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Souvenirs enfouis - Tatooine - Gwen

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Mos Eisley. Le coeur de Tatooine, à considérer que cet amas de roc et de sable en ait un. Rares étaient les voyageurs à y faire halte, mais les locaux affirmaient en voir de plus en plus depuis qu'il était devenu de notoriété publique que les deux Skywalker étaient originaires d'ici. Il devait bien y avoir quelque chose de particulier dans ces étendues arides pour que la Force y ait été si présente.
Pour une fois, ce n'étaient pas les affaires qui avaient conduit Errol ici. Il s'était lié d'amitié avec Tarn, un pilote, lors de son dernier voyage, et ce dernier n'avait cessé de lui parler de son enfance, ici, sur Tatooine. C'est dans les lieux désolés, affirmait-il, que la vie nous surprend le plus. Il avait aussi parlé de son sentiment, à observer seul les roches ocres qui s'élevaient vers le ciel, qu'il s'agissait du seul lieu où il avait vraiment eu le sentiment qu'une puissance guidait l'univers, une énergie imposante et impénétrable, mais parfois perceptible. La magie de la nature, qu'il affirmait.
Le mécanicien, qui n'avait jamais cru en rien d'autre que la bontré profonde des êtres doués de conscience, considéra qu'il s'agissait, en soi, d'une raison suffisante pour s'y perdre un peu.
Mos Eisley cependant, n'avait rien d'une ville qui fasse rêver, à considérer qu'on puisse considérer qu'aussi peu d'habitations et d'animation constitue une ville. Le Corellien savait son jugement biaisé, lui qui avait toujours vécu entouré par la foule et qui n'avait jamais eu grand besoin de solitude. A bien y réfléchir d'ailleurs, à observer de loin la fin des habitations et le commencement du rien, sous une chape de plomb, il n'avait plus tellement envie d'y aller. Se retrouver seul, pour quoi faire au juste ? C'était une idée absurde dès le départ.

Quitte à passer un peu le temps, autant en profiter pour se détendre. Et que faire dans une ville aussi minable à part aller boire un coup à la cantina ?
La cantina était toute petite, à peine assez grande pour une trentaine de personnes, mais elle était animée en ce début d'après midi. Un groupe de rodiens jouaient aux cartes en se menaçant les uns les autres, deux pilotes sulustéen débattaient avec animation autour d'un verre, deux trois mecs louches traînaient par là, et une bande de danseuses Twi'lek animaient le tout en courbant les hanches avec élégance. Le barman était grand, gros et gras. A entendre par là que chaque chose visible sur lui semblait suinter de graisse, de cette substance noire que les mécaniciens connaissent bien mais qui semble bien plus suspecte dans ce genre d'endroits. Il commanda un verre et s'installa au bar, se demandant ce qu'il pouvait bien faire maintenant. Jouer avec les rodiens ? Mauvaise idée. Continuer à boire ? Pourquoi pas.
Il repéra du coin de l’œil une jeune demoiselle installée seule à une table. C'était un brin suspect, cela devait vouloir dire qu'elle avait envoyé balader une bonne partie des mâles ici présents, à commencer sûrement par le barman. Ça pouvait expliquer son amabilité à son égard. Bon, quitte à tenter de passer le temps, autant essayer de s'amuser un peu. Il s'approcha de la jeune femme et s'assit tranquillement à sa table, lui adressant un sourire dont lui seul avait le secret. « Vous n'êtes pas d'ici, vous. Peut-être même votre première venue. »
Ce n'était pas comme ça qu'il allait se prémunir de ses crocs, à priori. « Avant que vous ne renvoyez errer au comptoir, je tiens à vous dire que je ne suis pas intéressé par les femmes. » Faux. « Je n'avais pas tout à fait prévu de m'attarder sur cette planète en fait, et je risque de mourir d'ennui. Et comme vous n'avez pas l'air la plus heureuse du monde en ce moment même, je me disais que mourir d'ennui à deux, c'était déjà plus drôle. » Pause. Regard en biais. Elle était armée. Pas drôle. « Moi c'est Errol. Squint. Mécanicien vagabond et... et c'est tout. » Si elle ne lui collait pas un flingue sur la tempe, ce serait déjà une victoire en soi.
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Long night with your hands up in my hair, echoes of your footsteps on the stairs, stay here, honey, I don't want to share cause I like you. Is it cool that I said all that? Is it chill that you're in my head? 'Cause I know that it's delicate.

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Souvenirs enfouis - Tatooine - Gwen H5yg Souvenirs enfouis - Tatooine - Gwen Mz07

--- cullwen.

And I feel life for the very first time, love in my arms and the sun in my eyes, I feel safe in the 5am light, you carry my fears as the heavens set fire.

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Oh, you're the best friend that I ever had, I've been with you such a long time, you're my sunshine and I want you to know that my feelings are true : I really love you.

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Souvenirs enfouis - Tatooine - Gwen 52oy

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Gwen s’accoutumait petit à petit à la solitude. Les missions lui minaient un peu le moral et puisqu’elle n’était « que » la pilote, et qu’il était évidemment hors de question de Viktor ne lui laisse la chance de sortir sur le terrain avec eux pour le moment, elle était reléguée aux oubliettes le temps de l’action, lui laissant l’occasion d’aller visiter les planètes sur lesquelles ils se posaient afin d’obtenir leur petite fortune. La situation la pesait, bien évidemment. La jeune femme était une excellente pilote, et elle apprenait vite les bases du combat. Pourtant, comme une poupée que l’on ne souhaitait pas abimer, elle restait aux commandes de l’Omega, et n’accompagnait que très rarement ses collègues dans leur mission. Elle devait toujours se tenir prête à quitter une planète en urgence, surtout lorsque Viktor se mettait en situation impossible qui nécessitait un démarrage au quart de tour.

