlaient, qui frappaient.
Vint le mot d'Ascellla, simple remerciement dans la nuit qui tombait sur eux, les ténèbres. Un mot qu'il attrapa au vol tandis que revenait le silence. C'était cela leurs vies, des paroles sensées ou insensées, des mots ou des phrases incomplète, de la douleur entre les silences, non pas dedans. Pas pour le moment...
Diarmuid savait que ce qu'il allait dire serait terrible, sans retour en arrière possible, mais après? L'homme ne se cachait pas la vérité, il avait peut-être essayé au début mais la folie n'avait pas voulu de lui. Pas avec Sehrin si proche, trop proche, pas avec chacun des hommes, chacune des femmes qui lui avaient tendrement pris la main.
Parce que pourquoi appeler cela autre chose que de la tendresse quand un léviathan galactique essayait de tuer tout amour autour de vous?

“Non petite, je ne regrette rien... Et c'est de cela que je me punis. J'ai choisi d'être Résistant avant tout, un choix que Shirakz avait fait également. Elle m'a demandé d'appuyer sur ce bouton, et moi en tant que chef j'approuvais cette décision. Elle était ma femme, je l'ai tué de sang froid, elle, tous les autres... “

La bombe qui ne pourrait se déclencher à temps, obligeant un groupe à l'activer manuellement avant que lui n'appuie sur le détonateur... Comment pouvait-on décider que les bouffées d'air que l'on prenait étaient les dernières?
Oh Shirakz, ô toi amour, ô femme parmi les femmes...

”Un jour les remords reviendront, là je redeviendrai humain... Je serai prêt à retourner sur le terrain sans être un danger pour les hommes et les femmes avec moi. Des décisions difficiles sont parfois obligatoires, mais il faut savoir en revenir. Je ne le sais pas... Je sais que je vous entraîne, que je vous aime sincèrement, tous, des frères, des soeurs, des fils, des filles, des maîtresses aussi...mais je sais que les missions sur lesquelles j'autorise votre assignation parce que je vous juge prêts, hé bien elles peuvent vous tuer. Je peux vous tuer.”

Je peux, je vais vous tuer.

”Rien ne nous oblige à faire ça, tous...Nous prenons des décisions contre-nature en espérant que cela serve à un plus grand Bien. Pour le moment nous ne faisons que mourir et faire mourir...”
BesidetheCrocodile pour May the Force
Kara Aryss
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Un sourire étire mes lèvres lorsque j'entends Diarmuid me demander quel équilibre je peux offrir à Sienna si je ne sais pas trouver les réponses à mes questions. Même si j'accepte l'idée qu'il puisse y avoir un lien entre les deux, je pense qu'il n'est pas aussi important qu'il pourrait le paraître. En tout cas, pas pour nous deux. Ce n'est pas comme si c'était la première fois que je collabore avec Sienna, nous avons été coéquipières, partenaires, nous avons appartenu au même commando et fais des missions toutes les deux, nous nous sommes sauvés mutuellement la peau plus d'une fois et malgré nos différences, nous avions notre propre équilibre. Cet équilibre qui fait qu'à l'époque je la considérais comme ma meilleure amie. Est-ce que je peux la considérer encore ainsi aujourd'hui ? Je ne sais pas. Sûrement. Probablement. Sienna est bien venue me chercher sur ma petite planète paradisiaque et même si les reproches de ne pas avoir été là à son réveil se sont bien fait sentir, je crois qu'elle m'a pardonné d'avoir fui, d'avoir tout plaqué. Alors oui, je peux toujours considérer Sienna comme mon amie mais à voir si nous nous entendons aussi bien qu'avant. Nos joutes verbales me manquent, c'est qu'elle a de la répartie tout comme j'en ai. « Cet équilibre que nous avons toujours eu. Et puis, moi, je ne bois pas, ou en tout cas quasiment pas. Il vaut mieux avoir quelqu'un qui n'est pas bourré pour veiller sur le groupe. Elle s'est plus la fonceuse et moi, la fille qui réfléchit avant de foncer dans le tas. Même si généralement, nos plans se résument à aller à l'endroit où il y a l'objectif, faire pourquoi nous sommes venus et se casser rapidement. » Nous avons tout de suite accroché avec Sienna, c'était la personne du groupe avec qui j'appréciais le plus de faire des missions. Nous agissions sans avoir besoin de nous parler, nous savions ce qu'aller faire l'autre. Nous étions en symbiose. Et j'espère retrouver cette symbiose.

