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Tout ce qui apaise la faim paraît bon. • Sehrin

Kara Aryss
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Je fatigue déjà, je crois que c'est dû au décalage horaire quelque chose comme ça. Mais le décalage ne doit plus se compter en heures mais en jours … je n'ai aucune idée d'où est cette planète où s'est installée la Résistance, mais certainement pas à côté de celle où j'ai vécu une partie de mon exil. Pourtant, même si je commence à ressentir la fatigue, ça va, je peux tenir ! En tout cas, assez de temps pour dîner et rejoindre mon lit. Enfin … si j'arrive à retrouver mon chemin dans ce labyrinthe. Car j'ai vraiment l'impression d'être perdue au beau milieu d'un labyrinthe. J'imagine qu'il va me falloir quelques jours, voire même quelques semaines avant de réussir à m'orienter dans la base. J'espère au moins ne pas errer toute la nuit à la recherche de l'endroit où je dors. J'ai déjà mis une quarantaine de minutes avant de trouver la cantine et je dois avouer que j'ai bien la dal maintenant ! Alors que je fais la queue, je rumine l'interaction que j'ai eue avec Masha dans un hangar. J'aurais sans doute mieux fait de passer mon chemin, mais je n'ai su contrôler mes pas qui m'ont emmené jusqu'à elle. De toute façon, tôt ou tard j'aurais fini par la croiser, devoir lui parler. Le plus tôt est le mieux, mais ça n'en reste pas moins dur. Bien sûr, je me doutais qu'elle n'allait pas sauter de joie et me serrer dans ses bras, me disant à quel point je lui avais manqué et qu'elle me pardonnait d'avoir disparu subitement, sans un mot à quiconque. J'imagine qu'elle n'est pas la seule à être ravie de me revoir, en plus de ça, elle a raison, je ne suis pas indispensable à la Résistance, en tout cas, elle l'est plus que moi. Même si j'ai des capacités, je n'en reste pas moins handicapée par cette infection que m'a transmise cette fichue sangsue et qui me ronge petit à petit. Heureusement, je suis tranquille pour le moment, je ne montre aucun signe de faiblesse, ça serait sûrement mal vu que je revienne en étant faible. Mais je le suis, en tout cas, je ne suis pas aussi forte qu'auparavant.

La file avance à un bon rythme, constant, au moins ça ne donne pas l'impression de bouchonner. Je jette un coup d’œil dans la salle qui semble être bondée, je me trouverais bien une place. Ah ! C'est sûr que ce n'est pas la même chose que ma petite vie sur cette planète paradisiaque où j'ai trouvé mon bonheur et où j'ai réussi à retrouver cette paix intérieure que je recherchais tant. Mais je pense que cette paix va vite se barrer une fois que nous nous serons en action. Enfin nous, Sienna, moi et les futurs nouveaux membres du commando Suicide. Parce que nous reformons le commando. Le premier commando, je n'en étais que membre et franchement, donner des ordres, être une chef, ce n'est pas trop mon truc. Recevoir des ordres non plus, ce n'est pas trop mon truc. Je ne sais pas si c'est une bonne idée de reformer une équipe, au fond, ça nuit à tous les membres, nos actions sont rapides et brutales, mais elles le sont pour nous aussi. Le nombre de fois où je suis revenue d'une mission blessée. La seule fois où je suis revenue en étant blessée et ayant pas le sourire car j'avais réussi ce qu'on m'avait demandé d'accomplir, ce fut le jour où notre commando fut détruit par le commando Rage, le jour où j'ai perdu mon pied. En arrivant à la base, j'étais inconsciente, à mon réveil j'avais une prothèse mécanique à la place de mon pied. Le choc. Voir mes camarades et amis mourir et en plus de ça, perdre un pied, c'était trop pour moi. Je ne crois pas que j'aurais sombré du côté obscur, et si je l'avais fait, ça aurait été pour servir la Résistance ou au moins, pour détruire le Premier Ordre.