Mais aujourd’hui, c’était différent. Gwen et Viktor avaient eu une nouvelle dispute à ce sujet, et il était intraitable quand il s’agissait de la sécurité de sa protégée : elle restait sur l’Oméga, un point c’est tout. Bouillonnant de rage, la brune s’était permise de lui envoyer un tas d’insultes au visage et s’était ensuite enfuie du vaisseau. Bien sûr, elle ne pourrait pas fuir éternellement. A un moment donné, elle recevrait un message d’excuses de son capitaine, qui la sommerai de rentrer dans les plus brefs délais. Ce qu’elle ferait sans doute sans discuter. Tous les deux savaient très bien qu’ils avaient besoin l’un de l’autre. Et même si cette dispute reviendrait, dans quelques temps, elle serait oubliée temporairement. Alors, la brune tentait de noyer sa frustration dans l’alcool, chose qu’elle faisait bien souvent. Les bars de Tatooine ne lui étaient en rien étrangers, et elle y avait fait de nombreuses rencontres très agréables. D’ailleurs, c’était peut-être l’endroit qu’elle préférait pour s’arrêter boire. Si ce n’est que cette fois, elle ne s’était pas rendue à la taverne habituelle, préférant éviter les lieux où Viktor serait capable d’aller la chercher en premier. Il était un chasseur de primes : il fallait lui donner du fil à retordre, et qu’il soit à la hauteur de sa réputation.

Toujours est-il que c’était toujours la même rengaine : lorsqu’elle se pointait dans un bar, elle pouvait être certaine qu’elle serait abordée en permanence, pour des desseins plus ou moins acceptables. La pilote déclinait les invitations de manière polie au début, jusqu’à ce que leur accumulation ne vienne attaquer sa patience et qu’elle ne finisse par devenir désagréable, même carrément violente. Son arme était bien en évidence, pour dissuader toute personne de l’approcher alors qu’elle dégustait boisson sur boisson pour tenter de se calmer. Gwen est une femme douce, d’ordinaire, mais pas lorsque son calme a été ébranlé.