Je crois que je ne pourrais pas supporter la perte de Masha, si elle venait à mourir je crois que je péterais un plomb ou ne pourrais me relever du chagrin que j'aurais qu'elle soit morte. Même si je suis à peine revenue, je crois qu'elle a encore une grande place dans mon coeur. Le lendemain de mon départ je m'en suis voulu d'être partie, de l'avoir laissé tomber. Même s'il le fallait, je m'en veux encore aujourd'hui. J'aurais dû lui en parler, mais j'avais peur que si elle me demandait eh bien, que je reste. Je sais que ça aurait été quelque chose que j'aurais été capable de faire. Si elle m'avait demandé de ne pas partir, alors je serais restée même si ne m'aurait pas aidé à aller mieux. J'en suis convaincue que si j'étais restée sur l'une des bases des rebelles ça aurait mal fini. Je vois bien Masha me demander de faire ça, de demander comme l'a demandé la compagne de Diarmuid, appuyer sur un bouton qui la tuerait pour le bien de la Résistance. Pour une victoire. Car chaque victoire compte. Nous avançons un pas après l'autre dans notre lutte contre le Premier Ordre. Je ne crois pas que si l'un de mes proches me demande de le faire sauter je puisse le faire. À une époque, j'aurais un peu hésité mais je l'aurais finalement fait. Là, je reviens à peine, il faut que je me remette dans le bain, je veux mon convaincre que dans le futur je saurais prendre de telles décisions sans être rongée par le remords. J'ai du mal à comprendre comment Diarmuid arrive à ne pas ressentir de remords après ce qu'il a fait. Mais je comprends que s'il avait de tels regrets, il ne pourrait pas être à la place à laquelle il est aujourd'hui.

Je ne sais pas si je dois lui souhaiter d'avoir des remords ou non, les deux cas auront des effets potentiellement bénéfiques, mais pas forcément pour lui. Je me contente donc de l'écouter parler. Je l'admire, il arrive à tenir, il est comme un roc, enfin, c'est ce qu'il me semble paraître. Lui, il n'a pas agi comme j'ai agi après la mort de mes camarades. Dans notre lutte contre le Premier Ordre, nous perdons forcément des amis et nous risquons pour beaucoup, nous-mêmes notre vie. Bientôt je retournerais sur le terrain. Moi qui me disais qu'il fallait que je n'ai plus aucun remords pour pouvoir être de nouveau opérationnelle, je ne sais plus quoi penser après ce qu'a dit Diarmuid. Je veux bien que chacun soit différent, mais ce qu'il a dit, est-ce que je peux le compter pour moi aussi ? Est-ce mal si je m'efforce à ne vouloir ressentir aucun regret – ce que j'ai du mal à arriver –, j'ai pendant un temps ressenti le syndrome du survivant. Bien normal après ce que j'ai vécu. Je suis l'une des deux survivantes alors il était normal que je me pose des questions tels que "Pourquoi pas moi ?", "Pourquoi ai-je survécu ?". J'ai bien eu plusieurs fois envie de mourir après la destruction de mon commando. Je trouvais ça injuste et j'étais dégoûtée d'avoir survécu. Après tout, j'étais une épave à cette époque, bonne à plus grande chose. À quoi pouvais-je consacrer ma vie à présent ? Il me semblait que dès que je m'investissais dans quelque chose, les personnes qui étaient avec moi mouraient. Légitime encore une fois, après la chute du Nouvel Ordre et voilà la mort du commando-suicide, il était facile pour moi de me remettre en question. « Si nous nous battons pas, alors personne ne le fera à notre place. » Peut-être que ça peut paraître déplacé de la part de la personne qui revient d'exil mais tant pis, j'ai toujours pensé ainsi ou presque. Car quand je suis partie, j'ai pensé qu'ils n'avaient pas besoin de moi pour se battre. Qu'ils pouvaient se passer de moi. Et c'est ce qui s'est passé, après tout, tout le monde ou presque est facultatif ici.

