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In Noctem - Wes

Gal'aad Serke
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In Noctem

Gal'aad & Wes
Il regardait la porte close, immobile, incapable semblait-il de faire le moindre geste, de l'ouvrir. Ce n'était pas lui, emprisonné, pourtant, non, Gal'aad était tout à la fois geôlier, sauveur aussi. Sur un ordre de sa part, on laisserait la chose à l'intérieur sortir.
La chose, elle était un chevalier, elle était un homme surtout, jeune, instable sur bien des points peut-être. Doué. Un Chevalier de Ren ayant prêté serment sur l'honneur et l'épée, peu importe ce que l'honneur était véritablement pour lui. Il gisait maintenant dans ses propres ténèbres, car des puissances supérieures ne le voulaient totalement libre. Et Gal'aad tremblait.
De l'empathie, une peur commune tout du moins, car le maître des Ren craignait le noir, l'absence de lumière -bien qu'il n'en portât pas la moindre en son propre coeur-. Ce que Wes craignait était autre, une cage, et la sienne était sombre mais Gal'aad ne connaissait pas les mots et les sentiments pour le plaindre, alors il ne le faisait pas.
Wes ne raisonnait pas comme lui, jamais, là où Sieana et d'autres savaient comprendre les pensées de Gal'aad à force de le connaître. Ils étaient une communauté, noire, maudite, mais une communauté quand même après tout... Wes semblait se ficher cependant des chemins de pensées de l'autre chevalier, préférant emprunter les siens propres. Et l'intellect du plus jeune était dangereux, complexe, brillant aussi bien sûr, Gal'aad le reconnaissant sans jalousie aucune. Il pouvait mettre en lumière des choses auxquelles Gal'aad ne pouvait songer, lui qui connaissait si peu à la vie, se contentant de copier, d'imiter.
Imposteur.
Il avait besoin de Wes, il en avait besoin maintenant. L'holocron dérobé au Hutt et au jedi tout à la fois n'avait pas été rouvert, le jeune maître des Ren ne souhaitant pas le faire seul, se préservant de quelque chose qu'il ne savait nommer. Un léger tremblement dans la Force, et la Force tremblait peu en lui pourtant, lui le meurtrier, le sabre prêt à trancher la nuit. Gal'aad ne pouvait lire ses propres émotions, il estimait donc que cela était tout autant impossible aux personnes capable de le connaître, se disant proches de lui. Ce n'était pas le cas de Wes, les deux hommes étaient trop différents l'un de l'autre pour cela. La seule chose capable de les rassembler semblait être la compréhension des règles, de la hiérarchie. Face à lui, son cadet ne dépassait jamais les limites, on ne pouvait en dire autant de tous...
Le plus jeune saurait-il voir dans les secrets de l'Holocron quelque chose que Gal'aad ne pouvait comprendre seul ?

Un instant, face à la porte toujours fermée, il se demanda alors pour quoi était cette peur qu'il ressentait dans tous ses membres : les ténèbres qu'il n'imaginait que trop, dans lesquelles Wes attendait, cette peur primaire de l'enfance dont il ne pouvait se défaire, ou bien si au contraire l'Holocron en était la cause.
A cela, l'homme ne possédait de réponse. Il ouvrit la porte, et sa silhouette se déploya en contre-jour dans la pièce close jusqu'alors.

 « Suis-moi, je peux avoir besoin de ton aide …. »

Il le mena dans une salle à l'écart, sur une table, des fruits, de l'eau, il avait fait amener cela pour Wes. Gal'aad posa l'holocron sur la table.

 « Je l'ai ramené récemment, il aurait appartenu à Luke Skywalker. Si c'est le cas, alors bien des choses à double sens doivent s'y trouver, deux esprits ne seront pas de trop pour en comprendre les subtilités. Après tout, c'est d'un maître jedi que l'on parle... »

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In Noctem
Gal'aad & Wes


  « Ne suis-je donc rien d'autre qu'un rat de laboratoire pour vous ? ». La porte glisse et se referme sans même qu'une réponse ne lui soit accordée. De nouveau, il s'y retrouve. Enfermé, tel un animal en captivité. Captif. Oui, il l'est. Prisonnier entre quatre murs. Dans l'obscurité. Avec le temps, ses yeux s'y sont accommodés, mais à quoi bon, puisqu'il n'avait absolument rien. Hormis faire de l'exercice, ses activités dans cette enceinte n'étaient pas très diversifiées. Ah si. Il s'amuse à élaborer des énigmes, qui parfois n'ont pas de solutions... mais cela lui permet de passer le temps. Pour l'heure, il fait les cents pas, tournant dans sa cage obscure, laissant sa main glissée contre les murs. Il aurait pu devenir fou depuis longtemps, mais jamais il ne s'y est abandonné. Plutôt que de pleurer sa situation, il préfère en rire. Il frappe contre la porte. « Aller ! Sérieux,... laissez-moi sortir ? Ou allumez la lumière et apportez-moi un bouquin... ou une pelle... j'pourrai au moins creuser une tranchée à force de tourner en rond... »  

Un Chevalier de Ren ? Mensonge. Il n'est qu'un cobaye, un test nécessaire. Une arme peut-être. Mais personne ne lui accorde la confiance qu'il mérite. Oh non. Comment faire confiance à quelqu'un disposant encore de son libre arbitre ? Pas un Ren. Ils se doivent d'être implacablement soumis... alors oui... Wes est différent. Ils l'ont voulu ainsi. Dés le début, ils savaient que sa condition ne serait jamais celle d'un Chevalier de Snoke. Un traitement différent pour un conditionnement diffèrent. Supprimons lui sa liberté. Gardons le sous surveillance. Il ne faudrait pas que l'envie lui prenne de tenter quoique ce soit. Il doit obéir un point c'est tout. Et c'est ce qu'il est advenu de lui. Enfermé. Observé. Une chance qu'il puisse encore réfléchir ! Alors voilà. Il s'allonge sur le lit de sa cellule. Il ne ferme pas les yeux. Il regarde le plafond. Il attend. Patiemment. Il n'a pas tellement le choix.