Alors qu’elle se sentait de nouveau en sécurité, à l’écart des gens qui venaient perturber sa quiétude, elle sentait quelqu’un s’approcher, non sans ignorer qu’elle était constamment demandée depuis qu’elle avait foutu le pied ici. L’agacement se lisait sur le visage de la brune, mais elle n’en dit pas moins. Ce type avait un discours plutôt commun, qui tentait de l’amadouer. Néanmoins, elle décidait de ne pas l’envoyer paître : au bout de quelques verres, sa langue était bien pendue, et elle avait besoin de se lâcher. Elle fit claquer sa langue sur son palais avant de répondre : « Mécanicien. Vagabond. Nos fonctions se rejoignent. » Essayant de marquer une certaine distance entre eux, elle fit signe au barman de servir un verre à son acolyte. « C’est pour moi. On va dire que tu ne me parais pas être un sale type. Pourtant j’en ai vu défiler. » Gwen marque un temps de pause avant de reprendre ; il s’était présenté, c’était la moindre des choses de lui rendre la pareille. « Gwen. Gwen Yesmeth. Je suis pilote. » Elle n’en ajoute pas plus, préférant laisser planer le mystère. Le barman approche avec le verre qu’elle offre à son compagnon d’infortune. Elle a la tête qui tourne. C’est pas un bon début. Elle fait s’entrechoquer leurs verres dans un tintement qui signe un accord silencieux. « Et qu’est-ce que tu fais ici, Errol Squint ? Tu viens noyer ta tristesse ? Ou est-ce la musique qui t’attires ? » La pilote prenait la liberté de le tutoyer. Après tout, elle sentait qu’ils allaient échanger un petit moment. Elle finit son verre d’une traite et sent ses membres s’engourdir. « A moins que tu ne sois en train de fuir quelque chose. On est tous plus ou moins en train de fuir quelque chose. »
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L'inconnue ne le rembarra pas. Elle dégageait une assurance pourtant, de celle qui fait pâlir d'envie ceux qui y sont confrontés. Comme si le monde s'inclinait face à elle, comme si les choses lui étaient faciles, comme si elle était née sous une belle étoile. C'était peut-être pour cela qu'il s'était assis à sa table, insecte avide d'un peu de lumière. La jeune femme lui commanda un verre, lui stipulant qu'il n'avait pas l'air d'un sale type. Errol sentit un large sourire se dessiner sur son visage, de ceux qu'on sent apparaître avec surprise, qu'on ne contrôle pas. Ce n'était pas un sale type, pas à sa connaissance, mais il faisait quand même partie de ceux capable d'aborder une jolie femme sans raison valable dans une cantina mal fréquentée d'un monde isolé et désertique. Elle avait du connaître pire.
Gwen se présenta à son tour. Une pilote, hein ? Il en connaissait un certain nombre. Il les comprenait mieux que beaucoup de personnes. Les vaisseaux, c'était leurs doudous. Et ses propos faisaient sens désormais. L'imposant barman lui apporta son verre, le visage fermé, comme si le simple fait de devoir aller servir une personne à une table était pénible. Le mécanicien le remercia et lui demanda la bouteille. S'ils devaient tuer le temps ensemble, l'alcool pouvait aider. Et la perspective de voir le visage du barman se fermer un peu plus lui plaisait bien.
Gwen leva son verre en sa direction et ils trinquèrent. Errol porta le verre à ses lèvres, en but un gorgée timide avant de le reposer. C'était sec et brut. Astringent aussi. Il avait connu pire, ça allait faire l'affaire. « Et qu’est-ce que tu fais ici, Errol Squint ? Tu viens noyer ta tristesse ? Ou est-ce la musique qui t’attires ? A moins que tu ne sois en train de fuir quelque chose. On est tous plus ou moins en train de fuir quelque chose. ». Le corellien la dévisagea en silence un instant. Gwen transpirait d'émotions, éblouissantes à qui voulait se donner la peine de voir. Cela n'arrivait pas souvent de rencontrer des personnes qui ne mettaient pas de garde, pas de barrière, et qui s'autorisaient à se dévoiler si rapidement. L'alcool y était sûrement pour quelque chose, elle ne semblait pas à son premier verre. Il sentait une certaine fragilité, une amertume aussi, soulignée par son léger sarcasme, accentuée par les plis de ses lèvres quand elle parlait. Une forme de détresse aussi. Pas de celle suppliante, qu'on prend en pitié, mais une détresse digne, pudiquement voilée. Une sensibilité plus importante que la moyenne aussi, il pouvait le sentir.
