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Enchaînés par la bêtise humaine ▬ Ulfric

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« Faute de pommes, contente-toi d'une carotte. » proverbe russe


Il y a certaines sensations, certains pressentiments qu'il est bon d'écouter.
Swann est en temps normal une femme d'instinct. Elle sait quand elle est au bon endroit, au bon moment ; ou quand elle ne l'est pas. Ce matin, elle n'était pas là au bon moment, ni au bon endroit et pourtant, elle est restée. Pouvait-elle seulement partir ? Elle ne préfère pas répondre à cette question.

La tête appuyée contre la paroi glacée de la cellule dans laquelle elle séjourne, elle essaye de rester calme pour ne pas égorger son compagnon de cellule. Si seulement elle s'était écoutée et qu'elle s'était un peu plus éloignée de cet énergumène ; elle ne serait peut-être pas ici à perdre son temps ! Si seulement, elle n'avait pas fait attention et qu'elle aurait fermé sa gueule. Si seulement !Mais elle ne s'est pas écoutée, et là voilà punie de son incompétence à juger les situations.

Grand, brun, son visage n'a jamais marqué l'esprit de Swann jusqu'à aujourd'hui. Alors que l'entraînement battait son plan, elle a vu ce grand homme aux traits sombres commencer à s'exciter sur les supérieurs. Quelle insolence ! Tout au fond d'elle brûlait l'envie de lui coller un pain pour le remettre à sa place. Elle s'est retenue du mieux qu'elle a pu jusqu'au moment où il a dit la phrase de trop. Elle n'a pu alors s'empêcher de lui lancer une remarque sanglante. Le supérieur l'a alors fusillé du regard. « Je pense pouvoir me défendre tout seul Kæter ! Vous êtes de mèche avec lui ? Vous voulez me ridiculiser ensemble ? » Prise au dépourvu, elle n'avait rien trouvé à dire. Elle n'en avait pas vraiment le temps à vrai dire.

Elle soupire dans le silence. Ça lui apprendra à vouloir se prendre pour quelqu'un qu'elle n'est pas – pour quelqu'un tout court à vrai dire –. Elle garde les yeux vers le plafond, comptant les tâches de moisissures, ou les quelques faisceaux de lumières qui traversent la pièce. Il faut qu'elle se concentre sur quelque chose pour qu'elle ne baisse pas le regard vers lui et qu'elle.. Son poing se serre.
Aller, ce ne sera pas très long, ce ne sera pas très long.
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Fais ami avec le loup, mais garde ta hache prête.
Swann & Ulfric
Ce n'était ni la première fois, ni la dernière qu'Ulfric se retrouvait au mitard. Il était presque un habitué des lieux à force de rester sur cette maudite planète. Le fait de rester ici le faisait tourner en bourrique, il ne trouvait plus le moyen de se défouler, chaque jour n'était qu'une pâle copie du précédent, sans saveur aucune. Ce qui le frustrait par dessus tout, c'est qu'il sentait qu'il commençait à s'y habituer. La rouille ne tarderait pas à l'anéantir s'il ne se faisait pas exploser la cervelle d'ici là. Le problème de l'ingénieur c'est qu'il fonctionnait comme une véritable éponge, ne montrant strictement rien de ses émotions, intériorisant le moindre soucis sans que cela puisse paraître. Alors lorsqu'on essayait, ou qu'on essayait pas d'ailleurs, de rajouter un peu plus de contenue à la structure spongieuse qu'il était, cela débordait et souvent ça tachait. Dégustant une pipe rudement mérité après un footing arasant, il s'était assis à côté des champs d'entraînement pour observer les jeunes recrues se ridiculiser avec des grenades et autres engin de tir. La plus part ne savait même pas comment ces concentrés de puissance avaient été conçus, comment pouvaient-ils espérer ne serait-ce que les utiliser à bon escient ?

Alors le STEEL avait voulut être bonne poire, proposant d'expliquer comment cela fonctionnait réellement. Il s'était proposé avec de véritable bonne intention pour une fois. Mais sans doute sa réputation l'avait précédé, d'autant que sa tenue et sa pipe lui conférait certainement un air suffisant. Quoi qu'il en soit, la supérieur ne tarda pas à monter sur ses grands chevaux. Il n'en fallut pas beaucoup plus à l'ingénieur pour qu'il lui dise ses quatre vérités, lui démontrant en quoi elle était des plus incompétente appuyant bien sur les syllabes 'com' et 'pétente', parce qu'il fallait bien qu'il trouve un moyen de la ridiculiser un peu plus. Tout se passait on ne peut mieux, elle arrivait petit à petit à cours d'argument, Ulfric s’apprêtait à partir la tête haute et en grande pompe sous les regards médusés de quelques bleu. Du moins jusqu'à ce qu'une nouvelle joueuse face son apparition, le prenant quelque peu de cours. Pour qui se prenait-elle celle la ? Croyait-elle seulement avoir le droit d'interférer dans leur discussion ? Seulement tout ne se passa pas comme prévu pour les renforts, cette dernière semblait bien moins à l'aise à la parole que ne l'était la langue acéré de Steel 5, devant le fait d'autorité de la supérieur elle se contenta de baisse faiblement la tête. "J'suis bien d'accord, si tu veux te faire humilier sur la place publique toi aussi tu attends ton tour comme tout le monde. Décidément les recrues c'est vraiment plus ce que c'était." Énième pique triomphante avant d'être envoyé au troue avec sa compagne d'infortune.

Chacun s'était installé à un bout de la pièce, reprochant intérieurement à l'autre la mésaventure qui lui arrivait. Seulement, Ulfric avait besoin d'occuper son cerveau s'il ne voulait pas devenir complètement fou. Après avoir étudié les hypothétiques solutions pour sortir de la pièce, les moindres nervures de la cellule ou le plus petit des insectes présent, il s'attaqua à dévisager cette personne qui lui semblait presque familière. Il ne tarda pas à distinguer le symbole de son unité sur la veste de la jeune femme aux cheveux attachés dans un chignon serré et autoritaire. Ainsi donc la petite nouvelle n'avait pas hésité à le trahir pour s'attirer les faveurs du commandement supérieur ? Qui était-elle pour agir de la sorte ? Attrapant une résistance qui traînait dans sa poche il le lança sans hésiter sur elle quitte à déclencher sa colère. "J'ai connu des Steels plus bavard que toi tu sais. Néanmoins aucun d'entre eux ne se serait risqué à me planter un couteau dans le dos de la manière que tu as fait. Tu ne commences pas sur d'excellentes bases tu sais ?" Nul sourire arrogant n'accompagnait ses paroles. Son visage restait d'une neutralité déconcertante, étanche à toutes réactions.

Emi Burton