Deux ? Trois heures peut-être à s'être perdu dans la noirceur incontestable du toit au-dessus de lui. Puis subitement, une présence. Derrière la porte. Alerte, il guette. Quelqu'un serait-il venu pour le libérer ? Pourquoi donc ? De nouvelles expériences ? Peut-être veulent-ils tester un nouvel outil... Quoiqu'il soit, la personne se tenant là, juste devant son "antre" prend son temps. Ce ne sont pas des scientifiques. Sa conclusion découle principalement de l'hésitation certaine à ouvrir la porte. Elle est perceptible. L'individu s'apprêtant à le libérer semblait se poser bien trop de questions. Puis finalement, la porte s'ouvre, laissant apparaître la silhouette de son libérateur. Grand. Imposant. Le regard froid. « Et bien, on peut dire que vous avez prit votre temps boss... » dit-il en se redressant. L'homme qui se tient devant lui n'est pas n'importe qui. L'autorité. L'une des deux seules. L'intendant des Ren. Ici, il n'existe que pour diriger cette troupe d'élite. Ailleurs il n'existe pas. Sans eux, il n'est rien. Du moins, c'est ainsi que le jeune homme voit la chose. Impassible, parfois même un peu trop, les pensées de cette personne ne sont pas siennes. Oh non. Un conditionnement magistralement réussi si vous voulez son avis. Plus loyal et fidèle à Snoke, vous ne trouverez pas mieux que cet homme : Gal'aad Serke. Pas de salutations. Pas d'artifice. Juste un ordre. Alors le jeune captif s’exécute, sans broncher... de toute façon cela ne peut être pire que de rester enfermé.

Il l'amène jusque dans une petite salle. Lumineuse. Bien plus que sa geôle en tout cas. Au milieu, une table, une coupe de fruit, de l'eau. Wes ne perd pas de temps, il tire une chaise, s'installe confortablement et croque à pleine dents dans un fruit à la couleur peu ragoûtante, mais délicieux. Ce n'est seulement après sa courte dégustation qu'il repense aux paroles de son supérieur. Il pourrait avoir besoin de son aide ? Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Il n'a pas eu à attendre bien longtemps pour obtenir sa réponse. Gal'aad le pose sur la table. Un étrange objet. Un artefact ayant appartenu au célèbre Luke Skywalker selon ses dires. Alors voilà le sujet de sa "convocation" ? Un holocron Jedi ? Celui du Maître du Nouvel Ordre qui plus est. Wes se penche sur l'objet, sans le toucher, il reste distant. Un cube à la surface rugueuse et parsemé de sigles plus étonnant les uns que les autres.

Après quelques secondes d'inspection, le jeune Ren se décide enfin à rebondir sur ses propos. « Des informations à double sens ? De la subtilité... Mouais... il pourrait tout aussi bien s'agir de sa recette secrète de la Tarte Loth-rat... j'ai entendu dire qu'il s'agissait d'un cordon-bleu » répondit-il cette intonation qui lui est propre. Il se doute bien que son interlocuteur restera de marbre, mais au moins, il aura essayé, comme d’innombrables fois de fendre cette paroi de duracier recouvrant l'homme. Il toussote, se replace dans le fond de sa chaise et pose ses pieds sur la table avant de reprendre en saisissant un nouveau fruit. « Plus sérieusement... Si j'ai bien compris, parce qu'il s'agit d'un Holocron ayant appartenu au grand Luke Skywalker, Maître Jedi ayant vaincu l'Empire, vous avez besoin d'moi pour le décrypter ?... il s'arrête un instant, croquant dans le fruit juteux. Très bien, il me tarde de découvrir ce qu'il contient ? A vous l'honneur boss » finit-il par conclure en souriant.
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Gal'aad & Wes
“Hé bien si c'est une recette, il faudra la tester malgré tout alors il me faudra bien de l'aide pour manger l'éventuel gâteau”

Il voyait les tentatives d'humour de Wes, il les comprenait également, toutefois sans les comprendre vraiment. Leur but, leur utilisé. L'autre ne se moquait pas de lui, cela était simplement son caractère après tout. Lorsqu'un autre vous parlait, ce n'était pas toujours pour vous planter un couteau dans le coeur, Kylo Ren lui avait dit cela une fois. L'ironie étant que dès que quelqu'un ouvrait la bouche, Kylo Ren en ressortait avec une blessure par les mots pourtant.
Parfois -souvent- Gal'aad était comme lui, en guerre contre trop de choses tout à la fois, à ne pas comprendre qu'il se meurtrissait lui-même. S'il avait pu veiller sur son aîné lorsque celui-ci dirigeait encore les chevaliers cependant, Gal'aad ne possédait personne pour le protéger lui, y compris de lui-même. Solitude...

Il laissa au jeune garçon le temps de manger un peu plus, de s'installer également ainsi qu'il le souhaitait. Il aurait dû le réprimander peut être, Kylo l'aurait certainement fait, mais contrairement à son aîné, lorsqu'il n'était que lui-même, Gal'aad manquait d'autorité. Sa main vint alors trouver la forme de l'holocron, l'objet lui évoquait un petit animal domestique recherchant le contact, comme si d'une seconde à l'autre, il allait se caler contre sa paume pour faire le gros dos, pour peu qu'un cube puisse s'arrondir bien évidemment.
Il utilisa la Force, concentré, et le cube s'ouvrit, laissant place à un homme que Gal'aad ne connaissait pas.
Un instant, malgré la fatigue, malgré la douleur sur les traits de l'hologramme, il cru y retrouver des traits familiers,ceux de Kylo Ren peut-être, qui un jour avait été Ben Solo, neveu de Luke Skywalker. Le jeune homme pencha légèrement la tête, curieux, concentré, prêt à se souvenir d'absolument chaque mot qui serait prononcé.
Les propos étaient confus, la voix...effrayée. La peur. Le héros devant eux avait peur, Gal'aad reporta son regard sur Wes, attendant de voir ce que son cadet ferait d'une telle information.
La voix de Luke parlait d'une menace, de nuits sans sommeil, de doutes également....
Les siths.
Comme un cauchemar pour revenir encore et encore dans l'esprit d'un enfant. Les siths.