Errol plissa les lèvres dans une moue légèrement déconfite et vida son verre en silence. On ne répondait pas à ce genre de questions entièrement sobre. « A vrai dire non, rien de tout ça, je suis venu admirer un monde magnifique et ses surprenantes richesses. La musique est un plus bien sûr, les danseuses aussi. » Il désigna de la tête les deux jeunes twi'lek qui se trémoussaient à quelques sièges d'eux. Cela lui faisait horreur, cette exploitation, mais il préférait encore jouer à l'abruti misogyne, il y avait moins de chances qu'ils finissent dans un débat sur l'esclavage, chacun ayant des idées proches. Probablement. « Et puis la fuite, je ne connais pas ça. Je suis un modèle de courage et d'honnêteté. Que pourrais-je bien avoir à fuir ? ».
Il tendit la main pour récupérer la bouteille poussiéreuse que tenait le géant, et remplit les deux verres. Il but le sien cul-sec, grimaça, et s'en servit aussitôt un deuxième. « J'ai du retard, je fais ce que je peux », dit-il dans un petit sourire à la presque inconnue. Bien. Il savait qu'il ne l'avait pas convaincue, mais c'était son petit jeu à lui. Sa seule défense aussi, la bêtise. Mais s'il fallait continuer le jeu, il était prêt à poser ses cartes. « Bien, tu en sais maintenant beaucoup plus sur moi que moi sur toi. Je suis banal, mais ce n'est pas le cas. En dehors du fait que tu sois une jeune femme tout à fait charmante, et que ce soit déjà un signe suspect de ta présence ici, à boire seule, je pense que tu vis un certain mal-être en ce moment. Les pilotes vont où ils veulent quand ils veulent pourtant, et peuvent changer d'air assez facilement. J'en conclu donc que t'es pas juste une pilote, mais que tu bosses pour quelqu'un. Ou que tu n'es pas une pilote. Ce serait étrange de se présenter comme quelqu'un qu'on est pas, non ? ». Il vida son nouveau verre et le claquer contre la table, tentant de garder bonne figure. « Et tu ne veux pas fuir. Pas vraiment. Juste te cacher. Je me trompe ? Si tu voulais fuir, tu serais déjà dans le désert. Meilleure planque qu'une cantina, moins de risques qu'un parfait inconnu tout à fait banal ne vienne te poser des questions stupides. »
Il s'installa plus confortablement au fond de son siège et déposa ses pieds sur un fauteuil non loin de là. Sa langue commençait doucement à se délier, et ses barrières à tomber. « Je parie que tu ne peux pas en dire autant sur moi. » Bien, le jeu pouvait vraiment commencer.
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Peut-être qu'elle n'avait pas choisi le meilleur endroit pour se terrer : Gwen avait décidé de sortir des sentiers battus pour se confronter aux tavernes inconnues. Et son esprit embrumé était bien plus enclin à la conversation qu'à l'accoutumé ; le type avait l'avantage d'être mignon, c'était au moins un plaisir à regarder. Les raisons de sa présence à lui étaient bien plus communes. Visiter, écouter, regarder. Il désignait les twi'lek qui se déhanchaient et Gwen se sentit obligée de détourner le regard de manière assez pudique. Elle ne saurait dire pour quelle raison elle se sentait mal à l'aise devant un tel spectacle. Puis, elle haussait les épaules avant qu'il ne puisse continuer de parler : « Je croyais que les femmes ne t'intéressaient pas. » Au fond, elle s'en foutait. C'était juste amusant de pointer cette divergence du doigt, même si, aux vues du personnage, il trouverait bien un moyen de se rattraper. Il dégageait quelque chose de fort. Errol rebondit ensuite sur le sujet de la fuite. Et lorsqu'il parle de courage et d'honnêteté, elle ne peut s'empêcher de pouffer discrètement derrière son verre. Non pas qu'elle ne le croyait pas : plutôt qu'elle demandait à voir. La pilote range cette information dans un coin de son cerveau, elle lui serait certainement utile plus tard. Des bouteilles font leur chemin jusqu'au duo, et cette fois-ci, la brune est sûre à cent pour cent qu'elle ne rentrerait pas en très bon état une fois cette entrevue terminée. Il descend un premier verre, puis se ressert dans la foulée. Gwen haussait un sourcil et ricanait face à cette scène : « Aller, je t'attends ! » lance-t-elle comme un défi. Ce n'était certainement pas une bonne idée de le pousser ainsi à consommer, mais après tout, avait-elle encore un semblant de retenue après tout ce qu'elle venait d'ingurgiter ?