Plateau en mains, je m'écarte de la file, il m'a fallu patienter un peu avant que l'on puisse me servir ma nourriture, mais je sais me montrer patiente, même si j'ai faim. Mes yeux parcourent la salle, à première vue, il ne semble pas avoir de place. Mais je ne me décourage pas, si je marche entre les tables, je finirais bien par en trouver une. Et peut-être que je trouverais un visage connu dans la masse. Quoique, après ma discussion avec Masha, je me mets à douter de vouloir parler avec d'autres personnes que j'ai pu connaître. Je me doute bien que certains ne vont pas être ravi de me revoir, je me suis quand même barrée, les laissant tomber, mais il faut me comprendre, j'en avais besoin ! Mon commando venait d'être détruit, j'étais déjà quelque peu tourmentée depuis quelque temps, j'avais perdu mon pied, j'avais failli mourir, j'avais l'impression d'étouffer et je me sentais de moins en moins bien chaque jour qui passait. Il fallait à tout prix que je parte pour me sentir mieux, que je pense pour une fois, un peu avant moi avant la Résistance. Alors oui, j'aurais pu en parler, mais les aux revoirs ce n'est pas trop mon truc et j'avais surtout peur que l'on me convainc de rester alors qu'il fallait à tout prix que je m'en aille si je ne voulais pas finir par péter un câble. Vous me direz, au pire, j'aurais pu laisser un mot, mais j'allais tellement mal, que j'ai rejeté cette idée, voulant disparaître sans un mot. Car pour moi, en parler de vive voix à une personne ou lui laisser un mot en revenait au même. Oh ! Voilà une place ! J’accélère le pas. Pas question qu'elle me file sous le nez ! En plus de ça, la table est entrain de se vider. Merveilleux ! Enfin, elle n'est pas totalement vide lorsque j'arrive, il reste une personne. Je fronce légèrement les sourcils. Je crois le reconnaître. Mon visage se détend alors que je prends la parole « Bonsoir, puis-je m'asseoir ? »
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Tout ce qui apaise la faim paraît bon
Ascella & Sehrin


 
Le soir, la cantine était le cœur vivant de la base. Presque tous les résistants s’y réunissaient pour discuter de leurs journées, rire, s’alléger le cœur, oublier la situation qui faisait rage dehors et qui mettait en péril la vie de bon nombre d’entre eux.
Pour Sehrin, c’était l’occasion d’échanger quelques mots avec ses anciens camarades de mission, ses anciennes recrues comme les nouvelles. Mais même lorsqu’il n’était pas d’humeur à être sociable, il venait y faire un tour. La cantine était toujours noire de monde, presque oppressante. Il se mettait alors dans un coin et regarde le monde vivre. Il s’oubliait, lui et ses morts, lui et ses problèmes. Cela l’apaisait en quelques sortes. C’était toujours mieux que boire à en être malade, seul dans sa chambre.

Pourtant ce soir, il aurait certainement mieux fait de rester dans ses quartiers ou de trainer dans les espaces d’entrainement. La journée avait été calme. La soirée s’annonçait tout autant. L’entrainement s’étaient bien déroulés. En somme, c’était une journée parfaite. Mais ça, c’était avant d’être dérangé par cette voix qu’il aurait juré reconnaitre. Les places à ses côtés venaient de se libérer quand il l’entendit. Il leva la tête et l’aperçut. Plusieurs années s’étaient écoulées depuis la dernière fois qu’ils s’étaient croisés mais il aurait bien du mal à l’oublier.

Ascella Maxwell se tenait devant lui, plateau en main. L’avait-elle reconnu ? Sûrement. Après tout, ils s’étaient rencontrés dans des circonstances qui marquent toute une vie. On oublie alors difficile un visage, une voix. Elle avait fait partie de l’ancien commando Suicide Squad. Et du nouveau, si les rumeurs étaient vraies. Il aurait dû s’en douter que tôt ou tard, il croiserait son chemin. Mais le plus tard possible aurait été le mieux.

