(Keva) What did you expect ?

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Keva + Azalyn
Azalyn avait un nombre assez important de défauts, c'était vrai. Certains lui valaient d'avoir des ennemis très hauts placés sur les différentes planètes de la galaxie. Des gens qui s'étaient frittés avec elle, qui avaient fait les frais de son courroux, qui avaient été touchés dans leur égo, incapables de faire tomber Azalyn de son piédestal. Elle était aussi victime des bien pensants, qui se disaient qu'Onderon se porterait bien mieux sans cette cantina et sa propriétaire, prête à accueillir toute la vermine de la galaxie pour peu qu'elle paie suffisamment. Ce qui gênait souvent, c'était ses prostituées. Comment pouvait-on se faire de l'argent sur le dos de l'activité sexuelle de femmes qui n'avaient généralement pas d'autres choix pour survivre ? Assurément, il fallait être dénué de tout sens moral. Cependant, si Azalyn avait bien une qualité, c'était d'être un repère pour ces filles qui avaient fini, d'une façon ou d'une autre, dans sa cantina. La plupart du temps, ces filles avaient eu un passé bien compliqué, sortaient de situations compliquées, voire dangereuses pour certaines. Bien souvent également, Azalyn s'était mise en danger pour pouvoir les accueillir, et leur offrir un cadre de vie respectable. De la même manière, elle se portait garante de leur sécurité. Aussi, la plupart des filles se sentaient bien à la cantina, et n'avaient aucune envie d'en partir.

Parmi les bien-pensants, il y en avait eu qui commençait à sérieusement agacer Azalyn. Keva Kryze. Une chasseuse de prime, rattachée à la Maison Renliss, de ce qu'elle en savait. Oh, des chasseurs de prime, elle en croisait à la pelle dans son établissement. S'il était formellement interdit de s'en prendre à des cibles à l'intérieur et dans le périmètre de la cantina, ça ne les empêchait pas de venir y passer du temps. C'était également un lieu de rendez-vous pour tout ce qui était transaction financière. Mais cette chasseuse de prime était bien différente des bonhommes qu'elle avait l'habitude d'accueillir. Comme si elle se tenait à un code d'honneur bien trop exigeant pour quelqu'un qui enfreignait la loi afin de gagner sa vie. Un code d'honneur risible pour quelqu'un qui tuait afin de manger à sa faim.

La nuit était tombée depuis un moment. La cantina était plongée dans l'obscurité la plus profonde, fermée depuis quelques heures. Pourtant, alors qu'Azalyn pensait pouvoir profiter d'une nuit de sommeil sans interruption, elle sentit une main métallique secouer son épaule. "Maîtresse" appelait-il d'une voix métallique particulièrement agaçante au beau milieu de la nuit "Maîtresse" répéta-t-il encore alors qu'Azalyn voulait se convaincre qu'elle n'avait rien entendu. C'est alors qu'un bruit provenant du quartier des prostituées la fit sursauter. "Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?!" jura-t-elle en bondissant hors de son lit. Expression ironique quand on connaissait la nature de son commerce. Mais passons. Sans prendre le temps de couvrir sa nuisette qui lui servait de pyjama, et attrapant le blaster qui trônait sur sa table de nuit, elle se précipita vers la source du bruit. Elle ne fut que passablement surprise de surprendre Keva Kryze qui tentait de convaincre les filles présentes de filer dans la nuit. Un soupir échappa à Azalyn face au tableau. Sérieusement ? "Je peux savoir ce que tu essaies de faire, Kryze ?" Juste au cas où, elle gardait son blaster à la main, prête à tirer en cas de besoin, quand bien même la chasseuse de prime ne devrait pas poser problème outre mesure.

BesidetheCrocodile pour May the Force
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Keva & Azalyn
Azalyn Terrek. Une des femmes que je comprends le moins dans cette galaxie. Je ne la connais pas suffisamment personnellement pour pouvoir la juger, mais j’ai du mal à concevoir qu’en tant que femme qui se respecte, l’on puisse prostituer des femmes. Les discours et les arguments s’enchaînent et sont toujours les mêmes. J’en ai eu des discussions avec cette femme à ce sujet, en vain. Je n’ai jamais obtenu quoique ce soit de positif de sa part. Pour elle, la situation convient à tout le monde. Je ne peux nier que la situation est différente de celle de mon père, je ne peux nier que cette femme dans les faits ne maltraite pas ces jeunes filles. Mais toujours est-il que le concept ne me convient pas. Je ne peux tolérer qu’une femme donne un tel exemple dans la galaxie.