Le voici qu'il déroule ses hypothèses, et si certaines sont vraies, d'autres sont à côté de la plaque. Elle l'écoutait attentivement, avec un air de profonde réflexion, amusée intérieurement, comme si elle buvait ses paroles. « Ahun. Je vois. Je vois. Quel observateur. Tu es sûr que tu n'es pas intéressé ? » La jeune femme posait une main près de son verre et fit balader ses doigts sur le comptoir, comme si elle pianotait sur les touches d'un un instrument invisible. Il se mettait à l'aise, comme un joueur qui avait posé toute ses pièces et qui n'attendait plus que d'annoncer que son adversaire était échec et mat. Et ce comportement... Eh bien, il l'intriguait.I Il piquait sa curiosité, et l'alcool n'aidait sans doute pas à prendre du recul. Aussi, elle se servait un dernier verre mais le conservait près d'elle. « Ton assurance te perdras. C'est presque de l'arrogance, mais ça te colles plutôt bien au teint. » Elle prit une gorgée. « Tu n'as pas de retenue, et je suis prête à parier que tu te mets bien souvent dans les ennuis à cause de ça.  » Gwen fit courir son regard sur son vis-à-vis. « Tu ne fais que te balader. Tu erres sans réel but, et tu découvres la galaxie. C'est touchant. J'ai été comme toi. » Il n'avait pas vraiment de signe distinctif qui pourrait révéler quoi que ce soit sur lui. Néanmoins, elle participerait au jeu, même si cela signifiait devoir perdre : « Pourquoi aborder une femme seule dans une cantina, si ce n'est pas pour obtenir quelque chose d'elle ? As-tu vu dans mes yeux le besoin désespéré de me confier ? Avais-tu envie d'être l'épaule sur laquelle je pourrais pleurer ?  Voulais-tu être mon sauveur, d'une certaine manière ? »

La brune déposait le verre sur le comptoir, une fois vide. « Mais oublie tes préjugés : tous les pilotes ne sont pas libres, surtout lorsqu'ils ont des emplois qui les en obligent. » Une pensée pour l'Omega. Pensée vite reléguée au fin fond de son esprit. « Dis moi, Errol. » La jeune femme vint à se désigner. « Toi qui a tant le sens de l'observation et de déduction, puis-je te poser une question ? » Sans attendre sa réponse, elle embraye sur son interrogation : « Me penses-tu trop faible pour affronter le monde, avec tout ce qu'il est devenu ? Crois-tu qu'il soit nécessaire de me tenir loin du danger ? Est-ce que je ressemble à une poupée fragile qui doit être conservée à l'abri, de peur d'être brisée ? »  La bouteille se vidait dangereusement. Son sens de la retenue disparaissait avec l'alcool.
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Gwen n'était pas le genre de personnes qu'on dupe, quoi qu'elle laisse penser. Ses remarques étaient pertinentes, et elle suivait la conversation. Il n'allait pas l'avoir facilement avec des manœuvres tirées par les cheveux, et cela rajoutait clairement de l'intérêt à cette rencontre. Lors de ses périples, le jeune homme avait appris à dire aux gens ce qu'ils avaient envie d'entendre, c'était la clé même d'une entente facile. Ce jour là, ainsi installé à la table, il n'avait pas envie de jouer à cela. Il avait juste envie de rire un peu, dans les méandres des quiproquos, des non-dits et des sous-entendus. La pilote était visiblement une personne assez habile pour lui en donner le change, et c'était tant mieux.