“Je ne l'imaginais pas ainsi...”

Le souvenir qu'il voyait sous forme d'hologramme avait été un homme aux épaules chargées. La responsabilité d'un Nouvel Ordre, d'une nouvelle génération, et brusquement Gal'aad pensa à lui, aux Chevaliers de Ren qu'il devait commander, à ce qu'il devait faire ressortir de leur Ordre malgré les manigances de Snoke, bien qu'en vérité le jeune homme possédât trop peu d'autorité. Il comprit alors que pour ce sentiment de fardeau, il pouvait respecter ce qu'avait été Luke Skywalker à un instant de sa vie.

”Il ressemble à ces soldats trop fatigués pour se battre mais qui ne peuvent espérer une vie normale malgré tout, ceux que la guerre a dévoré. Un corps sans âme, un peu...”

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Gal'aad & Wes


  Il est assit là, incroyablement satisfait d'être enfin libéré des quatre murs lui servant de quotidien. Sur la table, il joue avec un petit fruit après en avoir dévoré un plus gros. Il le passe entre ses doigts, jongle, le pose sur le bout de son nez. Un enfant. Un véritable gosse. Il écoute son boss aussi, entre deux sifflements mélodiques, dont le morceau dont ils sont extraits lui échappe toujours. Puis ce-dernier répond, à la grande satisfaction de Wes, à sa petite boutade. « Volontiers ! Si vous cuisinez aussi bien que vous vous battez, ce sera un délice, aucun doute là-dessus ! » rétorque joyeusement le clown. Trêve de bavardages. De toute évidence, le sujet n'était pas les capacités culinaires de l'intendant des Ren... Oh non, le sujet est plus "grave", bien plus sérieux, mais pas pour le moins tordant. Oh oui... croyez-moi sur parole... Cet holocron posé sur la table, n'est certes pas un gage d'humour, mais les révélations qu'il s'apprête à faire n'en sont pas moins excitantes.

Alors Gal'aad s'exécute. Il commence. Livrant une clé à cette malle de souvenirs. Celle d'un homme érigé en héros, mais aussi en martyr. Par tout les dieux ! Qu'il a souffert le pauvre Luke Skywalker et étrangement, c'est bien loin d'être terminée. Oui. Lorsque sa silhouette, hirsute, se dégage du petit objet activé, sa présence, bien que virtuelle envahie la pièce. Subjugué, Wes en laisse son fruit s'écraser sur le sol. Ses yeux s'illuminent. Cet homme, devant lui, il le connaît. Par le passé, il l'a côtoyé. Skywalker, Grand Maître du Nouvel Ordre Jedi. Ses souvenirs, aussi lynchés qu'ils soient, ne laisse pas transparaître un homme si... atteint ? Oui. Cet érudit, sous ses yeux, souffre. De son passé. De son futur. Alors peut-être que le présent était la seule chose lui faisant tenir pied ? Traumatisé de sa croisade contre l'Empereur et fatigué de la noirceur du futur. Alors cet holocron, peut-être était-il pour lui un moyen d'évacuer ce traumatisme... Non. Il vivait avec au quotidien.

Wes enregistre les paroles du vieil ours. Les intonations de sa voix, ses gestes aussi, bien que quasiment imperceptibles. Puis enfin l'objet de ses tourments est prononcés : les Siths. Il ne dort plus, il ne vit plus. Il cauchemarde. Cette description fait resurgir un sentiment profond. Celui de son autre hôte qui ne dormait plus, ne vivait plus et qui, le peu de temps où conscience lui était accordé, cauchemarder encore et encore. Wes Vassian, le Padawan. L'image disparaît subitement. Gal'aad s'exprime. Il ne l'imaginait pas ainsi... il le compare à ses soldats revenus de l'enfer incapable de retrouver une vie normale. Perdu. Concentré sur l'objet mystérieux, les idées de Wes se mélangent, s'entremêlent et soudainement, un soubresaut. Sa chaise bascule en arrière, il l'accompagne. Se retrouvant dossier contre sol et il toujours installé sur son siège, mais à l'horizontal cette fois. Il passe une main sous son menton...

« J'dois dire que du peu que je m'en souvienne,... je n'ai pas connu cet homme ainsi... il était... plus ... enrobé. Il mangeait bien le bougre » Le jeune homme récupère son fruit tombé par terre précédemment, se relevant avec souplesse et redressant la chaise. « Au contraire, cette âme est bien dans son corps,... mais je dirai que ces "visions" fassent resurgir des cicatrices bien douloureuses. » Il jette le fruit dans la corbeille, s'installant cette fois sur le coin de la table. « Si vous voulez mon avis, ce Luke Skywalker, se charge beaucoup trop les épaules. On dirait qu'il veut soutenir le monde à lui seul... comme si là était son devoir. » Oui. C'est l'impression qui se dégage de Wes. Ce Jedi qu'il vient de voir, est ébranlé par ses propres responsabilités,... comme si une dette pesait sur lui. « M'enfin quelque chose ne colle pas. Il semble prédire le retour des Siths,... même si leur disparition est aujourd'hui quelque peu remise en question suite aux événements de Naboo, ça ne colle pas.... Il parle ici de quelque chose d’imminent pour son époque non, quelque chose de grand, quelque chose de bouleversant... Bien plus que l'assassinat d'un Roi non ? Puis pourquoi enfermer de telles informations dans un holocron ? Comme s'il voulait cacher ses tourments...»

Wes fronce les sourcils. L'air sérieux qu'il arbore contraste totalement avec ses manières habituelles. C'est pourquoi il ne reste figé ainsi que quelques secondes avant de saisir la corbeille de fruit et d'en balancer un à son boss : « Un fruit patron ? » ricane-t-il sans pour autant oublier la raison de sa présence ici.