Le Suicide Squad était venu à leur secours, il y a 3 ans, quand lui, Audran et quelques autres membres de la Résistance se sont fait avoir comme des bleus, dans l’embuscade tendu par le Premier Ordre. C’était grâce à eux qu’il était encore en vie, aujourd’hui, avec seulement une épaule d’amochée. C’était une chance qu’ils passaient par hasard non loin de là et qu’ils avaient entendu du grabuge. Ils avaient pu sauver la plupart d’entre eux. Par pur hasard. Mais pas Audran. Non, il était déjà tombé à ce moment. Sehrin n’aurait su dire depuis combien de temps. Il savait juste qu’il était encore accroché à son corps, tentant de réaliser l’impossible, tentant de le ramener à la vie, quand quelqu’un l’en arracha. On les avait ramenés à la base et envoyés directement à l’infirmerie. Il y avait sombré dans un sommeil profond tellement il souffrait. Mais il ne savait dire si la douleur était plus physique ou mentale.

Elle avait été là, à chaque fois qu’il reprenait conscience. Il n’avait pas trop bien compris pourquoi. Sans doute par compassion, par pitié. Ou parce qu’on s’attachait un peu, aux gens que l’on sauve de la mort. Mais lui, aveuglé comme il était par la culpabilité, la honte, la tristesse, il n’y voyait que l’occasion de remuer le couteau dans la plaie. Il avait été plus que désagréable par moment. C’était plus facile d’en vouloir à quelqu’un que de vivre avec ça.  

Elle, qui était là devant lui aujourd’hui, à demander si elle pouvait prendre place à ses côtés. Le temps n’avait visiblement pas apaisé son cœur puisqu’à sa simple vue, il retrouvait tous les sentiments qui l’accablait déjà à l’époque. Trois ans s’étaient écoulés depuis la mort d’Audran et il était toujours là, à chercher misérablement un coupable sur qui déverser la culpabilité qui le rongeait.

« Est-ce que j’ai vraiment le choix ? » soupira-t-il en lui désignant d’un geste rapide la place en face de lui. Il aurait pu l’envoyer voir ailleurs. Il aurait certainement dû. Il hésitait même à se lever pour lui laisser sa place à lui. A fuir. Etait-il prêt à se reprendre le passé de cette façon, en pleine face ? Il ne le serait sans doute jamais. Mais quelque chose au fond de lui l’en empêchait. Comme une once de compassion pour son retour. Comme s’il avait envie de lui montrer que rien n’avait réellement changé ici. Et certainement pas lui.

Un silence froid, tendu, s’installa entre eux. Il n’y avait aucun doute, elle l’avait reconnu. Il ne savait pas si elle cherchait ses mots ou si elle s’était aperçue de son ressentiment. A l’époque, elle ne s’était jamais laissé démontée par sa froideur, ses paroles blessantes. Et il doutait qu’elle soit devenue plus calme, moins tête brulée. Non, elle avait certainement dû croiser un bout de son passé avant d’arriver ici. Une personne certainement aussi agréable de lui à cet instant, voire pire.

« Alors, on est revenue hanter la Résistance ? » finit-il par lui dire d’un ton acerbe, en la foudroyant du regard. Ce soir, il n’était pas heureux de la voir. Mais il allait apprendre à vivre avec.


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Kara Aryss
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Mais oui ! Je le reconnais ! C’est Sehrin ! Mon commando l’a secouru un jour lorsqu’il était dans le pétrin. Hélas, nous n’avons pas réussi à sauver tout le monde. Je suis venue chaque jour à l’infirmerie durant sa convalescence, je ne sais pas trop pourquoi je suis restée là, auprès de lui, alors que d’autres de ses camarades avaient eu des séquelles. Mais quelque chose a fait que j’ai pris la chaise à côté de son lit et que j’ai attendu son réveil patiemment, passant mes nuits auprès de lui. Lorsqu’il fut éveillé, il m’a envoyé bouler, mais je ne me suis pas laissée démonter et j’ai décidé de rester ou plutôt de revenir squatter dès qu’il se serait de nouveau endormi. C’était devenu comme une sorte de rituel pour moi. Certes, je prenais des nouvelles de ses camarades, mais j’étais plus préoccupée par lui que par eux. Encore aujourd’hui, je ne saurais expliquer pourquoi je me suis attachée si facilement à cet homme bougon. Aujourd’hui, comme les autres fois où j’ai eu la possibilité de le rencontrer avant mon exil, il ne semble pas content de me voir. Mais est-ce que ça change quelque chose ? Il n’est pas le seul ici à ne pas être heureux que je sois revenue. Je décide de ne pas y prêter attention et après avoir reçu son autorisation pour m’asseoir, même si en soit je n’en ai pas besoin, je m’exécute sans un mot. Je n’ai jamais eu de grandes discussions avec lui et il ne me semble pas qu’aujourd’hui fera exception. De toute façon, je ne cherche pas forcément à parler. Je ne peux que compatir à sa souffrance d’avoir perdu un ami, pour ma part, lorsque mon commando a été détruit, j’ai perdu plus d’un ami, étant la seule rescapée avec Sienna. J’ai eu beaucoup de mal à remonter la pente. J’espère qu’il a réussi à en faire de même.