Quand il eut fini sa tirade, Gwen le regarda avec un sourire en coin. Il le lui rendit, avant de boire une nouvelle gorgée de tort-boyaux. Elle lui fit remarquer d'un ton léger qu'il avait l'air plus intéressé par elle qu'il ne le laissait entendre. Ça plus la petite remarque lui faisant remarquer que les femmes semblaient l'attirer beaucoup pour une personne qui se disait loin de tout cela, Errol se sentit obligé de répondre. « Je remarque que mon orientation sexuelle semble te préoccuper beaucoup, Gwen. » Il rit doucement et prit sur lui pour ne pas poursuivre. Laisser entendre des choses étaient bien plus amusant que de les dire.
Elle se resservit un verre. Le mécanicien l'imita. Il l'écouta parler, son regard se posant alternativement sur ses mains, effleurant la surface métallique, et ses yeux, pour lui signifier son attention. Il savait que les gens n'aimaient pas qu'on ne les regarde pas quand ils parlaient, mais les mains avaient toujours fasciné le mécanicien. C'était comme ça, moins pervers probablement que ceux qui s'attardaient surtout aux formes féminines. Peut-être parce qu'il était très tactile, qu'il avait ce besoin de toucher les choses. Peut-être parce qu'il était obsédé par la gestuelle, qu'il s'agissait pour lui d'une des choses qui véhiculaient le plus de beauté dans le monde. Et qu'il s'agissait d'une des raisons pour lesquelles il avait inconsciemment fait le choix de travailler de ses mains. Gwen pointa consciencieusement un certain nombre de choses qu'elle pouvait deviner chez lui, et elle visait plutôt juste. Puis, poursuivant l'air de rien, elle lui demanda ce qui l'avait poussé à l'aborder. Errol sourit et vida son verre, comme à chaque fois, semblait-il, qu'il devait prendre la parole. « Je ne sais pas trop comment je dois le prendre. On dirait que tu penses que je suis venu pour te séduire et te mettre dans mon lit, ou pour me sentir puissant ou important. Ça me chagrine un peu. » L'alcool commençait à se faire vraiment sentir, il reposa son verre et bascula un peu la tête en arrière pour fixer le plafond, les jambes toujours étendues devant lui. « J'ai deux réponses à ta question. Celle du savant et celle du poète. Tu veux laquelle ? » Il avait lu cette formule dans un holopad une fois, elle lui plaisait bien. Certaines choses ressortaient quand on s'y attendait le moins. « Le savant dit que tu étais la personne la plus abordable ici même. Qu'il s'agit d'un concours de circonstances. Et que j'avais juste vraiment du temps à perdre. » Il marqua une légère pause, hésitant. « Le poète dit que je me sentais seul, et qu'en te voyant, j'ai eu le sentiment qu'une place m'attendait ici. Parce que j'ai trop longtemps laissé filer des occasions d'aborder une personne qui m'attirait, et que je me le suis reproché. La victoire, c'était déjà ça, pouvoir venir m'asseoir ici et engager une conversation. Du reste, je n'en sais rien. » Il poussa un soupir. Ses mots étaient sortis sans retenue, sans contrôle. Ça l'embarrassait. Il savait que c'était un risque avec l'alcool, le fait qu'il se désinhibe de plus en plus, mais bon, ça craignait quand même. « Sans arrière pensée, comprends bien. Je ne suis pas venu dans le but de te mettre dans mon lit. D'où le fait que ta question m'ait un peu chagriné. »
Elle passa à autre chose. Elle reviendrait peut-être dessus plus tard.Ou partirait une fois sa tirade achevée, il n'en savait rien. Elle lui demanda s'il la pensait trop faible pour faire face à l'amertume dévorante de la galaxie. Il haussa les épaules, étonné. La question était étrange en soit. Où voulait-elle en venir ? Il n'en avait aucune idée. Elle avait une certaine fragilité, c'était certain. A fleur de peau. L'alcool lui rendait les choses plus faciles, mais elle souffrait aussi, il l'avait vu. Il l'avait senti. Il vida son verre, et le laissa de côté. Le compte n'y était pas, mais il n'avait pas envie de perdre complètement ses moyens. Surtout pas après ce qu'il venait de dire. « Je pense... que tu n'es pas femme à te laisser emprisonner à une cage. Je pense que tu souffres du regard des autres, qui voient en toi quelqu'un de fragile. Je te sens fragile aussi. Mais je ne pense pas qu'il faille t'imposer quoi que ce soit. Si tu veux te confronter au monde, fais le. Si le monde te casse, ce sera ton choix, pas le notre. » C'était pas très joyeux ça. Mais il le pensait vraiment. Dans son état, il aurait bien été incapable de mentir à une telle question de toutes façons, sa réponse venait du cœur.
Sa tête tournait, il sentait le monde se dérober autour de lui. Perdre complètement le contrôle, c'était hors de question. Il fallait faire quelque chose, ne pas rester là, ne pas rester en place. Il avait envie de lui proposer quelque chose, mais après sa réponse du poète, il doutait que cela soit bien vu, si déjà elle avait vu en lui un dragueur invétéré et menteur bien rodé. Mais c'était bien là tout l'enjeu de la situation. Il était sensible à son charme, à sa façon d'être en ce moment même. Elle ne serait peut-être pas la même autrement, dans un autre contexte, dans un autre état, mais c'était une réalité palpable en cet instant. Si il partait maintenant, comme un voleur, sans se donner la moindre chance de poursuivre un peu cette rencontre, il renonçait à son rêve de poète. Il aurait baissé les bras, fait un petit pas pour reculer de cinq autres. Et ça le peinait plus que de se faire rembarrer. Alors, sans attendre que le silence ne se prolonge un peu plus, il se lança. « A vrai dire, je ne suis pas venu sur Tatooine en vacances. Je suis venu me confronter au désert, affronter le néant. Le sable, le vent et la roche, c'est tout. Parce que je voulais essayer de voir s'il existait quelque chose de mystique dans le monde, quelque chose qu'on ne ressent pas en ville, ou autrement. Je n'ai jamais été dans la nature. Alors, en arrivant ici, j'ai pris peur. Je me suis ravisé. Je suis arrivé ici. Mais si tu veux... Si tu veux on y va. Se confronter au néant. »
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C'est sans insister, nullement, qu'elle laissait Errol s'exprimer. Elle ne rebondit sur aucune de ses déclarations. Outre le fait qu'elle ne savait pas quoi répondre, elle préférait garder une part de mystère. De toute façon, qui était-elle pour le juger ? Quelles que soient ses raisons de venir l'aborder, ou même de se pointer dans ce bar, avait-elle le moindre mot à dire ? Spoiler alert : non, aucun. Alors elle le laissait déblatérer sans l'interrompre, mais en portant l'attention que ses paroles méritaient. Gwen n'était pas le genre de femme à rejeter toute personne essayant de l'atteindre. En fait, c'était même plutôt l'inverse...  Il n'y avait pas plus accueillant qu'elle. Il n'y avait pas plus compréhensive qu'elle. Malgré les horreurs qu'elle avait vécu, loin de l'accabler, elles les avaient prit comme une force, et ne les avait pas laissées entraver son cœur. Alors, elle s'intéressait au récit de son vis-à-vis, alors qu'elle posait son verre. Sa tête commençait à tourner : ce n'était pas bon signe de continuer ainsi. Elle n'aurait plus aucun moyen de faire face à Viktor après. Mais la réponse du jeune homme ne lui apportait pas la moindre satisfaction. En fait, c'était même aux antipodes de ce à quoi elle s'attendait. Gwen attendait qu'on la rassure, et qu'on lui confirme qu'il n'était pas normal de la conserver telle une poupée pour l'éternité. Qu'elle ne craignait pas les fêlures et les blessures, les dangers de la vie et de la nature. Au lieu de cela, elle fut confrontée à un tout autre point de vue, qui impliquerait que son image aux yeux des autres étaient plus importante que le reste. Vexée, elle le fut, mais elle n'en fut rien paraître. La jeune femme se refermait immédiatement à cette pensée. Sans doute avait-il visé juste, paraît-il que la vérité est toujours plus difficile à accepter, et qu'elle a tendance à blesser. Sur le dernier point, en revanche, il avait raison. Si elle se mettait en danger, elle était seule responsable de ses décisions. Au final, rien ne l'avait jamais empêchée de filer discrètement de l'Omega afin de se frotter aux ennemis que Viktor et son équipe convoitaient. «  Tu as raison. » est la seule phrase qui réussit à franchir les lèvres de la jeune femme. Son regard vint se planter dans celui de son compagnon d'infortune, qui semblait avoir rattrapé son retard en matière d'ivresse.