Mes yeux se baissent un peu, mes lèvres se pincent. Je suis quelqu'un d'honnête, je n'aime pas cacher des choses aux gens et encore moins à ceux que j'apprécie et qui me sont proches de moi. Mais dois-je lui en parler ? Probablement. Mais j'ai peur que ça foute tout en l'air. Quand le lui disant il me révoque, que je ne sois plus à la tête du commando, que je ne sois plus dans le commando du tout. Coincée jusqu'à guérison dans une base. Je deviendrais dingue si ça l'était. Je hais rester inerte et j'aurais du mal à voir mes camarades partir se battre et moi, rester ici. Un dur rappel que je suis malade. Mais il y a un traitement, une lueur d'espoir, et j'espère de tout mon coeur réussir à guérir de cette foutue infection. « Diarmuid ... » je relève les yeux vers lui « J'aimerais te parler de quelque chose, mais je ne sais pas si je peux t'en parler. T'en parler sans que ça affecte mon rôle ici. Je veux que tu me promettes que ça restera dans les limites du possible entre nous, tu devras probablement en parler aux autres généraux, mais s'il te plaît, si je suis ici c'est que je sais que je peux servir à quelque chose et que je peux encore faire partie d'un tel commando. Promets-moi que tu ne feras rien pour changer ça. » Dure promesse, surtout qu'il ne sait pas de quoi je veux lui parler. Mais j'ai besoin de ça pour pouvoir m'assurer qu'il ne filera pas me démettre de mes fonctions. Je ne veux pas paraître faible, je ne veux pas être inutile, je ne veux pas l'être.
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”Quel besoin y a-t-il alors à trop réfléchir si vos plans sont aussi simples? Ne te donne pas une place qui se résumerait à une maladresse...Mon opinion sur elle comme sur toi ne change pas, elle n'est pas partagée cela est tout.”

Parce que Diarmuid craignait la mort, celle que l'on attendait, celle qui saurait attraper entre ses griffes certains de leurs amis, de leurs alliés. Celle qui s'en venait et frappait sans raison aucune, pour une erreur idiote, pour une réflexion de trop ou pour rien, simplement pour rien.
Il prit place sans son fauteuil à lui, regardant la jeune femme, et son regard se fit soudain plus dur, brutal.
De nouveau l'homme laissait pace au général, et le général goûtait peu les secrets.

”Tu aurais donc une révélation à me faire, qui pourrait avoir une incidence sur ton rôle, c'est bien cela Ascella? Jeune fille, soit tu es apte à ce que l'onte demande, soit tu ne le peux pas, dans ce cas tes fonctions doivent être arrangées”

Il pensa à toutes les évaluations psychologiques qu'il subissait aujourd'hui encore, il pensa à ses limites, ses traumatismes, des que les jeunes cadets ne comprenaient pas toujours ou pire, que Sehrin ne comprenait pas.
La solitude, la sienne, celle des autres, l'impression d'être inutile, incapable, face à bien des tâches lorsque l'on attendait autre chose d'un résistant.

”Pourquoi mériterais-tu un traitement de faveur, Ascella? N'as-tu donc pas encore compris que des responsabilités devaient être prises? Je ne peux pas te faire de promesses malheureusement. Dans un monde idéal peut-être, et la Force sait que j'aimerai que nous vivions tous dans un monde idéal....mais ce n'est pas le cas. “

L'homme soupira, soudain fatigué. La journée avait été dure, semblable à toutes les autres et en même temps différente. Il savait qu'il se montrait cruel, là, maintenant, injuste ausi peut-être, mais Diarmuid savait également qu'il ne possédait pas d'autre choix.