Je n’ai pas cherché à briser le silence qui s’est installé entre nous, c’est lui qui a fait le premier pas. Je relève mes yeux de mon assiette lorsque je l’entends prendre la parole et me poser une question. Est-ce rhétorique ? Ou une perche qu’il me tend pour engager une discussion ? Malgré son regard et le ton qu’il a pris, je penche pour la seconde option, un sourire en coin apparaît alors sur mes lèvres, je prends le temps de me verser de l’eau dans mon verre et d’en boire une gorgée avant de me décider à lui répondre « Si je n’étais pas revenue, tu aurais fini par t’ennuyer sans moi. » je décide de m’attaquer à ma viande et je reprends la parole tout en la découpant « Plus sérieusement, c’est Sienna qui m’a retrouvé et elle aurait fini par me ramener de force ici si j’avais continué à lui dire non. » Voilà qu’à peine nous nous retrouvons et qu’il me montre son mécontentement de me voir ici que je lui avoue qu’au départ, je n’étais guère emballée à l’idée de revenir. Mais je pense qu’il fait partie des rares personnes qui peuvent me comprendre. Il a subi ce que j’ai subi, il peut me comprendre comme je comprends la douleur qu’il a ressentie en apprenant la perte de son ami. Je ne pense pas qu’il me demandera pourquoi je ne souhaitais pas revenir, c’est compréhensible, après ce que j’ai vécu j’ai été à bout, j’avais besoin de me retrouver, de me ressourcer, de retrouver la paix intérieure qu’il me manquait tant après toutes les épreuves que j’ai vécues. Et puis de toute façon, je n’ai pas à me justifier !

« Tu vas mieux ? » je lui demande après quelques bouchées de nourriture et une gorgée d’eau pour faire passer le tout. J’essuie mes lèvres avec une serviette en papier que je dépose sur le plateau, prête à être utilisée de nouveau si le besoin s’en fait ressentir de nouveau. Je ne crois pas qu’il soit quelqu’un de très bavard, ou en tout cas, il ne m’a jamais fait part de moments de longues discussions. Alors à peine j’ai posé ma question que je me dis qu’au final, il n’a peut-être pas envie de parler, il a accepté que je vienne m’asseoir à sa table et même s’il m’a adressé la parole, peut-être qu’il veut tout simplement que je lui foute la paix. J’enchaîne donc rapidement « Tu sais quoi ? si tu n’as pas envie d’y répondre, ne le fais pas. Au fond, nous ne sommes pas obligés de parler, on peut juste se contenter de dîner … » oui, je ne lui ai pas laissé le temps de répondre, mais au moins, s’il n’a pas envie d’y répondre, qu’il a juste envie de silence – même si avec le brouhaha ambiant ça ne sera qu’un demi-silence – il ne me répondra pas. Ça ne me dérange pas le moins du monde de dîner sans avoir à parler. Le silence fait du bien et permet d’avoir un moment à soi, même si nous sommes entourés d’individus.
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Tout ce qui apaise la faim paraît bon
Ascella & Sehrin