Tous deux se retrouvaient maintenant dans un monde où tout allait trop vite, ou trop lentement. Qui aurait été capable de le dire ? Tout tourne trop vite, et les perspectives changent, un monde alternatif où toute les barrières avaient cédées pour laisser place à l'honnêteté. Il y avait un milliard de choses qui pouvaient expliquer cette rencontre, ici et maintenant. Il y avait un tas de possibilités, tout restait à construire. Et ce type, sorti de nulle part, parfois agaçant, mais surtout intéressant, ne cessait de piquer la curiosité de la jeune femme qui tenait absolument à en découvrir un peu plus. Qu'il pouvait être enrichissant d'échanger avec lui. C'est encore lui qui brise le silence. Et c'est tant mieux, car sinon, Gwen se serait laissée emporter délicieusement vers la perte totale de contrôle que semblait lui promettre cette liqueur divine.  Confronter le désert, se mesurer au néant. Rien ne pouvait être plus cohérent que de se rendre dans une planète désertique pour faire remonter ses instincts les plus primitifs. Privés du confort qu'on connaît, on se retrouve face à la cruauté des éléments, avec pour seul témoins les soleils jumeaux qui inondent les plaines de leur lumière.

Et la poésie du moment était si particulière. Deux inconnus dans un bar, tous les deux réunis ici par leur lâcheté : l'un qui refuse d'affronter le vide tandis que l'autre refuse d'affronter l'autorité. Il n'y a pas vraiment de hasard dans la vie, chaque choix n'en est pas réellement un. Et en ce moment précis, plus rien n'avait d'importance. « Mais si tu veux... Si tu veux on y va. Se confronter au néant. » Leurs regards se croisent, et chacun lit ce que l'autre pense. En observant ses yeux clairs, la pilote s'y perd, et trouve dans sa demande toute la logique du monde, comme si rien n'était plus naturel que de s'entraîner dans un tel voyage à la recherche de leur  limites. Et dans la folie de cette proposition, dans l'élan de la situation, Gwen saute sur l'occasion et s'entend répondre : «  Allons-y, partons. » C'est sur ces mots que la jeune femme termine son verre une bonne fois pour toute. Elle se saisit de ses quelques affaires, prend une dernière bouteille d'eau au passage et vole de la nourriture sur les tables avant de saisir la main de ce mystérieux jeune homme qui éveillait en elle une soif d'aventure qu'elle ne connaissait pas encore. Elle ne dit mot pendant le trajet, leur but est simple, se perdre dans les paysages ensablés et infinis. Il fallait tout d'abord s'éloigner de la civilisation. « Par où étais-tu allé, pour commencer ? Il faut recommencer au point exact où tu as abandonné. Sinon ça n'a pas la même valeur. »
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Il n'avait pas grand chose à perdre au final. Si Gwen l'envoyait bouler, il se retrouverait simplement à la case départ, quelques grammes d'alcool dans le sang en plus, rien de bien désagréable. Et une histoire amusante en tête. A son grand étonnement cependant, la très silencieuse pilote sembla trouva une bride de sens dans ses propos confus, et elle hocha la tête. Y aller ? Maintenant alors ? La peur n'était pas partie, il l'avait juste un peu enfouie sous ses derniers verres. Une vague frissonnante lui parcourut le dos. Il ne s'était pas préparé à cela. Il ne s'était pas préparé à ce qu'elle le suivre ainsi, sans poser de question, sans sortir une mauvaise excuse de circonstance pour s'éclipser. Cela voulait-il dire que malgré son long silence, il ne la rebutait pas ? Qu'elle avait envie de chercher ses limites, elle aussi ? Il n'en savait rien. Mais ses pensées ne purent s'attarder plus longtemps sur cet événement étrange, car la jeune femme se leva, prête à partir. Il se leva donc pour la suivre. Étrange situation que celle là : il proposait, elle prenait les choses en main, et il peinait à suivre. Ce n'étaient pas des mots dans le vent, pourtant. Pas vraiment.
Errol fut surpris quand elle lui prit la main pour l'entraîner vers l'inconnu. Il n'était plus un jeune garçon timide à rougir devant le moindre sourire d'une fille, à moins que cette dernière ne porte une aura bien particulière, et alors, il perdait un peu ses moyens. Lui, l'homme sûr de lui, orateur averti, à l'aise face aux gens, se retrouvait maladroit et bégayant. L'avantage présent résidait dans le fait qu'elle ne parlait pas, et qu'il n'était pas obligé de prendre la parole. Que dire d'ailleurs ? Gâcher un peu ce moment, ce serait tout.
A peine avaient ils fait quelques dizaines de mètres que Gwen lui demanda de l'amener là où il s'était arrêté, sans quoi ce périple n'aurait pas la même valeur. Errol sourit, une étrange lueur dans le regard. Il aimait la symbolique, et c'était une idée qui lui parlait vraiment. Il regarda autour de lui, cherchant à rassembler les brides de mémoire visuelle qu'il lui restait pour reconstituer le chemin en sens inverse. Il ne reconnaissait pas. Mais une rue à leur droite semblait l'appeler, et faisant confiance à son instinct, il y entraîna sa compère. Ce n'était pas la bonne, et ils déambulèrent en ville pendant une bonne demie heure. Errol semblait peu se soucier du temps perdu ou du trajet alambiqué qu'il imposait à la pilote, et même une fois qu'il eut visualisé le chemin qu'il leur restait à faire, faisait de petits détours pour aller regarder une échoppe, admirer la façade d'une maison ou humer des épices, commentant ses trouvailles avec enthousiasme. C'était un peu comme si les doutes et l'ivresse contemplative avaient laissé place à une ivresse joyeuse et enfantine, un émerveillement face au banal.
Ils finirent par arriver à un point culminant. Une falaise qui surplombait la ville, et au delà, le désert qui s'étendait au crépuscule du regard. Un sentier descendait dans ce qui semblait un ravin, et débouchait visiblement un peu plus loin, à la naissance des dunes ocres. De toutes petites tâches noires se mouvaient parfois au loin, groupes de Jawa très occupés. Le mécanicien lâcha comme à regret la main de Gwen et s'arrêta, les mains posées sur un rocher, le regard perdu dans cette immensité. Il sentait son cœur battre la chamade. La ligne était là, ils avaient les pieds dessus. Il n'avait pu aller plus loin. Les deux soleils de Tatooine s'éloignaient déjà à vive allure, projetant sur eux leur écrin orangé. A vue de nez, bourré ou pas, la nuit ne mettrait pas plus de trois heures avant d'avoir complètement envahi le ciel. C'était peu. Seulement, la seule alternative était de revenir en arrière, et ça, ce n'était simplement pas possible. « On y est Gwen. A l'orée du monde. Au crépuscule du notre. » Il ne savait pas pourquoi il parlait comme cela. Une fois encore, les mots sortaient sans filtre. Et la belle jeune femme l'inspirait. Une idée surgit dans son esprit vagabond. Une idée étrange stupide, mais qui lui plaisait. Il fouilla dans son sac et en sortit son holopad, qu'il posa avec soin sur le rocher. « Je laisse ici un peu du moi d'avant. Tu devrais faire pareil, je pense qu'on a des problèmes à régler, tous les deux. »
C'était certain. Le destin ne les avait pas fait se croiser par pur hasard. Ils avaient besoin de changer quelque chose en eux, et ils avaient été trop lâches, individuellement. Boire ne changeait rien. Se lancer dans ce genre de périple en n'étant ni préparés, ni sobres, c'était autre chose. C'était se mettre dans une situation qui allait forcément être difficile à un moment donné. Et c'était de la difficulté et de la douleur que renaissaient les hommes.
Errol prit une longue respiration pour se donner du courage. Il se tourna vers Gwen, puisant dans son regard ce qu'il lui manquait. Ok. C'est parti. « Prouve moi donc que tu n'es pas une poupée fragile, miss, et je ferai pénitence. Promis, juré. Pas craché, je suis encore trop poli pour ça. » Puis, menant la marche, il s'engouffra dans le sentir qui disparaissait dans les amas rocheux. Une chanson qu'on entonne. Qui parle de Corellia et des dompteurs de vaisseaux, passagers des étoiles. De ceux qui ne craignent pas ce qu'ils ne voient pas. Des herbes tendres de son enfance. Et de celle pour qui les prétendants épris partent à l'aventure. Encore plus tard, une voix qui résonne, hésitante. « Tu crois qu'on prend à droite, ou à gauche ? A moins que ce soit tout droit... Toi qu'es pilote, t'aurais pas une carte ? »
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Souvenirs enfouis - Tatooine - Gwen Erdi

--- delicate.