”Tu as un secret, ce secret tu ne sembles plus pouvoir le porter, l'enfermer en toi comme chacune des choses qu'un bon Résistant doit cacher. Le coeur, les sentiments, les petits malheurs, les gros aussi, pour que seul reste l'envie de se battre. Ce secret, tu as besoin d'un autre pour continuer à le garder, cela veut dire qu'il est désormais tellement encombrant qu'il a une incidence sur toi-même, sur tes décisions, même si tu me dis que non.”

Aux jeunes cadets, Diarmuid pouvait tout faire cracher: tripes boyaux, révélations, les mettre à terre pour petit à petit les relever de nouveau. Le problème était qu'Ascella possédait un grade, un escadron. Hors, depuis le début de leur entrevue, elle questionnait, se montrait peu sûre d'elle, pire à présent elle parlait de quelque chose capable de faire évoluer négativement l'avis que l'on avait d'elle.
Le grade qu'elle avait tant désiré empêchait désormais Diarmuid et les autres de l'aider, pas sans qu'elle ne risque de le perdre.

”Quelqu'un de malade peut prendre par exemple des décisions beaucoup plus dangereuses pour tous, puisqu'il se sait condamné, n'a plus rien à perdre. Hors ces décisions peuvent être mauvaises, trop extrêmes, tous nous compromettre. Nos fardeaux se portent seuls, c'est le seul moyen. Je ne peux rien faire pour toi....”

Triste, Diarmuid laissa sa voix s'adoucir. Il ne voulait pas dire ça, bien sûr qu'il ne le voulait pas, mais ne possédait nul autre choix. Protéger, parfois cela voulait aussi dire enlever toute humanité...

"Joue la comédie, Ascella, bienvenue dans le monde des gradés hélas..."
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Je n'ai pas cherché à faire changer d'avis Diarmuid sur le fait que je fasse partie des bonnes personnes pour diriger le commando Suicide, même si ça a pu peut-être le paraître. J'en ai fait partie pendant un temps et je connais son fonctionnement, comment nous agissons et ce que l'on attend d'un membre de ce commando. Bien sûr, il va falloir repartir de zéro et le mode opératoire ne sera pas exactement pareil, mais étant l'une des rescapées de la destruction je fais partie de ces gens – bon on est que deux à être encore en vie – qui peuvent diriger ce groupe. En plus de ça, même si j'aurais compris la décision de laisser Sienna seule aux commandes, je l'aurais tout de même mal pris. Je n'ai en rien postulé pour l'être, elle est venue me voir avec cette offre, elle savait qu'elle n'aurait aucune chance de me faire revenir si je n'avais pas une telle place. Déjà que je n'étais pas emballée à l'idée de revenir au sein des rebelles, si j'avais été de nouveau une simple membre et en plus sous les ordres de mon amie – qui j'en suis sûre, en aurait profité pour m'embêter un peu – il aurait été certain que j'aurais préféré rester sur ma petite planète paradisiaque. Encore aujourd'hui il m'arrive de me demander si la décision de la suivre était bonne. Mais maintenant que je suis ici, je compte bien rester et prouver que je mérite toujours ma place malgré ma fuite d'il y a deux ans et demi. Mais je dois porter le fardeau de ma maladie et il n'est pas toujours pas facile de le garder secret. Je vois le regard de Diarmuid durcir, je n'ai pas besoin de l'entendre parler que je sais que la réponse sera négative. Peu de gens savent que j'ai cette infection et je pensais pouvoir le mettre dans la confidence. Il est vrai qu'avec mes responsabilités je ne peux pas le dire à tout le monde, mais je pensais pouvoir me confier à l'ami et non au général. Dommage ...