 
Sienna. Sehrin se rappelait de ce nom. C’était l’unique autre survivante de ce qui fut le Commando Suicide. La nouvelle avait ébranlé la Résistance, à l’époque. Presque tout un Commando exterminé. Un de plus à comptabiliser à leurs pertes, quelques mois seulement après son propre échec. Après ses propres mort et sa poignée de survivants. Ils tombaient comme des mouches, encore aujourd’hui. Mais à en croire les paroles d’Ascella, certains le vivaient mieux que d’autres, si on pouvait appeler cela « vivre ». Heureusement qu’il y avait des gens comme Sienna, dévoués à leur cause malgré les coups, motivés, prêts à se relever à chaque échec. Des Sienna pour contrebalancer les gens comme eux deux, comme Ascella et Sehrin, au bord du gouffre. C’était pourquoi il comprenait sa réticence à réintégrer leur rang. S’il avait eu le courage de remettre sa démission, de demander une pause loin de tout, il ne serait certainement jamais revenu. Mais il était resté. Quelle vie pouvait espérer un homme comme lui hors de ces murs ? Il n’avait plus rien. Tous ceux qu’ils connaissaient s’étaient impliqués dans ce combat. Il n’y avait plus personne pour l’attirer vers un endroit où il aurait pu prendre le temps de panser son âme. Sehrin était resté. Il n’avait plus rien à perdre après tout. Plus rien à essayer de sauver également. Il lui restait juste son savoir, son expérience, qu’il transmettait pour limiter la casse, le nombre de morts. Alors, il ne la jugea pas lorsqu’elle lui exprima son manque de motivation quant à son retour. Pourtant, c’était sans doute ce qu’elle attendait de sa part. Il était rarement agréable avec la jeune fille, avec qui que ce soit diraient les plus médisants. Mais Sehrin n’était pas qu’un être bougon, il possédait aussi des qualités : il savait être juste. Il la comprenait, d’une certaine manière. Lui aussi avait vu des hommes, des camarades, des amis proches mourir sous ses yeux.
La question suivante le déstabilisa alors qu’elle était des plus banales. C’était presque une étape obligatoire dans la moindre des conversations quotidiennes, une forme de politesse alors qu’on se moquait de la réponse finale. Lui, comme tant d’autres, y répondaient par la positive sans même y croire. Il était heureux d’avoir dépassé ce stade avec certaines personnes. Ne plus avoir à répondre à ces deux petits mots, à mentir alors qu’ils lui donnaient l’impression de se faire poignarder. Ne plus avoir à l’esquiver quand ils étaient prononcés avec cette pointe d’inquiétude qui les teintaient rarement. «Ca va ?», tournure traîtresse qui donnaient bonne conscience à des hommes trop pris par les horreurs du quotidien pour réellement s’en préoccuper. Mais ces quelques mots échappés des lèvres d’Ascella étaient sincères et il le savait. Il ne s’agissait pas de simples banalités échangées par-dessus des plateaux repas d’une fadeur égale à celles-ci. Certainement parce qu’il savait qu’elle, comme quelques autres personnes sur cette base, avait veillé sur lui pendant sa convalescence il y a quelques années. Il avait été infect et pourtant, elle revenait toujours.

« Va-t-on réellement mieux un jour, Ascella ? » soupira-t-il. Elle comprendrait. Il savait qu’elle comprendrait. Qu’elle aussi, alors que les années s’écoulaient, chaque jour les éloignant un peu plus de ces instants horribles, ne pouvait oublier ce qui c’était passé. Que chaque détail marquait encore leur mémoire. Leur chair en quelques endroits. Elle lui avait à peine laisser le temps de prononcer ces quelques mots avant de renchaîner. La proposition était alléchante, elle avait tout pour lui plaire. Passer le reste du dîner en silence, à se regarder en chien de faïence et une fois la dernière bouchée avalée, fuir en marmonnant les broutilles habituelles. Ou partir en silence, sans un regard en arrière, comme il pouvait si bien le faire. Mais il était l’initiateur de cette conversation. C’était lui qui avait fait le premier pas. Il n’était pas l’être le plus bavard du monde mais c’était lui qui était venu la déranger alors qu’elle demandait juste une place ou s’asseoir.  Alors, il reprit la conversation, pour ne pas la laisser sur cette interrogation aux intonations acerbes.