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Il attrape le fruit d'un geste sûr, ce qui n'était pas compliqué. Pas même avec son bras artificiel. L'image sur l'holocron s'est figée, comme un appel à l'aide, comme une prière aussi, envers la Force, envers ses enfants, la prière de quelqu'un se sachant désespérément seul pourtant.
Lentement, Gal'aad hoche la tête, il cherche ses mots, en trouve quelques uns, ne sait pas s'il s'agit des bons.

”Il se met ce poids sur les épaules pour que d'autres ne le fassent pas à sa place, c'est un faux choix, une illusion. Lorsqu'il est un homme, on lui demande d'être un symbole, lorsqu'il est un symbole, on le veut homme...”

Luke Skywalker avait eu à recréer un ordre Jedi, à sa façon, de la même manière que plus tard, Kylo Ren qui un jour fut son apprenti, du recréer les Chevaliers de Ren pour qu'ils correspondent aux desseins de Snoke. Un peu de la même mélancolie habitait les deux hommes, de par le sang, de par la charge, et Gal'aad, impassible d'habitude, eut un sourire d'une tristesse absolue. Sur l'hologramme, Luke avait le même, et pour quelqu'un capable de se souvenir de Kylo Ren sans masque, le sourire était similaire aussi. Un étrange silence le prit au coeur, encore une fois Gal'aad voulut combattre le brouillard des mots, craignant de ne pas être compris pourtant.

”La peur lui est interdite, il en éprouve pourtant, mais trop la cacher serait comme s'y abandonner...Il la déverse dans ces holocrons, peut-être pour se rappeler également lui-même qu'il n'est rien qu'un homme déjà vaincu....Je ne sais pas. Je suis d'accord avec toi, sa crainte des Siths semble...enfantine. Il donne un nom à son sentiment pour espérer le vaincre peut-être mais le nom est faux, il le sait. Il le sait et il n'a pas le choix, c'est...”

Un froncement de sourcil.

”...compliqué?”

Il comprenait le poids porté par l'homme, il le comprenait car sur ses épaules pesait quelque chose de similaire: soit un chevalier, soit un chevalier, oui, un Ren, une puissance capable de tenir tête à un Jedi -son bras, la prothèse- qui le brûle soudain...-, soit ainsi que le voulaient les anciennes légendes.
Gal'aad ne connaissait pas les anciennes légendes, pas plus que Kylo Ren, on leur cachait la vérité, une partie, et comme deux arbres sans racines ils avaient à construire une forêt pourtant. Un instant, un frisson d'angoisse pure saisit le chevalier.
Il pensa à Skywalker, Skywalker qui craignait les Siths tout autant que lui-même, l'obscurité. Il avait pitié de l'homme, du vieillard maintenant, et ne savait quoi faire de ce sentiment.

”Ce sont ses ennemis qui écoutent ses peurs à présent.... Je suppose que je compatis. Si un jour on devait trouver un témoignage de ma part concernant ce qui m'inquiète, j'aimerai bien que l'on réagisse ainsi aussi je suppose...”

Et les mots étaient dit avec une naïveté dangereuse, car Snoke ne détestait rien de plus que ce genre de sentiment, mais Snoke le regardait peu, lui parlait encore moins. Le coeur glacé de Kylo Ren connaissait la compassion également, un tourment de plus pour chaque souffrance qu'il portait déjà. En aurait-il pour son oncle en cet instant précis? Peut-être pas....

J'en ai pour lui, car en avoir pour lui c'est également en avoir pour toi

Wes, qu'éprouvait-il, lui? Wes et ses blagues, Wes et ses sarcasmes... Gal'aad savait qu'il ne prenait pas les choses à la légère pourtant, il y réagissait juste d'une manière lui étant propre, une manière que Gal'aad savait ne pas pouvoir imiter ou comprendre réellement. En cela, le jeune chevalier restait une énigme....

”Nous pouvons nous moquer mais...nous ne sommes pas à l'abri. Un jour, je suppose que je pourrai être trahi, que vous tous vous seriez capable de vous détourner de moi si l'on vous proposait autre chose, je ne sais pas. Rien n'est jamais acquis à l'homme, l'univers est une chose cyclique, et chaque tragédie semble vouée au recommencement...”

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Gal'aad & Wes


  « Oh... jolis réflexes » raille-t-il en voyant Gal'aad rattrapé l'agrume. Il ne se moque pas, non. Il commente. Il parle trop. Comme à son habitude. Habitude qui ne semblait n'avoir jamais dérange son supérieur... supérieur... maintenant qu'on le dit. Wes lui-même n'est pas certain de le considérer comme tel. Certes, il reste l'autorité,... mais le tableau dépeint par la silhouette et le mental de cet homme intrigue. Un conditionnement parfait. Une loyauté sans failles. Cet individu est comme l'un des bras de Snoke, indissociable de sa volonté. Une telle figure ne peut que fasciner Wes. Un tel travail sur la psyché... épatant. Inquiétant aussi. Si le résultat impose le respect du jeune homme, il ne peut que le trouver extrême. Être à ce point dévoué à une cause. Ne jamais broncher face aux ordres... Pas pour lui. Ont-ils seulement conscience de n'être que des outils, des armes, vouées à disparaître le jour où elles deviendront obsolètes ?

La question, ici, n'est pas la nature de cet homme, mais bel et bien celle du message transmis par ce Luke. Alors il écoute. Le clown... le renard, observant de ses yeux malicieux  les traits inexpressifs de son interlocuteur. Il semble comprendre l'état, les pensées de cet individu hirsute et perdu. Il le dépeint même comme un symbole. « Un illusion ? Aucun homme ne peut porter le malheur de la galaxie sur ses épaules aha ! Le monde serait bien ennuyeux sinon. Les Maîtres Jedi ont de drôles de lubies, ils feraient mieux de trouver un moyen pour garder leur apprenti plutôt que de s'occuper des affaires de la galaxie » . Ironique quand on connaît ses origines. Lui-même était un Jedi autrefois.