Long night with your hands up in my hair, echoes of your footsteps on the stairs, stay here, honey, I don't want to share cause I like you. Is it cool that I said all that? Is it chill that you're in my head? 'Cause I know that it's delicate.

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Souvenirs enfouis - Tatooine - Gwen H5yg Souvenirs enfouis - Tatooine - Gwen Mz07

--- cullwen.

And I feel life for the very first time, love in my arms and the sun in my eyes, I feel safe in the 5am light, you carry my fears as the heavens set fire.

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Souvenirs enfouis - Tatooine - Gwen Original

--- moiwen.

Oh, you're the best friend that I ever had, I've been with you such a long time, you're my sunshine and I want you to know that my feelings are true : I really love you.

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Souvenirs enfouis - Tatooine - Gwen 52oy

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Comme tout cela était fou. Elle ne connaissait pas ce type, et elle se lançait dans cette espèce d'aventure sans queue ni tête, peut-être un peu motivée par l'alcool, aussi. Gwen avait entraîné Errol sans vraiment lui demander s'il était prêt, et peut-être qu'au fond, elle s'en voulait un peu. Pourtant, l'heure n'était pas aux regrets : elle aussi avait besoin de se défouler. Sa dispute avec  Viktor lui avait miné le moral, et partir ainsi sans but et sans carte au milieu de désert, loin de tout, lui semblait une merveilleuse perspective. Le duo avait déambulé un sacré long moment avant d'arriver enfin à l'endroit où son compagnon d'infortune avait abandonné son idée de se perdre dans l'immensité de sable. On aurait dit deux enfants qui échappaient aux remontrances de leurs parents. Deux enfants avec une soif d'aventure insatiable. L'espace d'un instant, cela lui rappelait son enfance, avec son frère Tuiren. Tous les deux avaient souvent fait leur sac pour partir se perdre dans Coruscant, lorsque leurs parents n'avaient plus besoin d'eux au magasin. Cela s'était perdu au fil des années, malheureusement. Et finalement, ils avaient été séparés par le destin. Ils restaient en contact bien sûr, mais cela n'égalerait jamais la pureté et l'innocence de leurs souvenirs.

Errol et Gwen avaient brisé cette espèce de mur invisible qui les retenaient à distance. Comme quoi, il suffit de peu pour passer d'inconnu à compagnon de route. Ils n'avaient pas besoin de se retenir, dans leurs paroles ni dans leurs gestes. Ils savaient tous les deux qu'il n'y aurait pas de jugement. Puis, il prit son holopad et le déposait dans le sable. Une partie de lui laissée au début de leur voyage. Une partie d'eux qui faisait table rase du passé pour embrasser le présent, et l'inconnu de leur escapade. Sans réfléchir plus longtemps, elle se saisit de son comlink et vint le poser à côté de l'holopad d'Errol. Gwen y jetait un dernier coup d'oeil avant de se tourner vers lui avec un grand sourire : « Je ne pensais pas que ça ferait autant de bien ! J'aurais du le faire avant ! »

Leurs regards se croisent, et chacun cherche chez l'autre ce qui lui manque. De manière assez inexplicable, ils sont complémentaires et ils sont le pilier l'un de l'autre alors qu'ils ne s'étaient rencontrés que quelques heures auparavant. Gwen lui fit un signe de tête : « Prêt à te confronter au néant ? » De manière assez spontanée, elle lui prit la main, ayant besoin d'un soutien supplémentaire en plus de celui moral qu'ils s'apportaient. Puis, les voilà qu'ils se lancent. Sans plan, sans but, sans objectif. Ils se mirent à marcher, tandis qu'Errol entonnait une chanson qu'elle ne connaissait pas. Elle n'avait jamais mit les pieds sur Corellia, et elle avait une préférence pour les rues de son enfance, les quartiers de Coruscant. Gwen n'avait pas de chanson qui lui venait en tête, elle se contentait d'essayer de suivre le rythme de son acolyte.

Cependant, la dose d'adrénaline qui avait prit possession d'eux était retombée et bientôt, la voix hésitante du jeune homme s'élevait : « Tu crois qu'on prend à droite, ou à gauche ? A moins que ce soit tout droit... Toi qu'es pilote, t'aurais pas une carte ? » Gwen fit un léger mouvement de tête, et présentait de la main l'immensité des étendues désertiques de Tatooine. « Je pense qu'on a pas besoin de carte. On devrait se laisser guider par nos cœurs... Regarde, j'ai une inspiration : on devrait partir à gauche. » Sans laisser le temps à Errol de répliquer, elle prit le chemin qu'elle avait indiqué. Après quelques heures de marches et de conversations endiablées, Gwen se stoppait. Les deux soleils commençaient à rougir et à descendre dans le ciel. Face à eux : comme un petit village perdu. Gwen jetait un coup d'oeil à Errol : « Qu'en penses-tu ? » Ils auraient probablement de quoi se ravitailler, et découvrir des choses là-bas. D'ici, elle voyait le village s'agiter. De grandes bâches servaient à protéger les maisons de fortune et elles se secouaient au rythme de l'agitation.
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