« Mais oui, je vais mieux. On apprend à vivre avec au final. J’étais bien entouré aussi. Et toi Ascella, vas-tu mieux ? Ton éloignement t’a-t-il aidé autant que tu le souhaitais ? »


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Est-ce que la Résistance m'a manqué ? Non. En tout cas pas vraiment, trop peu pour que je prenne l'initiative de revenir. Dormir à nouveau dans une base m'a fait étrange. A vrai dire, ça doit être parce que je ne suis plus habituée à dormir dans un dortoir et que j'ai écouté les autres dormir – dont un ou deux ronfler – en attendant que le sommeil vienne. Exciter à l'idée de reprendre du service ? Moyennement. J'ai encore les souvenirs en tête de ma dernière mission et ça a le don de me refroidir. Pas plus emballée que ça à l'idée de faire une mission, ou plutôt un bizutage vu que nous allons avoir de nouveaux membres vu que nous reformons le commando Suicide. Mais oui, l'adrénaline m'a manqué. Ai-je envie d'être de nouveau droguée par cette sensation qui coulait si régulièrement dans mes veines ? Peut-être. C'est que c'était fort agréable même si ça avait le don de nous faire perdre la raison et nous donner encore plus envie de prendre des risques. J'imagine qu'il va me falloir un peu de temps pour retrouver mon état d'avant ou plutôt un état similaire où je serais plus détendue en faisant des missions. Je le sais, je vais être très crispée, tendue et sur mes gardes quand nous allons repartir sur le terrain. Je comprends ce que me répond Sehrin, en effet, va-t-on réellement mieux un jour ? Je peux affirmer que je vais bien, mieux qu'avant, mais je suis marquée à vie par les expériences que j'ai vécues, traumatisée par la perte de mes amis. Je ne réponds rien et me contente de manger, alors qu'il continue de parler. Je suis contente d'apprendre qu'il va mieux, je me demande comment il fait pour tenir, je n'en ai pas eu la force, j'ai dû prendre la fuite pour réussir à m'en sortir et lui, il est encore là aujourd'hui. Pendant mon absence a-t-il prit une pause ? Peut-être. Ça lui ferait du bien comme ça m'a fait du bien. Mais moi, je n'avais pas prévu de revenir.

« Je suis contente d'apprendre que tu vas mieux Sehrin, et je suis heureuse de te revoir après tout ce temps. Vraiment. » ma main se pose sur la sienne pour certifier de mes intentions. Il fait partie des individus qui m'ont manqué, je tiens beaucoup à lui « Je vais mieux, merci. Beaucoup mieux. J'ai pu faire la paix en moi autant que possible. As-tu pris le temps de souffler un peu depuis mon départ ? Prendre une pause ? » ma main s'est enlevée de la sienne et je recommence à manger, c'est que j'ai faim ! Une pause lui ferait sans doute du bien, pas forcément aussi longue que la mienne mais on a tous besoin tôt ou tard de faire une pause et même si nous sommes en pleine guerre et qu'on peut se dire facilement qu'on ne peut pas se permettre d'arrêter, que c'est égoïste, il faut prendre ce temps pour soi, sinon on finit par péter un câble tôt ou tard. Je ne pensais ça avant la destruction de mon commando, encore trop naïve, n'ayant pas frôlé d'assez près la mort, je voyais et comprenais ceux qui partaient, mais ne réalisait pas qu'à un moment tout être a besoin de se retirer pour se retrouver. Je ne suffoque plus comme j'avais cette impression lorsque j'étais en rémission, je vais mieux, à présent je respire. Si je reprenais ma formation de Jedi, j'aimerais devenir une Jedi Sentinelle, je pense que ça m'irait bien, ça me permettrait de garder ce calme que j'ai en moi. Enfin, je crois. « J'ai entendu parler de ce qui s'est passé pour Hosnian Prime et la destruction de la base Starkiller, mais que s'est-il passé d'autres pendant mon absence ? »
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