Il se redresse, enlevant ses pieds de la table pour y poser ses coudes. Il joint ses mains. « J'vais vous dire... je crains bien plus quelqu'un ayant peur, qu'un individu sans peur... M'enfin. Aucun homme ne devrait se voir interdire la peur. Symbole ou non, sa place est parmi les hommes. » Il en sait quelque chose. La peur, est une chose à laquelle il se raccroche bien souvent. Non. Pas lui, mais l'autre. C'est bien pour cela qu'il a tant de mal à se débarrasser des bribes de volonté de l'ancien. Ce-dernier s'attache à cette peur d'un jour se voir blesser ceux, qu'autrefois, il aimait.

« Donner un nom, une image à sa peur est peut-être un moyen de la surmonter... les Siths n'ont jamais réussi à s'asseoir sur l'Univers... peut-être se dit-il qu'une fois de plus ils échoueront. » Wes connaît l'histoire de cet Ordre qui, il y a encore quelques semaines, était censé avoir disparu. Des adorateurs du Côté Obscur voulant régner sur la Galaxie. Un objectif bien barbant si vous voulez l'avis du jeune homme. Semer la zizanie et voir des peuples entiers s’entre-déchirer à cause de quelques mots sont des desseins bien plus amusant à son goût. Ceci dit, il n'y croit pas. Le retour des Sith. Cela ne colle pas avec l'époque de cet enregistrement. L'ennemi était bien plus proche que cela... A l'intérieur mê... Attendez. Un instant.

En effet, ce message est tombé entre les mains de son ennemi. Entre les mains de meurtriers ayant anéanti son nouvel ordre, son oeuvre. Wes associe les périodes. Il conjecture, il imagine, visualise. Puis soudainement, il entend un mot. « Compatis ». Absorbé par son raisonnement, ce mot sonne faux, l'extirpant de sa bulle. Il fronce un sourcil, tourne le regard vers Gal'aad. « Vous... compatissez ? J'ai bien entendu là ? Vous ne réagissez pas à mon sarcasme, vous ne riez pas à mes blagues... et pourtant vous compatissez ? » . Le regard du jeune Ren exprime l’entièreté de sa surprise. « Diantre... vous êtes vraiment difficile à cerner boss. »

De mieux en mieux. Il évoque la trahison. Celle des Ren envers leur chef. Wes trahirait-il Gal'aad ? Bien sûr. Le jour où il sera certain d'acquérir l'entière liberté qu'il convoite. Mais même à un tel moment, il essayerait de sortir ce Chevalier grisé par sa dévotion de ce conditionnement altérant sa pensée. Veut-il le sauver ? Peut-être... ou alors veut-il montrer le tort que Snoke a eu à ne pas lui faire confiance dés le début ?... « Vous trahir si l'on proposait à vos petits protégés quelque chose de plus intéressant ? J'vous rassure, pas b'soin de ça... il suffirait juste de planter et d'entretenir cette graine que l'on appelle le doute... » dit-il en s'esclaffant un bref instant. Avec dextérité, il retourne sa chaise, s'asseyant face à son dossier.

« Hormis l’éventualité selon laquelle je pourrai potentiellement, en tant que Ren vous trahir, c'que vous dîtes et fort intéressant. Et si... ce qu'il avait entrevu n'était rien d'autre que cette fameuse trahison ? Rien n'est jamais acquis à l'homme... et les tragédies sont vouées à se répéter... Cela sonne un peu comme un écho à... ». Il se tait un instant, se saisit d'un couteau rangé à sa ceinture. Sur la table, il commence à l'inscrire, rayant la surface blanchâtre de cette dernière. Le nom de cette famille. Le nom de cet homme. « La Malédiction des Skywalkers ? »
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Gal'aad & Wes
Quelque chose se lacère par la pointe du couteau, au delà de la table, au delà du simple mot. Gal'aad se sent triste soudain, maussade, il ne comprend pas pourquoi. A qui ces sentiments, à Wes, à un autre qu'il copie soudain dans un réflexe incontrôlé? Il y a les ténèbres, elles les envahissent, et l'homme ne peut rien y faire. L'homme, pas plus que l'enfant, car il se sent jeune, car il se sent seul, abandonné, il veut penser à autre chose, il veut se défaire de ses propres pensées...
La lame et son chant, un mot, un nom : Skywalker. Il pense à Kylo alors, silhouette étrange, silhouette gigantesque, voûtée pourtant dans la souffrance, la tête basse sans le masque, ne pouvant véritablement parler qu'à un mort pour trouver la foi et l'espérance. Dans les veines de Kylo Ren, le sang des Skywalker, à la pointe du couteau, le nom des Skywalker...
Il recule d'un pas, il tremble, à moins que ce ne soit l'enfant. L'enfant d'il y a quelques années, lui, mais pourquoi trembler? Non, oublier, se concentrer...

”.... Trahison... oui il a pu en ressentir l'approche.”

Les mots précédents de Wes : un jedi incapable de garder son apprenti. Une vérité encore une fois, une vérité autre? Le poids sur ses propres épaules qui s'aggrandit un peu plus...

” Mais savons nous réellement qui a trahi? Qui du maître ou de l'apprenti? Le maître devant protection à l'enfant, l'enfant devant fidélité au maître et parent... Elever quelqu'un, lui enseigner un art quelconque, cela demande des responsabilités. Chez les Ren, nous n'enseignons pas, en cela nous nous mentons à nous même en voulant croire que l'on compte fort peu les uns pour les autres lorsque pourtant, à notre manière, nous nous réclamons d'une certaine fraternité.”

D'un geste autoritaire, il prend le couteau au jeune homme, le plante dans la table, dans le nom. Dans la malédiction, et son propre coeur par la même occasion, sauf qu'il ne le sait pas, Gal'aad, comment le saurait-il? L'enfant en lui tremble d'un secret qu'il ne devinera jamais, il ne peut connaître sa propre identité après tout, il ne le demande pas.
Il ne traverse pas le ciel pourtant, il le déchire...