Rester les bras croisés en sachant que ce genre de choses se fait en toute impunité, ça ne me ressemble pas. Je ne compte pas m’armer de violence, je ne compte pas déclarer la guerre à cette tenancière de cantina, mais je dois tenter de créer quelque chose qui partirait du cœur même de son bordel. Je n’ai aucune certitude de l’impact qu’aura ce mouvement que je  tente de créer, mais je me dois d’essayer car on le dit bien souvent : qui ne tente rien n’a rien. Le risque que je prends, c’est de me mettre à dos Terrek, mais en réalité, ça ne me touche pas plus que ça. Ce n’est pas quelqu’un que je porte dans mon cœur et je pense que c’est plutôt réciproque.

Je m’étais donc rendue sur Onderon pour mener à bien cette mission. Je ne voulais pas qu’Allyria me suive car même si nous avons les mêmes idées, les mêmes convictions, je ne veux pas la mêler à cette histoire. Je ne crois pas que Madame Terrek ait quoique ce soit contre ma sœur, je n’en sais rien en tout cas, donc mieux vaut ne pas lui pourrir sa réputation. Je pense pouvoir gérer ça toute seule. J’aurai passé toute une journée à observer la cantina de Terrek. J’avais beau y être allée déjà une ou deux fois, je n’étais pas tout à fait familière avec les lieux. J’ai donc observé pendant des heures, prenant soin de ne pas me faire remarquer, du moins pas par le personnel et encore moins par la propriétaire, même si au final, je ne l’ai pas beaucoup vue de la journée.

Lorsque la nuit est enfin tombée, j’ai décidé de suivre un des hommes qui, sans réelle discrétion, comptait s’adonner à certains plaisirs qu’il était certain de trouver dans le bordel dissimulé d’Azalyn Terrek. Un secret qui n’en est pas un lorsque l’on traîne suffisamment avec les mauvaises personnes. Je me faufile discrètement dans l’établissement caché sous la végétation dense d’Onderon une fois que tout se calme. Je me fais tout de suite remarquer. On voit bien que je ne suis pas d’ici, que je ne sois pas une employée. Peut-être une cliente ? Elles doutent. Visiblement, elles n’ont pas l’habitude d’avoir des visites féminines. Une ou deux s’approchent, tentant de me séduire. Mais ça ne fonctionne pas, je suis si outrée par la situation que je ne saurais même pas me laisser aller. Je les intrigue encore plus à ne pas réagir et à avancer doucement au sein du bordel.

Finalement, on l’interroge. « Que viens-tu faire là ma jolie ? Tu ne cherches pas les problèmes j’espère. » Les problèmes, il se pourrait que je m’en attire quelques-uns, si. « Soyez sincères avec moi, vous toutes. Êtes-vous heureuse ici ? Êtes-vous heureuse dans votre quotidien ? » Je n’aborde probablement pas le sujet de la bonne manière, mais je continue mon interrogatoire. Je sens les regards me jugeant ou m’interrogeant. « Je suis consternée face à cette situation. Je ne comprends pas que votre patronne vous inflige ça. J’ai vu des choses que l’homme a fait sur la femme et selon moi, on ne devrait pas vendre son corps pour survivre. Votre patronne n’a-t-elle pas autre chose à vous offrir ? Vous ne vous êtes jamais posé la question ? Êtes-vous satisfaite quand un homme sale et probablement malade vous touche et vous souille ? Aimez-vous lorsqu’un homme qui se sent supérieur à vous en vient à vous frapper ? » Je sors les extrêmes, je tente de les faire réagir, de leur faire repenser à ce que la plupart a déjà dû subir. Non, je doute qu’elles ne soient satisfaites, mais de là à réussir à obtenir quelque chose, rien n’est gagné. « Vous comptez vraiment rester là toute votre vie ? » Je finis à peine ma phrase qu’une autre se fait entendre. Je la reconnais. Evidemment, j’aurais dû me douter que quelqu’un vendrait la mèche à Terrek. « Je tente de leur faire prendre conscience de leur situation, Terrek. Encore une fois je te le dis, je ne comprends pas comment tu peux cautionner et mettre en marche une telle infamie. » J’entends des messes basses, des rires. Je ne suis pas la bienvenue ici. « Peut-être t’es-tu déjà retrouvée à leur place ? Peux-tu leur dire que tu les comprends ? » J’ignore son passé, j’ignore la réponse qu’elle va me sortir, mais je tente de renverser la situation, de montrer à ces jeunes femmes dans quoi elles se sont engagées.
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