Son point de vue est trop radical à mon goût, être malade ne veut pas dire que forcément on ne peut pas diriger un groupe. Sauf si la maladie est psychologique, là je ne me risquerais pas à donner de telles fonctions à un individu. Mais pour ma part c'est surtout physique. Des douleurs qui peuvent me laisser au lit pendant plusieurs longues journées, les douleurs que peuvent ressentir certaines femmes au moment des règles ne sont rien à côté de ce que je subis. Mais j'ai un traitement, je ne sais pas s'il m'est vraiment utile mais au moins il fait en sorte que je ne souffre pas à chaque instant. Je sais me gérer et je ne mettrai pas en péril la vie des hommes sous mon commandement parce que je suis malade. J'aurais plus tendance à vouloir me sacrifier à leur place et leur faire le moins de risque possible, surtout après la défaite qui m'a fait partir. Je vais être à présent plus prudente, j'ai été trop proche de la mort et je tiens trop à la vie pour prendre des risques inconsidérés. « Tu parles par expérience, Diarmuid ? S'il est question de maladie psychologie je peux comprendre ton point de vue, mais une maladie physique aura des conséquences pour l'individu pas forcément pour le reste du groupe. Si j'étais malade, pas psychologiquement, on l'est tous un peu au fond ... mais physiquement, je ne mettrais pas en avant mes hommes mais moi, oui. Car après tout, si je suis malade et que je me sais condamnée, autant que je prenne les risques pour protéger ceux qui vont bien. Si j'étais condamnée à mourir, alors je préférais faire en sorte que ça soit moi qui meurs et non les autres, même si on ne peut pas tout contrôler et que le hasard fait que ce n'est pas forcément la personne qui veut mourir qui décède. »

Donc je ne peux me confier à lui sur ce point, c'est bon à savoir. Je me demande si c'est la même chose pour Sehrin, je ne sais pas de toute façon si je désire le lui confier. Après tout, moins de personnes mieux c'est. Écho s'occupe de moi le plus discrètement possible et Sienna le sait, oh que j'aurais aimé voir la tronche qu'elle a tirée lorsque je le lui ai annoncé juste avant de m'endormir. Peut-être a-t-elle remis en question de m'avoir recruté ?! Peut-être s'est-elle dit que c'est au final une mauvaise idée de me faire revenir, mais je suis là c'est qu'elle a dû faire taire ses doutes si elle en a eu. Je refuse d'être inutile, d'être un boulet et l'activité que va me procurer le commando Suicide me fera ressentir la vie. Il y aura des bons et des mauvais moments, je n'en doute pas, mais je préfère penser qu'il y aura plus de bons que de mauvais. Un coup d’œil vers ma montre et je m'aperçois que l'heure a avancé plus que je ne le pensais. Mes yeux remontent vers Diarmuid, ouais, jouer la comédie il va falloir que je le fasse et j'ai déjà commencé dès mon arrivée pour faire comme si tout allait bien. Il ne semblait se douter de rien jusqu'à ce que je lui demande si je pouvais me confier à lui, c'est que ça marche. « C'est dommage, je pensais pouvoir me confier à un ami, mais je comprends ta position. Écoute, je ne vais pas te prendre plus de temps, c'est sympa de ta part de bien avoir voulu m'aider et me conseiller, merci. Je reviendrais probablement te voir, peut-être avant ma première mission histoire que tu me rappelles que j'ai les capacités pour l'accomplir. » Histoire de dissiper le trac « Bon allez, bonne soirée ! et ne te fais pas de mouron pour moi, ça va aller ! » Je dépose mon verre à présent vide sur le bureau, lui adresse un sourire puis tourne les talons, esquissant un geste de la main alors que la porte s'ouvre et que je sors de sa chambre. Bon, que faire maintenant . J'ai bien envie d'aller me poser dans mon dortoir, mais j'ai aussi envie de discuter avec Sienna comme d'aller voir Écho. Si j'arrive à éviter les hangars et les lieux – qui si je me souviens bien – fréquents Masha, ça devrait aller.
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