”Ne pas répondre à tes attentes en tant que chef, te permettre de douter ou de faire douter, n'est-ce pas te trahir? C'est ce que je ne comprends pas... Si tu le fais -ou lorsque tu le feras- on t'accusera, toi. Peut-être n'en serais-je que le seul coupable ?”

Il imagine le rire de Wes, entre eux, le couteau fiché dans la table, fiché dans le nom. Une barrière. Il imagine son rire, ses moqueries, se moque-t-il vraiment? Une phrase dans sa tête qui éclot comme un sanglaot: je ne comprends pas.
Je ne comprends pas quoi? Au delà de la vie, au delà de la galaxie, et une maladie de bruit et de fureur s'installe dans son regard alors. Il est de nouveau sombre, Gal'aad, il est de nouveau grave et triste aussi. Une tristesse différente, une qu'il ne copie pas, qui n'appartient qu'à lui.

Ses yeux, à nouveau sur l'hologramme. Ce ne sont plus les épaules voûtées d'un martyr qu'il ressent dans la silhouette de Luke, mais au contraire l'ombre du bourreau. Quelle chose en lui avait pu être assez grave pour condamner un jeune enfant à s'éloigner de toutes lumières, à croire les enseignements d'un autre?
Compatissait-il toujours?
Oui....

”C'est injuste... Il est injuste.”

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In Noctem
Gal'aad & Wes


  Le vent se lève enfin. Il souffle les feuilles. Derrière elles, se cachait la seule brèche qu'il n'ait jamais vu depuis le début. Les mots du jeune Ren semble toucher Gal'aad d'une façon ou d'une autre. Il n'est pas indifférent lorsque le nom des Skywalker grince dans la pièce sous la lame d'un couteau. Il vacille, recule, frissonne. De la peur ? Wes l'observe, un regard curieux, intrusif et pour d'autres malsains. Il le sonde, cet homme dont en réalité il ne connaît rien,... car il n'y a rien à en connaître sinon qu'il est l'engeance de Snoke d'une certaine façon. Il ne vit que pour servir ce-dernier... Malgré son retrait, il articule, donnant du crédit à son hypothèse tout en relativisant. Le colosse, d'ordinaire de marbre, remet en question cette trahison. Élève ou Maître ? Qui a trahi qui ? Les responsabilités réciproques. De toutes évidences, il sait de quoi il parle sans même le savoir... Lui. Intendant des Ren, serait-il capable de commettre cet acte horrible qu'est la trahison ?! Non. Wes ne le pense pas. Puis vient une comparaison bien... turbulente pour le jeune homme. Ren et fraternité. Deux mots qui aux yeux de l'ancien padawan ne peuvent s'associer. Il en est la preuve. Pourquoi est-il traité si différemment ?! Enferme-t-on son camarade dans une cage chaque soir ?! Envoie-t-on son frère d'arme sous le jeu des aiguilles et des lames chaque semaine ?! Non. Pourtant il ne rétorque pas, ce sujet ayant été abordé maintes fois... et en plus il en connaît déjà la conclusion.

« Et bien ... » Avant même qu'il ne puisse dire un mot, le couteau qu'il tient lui est ôté, comme l'on supprimerait un jouet à un enfant : avec fermeté. Il bondit de sa chaise aussitôt craignant le pire et pourtant la lame vient traverser la table, là où il avait inscrit ce nom maudit. Skywalker. Le comportement de Gal'aad est étrange depuis l'évocation de celui-ci... Pourquoi ? Wes recule de quelques pas, préférant s'écarter,... pour prévenir une éventuelle explosion de colère. Au final, il n'en est rien... il reprend calmement. Le doute. Alors cette question traverse son esprit soudainement. Gal'aad sait-il seulement ce qu'est la trahison ? L'a-t-il déjà subi ? L'acteur de la trahison ne serait pas le seul coupable selon lui... Ironiquement... il a raison. Le jeune homme sourit baissant la tête et passant sa main dans ses cheveux avant de la relever tandis que son supérieur marmonne à l'injustice.

« Héhéhé... Vous savez qu'vous m'feriez presque peur boss ? Votre silhouette ténébreuse, votre regard froid comme l'acier de ces murs... et pourtant vous avez tout d'un poussin fraîchement sorti de l’œuf. Vous êtes un sacré numéro Sir Serke. » . Peur, il l'avait eu un instant lorsqu'il l'avait vu brandir ce couteau. « Vous vous posez des questions qui n'ont pas lieu d'être ! Le doute ! Constamment vous semblez douter, or il s'agit là du pire fléau que l'Univers puisse trouver. Le doute ronge. Le doute affaiblit. Il est la source des guerres, des défaites, des victoire et des trahisons ?! ». Il se rapproche de la table, empoignant de nouveau le couteau pour l'extirper de la table. Il le saisit ensuite par la pointe de la lame, présentant la poignée à son chef. « Dois-je le planter directement dans le cœur et lui offrir une mort rapide ? Ou dois-je le faire saigner et le voir souffrir ? Dès l'instant où vous doutez, vous  votre acte n'a plus de légitimité. Les interrogations s'enchaînent. Pourquoi ai-je choisi une façon plutôt qu'une autre ? Et ainsi de suite... »

Habilement, il fait virevolter l'arme dans les airs pour la rattraper. Il fait le tour de la table, pour se mettre face à lui, le meuble entre eux. « C'est ici la même chose. Seriez-vous coupable de ma trahison ? Ou suis-je le seul coupable de mon acte ? Si vous pensez ainsi, votre vie sera bien courte. Bien sûr qu'une trahison est forcément alimentée par quelque chose ! Jalousie, pouvoir, vengeance, ou simplement par amusement. » Il s'agit là d'un sujet qu'il ne connaît que trop bien, lui, le fourbe. Il est passé maître dans l'art de la tromperie, de la parole. Ses mots empoisonnent, ses mimiques mettent en confiance. Un acteur. Voilà ce qu'il est.

« Pour Luke Skywalker... encore une fois, ce n'est pas différent. Peut-être a-t-il voulu parler de ces vision... mais peut-être a-t-il douté lorsqu'il a s'agit d'en parler. Dés lors... le Maître n'avait plus légitimité à livrer ses mots... non. Kylo Ren est le seul coupable de l'acte qu'est la trahison. Luke, lui, est coupable de la perte de son Ordre... justement à cause du doute ». Il pose ses mains sur la table se penchant en avant pour que son ombre couvre l'inscription. Son regard plonge dans chacune des lettres et au milieu il voit cette entaille. Gal'aad est étrange. Bien trop. Pourquoi l'évocation de ce nom l'avait ainsi bouleversé... enfin... bouleverser, tout est relatif. Quelque chose ne tourne pas rond avec cette histoire. Voir le titan des Ren reculer à la simple évocation d'un nom... Étrange. Wes secoue la tête et tape gaiement sur la table. « Ne parlons pas d'injustices ! J'ai bien peur que cela ne soit le quotidien de bien trop de monde » dit-il en se visant lui-même. « Mais dîtes-moi... vous semblez si... concerné par la trahison... la craignez-vous ? ». Il joue avec la lame sur la table, la rayant toujours plus. Il change de sujet, volontairement... il continue son oeuvre. Jamais il ne loupe une occasion de percer un peu plus le mystère que cet homme représente.
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Tell me how's the way to be
Tell me how's the way to go
Tell me why I feel so low

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In Noctem

Gal'aad & Wes
Il détourna les yeux un instant, couronné d'une sauvagerie qu'il n'expliquait pas. Les mots filaient, tels les traits du chasseur, et Gal'aad se devait d'y survivre, à défaut de les comprendre. Quelque chose voulu secouer son corps de guerre et de violence, un frisson, il ne trembla pas pourtant. Pas maintenant. L'homme avait appris à tout contrôler de lui, c'était cela, ne rien éprouver, bien que son coeur batte pourtant. Des sentiments sincères et volatiles, étrangers aussi. Il avait tant à dire pour répondre à son cadet, non point pour le corriger car rien de ce que disait Wes n'était dans l'erreur, mais pour que leurs deux mondes s'entrechoquent.
Et puis, au delà de la sauvagerie, vint la tristesse alors. Il pensa à Kylo Ren bien sûr, au genou qu'il avait ployé devant lui, à la nuque qu'il avait courbé avec pour seul désir, la fidélité. Kylo Ren, celui qui avait trahit les jedi, la lumière et son sang tout à la fois, un chevalier portant l'honneur au coeur pouvait-il accepter une telle dépravation? En lui même, Gal'aad comprenait que toute autre personne se présentant ainsi devant lui n'aurait rencontré que son mépris. Pas Kylo Ren, et de son aîné il ne doutait pas, peu importe les décisions. Kylo Ren représentait peut-être le seul élément stable de son univers, là où ses passions et ses colères l'amenaient à des violences et des rejets pour ses amis proches pourtant.
Gal'aad ne s'était pas agenouillé devant un traître, cela il le savait, peu importe la signification profonde de cette conviction. Et, dans l'obscurité de ses pensées, la dernière question de Wes fut comme une lumière soudain. Froide, impersonnelle, une lumière quand même. Il tourna la tête complètement vers lui, l'homme-enfant, le gamin et ses singeries. Pourquoi vouloir bouger autant, pourquoi s'agiter? Il avait repris le couteau en main cependant, et la partie la plus animale de Gal'aad hurlait au danger...
Une autre avec une voix de tristesse le corrigeait simplement : dans cette pièce, il n'y avait de danger que lui-même.

”J'ai déjà trahi...”

Lentement, le chevalier leva le bras mécanique, et sur son visage la douleur qui se peignait alors était inhumaine, celle d'une âme et d'une malédiction tout à la fois.

”Par ma faiblesse, j'ai trahi, en survivant également j'ai trahi. Vous ne pouviez avoir pire chef pour vous guider, car pour nos ennemis je suis la preuve vivante que les Ren sont faits de chair et de sang, qu'ils peuvent souffrir et être battus contrairement aux siths et jedis aux parfums de légende. Tu m'appelles “boss”, “patron”, tu me respectes malgré tes sourires, mais aussi intelligent sois-tu, Wes, tu n'as pas encore compris que je valais moins, bien moins que toi....”

Un silence, la table rayée encore et encore, encore et toujours, autant de coups qu'il sentait sur son coeur à lui, pourquoi?

”Ou peut-être que si?”

Et sa colère éclata, comme le rugissement de quelque bête mythique. Il exsudait de violence et de rage alors que par la Force, les carreaux aux fenêtres se fracturaient, renvoyant le reflet de Wes en fragment épars, déformés, dans la réalité.
Sauvage, Gal'aad abattit sa main, celle de chair, celle de sang, sur la table, il le fit la paume ouverte, dans un geste fluide pourtant, sans se rendre compte que le geste possédait quelque chose comme guidé alors qu'elle recouvrait le nom même de Skywalker.

“ARRÊTE CA !”

Il abattit sa main, Wes abattit le couteau, n'ayant peut-être pas le temps de suspendre son geste, à moins que la raison n'en soit autre...
La lame dans la chair, le sang qui coule, trop rouge, trop sombre aussi, était-ce son sang ou son âme? Le sang qui coule, s'infiltre dans chacune des rainures creusées dans la table.
S'infiltre dans le nom.
Il a peur, il a mal, comme un animal, et le silence est pesant soudain. Gal'aad veut chercher au fond de lui une colère salvatrice, celle qui ne console pas de la douleur, celle qui permet d'avancer, simplement.
La main clouée ainsi, comment faire?
Et puis sa voix qui gronde, qui éclate.
Une dernière vérité.

”Je ne crains rien, pauvre fou...”

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In Noctem
Gal'aad & Wes


 « J'ai déjà trahi ». Ces mots résonnent un instant tandis que les yeux de Wes s'emplissent de satisfactions. Alors ainsi le grand Serke connaît la trahison... mais très rapidement c'est la désillusion. Il lève son bras de fer, stigmate d'un affrontement douloureux certainement. Le visage de l'homme s'assombrit alors. L'atmosphère devient étrangement lourde... Puis... uns à uns, les arguments et exemples de Gal'aad assomment le jeune Ren. Comment peut-il appeler ça de la trahison ? Comment ? L'on peut trahir pour survivre ?! L'on peut trahir à cause de notre faiblesse ! Mais survivre ou être faible ne fait pas la trahison. Pourquoi Wes se sent-il si concerné par ce mot, par cet acte qu'est celui de trahir ?! Parce qu'il se croit faible... bien plus que quiconque. Un sabre à la main, il ne vaut pas les plus grands guerriers de légendes. Un blaster en main, il ne veut rien... alors le sarcasme et la ruse sont ses seules véritables armes. Armes avec lesquelles il se hisse à égal avec les autres... Alors, lorsqu'il prétend valoir moins que lui,... le couteau dérape sur la table, faisant grincer le métal... Trop. Est-il digne de porter la couronne ? Le doute. Un chef peut-il se permettre de se dénigrer ainsi devant ses hommes ? Certainement pas ! Pourtant, il ne rétorque rien, préférant continuer de l'écouter. Il continue de passer sa lame sur la table,... une fois de trop.

Il la sentit. Brutale, sanglante, déroutante. Lentement, comme si le temps s'arrêtait subitement, il vit les vitres éclater. Il vit son propre reflet, celui de Gal'aad... déformé, rayé. Les murs tremblent. Sa chair tremble. Son cœur tremble. Puis comme un marteau, la main de l'Intendant s'abat sur la table, cachant le nom Skywalker. Le regard du jeune Ren se retourne alors vers lui tandis que le temps semble reprendre son cours. A-t-il peur ? Non... mais quelque chose le... Son geste n'a le temps de s'arrêter. Il réfléchit trop. Bien trop. Ses pensées ne sont tournées que vers une unique chose... Pourquoi une telle rage ? Pourquoi maintenant ?! Un bruit discret. Le son de l'acier fendant la peau. Il pouvait même presque sentir l'odeur du sang ruisselait de la plaie. Il peut le voir se répandre. Combler les rayures... ré-écrivant le nom maudit à l'encre rouge. Il lâche la lame, fait un pas en arrière. « Je ne crains rien, pauvre fou... » Il vacille. Il recule. Le bruit du verre brisé sonne sous ses pieds. Puis soudainement, c'est à son tour. Son visage devient blême, ses yeux noirs, ses dents se serrent et il crie à son tour. « Moi non plus ! » Pourtant dans sa voix résonne comme une crainte. Il se calme aussi vite que cette montée de colère était apparue. Il souffle, passe sa main dans ses cheveux... Pourquoi s'est-il emporté lui aussi ? Pourquoi avoir répondu à la rage par la rage ? Non... il était bien loin de l'état de son chef. Elle semblait si... naturelle chez lui. Comme si constamment, elle habitait chacun des pores de sa peau. Gal'aad Serke est la colère.

Il reprend pied, allant jusqu'à sourire pour essayer de calmer la situation. « Ne nous énervons pas... vous auriez simplement pu me dire que j'vous agaçais... boss » dit-il en regardant la main blessé. Il hésite. L'aider ? Lui retirer cette lame de la main ? Non. Il ne le ferait pas. Au lieu de cela, il continue. « Votre estime de vous-même... Non. En fait vous n'en avez pas, je me trompe ? Que pensez-vous être ? Que pensez-vous avoir le droit d'être ? Uniquement un chef ? Votre vie est si... misérable... ». Il s'approche de la table, faisant glisser ses doigts sur cette-dernière pour plaquer le plat de sa main dessus. « Vous êtes la preuve de quoi ? De la vulnérabilité des Ren, car vous avez perdu un bras ?! Grand bien vous en fasse ! Qui peut se vanter d'avoir remporté l'intégralité de ses combats ?! Personne ! Sith ! Jedi ! Arrêtons donc de comparer chaque chose de notre galaxie à ses deux... deux... castes du passé ! » A son tour, il rugit. Un rugissement ayant pour but d'éveiller quelque chose. Une réaction quelconque. Pas forcément de la compréhension... mais au moins du doute. « VOUS n'êtes pas les Ren ! Vous êtes Gal'aad Serke... le boss... le patron... ne valent en rien mon respect. Ce ne sont que des mots ! Et dieu sait à quel point ceux-ci sont puissants... Alors non... vous ne valez certainement pas moins que moi... » .

Il empoigne la poignée de la lame et tire sèchement dessus pour l'extirper avant de plaquer sa main sur celle de son supérieur, comme pour arrêter l'écoulement de sang. «... vous ne vivez pas constamment derrière des v... il s'interrompt un instant, constatant le sujet sur lequel il s'embarque... Avec tout le respect que je vous dois... interrogez-vous seulement un instant sur votre réaction... » Une fois de plus, il s'écarte du sujet principal de cette réunion. Ce nom maudit. Cet holocron. Ce Luke. Bien trop de coïncidences. « Vous êtes un chef, comportez-vous comme tel. Et surtout posez-vous les bonnes questions, ou alors posez les à ceux qui ont la réponse. Pourquoi cette rage subite ? Je doute que le simple fait de rayer une table avec un couteau soit suffisant pour vous énerver. Skywalker. Luke. Jedi. Oui... Skywalker. Depuis l'évocation de ce nom, vous semblez si impliqué... Pourquoi ? »

Wes enchaîne, se déchaîne. Il veut percer les secrets de cet homme, même si cela implique de se mettre en danger. Mais aucun doute n'est possible... Serke résonnera tôt ou tard comme le rugissement du Premier Ordre.
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